Danser pour effacer la mémoire des fosses communes
Les stars congolaises à la rescousse d’un pouvoir décadent
Par Germain Nzinga Makitu
A l’étape actuelle de la crise congolaise, il est strictement interdit aux élites d’analyser d’une manière sectorielle les événements qui scandent la vie quotidienne congolaise. Chercher à établir des liens logiques entre eux permet de relever des interconnexions qui révèlent des vérités insoupçonnables sur le système politique kabiliste décadent. Dans les lignes qui suivent, je m’en vais appliquer cette méthode heuristique dans les gesticulations des musiciens congolais, celles d’Héritier Watanabe comme celles de son ex-patron Noel Ngiama Makanda, pour démontrer aux internautes la vaste supercherie à laquelle ces acteurs culturels veulent entrainer tout un peuple.
1. Le sens de révélations de Wikileaks sur Sony
Wikileaks, le site de julien Assange, a publié en version organisée, le 16 avril 2015, des milliers d’archives, issues du piratage des serveurs du studio hollywoodien Sony Pictures Entertainenment (SPE). Outre les diverses révélations sur le pseudonymes des acteurs, leurs contrats, leurs salaires, le monde est stupéfait d’y lire les liens étroits entre le géant du divertissement Sony et le Département d’Etat américain. Le premier se rendant disponible à aider le gouvernement américain dans sa lutte contre les ennemis de l’Amérique.
C’est en tout cas, ce qui ressort de nombreux emails que Richard Stengel[1] a eu à échanger entre le 26 aout et le 15 septembre 2014 avec Michael Lynton[2], le tout-puissant patron de Sony Pictures Entertainment. Voici à titre d’illustratif un des ces emails au contenu fort éloquent :
« J’ai une idée à partager avec vous qui sort de l’ordinaire et qui sera peut-être mauvaise. Une des choses que l’on me demande de faire est de travailler sur un message anti-Etat Islamique. Ma question est : qui est le Bob Geldof musulman ? Et s’il avait un concert/vidéo We are the World musulman anti-Etat islamique ? Il pourrait comporter des artistes musulmans du monde entier ainsi que des stars du hip-hop. Ca ne pourrait et devrait évidemment pas être une initiative du gouvernement américain, mais ça pourrait avoir de l’impact dans le monde entier… Dites-moi ce que vous en pensez. »[3]
Ce mail nous fait deux grandes révélations de grande importance.
La première est relative à la vérité selon laquelle la proposition de Richard Stengel au patron de Sony n’est point du tout son initiative personnelle. Quand il affirme « l’on me demande de… », la vérité qu’il met sous cape est la suivante : la proposition faite par lui au directeur de Sony est bel et bien un ordre reçu d’en haut. De qui ? Il nous aide lui-même à trouver la réponse quand il enjoint à son interlocuteur que l’opinion internationale doive ignorer le fait que le gouvernement américain en soit le véritable commanditaire. Ne faudra-t-il pas voir dans cet ordre la ligne de conduite d’un gouvernement qui a choisi de réagir coup sur coup à la grande machine de propagande russe ?[4]
La deuxième révélation, c’est bien le projet d’instrumentaliser les artistes musiciens en contrat avec Sony pour « contrer les versions de l’Etat islamique au Moyen-Orient et celles des Russes en Europe centrale et en Europe de l’Est »[5]. Parmi ces artistes, le Département d’Etat américain a principalement jeté son dévolu sur Bob Geldorf Musulman qui vit à Dubaï et sur Cat Stevens, le chanteur anglais rebaptisé Yusuf Islam en 1977. Ces deux artistes devront être associés à une pléiade d’artistes d’origine musulmane et aux stars hip-hop d’origine occidentale pour pouvoir piloter cette « mission » relevant de la diplomatie publique américaine et consistant à mettre en avant de « bons musulmans »[6], en paix avec le système et qui pourraient contribuer à promouvoir le dialogue des cultures plutôt que les messages extrémistes d’Isil/Isis/Daesc.
Les emails échangés entre Stengel et Lynton nous révèlent au final les coulisses de l’empire Sony qui s’affiche désormais comme « une firme influente, avec des liens avec la Maison Blanche et la capacité d’exercer une influence sur les lois et les politiques et avec les liens avec les complexes militaro-industriels »[7]. En revanche, il va sans dire que Washington transforme les grandes entreprises américaines en bras armés du gouvernement. Il n’y a plus de doute sur la collusion des pouvoirs et des intérêts entre le public et le privé, entre le patriotisme et le sens des affaires individuelles. Cette collaboration nous ouvre en même temps les yeux sur ce qui a bien pu se passer dans notre pays la Rdc à propos des pratiques jusque là laissées aux oubliettes entre le pouvoir politique congolais et les artistes de ce pays. Les lignes suivantes en fournissent force détails…
2. La danse Ya Mado et le triduum musical de Wenge Musica à Kinshasa.
Depuis des mois, les télévisions et les mass médias congolais bombardent l’opinion nationale d’une nouvelle culture vulgairement appelée « Ya Mado » avec un fort penchant pour la survalorisation des parties postérieures de la femme congolaise.[8] Une sorte d’hystérie s’est emparée alors des congolais de la rue qui se perdent en curiosités voyeuristes et en commentaires pendant que l’initiateur de cette dance obscène, j’ai cité Héritier Watanabe, ex-sociétaire de Wenge Musica Maison Mère, déclenche ou plutôt reçoit mission de déclencher une autre querelle contre son ancien employeur qu’il a vite fait de quitter pour faire corps avec Antoine Agbepa[9]. Toute cette mise en scène parait bien ordinaire et banale mais en réalité ce ne doit pas être le cas. Les services secrets congolais, après avoir échoué à faire jouer, en Europe et en Amérique, ces artistes musiciens qui sont à leur solde, ont trouvé de nouveaux stratagèmes pour endormir leur peuple à ce moment de grandes turbulences sociales qui risquent de compromettre la marche assurée de PPRD vers les échéances électorales de 2016.
Ceci dit, le pouvoir de Kinshasa a changé de méthodes. Il a commencé par créer deux nouveaux pôles de polémique, créant en deux blocs une division nouvelle quoiqu’artificielle et fortement médiatisée du microcosme musical congolais. Le premier autour de Noel Ngiama[10] et le second autour d’Antoine Agebpa[11]. Tout en confirmant l’existence de ces nouveaux pôles de faux conflits[12], les événements de trois concerts successifs au Grand Hôtel ont eu pour visée de jouer à fond une autre carte plus importante. La carte politique du régime de Joseph Kabila qui passe des moments très difficiles avec les révélations sur l’existence des fosses communes de Maluku. Bien avant ce concert, les officiels congolais ont multiplié des actions de récupération telles que des interviews de Boshab et de Tambwe Mwamba ; la journée ouverte à la morgue de Mama Yemo ; l’achat médiatisé des cercueils pour enterrer les restes des cadavres de ladite morgue, les excuses publiques du gouverneur de Kinshasa pour ses petites négligences administratives etc. pour justifier l’injustifiable.
Mais leur arme lourde, c’est bien la diversion. En encourageant d’étaler ces concerts sur trois jours d’affilée et en annonçant par la bouche de Jean-Bedel Mpiana[13] la toute prochaine organisation d’un autre triduum de concerts, les officiels congolais sont en passe de réussir à distraire et à détourner l’opinion publique congolaise de ses revendications fondamentales. En faisant danser les congolais de vendredi à dimanche et en projetant de refaire l’exploit dans un proche avenir, ils réussissent petit à petit à fatiguer les frondeurs kinois et par ricochet les internautes congolais de la diaspora qui se laissent piéger par ce sale jeu de désinformation, à les exténuer, à leur faire oublier la mémoire de leurs frères enterrés dans la fosse commune, à les endormir lorsque ces derniers trouvent dans ces soirées de danse continue, des sujets interminables de conversation et de fausses satisfactions là où ils s’apercevront demain qu’ils ont creusé leurs propres tombes en refusant de résoudre leurs problèmes sociaux étroitement liés à la racine d’une gouvernance totalitaire et défaillante.
3. Les stars congolaises comme bras armés du régime de Kinshasa
Les révélations de Wikileaks nous ont servi de lampe-témoins en illustrant les liaisons dangereuses qui peuvent bien exister entre les tenants du pouvoir et les opérateurs culturels. Au Congo de Lumumba, bien hélas, la musique a longtemps servi comme instrument au service des tenants du pouvoir.
Joseph-Désiré Mobutu en a fait usage dans l’animation politique comme forme d’humiliation et de soumission publiques dans la mesure où, d’après son entendement, « commander équivalait à fatiguer les corps de ses sujets, les déforcer non pas tant dans le but d’en faire croitre l’utilité que dans celui d’en extraire le maximum de servilité»[14]. Il s’est exercé à pratiquer la somatologie politique, une espèce de rapport énigmatique du corps avec le pouvoir politique africain dans ce sens que l’un croit proportionnellement avec la déconfiture de l’autre[15]. La violence politique de Mobutu va jusqu’à forcer le peuple de danser même quand il n’en a pas envie pour ainsi mieux l’assujettir, le fatiguer, l’endormir et le pousser à fermer les yeux sur les causes réelles de sa misère quotidienne.
Laurent-Désiré Kabila, à son tour, raffolera de se faire accompagner des musiciens-griots lors de ses déplacements politiques[16] et de se servir d’eux pour chanter la gloire de ses hauts-faits (en réalité illusoires et inexistants) aux fins de se construire une stature politique digne d’un grand chef d’Etat d’un grand pays qu’est le Congo au moment où le deux tiers de son territoire sont encore sous occupation des armées étrangères.
Joseph Kabila se fera plus discret dans ses accointances avec les musiciens congolais. Discret conformément à sa méthode politique d’avancer masqué mais plus incisif. Par voie de nombreux intermédiaires, Joseph Kabila va instrumentaliser les plus grandes vedettes congolaises à ses fins politiques. A chaque fois que se sont approchées les échéances électorales, les musiciens congolais ont reçu de grosses sommes d’argent pour chanter Kabila. Rien qu’en 2011, ils sont à compter à bout de doigt ceux parmi eux qui ont refusé ses faveurs matérielles pour composer un tube à sa gloire[17]. Par ailleurs, le chanteur Marie-Paul, ex-sociétaire de Wenge Musica, a subi des intimidations et arrestation de la part de la police politique (ANR) de Joseph Kabila pour avoir chanté lors des meetings électoraux de l’opposition en 2011.
Pour nous résumer, il importe de lire le sens profond de trois concerts musicaux du dernier week-end dans la droite ligne de cette instrumentalisation politique. En ce temps de vents contraires qui ont commencé à soufflé en mi-janvier dans ce soulèvement populaire contre la tentative de modification de la Constitution ou encore dans la découverte de la fosse commune de Maluku, le régime congolais qui a perdu tout le capital-confiance de la part de son peuple. Mais il a vite compris que seuls les musiciens bénéficient encore du crédit près de ce même peuple. A la lumière de la théorie d’Edgar Morin, il a compris à temps que les stars congolaises « héroïsées, divinisées, sont plus qu’objets d’admiration, elles sont aussi sujets de culte. Un embryon de religion se constitue autour d’elles »[18].
Il fallait par conséquent capitaliser ce culte du peuple adorateur vis-à-vis de leurs idoles de musiciens en encourageant et, semble-t-il, en accordant son soutien à trois concerts d’affilée d’une star associée à deux autres vedettes de son gabarit qui incarnent, toutes trois, la médiocrité[19] des masses populaires kinoises qui acceptent quant à elles de se vendre au premier venant[20]. Le régime de Kabila se met derechef en confiance pour orienter à sa guise l’opinion populaire vers d’autres préoccupations plus futiles que le débat autour des fosses communes et de l’identité de cadavres qui y ont été enterrés.
La musique congolaise devient ainsi une arme de distraction massive, l’ersatz de la nouvelle religion qu’est le consumérisme, le nouvel opium du peuple. Euphorique, léger et puissant narcotique, il procure des satisfactions illusoires et entretient la résignation effective[21].
La collusion dangereuse de la musique congolaise avec ce régime dictatorial ouvre ainsi la plaie béante de la fatalité intérieure qui nous attire comme par vertige vers le fond du trou[22]. Elle pousse malencontreusement notre peuple à effacer sa conscience historique et à lui faire oublier des événements-charnière à partir desquels il doit réfléchir pour se reconstruire. Elle le caresse plutôt dans le sens du poil et l’installe petit à petit dans l’indolence et dans la posture de servitude perpétuelle.
La contemplation médusée du spectacle de ces stars déclenche un processus mortel pour tout un peuple. Il faut déjà se libérer de ce contexte d’aveuglement pour pouvoir ouvrir les yeux sur l’Etat manqué et immonde qu’a engendré la mal gouvernance de l’actuel régime. Pour survivre et se maintenir comme peuple et comme nation respectables, pour reconquérir la liberté et la souveraineté confisquées jusque-là, il est désormais pour tout congolais un devoir sacré de lui opposer une résistance farouche à cette musique asservissante et de ne plus se reconnaitre dans ses turpitudes. Il y a un peuple nouveau et une nation nouvelle qui restent à reconstruire sur les interstices et sur les ruines de la dévastation… Il faut avant tout écraser l’infâme. Il le faut pour survivre comme peuple et comme pays!
Germain Nzinga Makitu.
[1] D’abord journaliste de Magasine Time puis devenu chef d’édition, Richard Stengel a quitté l’hebdomadaire pour devenir le responsable de la Diplomatie Publique de l’Administration de Barck Obama. A son actif, il importe également la rédaction de la Biographie de Nelson Mandela sortie en 1995 et qu’il a écrite en collaboration avec l’ancien président sud-africain. Dans ses nouvelles fonctions de Responsable de la Diplomatie Publique, son principal rôle est de promouvoir l’image de marque des Etats-Unis dans le monde.
[2] Michael Lynton est le tout-puissant patron du studio Sony Pictures Entertainment à qui les révélations de Wikileaks attribuent un salaire annuel de 3 millions de dollars. Il est intéressant de relever que le même Lynton est également membre du Council on Foreign Relations, un puissant Think Tank libéral spécialisé en politique étrangère américaine.
[3] Nous nous servons de la traduction d’Etienne AUGE, Quand Washington veut enrôler Hollywood dans son combat contre l’Etat islamique dans http//www.reuters.com.
[4] Le mercredi 15 avril 2015, le Comité américain des Affaires étrangères de la Chambre a critiqué la militarisation de l’information de la Russie en appelant le gouvernement américain à investir plus dans la guerre médiatique partout dans le monde. Ed Royce, le président de ce Comité, a fait des déclarations selon lesquelles « La machine russe de propagande travaille à grande vitesse pour saboter la stabilité démocratique dans le monde et inciter à la violence en Europe de l’Est » Cfr Les Etats-Unis sont appelés à lutter contre « la guerre d’information » russe dans http //www.lemonde.fr.
[5] C’est toujours le même Richard Stengel qui l’écrit dans un autre mail daté du 15 octobre 2015. Car affirme-t-il, soit dans les versions de l’Etat Islamique au Moyen-Orient soit dans celles des Russes en Europe centrale et en Europe de l’Est, il y a des millions et des millions des gens dans ces régions qui sont exposés à une version déformée de la réalité.
[6] Bien entendu, “BONS” par rapport à la sauvegarde et à la défense de leurs propres intérêts géostratégiques dans ces deux régions en effervescence politique.
[7] W. AUDUREAU, X. EUTROPE & M. SZADKOWSKI., Cinq questions sur la publication par Wikileaks des données volées sur Sony Pictures dans http//www.lemonde.fr
[8] Il faut avant tout considérer l’aide non négligeable que la danse congolaise a portée comme contribution à la descente aux enfers du peuple congolais. Rien que depuis l’arrivée de l’AFDL, observez combien le ndombolo abrutissant a servi les intérêts de ce régime deux décennies durant. Ce ndombolo partage quelque chose en commun avec Ya Mado : cette manière de se comporter sur la piste qui fait ressembler les danseurs aux animaux, qui dégage en eux la trace du primitif et le désir sexuel impérieux ; qui donne à penser aux danses sacrificielles extatiques dédiées au Baal du désordre socio-politique congolais. Pire, durant ce culte de Dionysos, les danseurs de Ya Mado perdent pour la plupart leur visage humain. Ils n’ont plus d’expressivité, têtes baissées, visages dissimulés, visages impassibles, inexpressifs. Leur visage n’est plus qu’un résidu, une pièce obsolète. Et en effet, ces danseurs ont honte d’avoir un visage humain. C’est pourquoi leur visage humain s’efface sur la piste de danse… Rien n’est plus lourd de conséquence, plus dangereux, plus destructeur que l’effet produit par cette musique qu’on se plait à dire légère. Cfr G : ANDERS, L’obsolescence de l’homme, Tome 1, Fario, p. 107.
[9] Dit Koffi Olomide. Le patron de l’ensemble musical Quartier Latin.
[10] Dit Werrason. L’obstination de cet artiste à vouloir à tout prix livrer son concert au Trône à Bruxelles le 5 mars 2011 et en juin 2011 à la Nuit Africaine à Paris en dépit du refus catégorique de ses compatriotes et de l’agression physique dont il était victime la veille à Gare du Nord à Paris 18, donne matière à réflexion dès lors que l’on considère que ces deux dates précédaient novembre 2011, date des élections présidentielles qui ramenaient pour la deuxième fois le camarade Kabila au pouvoir. A cette occasion où tous les appuis étaient nécessaires, Noel Ngiama faisait partie d’une grande délégation composée des officiels militaires et des services de sécurité qui venaient participer à la Nuit Africaine sans être membres du ministère de la culture. Toujours en cette période préélectorale, il publiera deux chansons à la gloire du Rais pour lui témoigner son allégeance.
[11] Au plus fort de la crise rwando-congolaise, cet artiste va décider de voyager le 19 juillet 2010 pour aller livrer un concert à Kigali en vue de soutenir la candidature de Paul Kagame aux élections présidentielles du 9 aout 2010. Celui-là-même (Paul Kagame) qui se veut le fossoyeur du peuple congolais et dont les milices violent sans pitié les femmes congolaises. Par quelle magie, cet artiste a-t-il pu obtenir des autorités congolaises le feu vert pour pouvoir aider celui qui est considéré comme la pièce-maitresse de la crise qui secoue la Rd Congo ?
[12] Faux parce que artificiels et construits sciemment par des officines secrètes pour des raisons évidentes de distraction de masse.
[13] Dit JB ou JB Mpiana. Très prolifique dans son album « JB Mpiana chante pour Kabila ». Le 2 1 décembre 2013, Mpiana va défrayer la chronique dans son obstination à vouloir livrer un concert au Zénith de Paris malgré l’opposition acharnée de ses compatriotes. Dans son interview, il regrettera l’annulation du concert par la Mairie de Paris et invoquera l’amitié du président Sarkozy avec Johnny Halliday pour justifier ses accointances avec le pouvoir de Kinshasa.
[14] A. MBEMBE, De la postcolonie. Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine, Paris, Karthala, pp.151-152.
[15] Pour vouloir approfondir ce thème, lire G. NZINGA MAKITU, Stratégies de domestication d’un peuple. BMW comme armes de domestication d’un peuple, Paris, Edilivre, 2014, p. 294.
[16] C’est le cas de son déplacement à Libreville où se tint la rencontre des chefs d’Etat de l’Afrique Centrale. En lieu et place de conseillers et hommes d’affaires pour signer des contrats d’affaires, il a affrète tout un avion pour amener une armée de musiciens pour chanter sa fausse « gloire » devant ses paires présidents.
[17] Rappelons-nous les nombreux titres : Werrason chante Kabila ; Koffi chante Kabila ; Papa Wemba chante Kabila ; J.-B. chante Kabila etc. qui ont inondé you tube durant la période préélectorale en 2011.
[18] E. MORIN, Les stars, Paris, Seuil, 1972, p.65.
[19] En effet, dans un contexte d’un pays sous occupation, le contenu de musique de ces stars est vide et vidant, bref médiocre. Il est urgent aussi de percevoir qu’une star est une fausse étoile… « Une star n’est qu’un simple produit de masse diffusé selon les logiques marchandes néolibérales. Grace à la publicité, la star est une marchandise » Cfr G. ANDERS, « Une philosophie du moustique » Conférence donnée à l’université de Caen-Normandie, lundi 7 avril 2014.
[20] Ce modèle de star-marchandise instrumentalisée tantôt par des industries brassicoles tantôt par des officines politiques est aussi la vitrine de tout un peuple. Ces stars congolaises sont adorées parce qu’elles « réalisent triomphalement notre rêve d’être pareils aux choses, c’est parce qu’ils sont des parvenus qui ont réussi à s’intégrer au monde des produits, que nous en faisons des divinités » Cfr G : ANDERS, art.cit, p. 2.
[21] GROUPE MARCUSE, De la misère humaine en milieu publicitaire. Comment le monde se meurt de notre mode de vie, Paris, LA Découverte, 2010, p. 137.
[22] G. NZINGA MAKITU, Stratégies de domestication d’un peuple. BMW comme armes de distraction massive, Paris, Edilivre, 2014, p. 474.


2 Comments on “Danser pour effacer la mémoire des fosses communes – Germain Nzinga M.”
Foxtrot
says:Cher Mr. Germain, Ya Mado est une danse créé non pas par Héritier WATANABE, mais bien au contraire par Fabregas, qui se fait surnommer le « Métis Noir », également ancien sociétaire de Wenge Musica Maison Mère de Werrason.
Par ailleurs, Héritier WATANABE a quitté l’orchestre de Werrason pour se lancer dans une carrière solo.
Smithg5
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