Contribution de M. P. Dilondi à l’analyse – Vers des solutions internes à la crise en RDC (IRIN) + Réaction de JJ Wondo
Bonjour ,
Bravo [M. Wondo] pour votre site professionnellement conçu.
Pour la formation des militaires des FARDC, je pense que l’approche suivie est en ligne avec un système de formation continue du personnel. Comme vous le relevez la formation du cycle long traditionnel est reconnue pour la durée fixe mais la professionnalisation des armées introduit une autre dynamique à tenir compte.
Il est pertinent de considérer le coût surtout dans cette période de moyens, temps, ressources extrêmement limités. Beaucoup de facteurs me laissent prédire que la forme de formation du « cycle court » va être de plus en plus recourue dans nos pays pour développer et utiliser les ressources pour plusieurs besoins et le sommet de la pyramide comme une approche pour la formation de ceux qui seront appelés à diriger, commander au sommet.
L’un des objectifs de formation du « cycle court » vise surtout de doter un individu avec une aptitude et une connaissance plus ou moins générale ou notion de base prête à être utilisée immédiatement et constitue aussi un fondement pour un futur développement.
La formation des cadres ou officiers supérieurs deviendra de plus en plus comme le sommet d’une pyramide.
En matière de développement des ressources humaines en général y compris dans l’armée, la formation continue est de plus en plus prise comme cette autre forme de formation et développement professionnel continu permettant aux personnes qui sont déjà surtout dans la vie active professionnelle de pouvoir continuer à se former pour améliorer leurs compétences et de s’adapter aux nouvelles technologies, pratiques ou méthodes appliqués.
A chaque niveau atteint de formation, il y a une forme de test, une accréditation s’en suit et un certificat pour sanctionner chaque niveau atteint de formation et j’espère que cela est le cas pour les formations de FARDC en cours car cela permet la constitution d’une base de données avec un track record et une gestion du développement de ressources humaines de FARDC.Ça aiderait beaucoup si on avait une base de données fiables du développement de ressources humaines des ex. FAZ .
Dans un corps humain ou dans un corps armé, chaque organe, ou membre ou bataillon est important mais chacun d’eux n’a pas la même capacité, ni la même importance ni le même nombre et voire la même formation vu leurs rôles différents qu’ils jouent mais suivant les ordres d’une seule tête consciemment ou inconsciemment ils se mobilisent tous, travaillent et se coordonnent d’une manière extraordinaire sans nuire aux uns et aux autres.
DILONDI
Réaction de Jean-Jacques Wondo
D’abord merci pour vos mots à l’endroit du site afridesk.org.
Je tiens également à saluer la qualité de votre apport thématique qui apporte une contribution intellectuelle qui vaut son pesant d’or dans ce débat où on a déjà entendu dire tout et n’importe quoi.
Enfin, soyez rassuré que les éléments que vous avancez ou proposez ont été abordés dans les débats lors d’une récente conférence à UCL où un participant et les intervenants ont insisté sur l’importance d’investir d’abord dans l’humain et de développer des ressources humaines pour professionnaliser l’armée. C’est l’idée d’ailleurs de recourir, pour certaines personnes devenues militaires sur le tas, à un dispositif de certification des formations ad hoc ayant la plus-value d’adjoindre à leur expérience de terrain des aspects qualitatifs d’expertise devant leur permettre d’acquérir d’autres compétences requises pour mieux exercer leurs fonctions. Surtout dans une armée qui dispose d’un nombre anormalement élevé d’officiers (cadres) non formés à la base.
A titre personnel, cet aspect de recyclage (mise à niveau par des modules spéciaux pour cette catégorie des officiers qui ne doivent pas nécessairement passer par un cursus traditionnel dans une académie militaire) avec certification, est prévu dans les pistes de solution proposées dans mon modeste ouvrage. Non seulement ça permet de valoriser les intéressés (en les motivant davantage) mais aussi ça permettra de combler progressivement le trou des 20 ans de non formation des officiers au Congo (Je ne parle pas de la petite époque où LD Kabila a formé rapidement une centaine d’officiers à Kibomango après les agressions rwando-ougandaises de 1998).
Comme je ne cesse de le dire, tout cela est de l’ordre humainement réalisable avec un peu plus de volonté politique dans ce domaine qui reste une urgence nationale, telle que annoncée depuis le 15 décembre 2012 puis rappelée le 31 décembre 2012 par M. Kabila. Espérons que cette urgence se mettra rapidement en action car le temps devient notre pire ennemi.
Meilleures salutations.
Jean-Jacques Wondo
One Comment “Contribution de M. P. Dilondi à l’analyse: « Vers des solutions internes à la crise en RDC (IRIN) » + Réaction de JJ Wondo”
Justin NZANZU
says:1- Je ssuis né et grandi à l’ Est de la RDC,l’ on a constaté qu’à chaque naissance d’un nouveau foyer de tension,il y a un déplacement massif des troupes , laissant des zones entières vides où les groupes armés profitent de ce fait pour imposer leurs lois. ceci pose le probleme de nombre des militaires nécessaires pour la protection du territoire national.
2- Nous avons vu des officiers venir proceder au recrutement des jeunes dans l’armée. Au Nord Kivu,je pense qu’ils doivent être très prudents,car, à cause de la faiblesse de l’Etat, des jeunes non congolais des pays voisins peuvent être injectés dans les groupes et ainsi pereniser l’infiltration chronique dans l’armée.
3- Notre premier énemi c’est le temps. Le recourt à la technologie militaire ne peut pas pallier temporairement à ce déficit de nombre dans notre armée.