Jean-Jacques Wondo Omanyundu
POLITIQUE | 19-11-2017 13:05
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Le calendrier électoral du casus belli contre Kabila ? – Jean-Jacques Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Le calendrier électoral du casus belli contre Kabila ? 

Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu 

Dans une brillante analyse, le senior expert électoral et analyste de DESC, Alain-Joseph Lomandja, a qualifié le calendrier électoral publié par la CENI d’« Affaire d’Etat », du fait que le processus électoral piétine de manière délibérément calculée par la famille politique de Joseph Kabila. M. Lomandja ne se limite pas à ce constat. Dans une seconde analyse très pertinente, il décrypte de manière scientifique et technique les écueils et les pesanteurs politiques qui rendront ce calendrier, du reste non consensuel, inopérant. Il relève un subtil stratagème visant à justifier de fausses contraintes techniques et à étendre de manière fallacieuse des durées opérationnelles, pourtant compressives, pour retarder le plus possible l’organisation des élections[1]. Boniface Musavuli, le coordonnateur de DESC, présente quant à lui le même calendrier comme le catalyseur de la chute de Kabila et de l’implosion de sa famille politique, la Majorité présidentielle (MP). Le juriste-criminologue et Administrateur adjoint de DESC, Jean-Bosco Kongolo, évoque les conséquences de la visite au Congo-Kinshasa de Nikki Haley, l’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies, dont le calendrier électoral est un des effets et appelle le peuple congolais à prendre conscience que la libération du Congo ne viendra pas sûrement de l’extérieur[2].

Selon Musavuli, « la page Kabila est en train d’être tournée ! La publication du calendrier électoral signifie que les Congolais peuvent commencer à rêver du Congo de l’après-Kabila, qui ne sera pas pour autant un pays de cocagne. (…) Des chaos que le même régime et le président de la CENI, ont ensuite présentés aux partenaires internationaux du Congo au titre de prétexte à la non-tenue des élections. Ces pratiques cyniques ont créé dans une certaine opinion l’idée selon laquelle Kabila n’organisera jamais des élections, et qu’il faut le forcer à quitter le pouvoir, y compris par les armes. Dans un tel environnement, l’initiative d’un nouveau chaos sécuritaire pourrait enclencher un enchainement des évènements difficiles à maitriser et précipiter la chute d’un régime » [3].

Suivant la même itinérance que mes collègues précités, la présente analyse, s’efforcera de relever d’autres conséquences possibles de ce calendrier de la diversion et de la division, particulièrement dans le domaine sécuritaire. Il est pour moi question de montrer comment ce même calendrier risque d’enfoncer davantage la désunion de l’opposition et en même temps de pousser les adversaires de Kabila à recourir à l’usage de la force. C’est plus que probablement un scénario qui peut devenir d’actualité au vu du rétrécissement croissant de l’espace d’expression politique et démocratique opéré par le régime de Joseph Kabila et de l’absence apparente des stratégies alternatives de l’opposition. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit vingt ans plutôt au Congo-Kinshasa.

La sociologie militaire africaine a largement démontré que les militaires interviennent le plus souvent dans le giron politique dans le cadre de la doctrine de la nécessité, à l’instar de la situation en cours au Zimbabwe, en tant que ultima ratio lorsqu’un pays est confronté à une impasse politique provoqué par le régime en place. cette doctrine énonce que la force armée d’un pays a une obligation indépendante d’intervenir dans les affaires intérieures lorsque les dirigeants militaires déterminent que cela est dans l’intérêt suprême de la nation. La guerre étant la continuation de la politique par d’autres moyens. C’est-à-dire, la guerre commence là où la politique s’arrête. Et dans les prochains mois, le lectorat de DESC comprendra probablement mieux pourquoi je ne cesse de marteler  sur ce principe stratégique cardinal de Clausewitz dans la situation congolaise.

Un bluff soporifique qui divise encore un peu plus l’opposition

Avec son coup de poker électoral, par Corneille Naanga interposé, Kabila vient une fois de plus d’imploser une opposition qui semblait soudée, de façade, lors de la rencontre avec Nikki Haley. Pendant que les naïfs applaudissaient une union de dupes, dès le lendemain de la rencontre avec Haley, la déclaration de Felix Tshisekedi, le Président du Rassemblement, en disait long sur les divergences entre les trois grandes composantes de l’opposition : le Rassemblement, l’UNC et le MLC. Alors que le trio devait adresser un message commun à la diplomatie américaine, Felix Tshisekedi, au lendemain de la rencontre a déclaré au journal en ligne 7sur7.cd que « Devant Nicky Haley la position du Rassemblement est restée inchangée ». Un lapsus communicationnel qui laissait sous-entendre que finalement, devant l’envoyée du Président Trump, chacun a prêché pour sa propre chapelle. Une bonne illustration de la tare de cette classe politique congolaise, incapable de mettre de côté ses divergences lorsque l’intérêt suprême de la nation est en jeu, pour privilégier des intérêts politiques personnels. Abdou Diouf, l’ancien secrétaire général de l’OUA et ex-président du Sénégal, n’avait sans doute pas tort de traiter les acteurs politiques congolais d’irresponsables dépourvus de sens de l’intérêt national.

Si la CENI, comme l’a démontré à plusieurs reprises le senior expert électoral Alain-Joseph Lomandja, est l’outil par excellence de diversion de la stratégie du glissement de Joseph Kabila par le sabordage du processus électoral[4], le récent calendrier électoral est pour Kabila l’épée d’atomisation de cette opposition qui ne cesse de se désagréger depuis la rencontre de Gorée qui a accouché du Front citoyen. Un front commun qui semblait bien parti pour mettre à genoux le régime de Kabila. Hélas, il fallait compter sur le génie alimentaire des opposants faméliques congolais qui n’ont pas hésité de sauter à la moindre occasion comme des rats de Pavlov. Une formule payante que Kabila ne manquera pas d’utiliser dans les prochaines semaines.

C’est bien cette même opposition, alors que le peuple congolais attend d’elle une déclaration forte au lendemain de la publication du calendrier électoral, qui vient d’étaler aux yeux de tous son incapacité de mettre en avant des valeurs républicaines fédératrices. Comment peut-elle rejeter le calendrier de la seule institution légitime, la CENI, où siègent ses représentants, alors que deux des trois composantes de cette opposition veut continuer de reconnaître Kabila comme président au-delà du 31 décembre 2017. Pourtant, sans consensus politique, dès le 1er janvier 2018, Kabila cesse d’être président en sursis. 

Un calendrier de la division de l’opposition : Vers un probable nouveau gouvernement MP – MLC et UNC ou UDPS ?

En imposant unilatéralement aux Congolais un calendrier non consensuel, le premier constat que l’on peut faire de cette décision à haute portée politique est que Kabila vient également d’enterrer définitivement l’accord de la Saint-Sylvestre. Le premier effet de ce nouveau coup de force politique pourrait être la dissolution du CNSA made in Kabila et la démission du gouvernement Tshibala qui ne lui ont apporté aucun dividende politique majeur. Les récentes tentatives d’interpellation de Tshibala au Parlement seraient les prémisses de cette insidieuse stratégie[5].

L’autre demie-victoire de Kabila est de continuer à bien gérer la division au sein de l’opposition. Si les leaders des principaux groupes politiques de l’opposition rejettent unanimement le calendrier proposé par Naanga, les divergences s’affichent clairement au sujet de la gestion du pays, avec ou sans Kabila entre le 1er janvier 2018 et les présidentielles repoussées au 23 décembre 2018.

L’opposition congolaise ou l’art de retourner sa veste

À décrypter les atermoiements de l’opposition, c’est plus que probablement vers un probable  troisième round, après le dialogue de l’OUA et l’accord de la CENCO, que l’on s’achemine, avec Kabila comme seul maître à bord, ou presque. Ainsi, dans les probables scénarios à venir, il n’est pas exclu que Kabila offre éventuellement la primature ainsi que d’importants postes ministériels et de directions des entreprises publiques au MLC et à l’UNC, en récompense finale aux loyaux services qu’ils lui ont rendus respectivement lors des concertations de 2013 et du dialogue de l’OUA en 2016.

Par ailleurs, un nouveau deal Kabila – UDPS n’est pas définitivement enterré d’autant que plusieurs adeptes des négociations d’Ibiza et de Venise ont réinvesti le pré-carré de Félix Tshisekedi. Ils pourraient le pousser à accepter un partage du pouvoir avec Kabila pour la période de l’après 2017. Cette question diviserait à nouveau l’UDPS, au bord de l’éclatement, dont plusieurs cadres font l’objet d’intenses pressions de l’ANR qui les poussent, via notamment de fallacieuses informations contre ses partenaires du Rassemblement[6]. La création par Jean-Marc Kabund, le Secrétaire général de l’UDPS, de la commission technique préparatoire du congrès extraordinaire du parti hérisse déjà la base du parti qui crie au coup d’état. Elle risque de faire éclater ce parti en lambeaux si la convocation du Congrès extraordinaire du parti ne se pas dans le consensus ni dans un esprit de réconciliation des différents courants de ce parti.

La stratégie immuable de Kabila depuis 2006 étant toujours de diviser son opposition pour continuer de régner en unique et seul maître du jeu politique congolais depuis 2001.

Le rétrécissement de l’espace politique ouvre souvent la voie à l’option militaire 

Dans un pays où aucun nouveau président n’a accédé au pouvoir par la voie électorale, la tradition de l’alternance au pouvoir par la voie armée et par le fait d’une implication militaire risque de confirmer la règle. Dans ce scénario du pire, l’UDPS qui est ballotée sans butin politique majeur entre la MP (négociations d’Ibiza, de Venise…) et le Rassemblement qui la séduit et l’instrumentalise juste pour son potentiel élevé de mobilisation populaire qu’elle est incapable de démontrer depuis le décès du Lider Maximo, serait probablement et une fois de plus le grand perdant ou le Poulidor politique congolais des enjeux majeurs du Congo depuis 1997, voire depuis mars 1993 lorsque Mobutu limoge Etienne Tshisekedi au poste de Premier ministre pourtant élu brillamment à la conférence nationale souveraine.

Faute de mobiliser ses combattants pour chasser Kabila, ce sera certainement par la voie armée, ultima ratio, que les choses risquent de se décanter. Sur cet aspect, ce ne seront pas les rebellions périphériques de l’Est qui feront la différence, mais bien ceux qui seraient capables de neutraliser Kabila à Kinshasa, seront les premiers bénéficiaires de la conjoncture à venir. Et nous en décrivons de manière non exhaustive quelques scénarii dans le point suivant.

Quatre cas de figure principaux susceptibles de se produire dans les prochaines mois

Le scénario tutsi-rwandais

Un scénario de rechange ou alternative à Kabila mais dans le statu quo est des plus plausibles si ses actuels parrains rwandais sentent que le changement pourrait provenir de l’ouest sans qu’ils soient impliqués directement ou indirectement. C’est alors que la cinquième colonne rwandaise en RDC, composée de régiments ex-CNDP et  d’infiltrés M23 à Kinshasa, pourrait devancer tout le monde et mettre tous devant un fait accompli.

Les événements qui se sont déroulés dans le Kasaï avaient entre autres pour objectif de tester la capacité des unités rwandophones d’opérer en profondeur, au-delà de leur zone militaire traditionnelle de confort opérationnel. Il nous revient des sources des renseignements proches de hautes sphères politiques et sécuritaires que Kigali et Kampala manifestent de plus en plus des craintes que le changement n’intervienne à la tête de la RDC sans leur implication directe ou tout-au moins indirecte. Un tel changement altèrerait considérablement la dynamique géopolitique régionale en cours depuis le génocide rwandais et par ricochet le leadership dans les Grands Lacs. Cela se traduirait concrètement par la fin d’une période de 20 ans de domination rwandaise en RDC par les Kabila interposés. Cette fin aurait surtout un impact géoéconomique considérable car elle marquerait la fin de la stratégie rwandaise de captation des richesses congolaises par l’établissement d’une « économie de guerre »[7] dans sa partie orientale. Pour la professeure japonaise Masako Yonekawa, l’intégration militaire du CNDP, une rébellion pro-rwandaise, au sein des FARDC, a renforcé l’influence de l’armée rwandaise dans l’est de la RDC, un moyen d’accéder aux ressources naturelles et d’attirer le soutien financier d’acteurs externes et multinationaux[7bis].

Ce sont là sans doute des raisons, ajoutées aux motivations sécuritaires, qui justifient la stratégie obsessionnelle rwandaise visant à maintenir et à entretenir, par tous les moyens et subterfuges possibles, un double dispositif politique, accommodant à la tête de la RDC, et sécuritaire instable en RDC. Cela, qui lui permettrait de dicter son agenda politique en RDC et de tirer des rentes de cette économie de guerre. Cela permet au Rwanda, non seulement d’augmenter des revenus financiers, mais aussi d’éviter de faire à face à deux fronts susceptibles d’imploser le régime rwandais : le front politique[8] et le front socio-économique[9].

DESC a reçu récemment plusieurs informations en ce sens. Des actions de lobbying ont même été menées en août et septembre derniers par Charles Bisengimana en Europe. Ce dernier a même été reçu en privé par les Michel, père Louis et fils Charles. L’objectif de ce scénario serait de contrecarrer en amont le second scénario suivant, celui de l’Angola qui semble avoir le soutien du camp proche de Didier Reynders. Une des concrétisations de ce scénario made in Rwanda serait en cours de sa conceptualisation au départ de l’Afrique du Sud, selon des informations crédibles parvenues à DESC. Il impliquerait le Rwanda, l’Afrique du Sud et quelques personnalités (individualités) connues des Etats-Unis, de la Grande Bretagne et de la Belgique. Nous y reviendrons prochainement dans une analyse exclusive.

Sindika Dokolo et le président angolais Joao Lourenço, en visite dans un camp des réfugiés congolais en Angola

Le scénario Angola par Sindika Dokolo interposé ou vice-versa

Plus que jamais, tout porte à croire que l’Angola pourrait jouer un rôle déterminant dans les prochains mois dans la crise congolaise. D’ailleurs c’est déjà le cas depuis la chute de Mobutu. Cependant, par le passé, l’Angola s’est toujours abstenu d’interférer directement dans les affaires intérieures de son voisin du nord. Cette fois-ci, la puissance militaire tutélaire de l’Afrique médiane risque de ne pas se limiter uniquement à chasser Kabila, mais aussi à être le faiseur du futur roi congolais.

Ce scénario présenterait l’avantage d’être soutenu par certaines chancelleries européennes et africaines. Et le mot d’ordre de Sindika Dokolo, au lendemain de la publication du calendrier électoral, est un sérieux indice qui en dit long sur la stratégie que DESC tente de décrypter. Celle-ci se déclinerait en deux temps: contestation du régime de Kabila par la voie pacifique jusqu’au bout et en cas de répression, l’intervention des troupes angolaises pour faire cesser les exactions et accompagner le départ de Kabila à l’instar de Yahya Jammeh en Gambie. Cependant, le récent limogeage d’Isabel Dos Santos, l’épouse de Sindika Dokolo, par le nouveau président Joao Lourenço, constituerait un bémol à l’effectivité de la réalisation de ce scénario.

Le scénario  militaro-civil congolais incarné par le colonel Daniel Lusadusu

Mais un troisième scénario à ne pas sous-estimer est celui de l’allégeance de l’armée congolaise à une personnalité militaire ou disposant d’un background militaire éprouvé. C’est ici qu’apparaît le médecin-colonel Daniel Lusadusu qui ne cache plus ses ambitions pour diriger une transition devant conduire le pays aux élections libres, transparentes et apaisées. Le grand atout que présente le colonel Lusadusu – et c’est l’argumentaire de son lobbying – est d’être la passerelle qui réconcilie l’armée à la nation. Depuis ses dernières sorties médiatiques, l’homme ne ménage aucun effort pour convaincre les Américains et les Israéliens, grands soutiens rwandais de la région. En même temps, il ne cesse de consulter en privé des hauts gradés militaires congolais, les leaders de la société civile, les acteurs politiques et les représentants des mouvements citoyens de passage en Belgique pour leur expliquer objectivement le bien-fondé de sa démarche en tenant compte de la situation sécuritaire pré-explosive du Congo-Kinshasa.

Pour le colonel Lusadusu, se lancer dans une transition politique conduite par les acteurs qui n’auront aucun contrôle sur les hommes en armes et qui ne disposent pas suffisamment de ressort au sein de l’appareil sécuritaire présente le grand danger de laisser éclater une nouvelle grande crise sécuritaire en RDC aux conséquences politiques, économiques, sociales et humanitaires incalculables autant sur le plan interne que sur le plan régional et international. Ce risque de dérapage possible de la fin du mandat de Joseph Kabila va signifier en même temps l’échec de tous les efforts entrepris tant à l’interne que par la communauté internationale pour l’instauration de la démocratie et la stabilisation du Congo.

Le Colonel Daniel Lusadusu avec le sénateur républicain Roy Blunt à Washington en Novembre 2017 – Photo DESC

C’est ainsi qu’il dit mettre en avant son double profil de militaire et médecin, qui répondrait au mieux aux exigences de la conjoncture politique et sécuritaire actuelle du Congo-Kinshasa. Selon le colonel Lusadusu que nous avons rencontré le 07 novembre 2017 le jour de son retour d’un nouveau séjour aux Etats-Unis qui l’a mené jusqu’à la Maison Blanche où il a rencontré le staff de The White House National Security Council (NSC)[10] : « Le peuple congolais souhaite une alternance en termes de renaissance de l’Etat congolais. Mais la situation critique du pays exige d’abord et prioritairement que le pays passe par une période de transition pour permettre une bonne une alternance censée le conduire vers des élections libres, transparentes et crédibles, mais surtout pour stabiliser la RDC du point de vue sécuritaire et poser les bases de la bonne gouvernance. Il faut aussi, à la tête du pays, un homme capable d’attirer la sympathie des hommes en armes. C’est la raison pour laquelle une transition dirigée par un homme ayant un profil militaire serait mieux assurée qu’une transition conduite par un acteur civil n’ayant pas suffisamment la maitrise des enjeux sécuritaires de la RDC et de sa région ».

Le colonel Lusadusu renchérit : « le défi de la stabilisation de la RDC va au-delà des simples enjeux politiques et électoraux et doit être la première préoccupation actuelle à laquelle l’attention de tous devra être portée sur la RDC ». En effet, insiste-t-il : « il va falloir remettre et maintenir les militaires dans les casernes, réformer en profondeur notre armée pour qu’elle devienne réellement républicaine et nationale, l’entretenir dignement, mieux l’équiper et la moderniser suivant les standards internationaux et surtout éradiquer les plus de 70 groupes armés qui pullulent dans le pays depuis l’arrivée de Joseph Kabila au pouvoir. Il faut également à la tête de la RDC un président capable d’œuvrer activement et concomitamment à la sécurité de la RDC, à la stabilité régionale et à la sécurité internationale ».

De manière pragmatique, il dit être la personne idéale dans le paysage public actuel congolais capable de mieux cerner ces préoccupations vitales pour la RDC. Il qualifie son engagement politico-patriotique de salutaire dans le seul but de prévenir que les différentes crises multidimensionnelles causées particulièrement par l’illégitimité de toutes les institutions républicaines ne se transforment en un chaos que personne ne pourra plus contrôler. C’est la raison pour laquelle il se considère comme étant une passerelle qui allie, met en confiance et fédère les trois composantes essentielles de la société congolaise, à savoir la société civile, le monde politique et les forces armées et de sécurité de la RDC.

Le scénario du groupe dit des « loups solitaires »

Un dernier scénario est celui de ceux que je qualifie d’un groupe des loups solitaires, capable de surprendre tout le monde à tout moment et de déjouer tous les calculs potentiels visibles. Et ces groupes, très discrets, ont surtout l’avantage de s’être bien installés sur le terrain dont ils maîtrisent tous les paramètres de fonctionnement du système Kabila. Il s’agit des personnes frustrées et déçues par Kabila qui pourraient donc s’allier de manière opportune pour donner la dernière estocade à un régime qualifié d’imposture ou d’autres sécurocrates opportunistes du régime qui seraient prêts à opérer une révolution de palais. Les prochains mois pourraient nous réserver des surprises.

Conclusion

Étant arrivé au pouvoir sans élections, c’est certain que c’est sans élections et par la fenêtre, l’expression étant de l’administrateur adjoint de DESC, Jean-Bosco Kongolo, que Kabila va quitter le pouvoir[11] . Comme le dit Boniface Musavuli, « un certain réalisme recommande d’envisager sérieusement la fin du règne de Kabila, son sort étant désormais limité au débat sur le calendrier électoral, à raccourcir ou à étirer… »[12]. Mais la grande question est de savoir d’où viendra le coup fatal du régime Kabila et qui en profitera pour assurer la transition? C’est là que les romains congolais vont s’empoigner!

Jean-Jacques Wondo Omanyundu / Exclusivité DESC

Références

[1] Alain-Joseph Lomandja, Décryptage des pesanteurs politiques d’un calendrier électoral technique, DESC, 10 novembre 2017. http://afridesk.org/fr/decryptage-pesanteurs-politiques-dun-calendrier-electoral-technique-aj-lomandja/. http://afridesk.org/fr/mission-terminee-nikki-haley-va-t-se-passer-apres-jb-kongolo/.

[2] Jean-Bosco Kongolo M., Mission terminée pour Nikki Haley, que va-t-il se passer après? DESC, 12 novembre 2017.

[3] Boniface Musavuli, Calendrier électoral : Un pari sur l’après Kabila. DESC, 6 novembre 2017. http://afridesk.org/fr/calendrier-electoral-pari-lapres-kabila-b-musavuli/.

[4] Alain-Joseph Lomandja, le calendrier électoral, une « affaire d’Etat » au Congo-Kinshasa ?, DESC, 02 novembre 2017. http://afridesk.org/fr/calendrier-electoral-affaire-detat-congo-kinshasa-alain-joseph-lomandja/.

[5] Jean-Bosco Kongolo M, Interpellation de Bruno Tshibala : distraction et piège à cons. DESC, 15 novembre 2017 – http://afridesk.org/fr/interpellation-de-bruno-tshibala-distraction-piege-a-cons-jb-kongolo-m/.

[6] Il s’agit par exemple de la fausse rumeur que fait circuler la branche désinformation de l’ANR et qui fait croire que Raphaël Katebe Katoto, le frère ainé de Moïse Katumbi, serait soutenu par des Occidentaux pour être imposé comme Premier ministre en vue de préparer un retour de Katumbi au Congo et sceller son union avec Kabila. Pourtant des sources proches de Katebe, les deux frères Soriano sont en conflit ouvert depuis le rapprochement de Katebe vers Kabila via les interventions financières de Zoë Kabila et Selemani Mtwale, les deux jeunes frères de Kabila. Par ailleurs, des sources autorisées occidentales, Katebe n’a plus aucun contact avec les chancelleries européennes, même s’il tente d’échanger avec l’une ou l’autre personnalité politique sulfureuse européenne connue pour ses soutiens à Kagame et à Kabila.

[7] & [7bis] Exposé de Masako Yonekawa (Université de Rikkyo – Japon) , Caractère défectueux et prolongé des conflits contemporains et processus de pacification en RDC. Colloque du Cercle des Economistes Congolais, Bruxelles, 04 novembre 2017.

[8] Le Rwanda court en permanence un risque latent d’éclatement d’un conflit ethnique en raison du verrouillage de son espace politique et des inégalités sociales entretenues par le pouvoir, qui favorise la minorité Tutsie au détriment des Hutus, très largement majoritaires dans le pays.

[9] Risque d’explosion sociale par la crainte que l’éradication en RDC des groupes armés créés par le Rwanda puisse générer une crise sociale pour les dizaines de milliers rwandais et leurs dépendants vivant de l’exploitation des ressources de la RDC.

[10] The White House National Security Council (NSC) ou le Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche est le principal forum utilisé par le président des États-Unis pour examiner les questions de sécurité nationale et de politique étrangère avec les conseillers principaux de la sécurité nationale et les hauts fonctionnaires du Cabinet et fait partie du bureau exécutif du président. États-Unis . Depuis sa création sous la direction de Harry S. Truman , le Conseil a pour fonction de conseiller et d’assister le président en matière de sécurité nationale et de politique étrangère. Le Conseil sert également d’organe principal du président pour la coordination de ces politiques entre divers organismes gouvernementaux. Le Conseil a des homologues dans les conseils de sécurité nationale de nombreux autres pays.

[11] Élections après 2018 : Nangaa concrétise le glissement et offre un mandat gratuit Kabila – JB Kongolo, DESC, 26 octobre 2017. – http://afridesk.org/fr/elections-apres-2018-nangaa-concretise-glissement-offre-mandat-gratuit-kabila-jb-kongolo/

[12] Boniface Musavuli, Calendrier électoral : Un pari sur l’après Kabila. DESC, 6 novembre 2017. http://afridesk.org/fr/calendrier-electoral-pari-lapres-kabila-b-musavuli/.

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