Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 19-01-2017 13:45
3545 | 2

Bruits de bottes, groupes armés : Kabila et la stratégie rwando-ougandaise du « désordre ordonné » – JJ Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu
L'entrée triomphale du M23 au stade de Goma, Novembre 2013

Bruits de bottes, groupes armés : Kabila et la stratégie rwando-ougandaise du « désordre ordonné »

Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Pendant que Kabila voit ses marges de manœuvre rétrécir à Kinshasa, au fil du temps, notamment au vu de l’entrée énoncée des opposants dans les institutions, les bruits de bottes résonnent à nouveau dans l’Est du Congo. Le week-end du 14 janvier 2017 a été marqué par la rumeur faisant état d’une incursion des combattants du M23 à Ishasha et Bunagana, en territoire de Rutshuru, frontalier avec l’Ouganda. L’alerte donnée par le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, est tombée comme une mise en garde contre une situation sécuritaire qui ne finit plus de se dégrader entre massacres à répétition, profusion des groupes armés et stratégies régionale de mainmise sur le pays. Une semaine avant l’alerte du gouverneur, un ancien commandant du M23, Bwambale Kakolele, connu sous le pseudonyme d’ « Aigle blanc », avait annoncé la création à Beni d’un mouvement armé qui compterait déjà plusieurs milliers de combattants, tandis que sa présence signalée à Kampala, en Ouganda, dissimulait à peine une campagne de remobilisation des troupes. La présente analyse revient ainsi sur l’alerte du gouverneur Julien Paluku, la réactivation des groupes armés et les enjeux régionaux derrière une nouvelle déstabilisation du Congo.
Sultani Makenga, l’ancien chef rebelle du M23, actuellement en exil en Ouganda

Une rumeur prémonitoire ?

Le M23 a laissé au Congo des souvenirs si douloureux et des cauchemars dans l’imaginaire des Congolais que l’évocation de sa présence aux frontières du pays ne pouvait laisser indifférent. L’alerte a ainsi provoqué un emballement médiatique[1], entre autres sur les réseaux sociaux au point de faire oublier les tractations politiciennes autour de l’accord de la Saint-Sylvestre sur un nouveau gouvernement à Kinshasa. La presse internationale n’a pas été du reste en relayant l’information[2] quitte à l’assortir du démenti ougandais[3]. Des sources des renseignements militaires congolais ont confirmé à DESC une tentative d’incursion des combattants ex-M23 au niveau d’Ishasha et de Bunagana. Pour ces sources, elle est l’œuvre d’un groupe de 300 hommes bien armés. Le groupe était commandé par l’ex-cadre du M23, le colonel Yusuf Mboneza, dit commandant Ben Laden. Selon une source de la 34ème région militaire à Goma, cette opération de déstabilisation que tente de mener des ex-M23 n’est pas une surprise pour les autorités congolaises. Ces dernières ont été  mises au courant des préparatifs d’une attaque massive du M23 depuis plus d’un mois et en avaient déjà discuté avec leurs homologues ougandais. Selon la même source, les autorités congolaises ont apporté à M. Ronnie Barya[4], le chef des services de sécurité intérieure ougandais les preuves des préparatifs militaires pour la déstabilisation de la RDC à  partir du territoire  ougandais par une coalition armée  regroupant  des ex-M23, des maï-maï Lafontaine, les ex-Mudundu 40 et les Raia-Mutomboki[5]. Dans le Sud de Butembo, on signale la présence des miliciens du NDC[6]. Ces groupes armés qui ont en commun d’être les instruments de Kigali et Kampala au Congo, sont ainsi en train de se mettre sous l’autorité du général  déchu  Bwambale Kakolele, l’ancien chef d’état-major du CNDP, le mouvement de Laurent Nkunda, et ancien cadre militaire du M23. Nous y reviendrons.

Contrairement à leurs premiers démentis [7], les autorités ougandaises reconnaissent maintenant à demi-mot que les M23 ont bien franchi la frontière congolaise[8].

Tout l’enjeu derrière cette fédération des groupes armés autour d’un commandement unifié est de renforcer l’emprise des deux alliés du président Kabila sur l’Est du Congo. Au vu de la fragilité de Kabila à Kinshasa, Rwandais et Ougandais sont déterminés à contrôler les groupes armés de l’Est de la même façon qu’ils contrôlent l’appareil sécuritaire dans cette partie du pays qui leur sert à la fois de tiroir-caisse et de chantier sur lequel ils rêvent de voir naître un Etat vassal et corvéable[9]. D’où le dédoublement des services de l’Etat dans cette partie du pays, les services de renseignement notamment.

Infiltrations, économie de guerre et talk and fight

À l’instar des dédoublements des structures militaires à l’Est de la RDC peu avant les élections de 2011[10], DESC estime que les services de renseignements civils et militaires congolais sont non seulement infiltrés mais surtout dédoublés par un processus d’injection des agents au service des pays alliés avec Joseph Kabila, à savoir particulièrement le Rwanda dans une grande mesure et l’Ouganda. L’exploitation des richesses minières à l’Est de la RDC est cruciale pour l’équilibre budgétaire de l’État rwandais, ainsi que pour l’enrichissement personnel de son élite politico-militaire[11]. Toutes ces machinations répondent à la logique de la stratégie du désordre ordonné[12], planifiée en vue de maintenir le Congo dans un état d’instabilité politique permanente et d’insécurité généralisée bénéfique aux ‘nouveaux prédateurs’ qui investissent l’Afrique utile et rentable depuis la fin de la Guerre froide. Ces derniers agissent par procuration auprès des acteurs de proxys régionaux[13].

Pays pauvre, le Rwanda a trouvé dans une RDC fragile un terreau de rentes minières stratégique pour son économie. Il a mis en place en RDC une juteuse « économie de guerre » par l’instauration d’un dispositif de prédations systématiques des ressources naturelles et minières, grâce notamment à l’infiltration du système politique et sécuritaire de la RDC et à son influence sur le président Kabila accusé, par le chercheur Georges Berghezan, de mener une politique accommodante envers Kigali[14]. Au-delà de la déstabilisation pour des raisons géopolitiques, celle-ci peut servir dans le cadre de la stratégie du talk and fight, chère aux deux parrains régionaux du président Kabila. Il s’agirait de saboter le processus politique de Kinshasa et d’imposer l’agenda militaire à l’ensemble des Congolais. Pour les dirigeants de ces deux pays, la chute de Kabila pourrait accélérer la perte de leur influence géopolitique sur la RDC. Une nouvelle déstabilisation, grâce au réseau de leurs agents dans l’appareil d’Etat congolais, serait une façon de faire gagner du temps à leur allié Kabila, à Kinshasa, dans le cadre de la stratégie du talk and fight, tout en engrangeant des rentes minières dans le cadre de l’économie de guerre.

En tout cas, le projet de création de cette fausse rébellion à l’Est de la RDC nous a été révélé et confirmé par une source sécuritaire occidentale en RDC. Pour cette source, en contact avec les officiels de l’ANR, l’objectif de cette manœuvre est de détourner l’attention sur les négociations de la CENCO où celle-ci montre jour après jour que c’est Kabila le problème, surtout après la signature du MLC. Le Raïs est tenté par l’idée de provoquer une insécurité généralisée qui devrait limiter l’application de la Constitution et nécessiter des mesures d’urgence. Dans un premier temps, en remettant le M23 au cœur de l’actualité, il s’agit d’en faire un partenaire des accords politiques au même titre que les autres formations politiques de Kinshasa, ce qui devrait en retarder la mise en œuvre. En effet, face au refus des Congolais d’accueillir une force parrainée par Kigali et Kampala, une action militaire et une « défaite organisée » des FARDC sont le procédé habituel que Kabila et ses alliés régionaux utilisent pour mettre les Congolais devant le fait accompli. Et les obliger à signer, en position de « vaincus ». Il faut toujours garder à l’esprit le fait que Kabila avait promis à Makenga de « régler l’affaire du M23 le moment venu ». Makenga, soutenu par deux firmes australiennes et autrichiennes qui exploitaient illégalement les sites miniers dans les zones sous contrôle du M23, avait promis de reprendre les armes. L’information nous avait été donnée par une source sécuritaire qui s’occupait de la transaction des tenues militaires au profit du M23, achetées pour le compte des FARDC.

Selon une source politique à Goma, qui a été récemment en contact avec les ex-commandants du M23 à Gisenyi, l’autre objectif recherché dans la réactivation du M23 et des autres groupes armés est de contraindre le futur gouvernement d’investir les faibles moyens budgétaires de 2017 dans l’effort de guerre. Cela justifiera le manque de moyens pour organiser les élections dans les délais prévus par l’accord de la Saint Sylvestre. Tout cela en vue d’imposer de nouvelles négociations politiques ou un nouvel ordre politique qui permettra toujours à Kabila de rester à la tête du pays.

Mais qu’il s’agisse de conforter la mainmise rwandaise sur l’Est ou de saboter le processus politique de Kinshasa autour de la CENCO, seuls Makenga et le M23 ne suffissent pas. D’où l’irruption du général Kakolele, l’homme du M23, mais aussi de Kabila et de Kampala.

Kakolele, le M23 et la coalition des groupes armés

Le 9 janvier 2017, sur les ondes de la Voix de l’Amérique (VOA), le chef de guerre Bwambale Kakolele a annoncé qu’il lançait un mouvement armé en Territoire de Beni. Il dit disposer déjà de trois bataillons dans la vallée de la Semliki et être à la tête d’un groupe de combattants appelés « Mai-mai corps du Christ »[15]. Kakolele dit vouloir éradiquer les tueurs de la population qui sévissent en Territoire de Beni depuis octobre 2014.

Pour rappel, Kakolele est un maquisard de longue date connu pour avoir servi dans plusieurs mouvements armés de l’Est du Congo et même sous l’uniforme des FARDC après la réunification du pays en 2003. Il a sévi dans les provinces d’Ituri et du Nord-Kivu en qualité de bras droit de Thomas Lubanga[16] (Union des patriotes congolais), de cadre militaire du RCD/K-ML de Mbusa Nyamwisi, du CNDP de Laurent Nkunda et Bosco Ntaganda et du M23. Placé en 2004 sur la liste des personnes visées par les sanctions de l’ONU pour trafic d’armes[17], Kakolele a tout de même obtenu le grade de « général » dans le cadre de l’accord du 23 mars 2009 signé par le gouvernement congolais et le CNDP. En 2011, Kakolele a battu campagne pour le président Kabila et tourné le dos à son allié d’alors, Mbusa Nyamwisi. Kakolele est ensuite devenu un membre effectif du PPRD, le parti du président Kabila. Ce qui ne l’a pas empêché de rejoindre le M23 en 2012. Après la défaite de ce mouvement, en novembre 2013, Kakolele s’est installé au Kenya, mais sa présence était fréquemment signalée dans l’Est du Congo. Le 19 octobre 2015, il a été arrêté à Nia-Nia dans le Haut-Uélé puis transféré à Kinshasa[18] avant d’être relâché. Il brandissait sa carte de membre effectif du PPRD.

De leur côté, les mai-mai « Corps du Christ » ne sont pas un mouvement structuré avec un commandement centralisé. N’importe qui peut revendiquer une action en leur nom. Le fait que Kakolele, un ancien commandant du CNDP et du M23 fasse une sortie médiatique en revendiquant le commandement de ce groupe armé signifie que ce groupe, ou certaines de ses factions, est tombé dans le piège du noyautage des groupes armés en cours par Kakolele. Plusieurs sources à Beni indiquent que Kakolele travaille, principalement, à faire revenir les combattants du M23 sur le sol congolais. Une semaine seulement après l’interview de Kakolele sur la VOA, le Gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku a signalé une incursion des combattants du M23 dans le secteur d’Ishasha. En Territoire de Beni, depuis 2013, les incursions d’hommes armés en provenance de l’Ouganda ont lieu de façon récurrente. Maintenant qu’un ancien du M23 affirme disposer d’une implantation dans ces zones frontalières, ces incursions devraient être facilitées.

Selon nos différentes sources, Kakolele avait entrepris, depuis la deuxième moitié de 2016, des contacts auprès de plusieurs membres du M23 à Kampala et à Kigali. Il leur avait fait savoir qu’il était le chef de tous les mouvements Maï-Maï qui naissent dans la région Beni-Lubero contre les présumés ADF. Il se fait que paradoxalement, cette initiative est soutenue par Kinshasa, et même par le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, selon nos sources, qui ont confirmé le rapprochement entre Kakolele et Paluku depuis la période électorale de 2011. À l’époque, les deux hommes avaient  battu campagne en faveur de Kabila[19] et avaient tourné le dos à leur mentor Mbusa Nyamwisi. Ainsi, suite à cette nouvelle alliance contre-nature, les services secrets à la solde de Kabila et de ses parrains régionaux ont fait déplacer de la province du Sud-Kivu un colonel dénommé Moses Kavagambe, frère aîné du feu Evariste Kavagambe, ancien membre du pré-carré de Kabila. L’objectif de cette mission est de créer un vaste mouvement armé dans les territoires de Beni et Lubero pour relancer la campagne de déstabilisation du Congo initiée par le M23 en 2012 et qui échoua en 2013 suite à la mobilisation de la population de Goma et du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette opération devrait avoir entre autres pièces maîtresses, le colonel Sultani Makenga soutenu par les déserteurs du 807ème régiment jadis commandé par l’ex-CNDP, le  colonel Richard  Bisamaza, et déployé à Beni. Le général Akili Mohindo dit Mundos, indexé dans les massacres de Beni, serait aussi impliqué dans ce plan. Une source de l’ONU nous avait affirmé : « Sa mission reçue directement de Joseph Kabila était d’accélérer les choses dans la zone. Kakolele dit Aigle Blanc est parmi les gens qui construisent ce plan. C’est Kabila qui est derrière et c’est le même plan que le M23 »[20]. Il nous revient des sources de la société civile du Nord-Kivu que Kakolele avait chargé un de ses hommes de main, un certain Saperita, de recruter des jeunes Nande à Vurondo, à l’Ouest de Butembo dans le but de donner à ce mouvement « M23 bis » un visage « congolais » et particulièrement « nande ». D’ailleurs, l’argument fallacieux utilisé pour recruter ces jeunes consiste à leur faire croire que ce mouvement est parrainé par Mbusa Nyamwisi, le leader nande en exil depuis 2012, mais toujours populaire dans cette partie du pays.

Conclusion

Plus que vraisemblablement, avec le rétrécissement de l’espace politique et démocratique, nous sommes malheureusement tenté de dire que c’est la guerre qui attend la RDC en cette période d’illégalité et d’illégitimité de Joseph Kabila. Ce scénario a été prédit avec pertinence et justesse par l’analyste Boniface Musavuli en ces termes : « La procession vers 2016 se lit comme une marche vers un goulot d’étranglement. Avec ou sans Kabila, il s’agit d’un passage qui, même réussi sur le plan des élections (ce qui est hautement improbable), ouvre sur le Congo la porte vers l’inconnu, la relance des conflits armés étant, à mon avis, la perspective la plus probable ». (…) « En revisitant les deux dernières décennies de l’histoire du Congo, on découvre que chaque fois que les Congolais croyaient se doter de nouvelles institutions, soit à l’issue d’une élection, soit à l’issue d’un accord politique, le pays subissait une attaque militaire rwando-ougandaise qui se traduisait par le sabotage des acquis engrangés. La guerre du M23 en est la plus récente illustration »[21]. Et l’annonce de l’incursion du M23 par le gouverneur Paluku s’inscrit dans cette logique. Celle de préparer les esprits congolais à une nouvelle guerre ! Cette stratégie d’effet d’annonce visant à semer la panique dans le camp ennemi fait partie du mode opératoire des rébellions soutenues par le Rwanda et l’Ouganda depuis l’AFDL.

C’est ce que nous (JJ Wondo) avons expliqué dans un extrait d’article de Marie-France Cros de La Libre Belgique publié en novembre 2012 après la chute de Goma : « Ils visent la chute de la ville sans combat » en notant que « la tactique utilisée par le M23 ressemble étrangement à celle de 1996-97 (lors de la chute de Mobutu) : annoncer la prochaine ville à conquérir, provoquer une panique généralisée de la population concernée, porter un coup psychologique pour démotiver les FARDC (l’armée congolaise) de sorte qu’ils abandonnent leurs positions et permettent la chute de la ville sans combat. » « Comme en 1996, le Rwanda veut profiter d’une conjonction de circonstances au Congo, qu’elles soient socio-politiques (impopularité de Kabila et situation sociale chaotique), militaires (faiblesse des FARDC et mécontentement dans les rangs, supériorité militaire du M23-armée rwandaise) et diplomatiques (léthargie de la communauté internationale) »[22].

Après avoir réussi avec brio son glissement sous le regard médusé et impuissant d’une « communauté internationale » ayant montré ses limites en RDC, Kabila se sent renforcé par l’idée qu’un coup militaire fera également ses affaires et celles de ses alliés régionaux, toujours accrochés au rêve de créer un Tutsiland en RDC.

Jean-Jacques Wondo Omanyundu

L’auteur remercie Boniface Musavuli pour les compléments d’information apportés lors de la relecture de cet article.

Références

[1] Radio Okapi a consacré à cette affaire du M23 l’émission Dialogue entre Congolais le soir du 16 janvier 2017  avec la participation de Boniface Musavuli, le coordonnateur de DESC. www.radiookapi.net/2017/01/16/emissions/dialogue-entre-congolais/une-nouvelle-attaque-est-en-preparation-selon-julien.

[2] Quant à Jeune Afrique, elle parle de l’occupation d’une localité dans l’Est de la République Démocratique du Congo par plusieurs centaines d’ex-combattants de la rébellion congolaise du Mouvement du 23 mars (M23), après trois années d’exil en Ouganda où ils s’étaient réfugiés. L’article cite les sources officielles congolaises, mais précise le démenti des autorités ougandaises » ; http://www.jeuneafrique.com/393195/politique/rdc-200-ex-combattants-m23-investissent-localite-lest/.

[3] Pour RFI, « le gouvernement de la République Démocratique du Congo a affirmé dimanche 15 janvier que deux colonnes d’anciens rebelles du mouvement M23, en exil depuis trois ans en Ouganda, faisaient mouvement vers la province congolaise du Nord-Kivu, avec l’intention de mener des attaques. De leur côté, les autorités ougandaises ont tempéré les déclarations alarmantes de leurs voisins congolais. Et aucun combat n’était signalé dans la région » ; http://www.rfi.fr/afrique/20170115-rdc-ex-rebelles-m23-exil-ouganda-retour-nord-kivu.

[4] Ronnie Barya is an officer at the rank of Brigadier in the Uganda People’s Defence Force (UPDF). He is the director general of the Internal Security Organisation (ISO).

[5] Les mai-mai Lafontaine ont été accusés d’être en lien avec le M23 par les experts de l’ONU, mais aussi avec une branche dissidente des FDLR proche du M23 et allignée sur les positions du régime de Kigali, les FDLR-RUD. Cfr. Rapport S/2012/348 du 21 juin 2012, § 127 ; Rapport S/2012/843 du 15 novembre 2012, § 96. Les Mudundu-40 sont au départ une milice d’auto-défense de l’ethnie Bashi du Sud-Kivu. Mais un de ses commandant, le colonel Albert Kahasha avait rejoint le M23. Cf. S/2012/348, par. 106 et 126 à 128, et S/2012/348/Add.1, par. 43. Les Raia Mutomboki ont été décrit dans les rapports de l’ONU comme des alliés particulièrement enthousiastes du M23. Cf. Rapport S/2012/843 du 15 novembre 2012, § 58-64.

[6] Les NDC : Nduma Defense du Congo, sont une milice du Territoire de Walikale dirigée par Ntabo Ntaberi Sheka, inscrit sur la liste des sanctions de l’ONU et sous le coup d’un mandat d’arrêt pour des « viols massifs » en août 2010. Les experts de l’ONU le décrivent comme un « collaborateur » de l’armée rwandaise en RDC. Après la défaite du M23, le NDC s’est rapproché des Raïa Mutomboki dont l’allégeance au Rwanda fut également révélée dans les rapports de l’ONU.

[7] https://www.lepotentielonline.com/index.php?option=com_content&view=article&id=16106:incursion-du-m23-dans-l-est-kinshasa-accuse-kampala-dement&catid=85:a-la-une&Itemid=472.

[8] http://mobile.monitor.co.ug/News/Fleeing-M23-rebels-caught-Congo-borderdetained/2466686-3589644-format-xhtml-fjrpqx/index.html.

[9] Le Rwanda et l’Ouganda travaillent toujours avec acharnement pour réaliser la création d’un Etat vassal sur le sol congolais, ce qui explique la présence massive des agents des deux pays dans les unités FARDC et dans la quasi-totalité des services de sécurité au Kivu-Ituri principalement. La création d’un Tutsiland (parfois appelé République des Volcans) est un vieux projet qui remonte au début de la guerre de l’AFDL et qui a connu une mise en exécution accélérée grâce à l’arrivée de Joseph Kabila à la présidence de la RDC.

[10] Durant la période électorale de 2011, Joseph Kabila avait procédé à une nouvelle structuration des FARDC par un dédoublement structurel et fonctionnel dans les régions militaires du Nord et du Sud-Kivu. Cela a permis la création de nouvelles structures militaires dénommées secteurs et régiments, dépendant directement de Bosco Ntaganda secondé au Nord-Kivu par les Colonels Éric Ruhorimbere et ’Smith’ ; et au Sud-Kivu par les Colonels Makenga et Kahimbi, presque tous des Tutsi issus de l’ancienne rébellion CNDP, à l’exception du dernier. Cf. http://afridesk.org/fr/genese-et-bref-apercu-de-la-loi-organique-portant-organisation-et-fonctionnement-des-fardc-jj-wondo/#sthash.8WDJzT3n.dpuf.

[11] Kris Berwouts, « Un semblant d’Etat en état de ruine », Rapport de mission en RDC – EurAc. www.eurac-network.org/web/uploads/documents/20100209.

[12] Laurent Gayer, « Ni guerre ni paix : guerres sans fin(s) ou désordres ordonnés. », in Nouvelles guerres. L’état du monde 2015, La Découverte, Paris, 2014, pp. 54-67.

[13] Pour rappel, la notion du désordre ordonné renvoie à la situation de certaines parties de la planète où l’on entretient et renforce sciemment la militarisation de la société, au bénéfice des élites politiques et économiques nationaux et régionaux, où la libéralisation de certaines économies et/ou leur ébranlement sous l’effet de la mondialisation contraignent des populations entières à subir des cycles de guerre sans fin. Il s’agit d’une stratégie visant la croissance d’une véritable industrie du risque prospérant dans un état des désordres nationaux et internationaux dont les principaux bénéficiaires sont moins les petites mains du désordre que les acteurs déjà bien établis du capitalisme mondialisé. Laurent Gayer, ibid.

[14] Berghezan, G., 2012. « Réformes de l’armée congolaise : travail d’Hercule ou mythe de Sisyphe? », in Grip n°4, décembre, p. 5.

[15] De leur côté, les mai-mai « Corps du Christ » sont un mouvement armé qui a fait son apparition en octobre 2016 dans le secteur de Kisevere sur une colline appelée Mont Carmel qui sert de lieu de culte à une secte dénommée « Corps du Christ ». Il ne s’agit pas des adeptes de cette secte, mais des combattants mai-mai qui affluaient du Sud du Territoire de Lubero et qui s’étaient provisoirement installés sur ce site. Le 17 octobre 2016, un premier groupe de ces combattants a fait son entrée dans la ville de Beni où il a obtenu un accueil chaleureux de la population. Toutefois, la présence de ces combattants est devenue rapidement conflictuelle. Des combats ont éclaté avec les FARDC faisant plusieurs dizaines de morts des deux côtés dans le secteur de Kabasha où les « Corps du Christ » s’étaient emparés de l’une des résidences du président Kabila qu’ils soupçonnaient de servir de repaire aux « égorgeurs » (nom donné aux tueurs de la population de Beni). A Butembo, le mouvement a été dispersé de la Coline du Mont Carmel, mais le 19 décembre 2016, la ville est tombée entre les mains du groupe armé avant d’être reprise dans la soirée par l’armée. Cf. http://radiomotofm.info/lireactualite.php?billet=1953Social?Enqu%C3%AAte%20:%20Les%20combattants%20pr%C3%A9sents%20%C3%A0%20Kisebere%20(Butembo)%20sont%20des%20mai-mai%20Mazembe.

[16] Thomas Lubanga, détenu actuellement dans la CPI.

[17] Rapport-S/2012/843 du 15 novembre 2012, §68, p. 22 ; Rapport-S/2011/738 du 2 décembre 2011, Annexe 2, p. 185 ; http://www.un.org/press/fr/2015/sc11772.doc.htm.

[18] http://www.radiookapi.net/2015/10/21/actualite/en-bref/bunia-le-general-bwahambele-alias-kakolele-transfere-kinshasa.

[19] https://www.google.be/amp/s/democratiechretienne.org/2011/04/13/un-generalcriminel-de-guerre-bat-campagne-pour-kabila/amp/?client=safari.

http://benilubero.com/la-porte-de-la-haye-cpi-baille-sur-kinshasa-le-regime-en-panique-recherche-deja-des-boucs-emissaires/.

[20]  http://afridesk.org/fr/joseph-kabila-et-le-general-mundos-creent-ils-des-faux-adfnalu-jj-wondo/#sthash.GdZ41su6.dpuf.

[21] http://afridesk.org/fr/rd-congo-2016-cest-la-guerre-qui-nous-attend-boniface-musavuli/#sthash.Y4tvmZuZ.dpuf.

[22] http://www.lalibre.be/actu/international/le-m23-vise-maintenant-bukavu-51b8f496e4b0de6db9c8a87b.

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2 Comments on “Bruits de bottes, groupes armés : Kabila et la stratégie rwando-ougandaise du « désordre ordonné » – JJ Wondo”

  • Makutu Lidjo

    says:

    Si je comprends bien votre article, notre pays au sommet de l’Etat vit réellement une occupation qui ne dit pas son nom.

    • alpha

      says:

      c’est connu meme ici à kinshasa

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