Le F-35 pour la Belgique
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Pourquoi le F-35?
Maintenir la supériorité aérienne est essentiel pour préserver la sécurité internationale. Le F-35 est le premier avion de combat multirôle disposant d’une supériorité aérienne inégalée, conçu pour protéger et se défendre contre les menaces les plus avancées dans l’air et au sol, aujourd’hui et dans le futur. Le F-35 offre une technologie et une capacité de soutien sans précédent pour l’ensemble des opérations militaires. Il assure également une interopérabilité importante avec les principaux alliés belges dans les activités de défense et de maintien de la paix. Actuellement, plus de 200 F-35 volent à travers le monde et, à mesure que la flotte augmente, le prix du F-35 continuera à baisser. Les coûts actuels de cycle de vie du F-35 sont déjà comparables à ceux des avions de combat de 4 ème génération.
Qu’est-ce qu’un avion de combat de «5ème génération»?
Un avion de chasse de 5ème génération est un avion furtif, d’une agilité et d’une maniabilité exceptionnelles, qui est assorti de systèmes de maintenance et de capteurs avancés permettant la fusion et le traitement rapide des informations. Cette technologie offre aux pilotes une capacité de survie et une connaissance de la situation géographique inégalées et garantit ainsi une meilleure préparation de toutes les forces de combat et des coûts d’entretien plus faibles.
Contrairement aux avions de combat de 4ème génération, son aspect furtif, intégré dès le départ, fait du F-35 un véritable chasseur de 5ème génération.
Aptitude
Dépendre d’un seul avion pour une mission spécifique n’est plus suffisant pour garantir l’efficacité et la pérennité d’une force aérienne moderne. Désormais, les missions traditionnellement effectuées par plusieurs avions spécialisés – attaque électronique, frappes air-surface, combat air-air, renseignement, surveillance et reconnaissance – peuvent être exécutées par un escadron de F-35.
Systèmes de mission et fusion des capteurs
Le F-35 dispose du système de capteurs intégrés le plus puissant et le plus complet de tous les avions de chasse. Les données recueillies par ces capteurs sont immédiatement partagées avec les décideurs en mer, dans les airs ou au sol et offrent une vision instantanée des opérations multi-missions. Cela permet aux pilotes de se concentrer sur leur mission en cours au lieu de fusionner les informations provenant de différents capteurs et systèmes de mission avant de prendre des décisions.
Le F-35 est notamment équipé de :
- Un radar à antenne active (AESA) qui offre une vue constante à 360 degrés en utilisant la technologie radar la plus moderne.
- Le système de ciblage électro-optique (EOTS), le premier et le seul capteur au monde à combiner la fonction forward looking infrared (FLIR) et la veille infrarouge (IRST, Infra-red search and track) pour obtenir les données de ciblage les plus précises possible.
- Le Distributed Aperture System (DAS), qui transmet en temps réel des images haute résolution au casque du pilote à partir de six caméras montées autour de l’avion.
- L’Affichage monté sur casque (HMD), qui affiche toutes les informations dont un pilote a besoin pour accomplir ses missions sur la visière du casque.
Furtivité
Les capacités de furtivité du F-35 sont sans précédent. Cette furtivité permet aux pilotes de voler sans être détectés par les radars que les avions de 4ème génération ne peuvent pas éviter. Une conception intégrée du fuselage de l’avion, des matériaux de pointe et d’autres caractéristiques de conception spécifiques offrent au F-35 cet avantage significatif par rapport aux avions de 4ème génération. Des analyses approfondies et des tests en vol du F-35 démontrent de façon concluante ces avantages supérieurs.
Partenariat stratégique
Le F-35 est conçu pour partager tout ce qu’il détecte avec d’autres avions et des centres d’opération afin d’étendre la connaissance de la situation géographique à l’entièreté des forces. Les F-35 peuvent communiquer entre eux, ainsi qu’avec les avions d’une ancienne génération, assurant ainsi le succès de la mission.
Le F-35 permettra à l’Armée de l’Air belge de continuer à être un membre actif de l’OTAN et de participer à des activités de coalition telles que les opérations de maintien de la paix. Beaucoup d’alliés de longue date de la Belgique, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Danemark et la Norvège, participent au programme F-35. Le F-35 Lightning II aidera la Belgique à assurer sa sécurité nationale et sa capacité à contribuer à des missions de coalition en étant interopérable pour les décennies à venir.
En outre, le F-35 offre une capacité opérationnelle sans précédent grâce à un réseau de soutien global abordable et efficace, ce qui en fait la solution la plus rentable pour la Belgique.
Sur la base des contrats les plus récents (février 2017), le prix par unité du F-35, moteur compris, est désormais estimé à:
- F-35A: 94.6 millions de dollars
- F-35B: 122.8 millions de dollars
- F-35C 121.8 millions de dollars
Tous les clients du F-35 partagent les coûts d’approvisionnement, de formation et de maintenance, ainsi que les coûts d’exploitation intégrés, garantissant des économies importantes. Les pays voisins de la Belgique utilisent déjà le F-35, ce qui offrira davantage de possibilités de partage des coûts et de partenariat pour la Belgique.
Maturité du programme
Plus de 250 F-35 Lightning II ont déjà livrés dans le monde et sont pilotés par huit pays partenaires dans 12 bases dans le monde entier. Davantage d’avions sont en cours d’assemblage dans trois usines à travers le monde. De plus, le F-35 a déjà volé plus de 100 000 heures au total. Pour toutes ces raisons, le F-35 est incontestablement prêt à répondre aux besoins de l’Armée de l’Air belge.Le F-35 a franchi des étapes importantes dans son développement, témoignant de la maturité du programme F-35 :
- Le Corps des Marines des États-Unis a déployé le F-35 à la base aérienne Marine Corps Iwakuni, au Japon, marquant le premier déploiement permanent opérationnel d’un F-35 en dehors des Etats-Unis.
- Israël a reçu ses deux premiers jets à la base aérienne de Nevatim en décembre 2016 et un F-35 a volé le lendemain, ce qui fait d’Israël le premier pays hors des États-Unis à utiliser l’avion.
- Le F-35 a été déclaré prêt pour le combat par le US Marine Corps (en 2015) et l’US Air Force (en 2016).
- En 2016, le F-35A a fait ses débuts européens aux Pays-Bas; juste un mois plus tard, le F-35B a fait ses débuts au Royaume-Uni lors du Royal International Air Tattoo.
- Plus de 450 pilotes F-35 et 4 500 techniciens F-35 ont été formés.
Participation industrielle
Lockheed Martin, l’Armée de l’Air et l’industrie belge travaillent en étroite collaboration depuis longtemps, notamment sur les programmes C-130 Hercules et F-16 Fighting Falcon depuis les années 1970. Lockheed Martin continue d’explorer des opportunités de partenariat avec l’industrie belge. En 2015, Lockheed Martin a signé un protocole d’entente avec Esterline Belgium, ILIAS Solutions,la SABCA et la SONACA, ce qui témoigne d’un fort intérêt à explorer les possibilités de coopération industrielle dans les secteurs de la haute technologie, de la défense, de l’aérospatiale, du cyberespace et de la sécurité. Plus récemment, Lockheed Martin a signé un accord de partenariat pour implémenter le système logistique d’information intégré F-16 d’ILIAS plus largement dans la flotte mondiale de F-16.La participation de la Belgique au programme F-35 offrirait de nombreuses possibilités de maintenir et développer les partenariats industriels en Belgique.
L’article original a été publié dans f35.com
Note synthétique et analytique complémentaire de DESC sur la procédure de remplacement des F-16 belges
La Défense belge a lancé une procédure d’appel d’offres pour l’achat de 34 avions de combat pour remplacer ses vieux F-16 américains datant de plus de 40 ans à l’horizon 2023-2028. Il s’agit d’un marché estimé à 3,59 milliards d’euros, auquel il faut ajouter 1,2 milliard pour des activités annexes comme l’entretien ou la formation des techniciens et pilotes, a indiqué Laurence Mortier, une porte-parole de la Défense, à l’AFP.
Plusieurs constructeurs aéronautiques dont l’aviateur suédois SAAB avec son JAS-39 Gripen E/F qui présentait un avantage qualité-coût et des retours sur investissements en Belgique pour rivaliser avec les géants de l’armement que sont Lockheed Martin (F-35) ou encore Dassault (Rafale) s’étaient lancés dans la compétition. Mais tour à tour, l’aviateur américain Boeing avec son F/A-18 Super Hornet ont fini par jeter l’éponge à l’appel d’offres belge pour trouver le remplacement des F-16 belges. Le constructeur suédois s’était justifié des exigences de Bruxelles qui exigeraient de Stockholm une « une politique étrangère et un mandat politique suédois qui n’existent pas aujourd’hui. »
En fin de compte, après le clôture du délai pour le dépôt des offres qui s’est achevé le 4 septembre 2017 minuit, seuls trois candidats étaient restés encore en lice:
- l’américain Lockheed Martin avec le F-35,
- le consortium européen Eurofighter avec le Typhoon et
- le français Dassault avec le Rafale.
Aux dernières nouvelles, Paris a lancé une dernière contre-offensive alléchante en optant pour une nouvelle stratégie originale consistant à proposer un accord/partenariat d’Etat à Etat allant « bien au-delà des seuls équipements militaires », selon la ministre française des Armées Florence Parly, dans l’espoir de damer le pion au F-35 américain et au Typhoon d’Eurofighter.
« Ce partenariat structurant, qui pourrait prendre la forme d’un accord intergouvernemental, comprendrait la fourniture de l’avion de combat Rafale, mais aussi une coopération approfondie entre nos deux armées de l’air dans les domaines opérationnels, de formation et de soutien, ainsi qu’une coopération industrielle et technique impliquant des entreprises des deux pays », a-t-elle précisé dans un communiqué. Ce partenariat pourrait porter sur la formation et l’entraînement des pilotes, le partage d’infrastructures de type bases aériennes et l’utilisation de l’espace aérien, précise-t-on au ministère des Armées. Les Belges pourraient ainsi s’entraîner dans l’espace aérien français.
L’accord inclurait aussi une « coopération capitalisant sur des implantations en Belgique », ajoute-t-on de même source, sans plus de précisions, ce qui sous-entend de possibles compensations industrielles.
La décision finale du partenaire sera prise dans le courant de l’année 2018», selon une source militaire belge contactée par DESC .
Pour rappel, afin d’acquérir ses F-16 dans les années 1970, la Belgique s’était associée à la Norvège, au Danemark et surtout aux Pays-Bas, son voisin du Nord dont l’armée coopère étroitement avec la Belgique, notamment dans le cadre d’un traité bilatéral de coopération militaire entre Bruxelles et La Haye pour une surveillance conjointe de l’espace aérien du Benelux par leurs avions de chasse respectifs. Pourtant ces trois pays (Pays-Bas, Danemark et Norvège) on déjà jeté leur dévolu et sur le F-35 en remplacement de leur F-16. LOa Belgique semble être donc prise en sandwich. (Jean-Jacques WONDO OMANYUNDU)


