Beaucoup d’analystes se trompent sur la situation actuelle en RDC
Par Pio Kabengele
Ces derniers temps, en parcourant les analyses émises ici et là sur la situation politique de la RDC, je constate qu’il y a à boire et à manger. En effet, beaucoup d’ analyses politiques sur la RDC sont brouillées, car manipulées. Nous proposons ici quelques repères, non exhaustifs, qui permettent de mieux appréhender le contexte politique congolais actuel, qui est plus complexe qu’il n’y paraît, comparativement certaines analyses simplistes et réductionnistes effectuées ces derniers (avec les arrestations, répression, querelle avec les institutions internationales, les diplomates, discours totalitaristes du porte-parole).
Il y a de constantes arrières pensées.
Il y a des non dits. La révision constitutionnelle n’ a pas été enterrée. A la rentrée parlementaire du 16 mars, Minaku a parlé des échéances » électorales et référendaires ». Oui « référendaires ». L’ initiative de la révision est autorisée au chef de l’ Etat ou au gouvernement ou au parlement ou à une pétition d’ au moins 100.000 signatures.
Le cas Kabila n’ est pas lié uniquement à sa personne. Il y a au moins quatre déviations graves: – la présidentialisation du régime, alors que la constitution confie au premier ministre la conduite de la politique du gouvernement. – le népotisme et le clientélisme avec la nomination aux postes de commandes des gens de son terroir ou autres. – le pouvoir exercé par des membres de la famille. – l’ autorité morale de la majorité qui est, en réalité, une vraie direction politique qui est interdite par la Constitution.
Kamerhe est sur un siège éjectable. Son procès à la Cour Suprême lui privera du droit de faire appel. On lui reproche son passé de collabo. On ne parle pas de son opposition publique et même insolente, donc courageuse, à l’entrée des troupes rwandaises en 2009. Et il avait été éjecté. De plus, il avait vu juste: la haute trahison par Kabila a conduit aux accords du 23 mars et à la rébellion du M 23. Ceci devrait effacer cela.
Il y a deux ans, des opposants avaient, par communiqué, parlé de « violations de la constitution » par Kabila. Dans la constitution, c’ est une haute trahison. Olenga Nkoy a porté plainte contre Kabila. Mais il n’ y a aucun relais, aucun soutien.
Katumbi a été mis en politique et aux affaires par Kabila. Il traîne des casseroles qui le rendent inéligible ou poursuivable en justice. Il soigne son image et sa popularité, le tout pour s’ enrichir. Lorsqu’ il va quitter le gouvernorat, sa déclaration de patrimoine révèlera qu’ il a gagné davantage … L’ homme achète tout contradicteur. Cas de Muyambo. Il annonce qu’ il va prendre du repos pour faire du tourisme dans le pays, mais en fait une tournée préélectorale. Plus important, il affirme qu’ il reste PPRD et dans le clan Kabila.
Malumalu a un grand défaut. La CENI a des procédures très coûteuses qui entravent la fluidité du processus. Ces dépenses ne sont pas non plus intégrées dans l’économie avec des fournisseurs locaux qui généreraient de l’ emploi et des revenus fiscaux.
Les listes électorales de 2011 n’ ont pas été remises à jour. Les nouveaux majeurs de 18 ans ( entre 2011 et 2015) ne sont pas intégrés. Et pour les élections locales, les électeurs n’ ont pas été listés par commune ou territoire où ils vivent en 2015.
Le découpage a lieu sans préparation ni formation d’ équipes de fonctionnaires aguérris. Il n’ y a pas que les locaux. Les provinces actuelles ne sont pas bien gouvernées. L’ impréparation va générer le chaos.