Au-delà de l’Accord de la Saint Sylvestre, quo vadis RD Congo ?
Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu & Jérôme Ziambi Kengawe
Enfin, les Congolais ont obtenu par la césarienne leur cadeau de nouvel an. L’accord tant attendu entre les signataires de l’accord de la Cité De l’OUA du 18 octobre 2016 et le Rassemblement a été signé aux ultimes heures du réveillon de nouvel an 2017. Pourtant, quelques heures plus tôt, c’était l’échec qui était-il annoncé. Un soulagement dans les milieux politiques et les sphères diplomatiques pour qui ces manœuvres étaient celles de la dernière chance. Une expectative[1] pour les populations congolaises qui, depuis le dernier quadrimestre de l’année 2016, se sont senties désemparées et désorientées, flouées et abandonnées par sa classe politique dont les positionnements politiques balbutiants rendaient ses actions illisibles. La présente analyse poursuit l’objectif de tenter de cerner les enjeux latents de cet accord dont dépend la marche de la République démocratique du Congo (RDC) dans les douze prochains mois.
À tout seigneur tout honneur ! Une grande leçon de foi de la CENCO
Oui, le seul grand vainqueur ou le véritable méritant de ce « déblocage » politique resté incontestablement la CENCO. Une église au milieu du village congolais qui s’est montrée très efficace, méthodologique et déterminée là où la diplomatie africaine et internationale a largement été dépassée et montré les limites de son action. Au premier rang des perdants, c’est l’ONU, dont l’action inopérante au Congo confirme qu’elle reste ce « grand machin ». Cela nous pousse aussi à déjà relever le premier constat d’échec de ses experts internationaux, lesquels, plus de 55 ans après l’accession des pays africains à l’indépendance, peinent à comprendre la praxis politique africaine. La faute ? C’est d’appréhender les enjeux africains suivant une grille méthodologique figée et stéréotypée occidentalo-cartésienne là où une approche beaucoup plus anthropologique pourrait arrondir certains angles d’analyses. Paradoxalement, pour coloniser l’Afrique, les colonisateurs ont recouru à l’anthropologie et à l’ethnologie afin de connaitre ses structures, ses coutumes, ses traditions et ses différentes formes d’organisation sociale et politique. L’efficacité des évêques résulte de cette connaissance, fruit de leur formation basée sur la compréhension de l’homme avant la découverte de l’être congolais.
En fait, tout au long de ce dialogue, ils ont tenu compte des notions du « pouvoir » et de l’ « autorité », en déjouant, comment ceux qui détiennent le pouvoir, exercent leur autorité et tentent de le conserver à tout prix, cependant, en évitant d’humilier l’autorité, le chef. Car, nous considérons que le Congo traverse une double transition, d’une part, la transition d’un système politique traditionnel, suivant lequel un chef doit être respecté, vers un système politique moderne. D’autre part, cette transition en forme de cohabitation temporaire qui conduira vers des élections pour le remplacement de l’actuel président.
Oui, la CENCO, seule contre tous a cru jusqu’au bout à un aboutissement de moindre mal à cet ultime épisode de la crise congolaise. Le message d’homélie de Noël du cardinal Laurent Monsengwo a été un détonateur qui a fait tremble les proches du régime nous confie une source présidentielle : « Il est rare que l’Eglise utilise des mots aussi forts. Si le Cardinal s’en est permis, c’est qu’il avait des assurances internes (armée) et externes (régionale et occidentale). Dès ce moment, le Président est devenu très nerveux, il n’est plus de bonne humeur ces derniers jours. Il a un visage serré, très tendu et ne nous sourit plus depuis quelques jours. » Ainsi, après l’échec de la signature de l’accord le 30 décembre 2016 suite au refus catégorique de Kabila de concéder les points qui ont précédemment fait l’objet de compromis par le négociateur, la source présidentielle nous écrit ceci : « Le pays risque de prendre un virage dangereux si le président refuse l’accord, je vous l’avoue. Les généraux étaient prêts à le soutenir pour le glissement prévu par l’accord politique mais pas au-delà et surtout pas pour la modification ou le changement de la Constitution. Ils avaient signé un accord précis dans ces limites. »
Ces propos confirment les dires d’un diplomate occidental qui m’a informé que lors des préparations de la répression des 19 et 20 décembre 2016, deux généraux dont nous tairons les noms, se sont ouvertement opposés à l’usage de l’armée pour réprimer les manifestants. Mais Kabila a passé outre leurs positions en jetant la Garde républicaine et les éléments de la 1ère Zone de défense sous le commandement de Gabriel Amisi Tango Four dans les rues de Kinshasa pour des actions de combats urbains prédites par DESC dans nos analyses antérieures[2]. Il s’agit principalement de la 11ème brigade commando FRR des FARDC, de la 32ème brigade mécanisée/Force de Défense principale (FDP) du général Akili Muhindo dit Mundos, des unités de la police militaire et des éléments de la Garde républicaine.
Si elle n’est pas parvenue à l’éteindre complètement, la CENCO a au moins le mérite d’avoir circonscrit le foyer de la crise d’en limiter tout-au-moins momentanément les dégâts en la retardant. Le mérite de la CENCO, même si elle ne l’a pas explicitement évoquée, est de démontrer que Joseph Kabila reste l’épicentre de la crise actuelle, montée de toutes pièces et instrumentalisé par ses officines parallèles. De ce fait, aucune solution durable ne pourrait être trouvée aussi longtemps que ce dernier ne s’implique pas activement dans sa résolution effective. Cela avec pour corollaire que c’est sur Joseph Kabila et son cercle biologique, politique et sécuritaire restreint qu’il faille maintenir la pression jusqu’à l’organisation effective des élections libres, transparentes et crédibles. Au cas contraire, nous perdrons encore douze mois pour rien.
Ainsi donc, nous pouvons résumer cette action louable de la CENCO, qui est allée aux marges de la patience humainement raisonnable, embrassant les frontières divines, par cet extrait de la Bible de l’épitre de Saint Paul aux Hébreux 11, 1 : « Or la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas. » Et rien que par cette démonstration, il y a lieu d’espérer que l’impossible ne sera pas Congolais !
Un peuple de plus en plus éveillé qui a maintenu la pression sur les politiciens, malgré la forte répression du régime de Kabila
L’autre mérite de cette demie-victoire revient à la pression directe et indirecte exercée par la population, au premier rang de laquelle les mouvements citoyens de la jeunesse congolaise. Ces derniers, bravant la répression d’un régime à la dérive dictatoriale, n’ont cessé d’interpeller les politiciens en actes et en paroles qu’ils n’abandonneront pas la lutte pour l’alternance aussi longtemps que Kabila et son régime ne s’engageront pas à conduire le pays vers une alternance démocratique. Et les politiciens ne pouvaient pas ne pas agir sans tenir compte de cette jeunesse majoritaire du pays, le reflet des aspirations profondes des Congolais, à laquelle se sont adjointes les mamans congolaises qui ont fait un sit-in devant la CENCO ce 31 décembre 2016 jusqu’à ce que les négociateurs aient trouvé un accord acceptable. Il ne dependra qu’à cette jeunesse et aux femmes de s’organiser et de veiller pour que cette victoire ne leur soit pas confisquée.
Les rumeurs de la mort du député Franck Diongo, le jour où tout semble avoir basculé
Un autre fait qui a considérablement joué dans le basculement positif de ces négociations est la rumeur de l’annonce de la mort du député Franck Diongo, victime d’une agression sauvage de part des éléments de la garde républicaine. Alors que nous recevions un message d’un collaborateur d’un général des FARDC annonçant un possible décès du député Franck Diongo, nous avons directement relayé l’information sur Twitter pour vérification. Kinshasa et Lubumbashi venaient de sortir des deux jours troubles. Alors que le dispositif sécuritaire drastique du quadrillage des deux villes commençait à être levé, cette annonce assombrit brusquement l’atmosphère au pays. La tension était à son comble. Soudain une source journalistique jointe à Kinshasa nous dit ceci : « Mais là Kin eza en alerte depuis nouvelle ya mort ya Franck Diongo ebimaki, soki akufi la population risque de réagir très violemment malgré dispositif sécuritaire ». (Kinshasa est en alerte depuis la rumeur de la mort de Franck Diongo. Si cela se confirme, la population risque de réagir très violemment malgré dispositif sécuritaire réinstauré).
C’est ainsi que l’on apprendra que le régime de Kabila a déclaré de reprendre les négociations le 22 décembre après la volte-face de la veille. Question de faire baisser la tension et de gagner du temps.
A propos de l’opération contre Diongo, selon une source de la GR, vue la stature politique de Franck Diongo (député national), c’est le général Ilunga Kampete en personne qui a donné des instructions d’aller libérer les trois éléments de la GR infiltrés dans sa résidence et immobilisés par ses sympathisants. L’ordre a été donné de procéder à la neutralisation de ses supporters (pombas) en interpellant toute personne valide se trouvant dans la parcelle, saisir les armes blanches stockées dans la résidence et ensuite acheminer tout le monde au Camp Tshatshi pour identification. La mise en exécution de cette mission a été confiée au colonel John Kalenga Mande, le T2 de la GR (Chargé des renseignements) qui a dépêché l’équipe d’intervention pour prendre d’assaut la résidence de Diongo sans tenir compte de son immunité parlementaire et sans passer par la voie judiciaire.
Qu’est ce qui a poussé Kabila à lâcher momentanément du lest ?
Plusieurs hypothèses non exhaustives peuvent être avancées pour tenter d’expliquer ce revirement factice de dernière minute de Kabila :
L’acharnement de la CENCO de ne pas lâcher prise et la menace de citer Kabila comme étant le vrai problème du blocage. C’est ce qu’a d’ailleurs déclaré Monseigneur Marcel Utembi en ces termes : « Le président Kabila détient les clés de la solution ». Une façon d’imputer l’entièreté de la responsabilité sur la personne de Joseph Kabila dans un contexte sociopolitique à haut risque où toutes les -flèches risquent d’être dirigées contre lui.
La stratégie du fight and talk qu’il applique à merveille depuis son accession au pouvoir en 2001. Usage de la violence et la répression comme mode de gouvernance pour s’imposer contre ses opposants et la population contestataire, mais recourir au dialogue lorsqu’il se sent acculé pour tenter de montrer sa bonne volonté. Il s’agit juste une question de gain du temps. A ce propos, une autre source présidentielle nous a confié juste après la signature de l’accord que Kabila va appliquer la politique du pourrissement pour tirer en longueur la mise en application effective de cet accord.
Cette hypothèse semble confirmée par les informations suivantes reçues d’une source présidentielle : « signer un accord est une chose, mais le mettre en application en est une autre ». Les nombreuses réserves formulées par les signataires de la MP le prouvent à suffisance, dit-elle ? « Il fallait d’abord signer pour éviter de porter le chapeau de l’échec ce qui serait une humiliation pour le clergé congolais et aussi pour le Pape Benoit qui s’est impliqué fortement dans ces négociations en dépêchant un envoyé spécial pour épauler le nonce apostolique. Sa Sainteté avait demandé au président Kabila, depuis sa visite à Rome en septembre 2016, d’organiser un dialogue à format réduit et plus inclusif qui devrait ramener l’opposition radicale sur la table de négociation. Mais vu que le président américain Barack Obama s’est brusquement transformé à la fin de son mandat en serpent venimeux en sortant tous ses crochets, il est capable de mordre n’importe qui à l’instar de fortes sanctions en cascades contre la Fédération de Russie qui est un poids lourd. Dans ce scénario, il ferait du poids mouche qu’est la RDC une bouchée. Cette situation a poussé le président à adopter le profil bas en acceptant de signer l’accord pour désamorcer cette bombe, étant donné que le glissement forcé aux Congolais a déjà été mal digéré par l’Occident. Dans ce contexte, un échec de la médiation de la CENCO soutenue par la communauté internationale du fait de la responsabilité du camp présidentielle, serait interprétée à la fois comme une humiliation et un défi direct envers la communauté internationale. Pour le moment, il faut absolument adopter un profil bas, attendre d’abord le changement d’administration à Washington (investiture de Donald Trump) et aussi à New York (l’investiture d’Antonio Gutierrez car Ban Ki-moon entretenait de relations très mauvaises avec le président Kabila depuis deux ans. Le président s’est obstinément refusé de lui parler au téléphone) ».
Nous aimerions dire aux opposants de Kabila que proposer ou accepter de dialoguer, n’est, nullement un signe de faiblesse de sa part. En effet, négocier un accord n’empêche pas de continuer la répression ou d’utiliser la violence. A deux reprises, au mois de septembre et décembre 2016, et pendant les dialogues, respectivement, celui de la Cité de l’OUA et de la CENCO, il n’a pas hésité à réprimer et à tuer sans remords une centaine de congolais qui ont osé manifester. Cet écrasement dans le sang lui permet de négocier en position de force et de culpabiliser les opposants. Combien de fois, avons-nous entendu de la part de ses affidés reprocher aux opposants que ces derniers poussent à la mort les enfants d’autrui. Alors que le droit de manifester est constitutionnel et rien ne justifie ces tueries avant, pendant ou après les dialogues. Malheureusement, l’impunité dont jouissent les auteurs des crimes de sang au Congo depuis des années a conduit à ce genre de raisonnement, totalement, absurde.
Par ailleurs, dans cette stratégie de talk and fight, Kabila et ses experts ne tiennent pas, seulement, compte du départ d’Obama mais également de l’état de santé de Tshisekedi.
Enfin, comme le disait Clausewitz : « La guerre n’est qu’un prolongement de la politique par d’autres moyens », pour Kabila le fight (répression, violence), est, également, la continuation du talk (dialogue, politique) par d’autres moyens. Les deux ne visent qu’à contraindre l’adversaire à exécuter sa volonté.
Le retrait des militaires angolais de la RDC est aussi un facteur qui a poussé Kabila à concéder les points de la ligne rouge. Même s’il s’agit d’un retrait symbolique. La présence militaire angolaise en RDC se limitazit à un dispositif de 150 officiers et sous-officiers instructeurs angolais à Kitona auxquels s’ajoutent 70 officiers et sous-officiers instructeurs de la police angolaise à Kasangulu et les officiers de liaisons à l’EMG des FARDC. Il s’agit d’un total de 300 hommes au maximum. Pour rappel, en février 2016, deux hautes autorités militaires des Forces armées angolaises (FAA)[3], le puissant général d’armée Helder Veira Dias dit Kopelipa, le chef de la maison militaire du président Eduardo Dos Santos et le général d’armée Gerald Sachipengo Nunda (un ex-commandant de l’UNITA brassé dans les FAA) ont séjourné à Kitona dans le Kongo Central pour une cérémonie de démarrage de nouveaux modules de formation des soldats congolais à Kitona et des éléments de la LENI[4], une unité d’élite de la police congolaise, la PNC à Kasangulu.
Cependant ce retrait est à prendre dans sa symbolique diplomatique lorsque l’on sait que l’Angola est devenu une puissance militaire tutélaire incontestée de l’Afrique médiane[5] capable de faire le ménage dans cette zone de son influence géopolitique. Mais aussi, selon les confidences d’une source militaire européenne, l’Angola bénéficie depuis l’accentuation de la crise congolaise de l’appui américain pour infléchir la position de Kabila. En effet, depuis 1994, l’Angola s’est considérablement rapproché des Etats-Unis sur le plan géostratégique, notamment lors de l’invasion du Zaïre de Mobutu[6].
En effet, depuis la crise des matières premières, l’Angola est placé sous asphyxie financière. Le pays ne disposant plus de ressources suffisantes pour assurer l’importation de la nourriture, dépend désormais de l’assistance du FMI qui lui permet de disposer des réserves pour uniquement deux semaines renouvelables à chaque fois. Le FMI étant notamment le bras financier des Etats-Unis. Ces derniers en profiteraient pour exiger de l’Angola une implication active dans le sens de leurs objectifs géostratégiques régionaux actuels. C’est la pure application de la gouvernance mondiale néolibérale où les firmes multinationales et les institutions transnationales comme la … agissent au-delà des frontières nationales. Celles-ci évoluent à l’échelle planétaire et dictent leur agenda et l’agenda mondial au profit des États militairement et économiquement puissants, via notamment leurs outils institutionnels que sont BM, le FMI, l’OMC, le G8, le G20, l’OTAN, la BAD, l’UE, etc.[7].
Enfin, le sommet de la SADC tenu fin octobre à Luanda, n’a jamais été une réunion pour soutenir, aveuglement, le régime de Kabila malgré le contenu du communiqué final. Ce désengagement est la conséquence de cette lutte de leadership dans cet espace entre l’Afrique du Sud et l’Angola[8]. Ce dernier parie sur l’avenir, ce que le premier ne semble pas s’y engager, formellement, jusqu’à présent.
Une ultime métamorphose d’Etienne Tshisekedi ?
Celui qui est présenté dans les milieux occidentaux comme étant imprévisible, inflexible et radical s’est montré très pragmatique et souple dans les dernières tractations politiques en RDC. Etienne Tshisekedi s’est plutôt rangé cette fois-ci derrière les préoccupations de la diplomatie internationale. Une posture qui casse son image de nationaliste anti-occidental qui lui est insidieusement attribuée par une certaine presse européenne au service du régime de Kabila. De ce fait, les risques pris par le lider maximo, suscitant parfois l’ire de la population congolaise qui l’a jugé mou, à la limite de la trahison, font de lui un grand artisan de cet accord. D’où la signature de cet accord n’a pas donné lieu à des scènes de liesse dans les rues de Kinshasa et des villes du Congo car le peuple attendait le départ immédiat de Kabila.
Opportuniste omniprésent, il fallait aussi compter sur l’audace de Vital Kamerhe
Ambitieux, cependant, piètre stratège, en voulant être dans toutes les messes politiques, noires ou blanches, à la fois, sans réellement avoir une stratégie politique claire, si ce n’est une tactique populiste, Vital Kamerhe, peut également être compté parmi les acteurs politiques les plus remuants du dernier quadrimestre de 2016. Cela lui permettra-t-il de limiter les dégâts politiques consécutifs à ses multiples revirements politiques opportunistes ? L’avenir proche nous en dira plus.
Qu’on l’aime ou pas, Moïse Katumbi dans une posture d’homme d’Etat ?
C’est ce que l’on pouvait lire dans les réseaux sociaux lorsque Katumbi déclara : « Le plus important, c’est le pays. Et je ne veux pas être un point de blocage pour le pays, alors je veux faciliter la tâche… C’est pourquoi j’ai demandé au rassemblement [de l’opposition] de ne pas bloquer la signature à cause de moi, de signer l’accord. On n’aura pas de troisième mandat du président Kabila. Au mois de décembre, on n’aura pas besoin d’un référendum et c’est le plus important. »[9] En perte de vitesse sur le plan politique, il s’agit là plutôt d’une subtile stratégie médiatique de communication politique au crédit du richissime ancien gouverneur du Katanga qui veut plutôt donner une image d’homme d’Etat. Il faut dire que l’homme est conseillé par des puissants groupes de communication américains capables de laver plus blanc que blanc l’image de n’importe quel acteur politique mondial. Une façon pour celui qui rêve de succéder à Kabila d’être présent aux discussions sans y être physiquement et de montrer la mesquinerie politique du clan Kabila dont l’unique stratégie est « Tout sauf Katumbi ». Ce, au point qu’un membre de la famille biologique de Kabila a contacté son ainé Katebe Katoto pour lui proposer le poste de Gouverneur de la Banque nationale à condition qu’il lâche son petit frère, à l’instar du débauchage du fils Kyungu.
Quelle marge de manœuvre pour le Rassemblement ?
Malgré l’euphorie suscitée par cet accord, inattendu, le pire est à venir. Si certains fanatiques du Rassemblement se réjouissent plutôt du partage du gâteau, les acteurs politiques que nous avons contactés sont conscients que la marge de manœuvre de la mise en application de cet accord reste très réduite. Déjà les premiers signes de la récusation de l’absence d’inclusivité de cet accord se sont faits savoirs dès le lendemain de sa signature par la voie du griot politique de Kabila, Lambert Mende[10].
Les difficultés rencontrées dans les négociations politiques ayant abouti à un accord prédéterminent largement sa mise en œuvre effective. Les décisions prises lors des négociations, les voltefaces, les tractations et les compromis qui ont permis aux négociations d’aboutir à des accords et surtout la manière dont les intérêts en jeu, les arguments avancés et les logiques parfois divergentes, ont été pondérés, ont fait l’objet de conciliation ou de choix exclusifs ou inclusifs sont indicateurs des problèmes qui risquent d’émerger lors de la mise en œuvre d’un accord. Cette application de l’accord ne sera que l’actualisation concrète sur le terrain de conflits, d’antagonismes et de contradictions que les négociations politiques étaient censées de résoudre en amont.
De ce fait, c’est au niveau de l’application effective de cet accord, notamment la mise en place du gouvernement transitoire et des organes d’accompagnement de cette période très critique et volatile que tout risque de se jouer. Ainsi, Kabila, qui tient toujours à son projet de se maintenir au pouvoir, n’a pas encore dit son dernier mot ni joué sa dernière carte. Tout risque de se jouer encore par le talk and fight !
En effet, lorsqu’on jette un regard sur la composition du Gouvernement Badibanga qui reste dominé par la majorité présidentielle, qui s’est taillée la part du lion des ministères régaliens et stratégiques, tels que la Défense, les Affaires étrangères, la Justice, l’Intérieur et les Finances, de même que les Mines et les Hydrocarbures[11], on peut se projeter sur les difficultés de mise en place du futur gouvernement dirigé par le rassemblement, notamment dans le contrôle de la Défense nationale et des Affaires étrangères qui restent des domaines de collaboration entre le Président et le Gouvernement comptable de son action devant l’Assemblée nationale qui peut le sanctionner[12]. Or le parlement reste sous le contrôle effectif de la majorité des forces acquises à Kabila : Sa MP, l’UNC et alliés et le groupe parlementaire UDPS et alliés qui soutient Badibanga non signataire de l’accord de la Saint Sylvestre. Il y a aussi le MLC qui mène une fronde contre le Rassemblement qui pourrait profiter à Kabila.
Dans cet accord subsiste des zones d’ombre qu’il faut, absolument, éclaircir, car la confiance ne suffit pas dans cette cohabitation contre nature, particulièrement, face à un partenaire dont la volonté est d’user de la stratégie du pourrissement. En effet, les rôles de chacun et de chaque institution doivent être, minutieusement, déterminés et précisés durant cette transition, faute de quoi, le blocage sera total. Il ne faudrait pas ignorer que ce gouvernement et ses membres seront presque en campagne électorale, tant les partis que les acteurs seront, en compétition, et l’esprit d’équipe et la solidarité gouvernementale risque d’être difficile à former, à consolider et à préserver. Cependant, la qualité du leadership des animateurs de toutes ces institutions sera primordiale pour garder tout en place.
Par ailleurs, les politiciens congolais ont, souvent, cette fâcheuse habitude à négliger les secteurs de la défense et de la sécurité à l’occasion des négociations. Dans le cas présent, cette désinvolture relèverait de l’inconscience voire du suicide politique de leur part, face à un adversaire tel Kabila. En fait, ce domaine de collaboration doit être bien négocié, le Premier ministre, pourrait-il remplacer Olenga, Amisi Tango Four, Bisengimana, Kanyama, Kalev, Kampete, etc. ? Ou toutes les autorités de ce secteur qui sont trempées dans de graves violations de droits humains, vont-elles se soumettre au Premier ministre ou aux ministres de l’Intérieur, de la Défense et de la Justice au cas où ceux-ci seraient de l’opposition? La Garde Républicaine et l’ANR continueront-elles les mêmes missions de réprimer et de traquer les citoyens ? L’exemple Burkinabé doit interpeller l’opposition congolaise, le RSP (Régiment de la Sécurité Présidentielle), a donné du fil à retordre au gouvernement de transition malgré la chute du président Compaoré. En effet, ce régiment d’élite fut à l’origine de tous les coups fourrés[13] contre le gouvernement dirigé par Isaac Zida, l’ancien commandant adjoint dudit régiment. Par conséquent, le cas congolais avec la GR risque d’être plus compliqué s’il n’est pas traité lors des négociations du partage du pouvoir car leur chef fonctionnel direct est Kabila, le président de la transition. Pour rappel, Tshisekedi sous la première transition de Mobutu, a connu une telle mésaventure. Malgré sa nomination comme Premier ministre par la Conférence nationale souveraine, il a été demis quelques mois par Mobutu et l’accès à son bureau lui a été refusé par son ministre de la Défense qui était un certain Honoré Ngbanda en y déployant les militaires de la DSP et de la Garde civile devant. Le chat échaudé craint l’eau froide. Qu’est ce qui va changer alors avec un pouvoir beaucoup plus répressif que le régime de Kabila ?
Les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets. D’autres cas pourraient surgir, par exemple, en disposant de la primature ou du ministère de la Justice, pourquoi ceux-ci ne décideraient pas des libérations de certains prisonniers ? En outre, Kabila dispose de la majorité au sénat et à l’assemblée nationale, quelle sera la marge de manœuvre du Premier ministre et de son gouvernement ?
Par ailleurs, les juges des hautes institutions judiciaires et administratives telles que la Cour suprême de justice et la Cour constitutionnelle sont en majorité kabilistes. Dans quelle mesure, faudrait-il les réaménager ? En sachant que c’est la Cour constitutionnelle qui est compétente en matière des contentieux électoraux et valide les résultats des élections.
En conclusion, les ministères disposant des pouvoirs régaliens doivent faire l’objet d’une négociation globale. En fait, quel que soit le camp politique du ministre qui en est le titulaire, les décisions doivent se prendre d’une manière consensuelle ou en collaboration entre les institutions concernées et les membres du gouvernement.
Zéro pointé pour l’armée et les forces de sécurité dont dépendra encore la fin de cette période de transition
C’est la triste cote que l’on peut attribuer aux hommes en armes congolais qui se sont montrés plus faibles que les politiciens civils sans armes. Encore honte à eux même si nous continuons d’être convaincu que c’est malheureusement par un fait d’armes ou de l’armée que l’alternance au pouvoir risque encore de se produire en RDC. Force est de constater qu’en RDC, la « collusion » et la « collision » entre l’armée et la politique semblent rentrer dans la marche normale des institutions du pays dès le lendemain de son accession à l’indépendance. En effet, depuis son indépendance, l’alternance au pouvoir en RDC ne s’est opérée que soit par un coup d’état militaire ou l’assassinat du président par les militaires, jamais par une passation pacifique du pouvoir par la voie des élections libres et transparentes.
Au regard de deux indicateurs de démocratie généralement pervertis en Afrique que sont le mode d’accession légitime, juste et pacifique au pouvoir ; et, les légitimes mécanismes de gestion de la conservation du pouvoir, nous sommes d’avis avec le professeur Ngoma Binda qui estime que, « dans la mesure où l’arène politique africaine a été et demeure dominée par le militaire, il faudrait, à la limite, faire appel au militaire pour faire respecter et sauver la démocratie»[14]. Sans une implication patriotique et républicaine des forces armées et de sécurité, nous risquons de déchanter au 31 décembre 2017. Je reste tout de même persuadé de la possibilité d’un sursaut patriotique dans les rangs de l’armée et des forces de sécurité dans une optique de la cohésion armée/Police – Nation.
Que faire alors ?
Nous revenons à nos propositions de notre opinion intitulée « RD Congo–Kabila : Il y a eu le 19 décembre 2016 et après ? »[15] qui restent pertinemment d’actualité nonobstant l’accord arraché par la CENCO. Il s’agit notamment de la poursuite de l’intensification soutenue de la pression politique et populaire, particulièrement de la jeunesse et des mouvements citoyens congolais, sur Kabila, conjuguée avec une conscientisation des hommes en armes afin de désobéir aux ordres illégaux de Kabila qui détient intact le contrôle de la GR et de l’ANR fonctionnellement dépendantes de la Présidence de la république et donc échappant au contrôle effectif du Rassemblement. Or c’est à ce niveau que tout va encore se rejouer dans les prochains mois.
A ces actions, il faut maintenir également l’intensification de la pression et des sanctions directes sur Joseph Kabila et sa famille biologique, non pas par des décisions absurdes de couper l’aide au développement qui n’ont aucun impact sur la richesse et les biens amassés par Kabila et son entourage. Cette pression doit rester permanente et constante jusqu’au dernier jour car le pouvoir, en Afrique, s’exerce d’abord au niveau de la famille. En terme médical, il faut maintenir Kabila sous assistance respiratoire, pour qu’au moindre écart, le menacer de la lui débrancher. C’est seulement dans cette condition que ses collaborateurs, les plus zélés, se rendront compte qu’ils n’ont plus d’avenir en continuant, bêtement, à le servir. Toutefois, la seule option politique ne sera pas à notre avis suffisante pour pousser Joseph Kabila vers la sortie. Car tout ce qui se trouve dans cet accord est constitutionnel, pourquoi Kabila n’avait-il pas respecté la constitution? Nous en reparlerons à coup sûr en décembre 2017.
Bonne et heureuse année 2017
Jean-Jacques Wondo Omanyundu & Jérôme Ziambi Kengawe
Jérôme Ziambi Kengawe est diplômé de l’Ecole royale militaire (Belgique), Criminologue et juriste de formation.
Références
[1] Selon Larousse : Attitude prudente de quelqu’un qui s’abstient de prendre parti, qui attend avant d’agir : Rester dans l’expectative.
Attitude qui consiste à observer l’évolution d’une maladie tant que les signes, insuffisamment caractérisés, ne permettent pas encore de préciser le diagnostic et de pratiquer une thérapeutique active.
[2] http://afridesk.org/fr/rdc-kabila-est-plus-quengage-dans-une-logique-guerriere-contre-les-congolais-jj-wondo/. Ou http://afridesk.org/fr/rdc-joseph-kabila-a-t-il-perdu-les-pedales-jean-jacques-wondo/.
[3] Forças Armadas Angolanas.
[4] Légion nationale d’Intervention, ex-PIR : Police d’intervention rapide.
[5] Michel Luntumbue et Jean-Jacques Wondo, « La posture régionale de l’Angola : entre politique d’influence et affirmation de puissance », GRIP, 03 Juin 2015. http://www.grip.org/fr/node/1760.
[6] Michel Luntumbue et Jean-Jacques Wondo, ibid.
[7] Fweley Diangitukwa, Gouvernance, Action Publique et démocratie participative, 2011.
[8] JJ Wondo, Les Forces armées de la RD Congo, Une armée irréformable ?, Ed. DESC, 2015, pp.88-91.
[9] http://www.rfi.fr/afrique/20161231-accord-rdc-moise-katumbi-point-blocage-opposant-cenco.
[10] https://actualite.cd/2017/01/01/rdc-majorite-presidentielle-signe-laccord-politique-reserve-exige-plus-dinclusivite-interview/.
[11] Jean-Jacques Wondo, DOSSIER ÉLECTIONS RDC – Portrait : Samy Badibanga Ntita, 23 Dec 2016, http://www.grip.org/fr/node/2204.
[12] Exposé des motifs, Constitution du 18 février 2006.
[13] Après la chute de Blaise Compaoré, le 30 décembre 2014 et le 04 février 2015, certains éléments de ce régiment ont refusé la dissolution de leur unité, ils ont empêché la tenue du conseil des ministres en fin de compte le gouvernement a cédé à leurs exigences. Ensuite le 17 septembre 2015, le général Gilbert Diendere, leur ancien commandant renverse le gouvernement de transition avec l’appui des éléments du RSP et prend le pouvoir pendant 6 jours, avant d’en être démis suite à une forte pression de la communauté internationale.
[14] http://afridesk.org/fr/larmee-et-la-police-congolaises-le-rempart-ultime-contre-la-violation-de-la-constitution-jj-wondo/#sthash.dGawqErp.dpuf.
[15] Opinion : RD Congo–Kabila : Il y a eu le 19 décembre 2016 et après ? – JJ Wondo – http://afridesk.org/fr/opinion-rd-congo-kabila-il-y-a-eu-le-19-decembre-2016-et-puis-jj-wondo/#sthash.ma0p3HqR.dpuf.
2 Comments on “Au-delà de l’Accord de la Saint Sylvestre, quo vadis RD Congo ? – JJ Wondo & Jérôme Ziambi K”
GHOST
says:¤ LA « TRANSITION » DE L´ARMÉE ?
Quelle est la place de l´armée et surtout de la GR dans l´accord? L´opposition serait naive de ne pas inclure le futur de la GR dans leur planification.
Il ya un précédent historique que les lecteurs devraient inclure dans leurs analyses. Lors du celebre speech de Mobutu á N´sele où il avait « pris congé du MPR », ceux des lecteurs qui étaient membres des FAZ, de la Gendarmerie et de la Garde Civile savent comment une malaise psychologique s´était installée dans toutes les forces de sécurité du Zaire.
*Subitement, Mobutu dont les membres des forces de sécurité devaient chaque matin adresser leur serment de fidelité n´était plus « président du MPR » Selon la constitution du Zaire, Mobutu avait tout simplement demissioné en quittant le MPR*
Ceux de la Garde Civile qui repetaient un serment de « Toujours les meilleurs pour servir le Guide » chaque matin étaient désormais sans « guide ».
Cette malaise est l´une des causes lointaines de la débacle des FAZ face á l´invasion du Rwanda et de l´Ouganda.
Un sondage sur l´état pyschologique des membres de la GR quand ils sont entrain d´apprendre que le président Kabila s´engage á appliquer l´accord avec ce signal fort où il reconduit la médiation de la CENCO http://www.radiookapi.net/2017/01/05/actualite/politique/rdc-joseph-kabila-reconduit-la-mediation-des-eveques-pour-la-mise-en ..serait trés interessant pour se faire une idée du futur proche.
La transition de la GR que nous souhaitons voir assumer un rôle très important dans la défense des frontières de la RDC commence dès maintenant. Les officiers de la GR savent très bien que le prochain président élu n´aura pas besoin d´un si grand nombre des militaires pour sa protection,
Souvenons nous du discours du feu le général Mahele devant á la CNS où il avait fait la description des conditions sociales horribles des FAZ et avait insisté que les membres des FAZ étaient des citoyens zairois qui meritaient la reconnaissance et l´attention des futurs dirigeants qui devaient prendre le pouvoir après Mobutu.
La GR qui est « combat proven » car la victoire sur le M23 est aussi une contribution active de la GR dont les chars lourds et l´artillerie de saturation contribués efficacement á la « supression » des capacités défensives du M23 et apportés une « dissuasion » crédible face á l´armée rwandaise.
Comme dans le discours du général Mahele, les membres de la GR attendent un message politique explicite qui peut garantir leur avenir.
GHOST
says:¤ LE FUTUR DE LA GARDE REPUBLICAINE (suite)*
C´est très surprenant de ne pas lire l´aspect de la Défense dans l´accord de la CENCO…et pourtant l´avenir de la GR doit trouver une reponse crédible afin que la RDC puisse transiter vers une alternance démocratique*
¤ LA GARDE REPUBLICAINE, « BACKBONE » DE L´ARMEE « REPUBLICAINE » AU CONGO ?
Nous sommes explicitement contre une dissolution de la GR. Les experiences negatives en Lybie et Irak démontrent assez ce qui peut arriver dans un pays où l´existence d´une institution de la défense est remise en question pendant la démocratisation d´un État.
Deux ouvrages racontent un fait important qui milite en faveur d´une transformation de la GR comme « backbone » de la futur armée nationale et républicaine au Congo*
L´ouvrage du général Benoit Royal « L´artillerie dans les guerres de contre-insurrection » (Édition Economica 2015) pages 44-46 et un ouvrage du commandant Marc Scheffler « La guerre vue du ciel » (Nimrod/Movie Planet 2013) pages 115 et 133 décrivent l´opération Artémis* 2003 à Bunia*
On y decouvre l´importance de l´artillerie dans la guerre de contre-insurrection et la GR a largement démontrée ses performances dans ce domaine lors de l´offensive contre le M23* L´une des raisons de la défaite si rapide du M23 est surtout l´artillerie de saturation composée des BM-21 utilisées par la GR.
La RDC va continuer á faire face aux guerres de contre-insurrection dans le futur proche et la GR possede (dèjà) une bonne experience dans ce domaine avec ses ressources humaines et materielles.
Á notre avis, la GR est une « ressource » qu´il faut conserver afin de faire face á l´insurrection permanente des milices armées á l´Est du pays.
En plus, la capacité démontrée des systèmes d´artillerie que possede la GR est une ressource dissuasive importante face aux ambitions hégémoniques de tous les pays voisins*
H Kampete, tout un symbole en soi….malgré les accusations contre ce général ex DSP, il est un symbole de l´usage des ressources militaires au Congo.
Si LDK est tombé dans le piège du Rwanda en decidant la « dissolution » des FAZ et de la Garde Civile, actuellement l´apport des ex membres de la Garde Civile dans la police nationale est une solide réference dans l´usage intelligente des ressources du pays.
H Kamepete a contribué á faire de la GR ce qu´elle est..Ce que la tradition dans les FAZ et surtout la DSP ecartait systèmatiquement tous les non orginaires de l´Equateur des postes stratégiques. Si H Kampete a pu atteindre le grade de capitaine et d´expert en infanterie mechanisée, ce qu´il possedait des qualités intellectuelles respectables.
Á son image, plusieurs officiers de la GR qui fait leur preuves au combat face au M23 ne doivent pas quitter l´armée. Nous devons tirer profit de ces ressources intellectuelles et materielles que possede la GR afin de former une armée républicaine destinée á imposer l´autorité de l´Etat sur le territoire nationale et assurer la dissuasion face á tous les pays voisins.