Administration Obama, Kabila et les vrais enjeux du Dialogue de 2015:
Déductions de ce que j’ai appris au Département d’Etat américain
Par Dr Florent Pumu, 26 mai 2015
Mon denier passage au Département d’Etat américain, en Février 2015, avait trois objectifs. En collaboration avec DESC, il a fallu :
1. mener un lobbying auprès des Américains sur l’agenda du respect des droits de l’homme en RDC. Il est un fait que malgré la sérieuse répression politique en RDC, la communauté internationale traite le régime de Joseph Kabila avec une complaisance de plus en plus inquiétante par rapport au sort jadis réservé à Mobutu après le « massacre » de Lubumbashi, Moussa Dadis ou Laurent Gbagbo. Un constat similaire été posté sur You-Tube par Jean-Paul Epenge du « défunt » et triste M23 dans cette vidéo https://youtu.be/glcH_4DQbhg.
2. Avoir certains éléments sur ce que les américains étaient prêts à entreprendre si le président Kabila avait réussi à manœuvrer tout le monde et s’accrocher au pouvoir après l’expiration de son mandat le 19 décembre 2016 à minuit.
3. Réévaluer les soubassements de la logique de cette volonté souvent exprimée par l’administration Obama d’une alternance politique pacifique à la tête des institutions de la RDC et d’autres pays africains. Dans sa déclaration de d’Accra de Juillet 2009, le président américain a dit « l’histoire est du côté des courageux africains, pas de ceux qui font des coups d’état ou changent les constitutions pour se maintenir au pouvoir ». Ne vous étonnez donc pas que le coup manqué du Général Godefroid Niyombaré au Burundi n’ait pas suscité un élan de support des Occidentaux. « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes » est devenu aujourd’hui un slogan. Est-ce le seul axiome qui justifie toutes ces démarches américaines et de leurs alliés contre le régime de Joseph Kabila ? Est-ce soudainement l’élan d’un réel amour que ces dominateurs du monde porte vers leurs anciens opprimés ? L’ancien premier ministre Britannique Tony Blair avait un jour déclaré que « l’Afrique est une plaie qui interpelle la conscience de l’humanité toute entière ». Serait-ce plutôt une nouvelle mascarade de « l’amour que le braconnier à pour l’éléphant ? » (1). C’est qui est d’emblée vrai, la relation entre l’occident et le reste du monde -dont le maillon faible africain-demeurera encore pour longtemps une mixture de deux antagonismes : les différents courants d’humanisme et de solidarité face à la propension du Dominion (suprématie) et du contrôle d’autres peuples qui animent les différentes entités et personnalités de ces « grands » du monde. Un peu comme disait l’ancien président français Nicolas Sarkozy dans son discours fameux à l’Université Cheikh Anta-Diop (Dakar, Juillet 2007) : « Tous les colons n’étaient pas voleurs, tous les colons n’étaient pas des exploiteurs. Il y avait parmi eux des hommes de bonne volonté, des hommes qui croyaient remplir une mission civilisatrice, des hommes qui croyaient faire du bien. »
Cet article a comme socle ce que j’ai appris récemment au Département d’Etat américain des officiels en charge des dossiers sur la RDC. Loin de moi l’idée de croire et prétendre qu’ils pouvaient me livrer toutes les recettes sécrètes concoctées dans la cuisine de l’US Secret Service, la CIA ou d’autres agences comme la NSA (Agence Nationale de Sécurité) ou le CSS. Il y a néanmoins une logique persistante que j’ai décelée lors de mes passages à Harry S Truman Building (Washington D.C) en 2014 et en 2015. Une chose est aussi vrai, lorsque vous avez une conversation face-à-face avec des personnes le body image de chacune peut vous révéler si elle dit la vérité ou pas, surtout si vous lui posez des questions directes et inattendues comme je l’ai eu à la faire.
La guerre administration Obama- Kabila
Des Intérêts américains
L’univers politique des Etats-Unis est divisé en deux grands blocs : démocrates et républicains. Souvent les intérêts de ces deux groupes sont identiques dans la politique extérieure surtout mais ils s’opposent parfois. Et puis aux USA et dans tous les pays du monde, il y a des groupes d’intérêts très divers. Ces groupes d’influence- lobbies- comprennent les individus puissants, les partis politiques, les organisations de la société civile, les multinationales et les pays du monde. Il est parfois difficile de déceler les prémices de tous ces facteurs sur une politique. Un exemple, qui est souvent à la base des guerres américaines, les politiciens ou les fabricateurs des Tomahawks , des Chinooks et autres équipements militaires ? Et à qui cela profite ? Les intérêts de qui sont finalement servis ?
Il est parfois évident de constater que la politique des pays développés est d’une façon ou d’une autre contrôlée par ces lobbies constitués aussi d’organisations étrangères. Et, les politiques ne sont pas consistances. Elles varient avec les temps, les circonstances et les détenteurs du pouvoir. Ainsi, les USA peuvent soutenir le Rwanda contre la RDC en 2001, mais changer carrément de politique en 2010.
Un point important, le rôle des Etats-Unis dans les affaires du monde demeure encore central étant aujourd’hui la seule superpuissance militaire et encore la plus grande force économique et industrielle de la terre.
Dans tous les cas, les intérêts américains dans leurs relations avec le reste du monde sont grosso-modo de quatre ordres :
Les intérêts militaires et géostratégiques
Les intérêts socio-économiques
La lutte contre le terrorisme particulièrement aujourd’hui contre les Jihadistes
Les intérêts d’ordre humanitaire et sentimental.
Des intérêts militaires et géostratégiques:
Ces intérêts militaires sont très vastes et de dimensions très variées partant de ce que les américains perçoivent comme ultimement lié à leur survit sur la terre, à la protection de leurs alliés, ainsi que le contrôle des activités humaines, économiques, sociales et politiques du monde. Pour ce faire, l’US Army dispose des centaines de bases militaires sur toute la planète. Beaucoup de pays même occidentaux sont presque sous leur tutelle dans leur politique globale extérieure et de défense.
La nation américaine ne lésinera jamais sur les moyens à déployer pour la survie de leur pays. C’est ce qui fait la grandeur des nations. Ce sens de responsabilité fait encore malheureusement défaut dans le chef de plusieurs dirigeants africains. Beaucoup nourrissent et concrétisent une ambition aussi vile de simplement être chef d’état et mourir au pouvoir au prix de sacrifier le progrès net de leurs pays et en sacrifiant la vie des milliers de ceux qui s’opposent à eux. Ils en sont très fiers et arrogants et beaucoup chérissent même l’idée du chaos après leur départ. L’élévation des vrais hommes d’état n’est point leur apanage. Le pouvoir au détriment de tout est leur seule finalité. La désolation, les guerres, les maladies, les morts dans leurs populations n’effleurent point leurs consciences. La combinaison de la gloire du pouvoir, l’argent facile et les honneurs crée en eux une cécité face aux réalités des populations de leurs nations. Dans son discours du 24 avril 1990, Le président Mobutu lit : « A l’analyse de tous les mémorandums qui m’ont été adresses, j’ai été surpris de constater que le peuple, à qui j’avais demandé de se prononcer seulement sur le fonctionnement des institutions politiques, a plutôt axé l’essentiel de ses doléances sur les difficultés qu’il éprouve dans sa vie quotidienne. ». Ceci est une admission par un chef d’état de l’ignorance des préoccupations fondamentales de « son »peuple.
Des intérêts socio-économiques
Les intérêts économiques des USA dans le monde sont des plusieurs « streams » dont l’investissement, le commerce, la dépendance en matières premières et autres ressources naturelles. La politique américaine a toujours été un forcing dans le contrôle de l’économie mondiale et des marchés financiers ainsi que la mainmise sur les ressources pour soutenir leur industrie et le bien-être du peuple américain. Une réalité dont nous avons à saisir est que Les intérêts des occidentaux ne sont généralement et nécessairement pas préjudiciables à nos pays. Les multinationales, le FMI, la Banque Mondiale, l’EXIM banque de Chine, etc., sont nécessaires au financement de notre développement et à l’investissement par exemple de l’industrie minière ou l’agriculture congolaise. Nous ne cautionnons pas ici les agissements mafieux et dévastateurs de beaucoup parmi ces organisations.
De la lutte contre le terrorisme :
Comme jadis la Guerre Froide contre l’URSS, la nation américaine place le terrorisme islamiste aux premiers rangs de leur priorité de défense et sécurité. 9/11, le plus grand acte terroriste à survenir sur le sol américain a catapulté le terrorisme des Jihadistes au niveau ultime des considérations directement liées à la survie de leur nation et du peuple américain partout dans le monde. Quelques heures après ces attaques, George Bush dit: « Nous ferons tout ce qui sera nécessaire pour protéger l’Amérique et les américains ». Annonçant la mort d’Oussama Ben Laden en mai 2011, Barack Obama renchérit : « le 11septembre 2011, (…), nous étions également unis dans notre détermination à protéger notre nation… »
Des intérêts humanitaires et sentimentaux.
Des organisations comme US Aid dont j’ai bénéficié d’une formation en Hydraulique Rurale à Matanda (Bas-Congo), aux organisations comme Peace Corps, les USA a toujours été à l’avant plan de l’aide humanitaire dans le monde entier. L’Europe doit à ce pays le plan Marshall pour la sortie du marasme d’après la deuxième guerre mondiale. Beaucoup d’organismes internationaux d’aide au développement et à l’éducation sont financées par les américains. Loin de moi l’idée de faire l’apologie de ce que beaucoup considèrent être à tort ou à raison «le grand Satan» ! L’intention peut être le contrôle continu des autres, mais l’aide n’en demeure pas moins une surtout pour moi qui continue à croire que l’Afrique et les dirigeants africains portent la grande part de responsabilité dans le sort triste du continent depuis les indépendances.
Le domaine des sentiments est souvent minimisé dans la perception et des agissements des pays. Les « grands » de ce monde acceptent point d’être humiliés par « les petits » pays. J’ai toujours été convaincu qu’après l’humiliation de la destruction de l’avion Pam Am sur Lockerbie en 1988, cru avoir été l’acte des services secrets libyens, Mouammar Kadhafi a enfoncé les clues de son propre cercueil en organisation un accueil en fanfare d’Abdelbaset Al Megrahi fraichement sorti des geôles écossaises. Déjà la libération de celui a été très mal reçue dans les milieux politiques et les médias aux Etats-Unis. La catastrophe de ce Vol 103 avec la mort de 243 passagers dont 178 américains a toujours constitué une fibre sensible dans les sentiments de l’Amérique profonde. La précédente humiliation de la géante nation américaine par « la toute petite Libye » a été le bombardement en 1986 du night-club de Berlin-Ouest fréquenté par les militaires américains. On se rappellera que ce bombardement avait déjà occasionné des grandes représailles de la part des USA dans l’Opération Eldorado Canyon contre Tripoli et Benghazi. Cette opération avait aussi déjà visé l’élimination physique du leader de la Jamahiriya Arabe Libyenne dans un acte qui aurait causé la mort de Hana, sa fille adoptive.
Certains acteurs politiques Belges des années 1960’s soutiennent que le discours de Lumumba du 30 Juin 1060 ridiculisant la Belgique et le roi Baudouin 1er a été la signature de son arrêt de mort. Beaucoup de commentateurs politiques congolais évoquent la possibilité du fait que le président Laurent-Désiré Kabila aurait provoqué sa triste fin en humiliant publiquement Madame Madeleine Albright, alors Secrétaire d’ Etat Américain. Mr Freddy Mulongo dans un commentaire sur dans le blog de Réveil-FM international (29 décembre 2010) écrit que : « l’altercation avec madeleine Albright(…) dont M’zee Laurent-Désiré Kabila aurait raccroché le téléphone au nez n’était pas bonne et a laissé des traces dans (le) pays. A Kinshasa, M’zee LDK l’avait reçu en gardant les mains dans les poches et a refusé d’accueillir Jessie Jackson(…) envoyé de Bill Clinton(…) ». Il conclut « M’zee avait signé son départ, la fin de son règne ». Une partie de ces écrits de Freddy Mulongo est repris dans le livre de Patrick Mbeko et Honoré Ngbanda- Nzambo «Stratégie du chaos du mensonge » page 346 de Google Book.
Les intérêts américains en RDC
Intérêts militaires et géostratégiques :
Depuis l’avènement du Congo à l’Independence, en passant par la sécession katangaise puis le soutien à l’UNITA de Jonas Savimbi pour contrer l’expansionnisme soviétique en Afrique, l’intérêt américain pour ce pays n’a point décru, au contraire. Les documents publié par différents départements et agences américains soulignent l’importance stratégique du Congo liée à sa grande superficie, sa position dominatrice au cœur du continent africain, ses frontières avec neuf différents pays, sa richesse commensurable en minerais, en ressources hydrauliques et ses potentielles agricoles. Une référence est ce lien-ci : https://www.fas.org/sgp/crs/row/R43166.pdf
9/11, produit directe de la bouillabaisse afghane du temps de Mullah Omar et son compère Ben Laden, a dévoilé une réalité : un chaos loin des milieux de kilomètres peut avoir une conséquence désastreuse sur le sol américain. Cette révélation a conduit les adeptes de Preemptive War (guerre préventive) de s’embobiner dans la guerre désastreuse contre Saddam Hussain. Pour les Etats-Unis, la stabilité en RDC est liée de loin ou de près à celle de leur pays ; de façon sure celle d’une grande partie de l’Afrique. En ordre d’importance, le Congo est une très grande priorité des USA ; beaucoup plus que les « lilliputiens » Rwanda ou Burundi. Si le Congo était divisé en provincettes aussi petit que le Rwanda, le pays en totaliserait 89!
Les intérêts économiques
Les intérêts économiques d’Etats-Unis datent de la période de l’état Independent du Congo (EIC) avec l’exploitation du caoutchouc et de l’ivoire qui a beaucoup profité à la couronne royale Belge et à la Belgique. Le caoutchouc, principale production de l’EIC, était destiné aux industries automobiles naissantes d’alors dont Ford, Rover et Mercedes.
De nos jours l’intérêt économique principal des USA est lié au cobalt et au cuivre congolais. Muriel Devey dans un article de Jeune Afrique Economie du 14 Mai 2013 dit ceci : « Avec des exportations en hausse de plus de 350% en cinq ans, la RD Congo est devenue le premier producteur et exportateur mondial de Cobalt ». Et elle ajoute que « ses nombreuses applications industrielles font du cobalt l’une de huit matières premières stratégiques. Or le Congo concentrerait quelque 40% des réserves mondiales de ce minerai, soit environ 1,14 millions de tonnes ».
Dans la logique de « sécuriser » l’acquisition de ce métal très précieux classé avec le coltan et les terres rares dans la liste des matières premières stratégiques des USA et de l’Union Européenne, les américains s’en procurent directement du ventre du sous-sol congolais à travers le Tenke Fungurume Mining dont les actionnaires sont l’Américain Freeport- Mc Moran 56% (Phoenix Arizona), le Canadien Lundin Mining Company 24% (Toronto) et la congolaise Gécamines 20%.
Le contre-terrorisme
Avec la menace grandissante du terrorisme des Jihadistes, la RDC est encore perçue comme le weakest link (maillon faible) dans la stabilité de l’Afrique. Il y a ici un danger d’infiltration possible du pays par l’Al Shabab somalien et surtout leur accès à l’Uranium de Shinkolobwe. L’effort du contre terrorisme américano-britannique contre l’expansion Jihadiste globale soutient l’avènement en RDC d’un leadership fort et légitime, capable de sécuriser de façon durable toute l’étendue de la RDC et de sortir le pays de la pauvreté celle-ci étant perçue comme racine de tous les maux surtout les conflits armés dont l’Est du pays est la pépinière.
Les intérêts humanitaires et sentimentaux :
Les intérêts humanitaires des USA à l’égard de la RDC ne sont pas différents de la politique générale de ce pays envers les pays dits « pauvres ». Une particularité est le rôle personnel du président Barack Obama. Depuis sa position de Sénateur d’Illinois, il s’est particulièrement intéressé du cas Congolais avec la Loi public 109 456 intitulée : Democratic Republic of the Congo : Relief, security, and Democracy promotion Act of 2006 dont le lien peut être trouvé dans le site www.kamotocentre.com, lien ressources.
Ce que l’Administration Obama reproche à Joseph Kabila
Trois choses de façon plus explicite :
1) Le fait qu’il soit ce qu’Obama appelle « un homme fort », un euphémisme du terme dictateur. Ici, il faut se référer au fameux discours d’Accra. Les administrations dirigées par les « hommes forts » se retrouvent généralement aux antipodes des institutions fortes et stables. Elles sont presque toujours caractérisées par une mauvaise gouvernance, la persistance de la pauvreté et surtout l’instabilité future prévisible. Beaucoup soutiennent que pour les américains, il y a des « bons » et « mauvais » régimes autoritaires. Pas vraiment, il y a plutôt ceux qu’ils tolèrent et ceux qu’ils ne tolèrent pas. Il y a d’autres facteurs qui s’ajoutent comme dans une synergie ou un antagonisme. Pour Joseph Kabila le facteur d’ajout est les deux autres reproches qui suivent.
2) Une gouvernance jugée défectueuse et un « leadership faible ». Pour saisir la vraie dimension de ceci, il faut comprendre la notion de leadership et compétence dans le management ou la gestion des institutions et organisations dans le contexte anglo-saxon. Tony Blair a fait des discours éloquents sur la nécessité d’un leadership fort et la bonne gouvernance en Afrique.
Un leadership fort n’est point une dictature, c’est la base d’une hiérarchisation capable d’accomplir la gestion ou d’amener le changement voulu dans une organisation ou un pays. Le président ici, très compétent, avec une formation académique, une expertise et une expérience sures, est un acteur de premier rang, toujours au four et au moulin. Il donne des directives claires – nécessité d’être bon communicateur-, réorganise les choses- même le découpage territorial- pour que les décisions prises au sommet soient répercutées directement et le plus vite possible à la base pour une exécution rapide. Il faut créer des ensembles souples, facilement administrables. Un mécanisme de Feedback est en place. Tout est passé à l’audit et au ré-audit. Le pays est un chantier permanent avec comme ingénieur-en-chef le président de la république ou son équivalent. Celui-ci doit être « éveillé » assez pour diriger activement et effectivement le pays. Voila comment les occidentaux et surtout les anglo-saxons voient le leadership et voila pourquoi beaucoup préfèrent les présidents Paul Kagamé et Yoweri Museveni à joseph Kabila.
Le sentiment américain vis-à-vis de joseph Kabila est bien résumé dans les phrases notoires d’Hillary Clinton. Dans son bestseller « Hard choices », elle commente sur son voyage d’aout 2009 en RDC qui avait pour objectif d’ « améliorer la gouvernance et de protéger les femmes du Congo ». Elle décrit Kabila comme « un distrait et incapable de se concentrer, manifestement dépassé par les problèmes que connait son pays ». Elle invoque la question de rémunération des soldats congolais « indisciplinés et sous-payés », « devenus aussi dangereux pour les habitants que les rebelles qui attaquaient depuis la jungle ».
L’équation est simple ; faut-il laisser la potentielle stratégique bombe DRC aux mains des gens jugés comme apprentis sorciers ou lui donner la chance d’avoir des institutions fortes et stables ? Sans action, cette bombe risque d’exploser un jour avec des conséquences possibles plus catastrophiques que la « première guerre africaine » de 1998-2002 qui a vu les armées de 9 pays s’affronter sur son sol.
Seulement, les USA ne souhaitent pas un départ ex abrupto or hic et nunc de Joseph Kabila au risque d’un vacuum politique qui peut précipiter le pays dans un autre chaos. L’élection présidentielle de 2016 sans lui comme candidat permettra un atterrissage en douceur de la mastodonte RDC. C’est en tout cas le meilleur moyen d’initier l’avènement des institutions fortes au Congo avec une nouvelle administration qui devra jouir d’une légitimité sure, qui aura la confiance des occidentaux –dont les milieux financiers- et surtout aura le contrôle des FARDC. Il s’agit d’un équilibre à obtenir plutôt qu’un changement pour le changement qui peut même s’avérer plus néfaste pour le pays comme vécu en République Centrafricaine ou la Somalie depuis la chute de Siyaad Barré.
Ceux qui me reprochent de faire l’apologie de l’influence des USA et leurs alliés sur le devenir politique de la RDC et de sous-estimer les capacités d’auto-détermination de peuple congolais sont invités à lire mon article sur « Qui sera le prochain président de la RDC » dans le lien suivant : http://www.kamotocentre.com/177254042
3) La persistante de l’instabilité à l’Est du pays jugée comme négligence grave dans les fonctions de l’institution Présidence de la république du Congo. Il est considéré que le premier rôle de tout gouvernement est la protection du territoire national et des ses habitants. Demeurer incapable de l’assurer est une insuffisance sérieuse.
Le ministre Mende Omalanga dirait surement que ce n’est pas aux américains et aux belges de faire le jugement sur les acteurs politiques congolais, mais au peuple congolais qui est « souverain ». Il aurait raison si la sanction des urnes des dirigeants politiques constituait une démarche valable en RDC. La souveraineté du peuple sous-entend qu’il y a aucun pouvoir au dessus de lui. C’est une aberration de parler de souveraineté du peuple dans un régime non-démocratique.
Ce que Washington ne reproche pas à Kabila
L’Uranium congolais, encore aussi terrifiant que le sinistre Enola Gay constitue un dossier chaud. Un document publié sur YouTube (https://youtu.be/d9D6coHoVaU) décrit l’exploitation illégale et artisanale qui se poursuivrait dans les mines de Shinkolobwe. Il se raconte que Kabila aurait ainsi indirectement aidé l’Inde à se procurer une certaine quantité d’uranium. Il m’a été dit clairement au Département d’Etat américain que l’administration Obama était conscient de l’exploitation clandestine des ses mines. Seulement le niveau d’exploitation jugé négligeable n’est pas encore sujet d’inquiétude. Et donc, il n’existerait pas encore un grand souci à court terme que ce métal dangereux tombe entre les mains des operateurs d’Al Shabab et leurs alter egos.
En avril 2003, trois semaines après le début de la guerre contre l’Irak, L’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA) a fait signer un accord obligeant la RDC à rendre compte de son exploitation d’Uranium. En Janvier 2004, le président Joseph Kabila a signé une ordonnance faisant de Shinkolobwe une zone interdite d’exploitation minière. Ces mesures rassurent encore.
Les vrais enjeux d’après certains Kabilistes de premier rang
Au sein de la majorité présidentielle, certains pensent que le grand reproche que l’Administration d’Obama aurait contre le régime de Kabila est lié aux intérêts politico-économiques du soutien indirect de celui-ci au lobby républicain lié à la famille Bush. Cette puissance famille qui a commencé son règne dans le monde politique américain dans la dynamique politique-affairisme depuis l’ancêtre Samuel Prescott aurait des intérêts financiers dans Tenke Fungurume Mining (TFM). Y-a-il ici une connexion ? C’est pendant la visite au président George Bush en octobre 2007 que Joseph Kabila a été reçu aux installations de Freeport –McMoran à Phoenix, Arizona. Kabila ami de Bush-le républicain est par essence l’ennemi des démocrates.
Voguer dans les vagues des différents groupes d’intérêts économiques et politiques mondiaux constituent pour les chefs d’états des pays militairement faibles et surtout sans démocratie de vrais passages de charybde en scylla. Voila une nécessité qui s’impose à notre génération qui a compris de contribuer à l’avènement des institutions fortes et stables dans nos pays (ou nos pays d’origine). Ceci sera un premier pas vers l’affranchissement contre l’arbitraire de la politique des nations fortes.
Dialogue Pouvoir-opposition préconisée en 2016 : les vrais enjeux
Le 20 janvier 2017 est la date d’entrée en fonction de prochain président des Etats-Unis d’Amérique. Les favoris dans cette bataille sont Hillary Clinton qui est un anti-Kabila de confession et le fils de George Bush, John Ellis Bush (JEB), un républicain et surtout un Bush. Pour les Kabilistes, il y a une logique George Bush, « le roi est mort, vive le roi » en Jeb , s’il est élu. Et il y a une sérieuse chance qu’il le soit avec la société américaine qui depuis la déclaration d’indépendance consacrant la création des Etats-Unis d’Amérique n’a jamais élu une femme à la tête du pays. Et, il n’est pas sur qu’elle soit prête pour une femme présidente aujourd’hui. Voila ce qui me parait être les enjeux de tout « glissement » électoral. Retarder les choses, gagner du temps dans l’espoir qu’un Bush ou un autre républicain devienne président des Etats-Unis. C’est le jeu aujourd’hui qui vaut la chandelle. Quel intérêt le PPRD qui a plusieurs fois montré sa mauvaise fois dans l’alternance politique en RDC dans la cherche de la « cohésion nationale » et d’organisation des élections apaisées ? Cette réunion souhaitée par la mouvance présidentielle et l’UDPS de Félix Tshisekedi et Bruno Mavungu est une manigance du pouvoir similaire aux « accords » du palais de marbre I et II sous le règne Mobutu. Ce dialogue avec sa potentialité d’offrir au pouvoir le « glissement » recherché à tout prix risque de constituer un acte de prévarication et de trahison du peuple au regard des intérêts fondamentaux majeurs de la patrie congolaise de démocratie, de paix et de bonne gouvernance.
Les voies vers la démocratie et la bonne gouvernance en RDC
En ce milieu de mai 2015, comme en décembre 2014, des tentatives de coup d’état venaient d’être déjoués respectivement au Burundi et en Gambie. Comme un choc électrique qu’on administre à un malade en arrêt cardiaque, un coup parait fascinant pour stopper comme d’un seul coup de balai les turpitudes d’un potentat qui tue son propre peuple pour demeurer éternellement au pouvoir. Seulement, s’il faut se baser sur les évidences, les coups d’état n’ont presque jamais engendré des régimes démocratiques. Dans le combat de la dictature à la démocratie, Je serais plutôt de l’école de Gene Sharp de l’Institution Albert Einstein(2). Dans son livre « De la dictature a la démocratie, un cadre Conceptuel pour la libération» (Free on line), Mr Sharp explique la manière d’abattre une dictature dans une leçon magistrale de stratégie. L’idéal aujourd’hui est de continuer la pression pour les élections libres et démocratiques en 2016 et surtout sans la candidature de Mr Joseph Kabila.
Dr Florent Pumu, Kamoto Centre www.kamotocentre.com.
Copyright Kamoto Centre
Référence :
(1) D’une déclaration de feu John Garang du Soudan et Sud-Soudan.
(2) Mr Gene Sharp, docteur en philosophie(Oxford), est chercheur principal à L’Institution Albert Einstein à Boston (Massachussetts (USA). Il est titulaire d’une licence et d’une maitrise de l’Université de l’Ohio, et Docteur en philosophie de la théorie politique de l’Université d’Oxford.
18 Comments on “Administration Obama, Kabila et les vrais enjeux du Dialogue de 2015 – Dr. Fl. Pumu”
Kandolo
says:Docteur vous dites:…. Pour les Kabilistes, il y a une logique George Bush, « le roi est mort, vive le roi » en Jeb , s’il est élu. Et il y a une sérieuse chance qu’il le soit avec la société américaine qui depuis la déclaration d’indépendance consacrant la création des Etats-Unis d’Amérique n’a jamais élu une femme à la tête du pays. Et, il n’est pas sur qu’elle soit prête pour une femme présidente aujourd’hui. Voila ce qui me parait être les enjeux de tout « glissement » électoral. Retarder les choses, gagner du temps dans l’espoir qu’un Bush ou un autre républicain devienne président des Etats-Unis….
Moi j’ai par contre une interrogation à ce propos: Sachant que Kagame Paul est le parrain et le chef de Kabila dans l’entreprise Congo, connaissant que c’est le clan Clinton qui a sponsorisé Paul Kagame et qui continue à le soutenir, comment alors expliquez- vous le fait que si mme Clinton passe, Kabila ne sera plus dans les bonnes graces des USA or nous savons tous ou presque que si un Clinton revient au pouvoir avec le soldat Kagame encore en activité, ça sera peut-etre la fin du congo dans sa forme actuelle.
Cela voudrait il dire par extrapolation que Kabila se serait AFFRANCHI de Kagame or nous savons que cela est IMPOSSIBLE?
Dr Florent Pumu
says:Cher Kandolo, merci beaucoup pour votre commentaire. J’apprécie beaucoup cette contribution très intéressante. Les informations que je donne sont des informations de première main puisées à source. Dans Kamoto centre, pour élaborer nos stratégies nous dépensons du temps et de l’énergie pour cette ‘ intelligence’. Nous avons parfois des informations et ils nous arrivent à nous demander pendant des mois comment le faire passer aux congolais. Je ne pourrais pas élaborer plus ici faute de temps. D’après les informations que nous avons depuis des années, le courent ne passe plus bien entre Kabila et le duo Kagamé- Museveni. Voila pourquoi Kagamé a soutenu le M23 contre Kabila. Il ya eu un effort très sérieux de la part de ce duo de recruter l’intelligentsia congolaise dans cette démarche. JJ Wondo peut vous en dire plus. Nous avons souvent tendances à croire que les relations entre états ou chefs d’états ou groupes d’intérêts sont statiques. Elles ne le sont pas. Elles dynamiques. Puis en la politique, l’ami de ton ami n’est pas toujours ton ami ou l’ennemi de ton ami n’est pas toujours ton ami. Merci.
Musavuli
says:Merci Dr Fumu de nous rappeler la complexité des enjeux qui dictent les choix américains en matière de politique extérieure. Je crois que les kabilistes se trompent en s’imaginant que l’arrivée de Jeb Bush à la Maison Blanche garantirait le maintien de Kabila au pouvoir. En même temps, je partage la même conviction que Kandolo sur le fait que l’arrivée de Clinton (Hilary) à la Maison Blanche pourrait être fatale pour le Congo. Pour rappel, l’administration Clinton (Bill) avait bâti un dispositif de contrôle de la région des Grands Lacs reposant sur l’axe Kigali – Kampala, considérant que le Congo ne devrait plus avoir d’existence. Le Congo était voué à la disparition. Je pense que dans les années à venir, la question essentielle ne sera pas de savoir qui des démocrates ou des républicains est à la Maison Blanche, mais plutôt si les Américains maintiennent ou pas leur alliance stratégique avec le Rwanda et l’Ouganda. Si cette alliance est maintenue, Kabila, Kagame et Museveni vont se maintenir au pouvoir tandis que le Congo va continuer de perdre le contrôle sur ses régions de l’Est. Mais si cette alliance s’interrompt ou même faiblit de façon significative, Kagame et Museveni vont être mis en difficulté, et Kabila dans la foulée. Et le Congo pourra recommencer à remonter la pente.
Dr Florent Pumu
says:Merci Mr Musavuli. Je dirais d’emblée ce que vous dites est une possibilité. Un Clinton à la maison Blanche peut être au détriment de la RDC. Seulement comme souligné dans mon article, la RDC organisée a beaucoup plus d’attrait que le Rwanda. Les efforts de la conquête du Congo a été facile à l’époque de Mobutu non seulement à cause de l’armé qui était en déliquescence mais aussi et surtout parce que le peuple congolais fatigué du régime de Mobutu avait cru que toute autre personne que lui serait surement mieux. Apres les déboires vécus depuis, je ne vois plus une force avec connexion Rwandaise ou Ougandaise réussir encore en Congo. Comme JJ Wondo a dit plusieurs fois citant les documents de références comme le Sun Tzu, « l’art de la guerre », il est difficile de gagner des guerres sans le soutien de la population locale. Le peuple congolais a surpris beaucoup de stratégistes dans leur résilience à rester unis.
Un élément spécial, je crois que la situation de l’Est du Congo nécessite un grand débat que je pense nous devons entreprendre. (Ce débat doit aussi penser déplacer la capitale du pays au centre du pays vers Lodja). Je suis de ceux qui pensent que nous pouvons venir avec des idées nouvelles pour que la richesse de grand Kivu bénéficie-dans les échanges commerciaux et des personnes légaux -à leurs voisins Rwandais, Burundais et autres et vice versa. Richesses ne signifient pas seulement matières premières. Un chemin de fer de Tanzanie, par exemple, peut être prolongé jusqu’à Goma pour le bien de tous. L’aéroport de Kigali peut être réuni par autoroute jusqu’ à Goma pour les biens de habitants de cette partie du pays. Comme cela un commerçant de Beni pourra prendre le Dreamliner ou le A380 jusqu’en Chine ou lieu de transiter par Kinshasa. Une école d’infirmiers de Goma peut profiter aux élèves de Gisenyi-Ceci est une réalité. Je pense à un développement intégré de toute cette région. L’homme doit être au centre de la réflexion politique.
Une question : êtes-vous Musavuli de Friends of the Congo.
Je vous suis très reconnaissant pour votre commentaire qui fera sûrement l’objet d’un prochain article de notre part. Merci énormément.
Kandolo
says:Boniface: Pourtant au vue de la situation nous pouvons presque être tous convaincus que Kagame et Museveni (ou leurs systèmes) ne vont pas être bougés de si tôt car ils font bien leur job du point de vue des leurs bailleurs des fonds et qu’on le veuille ou non, ils ont montré leurs capacités managériales dans la conduite de leurs pays respectifs et c’est apparemment ce que recommandent les USA en premier… et c’est ce que le Docteur a bien explicité… Je pense que nous devrions prendre le problème à l’envers et à la même occasion prendre Kagame, Kabila et Museveni à revers en faisant vraiment comprendre aux américains(qu’on ne me traite pas de pro impérialiste mais je suis réaliste et lucide) que le congo n’est pas égale à Kabila et il y a moyen de mieux faire avec un petit peu de compétence et de bonne volonté et les américains ont TOUT interet à travailler directement avec une administration congolaise sérieuse que faire sous traiter par Kagame et Museveni avec les conséquences que nous vivons et un autre incovénient de cette sous traitance est que Kagame et Museveni ne peuvent avoir de l’influence que sur le Congo(actuellemen) pourtant un congo fort aura de l’influence directe sur 9 pays et…. Bon ce n’est que de la theorie mais bien vendue, ça peu marcher autrement, nous risquons pire surtout si Clinton gagne!
Par ailleurs, s’il est vrai que Kabila se serait approché des Bush, je tiens à rappeler que son père avait exactement fait la meme chose lors de l’élection de GW Bush …. voilà pourquoi il devait etre dégagé avant la passation des pouvoirs le 20 janvier et lui est assassiné le 17 janvier!
Kandolo
says:Docteur, vus avez tout à fait raison le plan du développement integré de la region, d’ailleurs je suis entrain de reflechir à ce sujet mais je prefère qu’on en discute en privé!!!! Si j’en avais déjà parlé à quelqu’un, je vous aurais juste accusé de me piquer mes idées(rires).
En ce qui concerne les rélations entre Kabila et les autres, certes il y a un jeu assez compliqué dans la région mais au final Kabila reste à la botte des autres car s’il était réellement capable de s’affranchir, il l’aurait fait d’autant plus qu’il souhaite rempiler pour un troisième mandat illégal!! Exemple: Pour rallier tous les congolais derrière lui et etre sur de gouverner presque à vie, si Kabila déclarait une vraie guerre contre le rwanda(ce que la majorité des congolais souhaitent) afin de nous laver de l’humiliation subie depuis, il aura tout le monde derrière lui(moi y compris 🙂 ) et croyez moi il n yaura pas assez de voix pour reclamer son départ…
Je continue donc à croire qu’il ne le faira jamais car il en est incapable et il suffit que Kagame claque ses digts pour que Kinshasa tremble
jjAbrams
says:Monsier wondo vous faite des tres bonnes analyses.mais je vous pause une question?Que pouvons nous faire nous congolais pour que nous ayons enfins notre pays en main.Comment la diapora peut s impliquer pour que ce regimes finissant puisse partir le 20 decembre 2016.
Jean-Jacques Omanyundu Wondo
says:Bonjour M. Buanga.
Je précise que je ne suis pas l’auteur de cette analyse, même si votre question rentre dans un cadre beaucoup plus général.
Je n’ai pas la boule de cristal pour donner des recettes minutes à l’appropriation par les Congolais de leur destin.
La plupart de nos analyses ont d’abord pour vocation d’éclairer les Congolais et les amis du Congo sur les enjeux actuels.
La devise de DESC est connaître pour agir car trop souvent les gens agissent avant de réfléchir. Ce, dans presque tous les domaines du Congo, d’où la débâcle actuelle.
Nous nous efforçons également dans plusieurs de nos analyses de proposer quelques pistes de solutions. C’est le cas, notamment, de cette analyse : http://afridesk.org/inedit-comment-les-ntic-la-diaspora-et-la-population-congolaises-ont-mis-le-regime-kabila-a-genoux-jj-wondo/. L’action commence d’abord par une bonne prise de conscience de la situation (enjeux), des menaces (ennemis). Ce canal n’est malheureusement pas le plus approprié pour fournir d’autres éléments devant aider les Congolais à agir efficacement pour devenir maître de leur destin. Nous travaillons déjà avec plusieurs acteurs de terrain car la Diaspora doit cesser de se considérer comme un îlot détaché et déconnecté du terrain, en s’imposant comme un donneur de leçons. Par contre, toutes ses actions doivent s’orienter à consolider les efforts entrepris par les Congolais sur place au Congo, de sorte à former cette cohésion animique patriotique et citoyenne indispensable au changement positif voulu par tous en 2016. Les événements de janvier 2015 sont déjà un début de ce changement. Et le pouvoir ayant vu le danger venir, veut faire la diversion autour d’un dialogue, là où on lui demande juste de poser des actes que la constitution lui imposent dans le cadre de ses prérogatives.
Claude Bokuda
says:J ,ai lu avec beaucoup d, interet les scenario Politique congolo Americains mais quel est la vrai solution pour la RDC ? pour Nous faire sortir de la precarite extreme dela Pauvrete de 3e Millenaire
Dr florent Pumu
says:Cher claude, c’est une question tres bien posee. je vais faire un commentaire cette nuit. Merci.
Dr Florent Pumu
says:Cher Ami, merci pour cette question pertinente. Qu’est-ce que le peuple congolais peut faire : deux choses, comprendre et agir. Ces deux choses sont DES PROCESSUS. C’est depuis avant l’époque de l’Indépendance que nous avons commencé à comprendre et agir. Sortir du joug de la colonisation, de l’esclavage, devenir des pays indépendants a été un combat de grande haleine. Ensuite lutter contre la dictature de Mobutu a été un autre combat. Le dictateur n’est pas seulement le fait que quelqu’un se fait président par défi ; il vous prive surtout des libertés fondamentales dont la capacité d’élire ceux qui vous dirigent. L’époque de Mobutu a été une dictature plus dure que celle d’aujourd’hui. A cette époque, il dirigeait seul le pays. Il nommait et révoquait presque tout le monde, il n’y avait même pas une mascarade de CENI. Il assassinait des gens, les emprisonnait, il a exfoliait les biens du pays avec la zaïrianisation pour lui-même et ces amis, il y a eu des scandales comme l’OTRAG. Il nommait même les dirigeants des syndicats ! Moi-même avait des difficultés avec la CNRI pour avoir obtenu un visa pour l’URSS, j’ai eu la vie sauve en me « refugiant » à Lubumbashi venant de Kinshasa.
Quand j’étais étudiant à l’université de Lubumbashi, nous avions organisé une manifestation de refus de vote tant qu’il y aura pas des bulletins rouges qui été le non à Mobutu. Ils ont amené ces bulletins rouges, c’était si tu vote vert, on te donne sur place une grande somme d’argent et après tous ceux qui avait voté rouge étaient révoqués de l’Université et le dirigeant de cette époque dont je faisais parti du « gouvernement », un certain Te Pumba a été aussi chassé par ordonnance présidentielle. Les droits de l’homme étaient t si mal respectés que Mobutu pouvait même dicter le changement des noms et de l’accoutrement des citoyens. Il a transformé la culture de tout son peuple pour sa gloire et l’adoration de sa personne, même aux cliniques universitaires de Kinshasa pendant le salut au drapeau nous et nos professeurs ordinaires et autres devraient entonner les Djalelo……
Les dictatures dont la colonisation et autre reposent sur deux bras importants : l’ignorance, j’appelle ça plutôt l’obscurantisme et la peur. Les dominateurs aiment que les populations soient désinformées et ignorantes et ils utilisent l’oppression souvent visibles pour maintenir la population dans la peur. Cherche sur le net un document intitulé, je crois, « livre jaune sur l’éducation au Congo-belge », sinon je peux vous l’envoyer.
C’est qu’il faut faire c’est motiver les gens à vaincre la peur et surtout les informer. Lorsque qu’un peuple comprend, il agit plus facilement. Lutter contre la dictature n’est point le combat contre un seul individu mais plus une façon souvent chronique de diriger un pays. C’est aussi un combat de changement de mentalité de la part de ceux qui gouvernent et les futures gouvernants. Agir, nous agissons déjà et nous avons fait beaucoup. Il faut de plus en plus radicaliser le combat. Cela prendra encore quelque temps mais enfin nous vaincrons, nous sommes déjà entrain de vaincre si nous considérons d’où nous sommes venus depuis l’époque où on couper nos bras si nous ne produisons pas assez de caoutchouc. C’est le même combat qui continue. L’ANC a été créé en 2012, c’est seulement en 1960, après le massacre de Sharpeville, qu’il s’est ridiculisé. Le peuple congolais a beaucoup appris et a toujours agi. Sans prétention aucune, Je suis parmi les rares congolais qui avaient prédît les manifestations de janvier 2015. Lire mon article : Les échéances électorales prochaines et le fonctionnement des institutions en RDC: faut-il modifier la Constitution ?, trouvable sur google.
Merci cher ami. “ Le despotisme repose sur la crainte, la monarchie sur l’honneur, la république sur la vertu. Quand le principe se corrompt, le régime s’écroule. » disait Montesquieu. Nous devons créer une vraie république démocratique du Congo.
Contacte-moi ( flopumu@kamotocentre.com) pour plus.
justin kunda kondok
says:Cher Mr Wondo,
Je vous remercie vivement pour vos analyses pertinentes car les congolais que nous sommes devrions lire et comprendre comment les choses se décident concernant la machine RDC , cette grande machine en panne.
Dr florent Pumu
says:Mr Justin, Merci. Je vasi aussi reserver un comentaire sur ceci cette nuit.
Dr Florent Pumu
says:Cher Justin simplement merci pour ce commentaire.
Florent Pumu
says:Mr Kandolo, vous pouvez me contacter sur flopumu@yahoo.fr pour vetted discussion. Bonne proposition. Merci.
Florent Pumu
says:Mr Kandolo, je voudrais dire cette discussion.
Jean-Louis
says:Dr Pumu, merci pour cette article très instructif.
Dr Florent Pumu
says:Merci, Jean-Louis.