Jean-Jacques Wondo Omanyundu
POLITIQUE | 23-03-2019 10:30
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Nouvelle opposition au Congo-Kinshasa : contre quoi et comment ? – Jean-Bosco Kongolo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Nouvelle opposition au Congo-Kinshasa : contre quoi et comment ?

Par Jean-Bosco Kongolo M.

Ingrédient nécessaire et indispensable pour la bonne santé de la démocratie, la notion d’opposition politique reste variablement perçue en Afrique, tant par les tenants du pouvoir que par ceux qui espèrent y accéder aussi un jour. De la part des détenteurs du pouvoir, l’on ne supporte guère la critique, soit-elle objective, du fait qu’on veut gouverner sans rendre compte au souverain primaire. Question d’éviter que celui-ci s’en serve aux urnes pour sanctionner ceux qui n’ont pas répondu à leurs aspirations. De la part des opposants, l’on a tendance à s’attaquer aux individus plutôt qu’à combattre le système en place dans son idéologie et dans sa gouvernance. Faute de vision, la plupart des opposants africains se battent plus pour se positionner que pour constituer une alternative crédible. D’où, les trahisons, le vagabondage politique, les revirements spectaculaires, la déstructuration-restructuration des partis et plates formes politiques, le tout couronné par des alliances contre-nature qui laissent perplexes le peuple, abandonné à lui-même.

Les règnes de Mobutu Sese Seko et de Joseph Kabila ont eu en commun leur volonté de s’éterniser au pouvoir faisant émerger une opposition politique plus préoccupée à remplacer des individus au sommet de l’État, sans se donner tous les moyens nécessaires susceptibles de déconstruire à la source les systèmes mis en place. Ainsi, on a vu presque tous les mobutistes revenir un à un, occuper tout l’espace politique qui leur avait momentanément échappé et composer sans scrupules avec ceux-là même qui avaient prétendu liberér le Congo de la dictature mobutienne.

Aujourd’hui encore, avant même que toutes les institutions issues des élections du 30 décembre 2018 soient complètement mises en place, le peuple constate déjà que l’alternance tant attendue n’a été que de façade. En effet, si ces élections ont néanmoins permis de placer à la tête du pays un ancien opposant, presque rien n’a changé en ce qui concerne le reste du personnel politique, toujours le même, qui conserve l’essentiel du pouvoir. Avec son autorité morale « partie » sans s’effacer, le système Kabila garde encore intacts tous les leviers de commande ainsi que sa capacité de nuisance sur la bonne marche de la démocratie et du développement intégral du pays. L’alliance conclue entre le FCC et CaCh étant désormais officielle, il va falloir que l’opposition, parce qu’elle est nécessaire et parce qu’il ne faut pas en avoir peur, se redessine et se réajuste. Contre quoi et comment? C’est l’objet de cette analyse.

1. Il faut d’abord identifier les piliers du système Kabila

Au premier plan des piliers du pouvoir de Joseph Kabila se trouvent les puissances extérieures qui l’avaient installé au pouvoir dans une confusion jamais élucidée et qui l’ont porté à bout de bras tout au long de son règne. L’objectif était de faire la main basse sur les ressources naturelles du pays[1]. En contrepartie, ces puissances lui ont garanti une longévité au pouvoir en fermant les yeux sur les violations massives des droits de l’homme maintes fois dénoncées par les rapports aussi bien de l’ONU que des organisations de défense des droits humains.

C’est triste d’entendre certains intellectuels congolais évoquer les élans patriotiques, nationalistes et souverainistes de Joseph Kabila, qui se serait attiré la colère de ses anciens soutiens extérieurs à cause du nouveau code minier, du fait de la multiplication par cinq des taxes d’exploitation minière. Ces intellectuels à la mémoire courte n’ont même pas pu se rendre compte que ce code n’a été promulgué que le 9 mars 2018, bien au-delà de l’expiration du dernier mandat (19 décembre 2016) constitutionnel de Joseph Kabila, qui ne s’était pas encore décidé de quitter le pouvoir. Pourquoi ces mêmes intellectuels, ne se sont-ils pas interrogés à qui profitaient les taxes minières durant tout le règne de Joseph Kabila alors que les cours mondiaux du cuivre, du cobalt du coltan ne cessaient de prendre l’ascenseur?

Sur le plan interne, le système Kabila s’est principalement construit autour de l’armée, de la police, de la justice et des services de renseignements, tous détournés de leurs missions pour servir un individu et étouffer toute velléité de contestation de son pouvoir. Combien de fois n’avons-nous pas tiré la sonnette d’alarme sur les mises en place illégales, effectuées in tempore suspecto, tant dans la magistrature[2] que dans l’armée[3] et traduisant la volonté de Joseph Kabila de biaiser le processus électoral pour s’assurer la victoire de ses adeptes à tous les niveaux ?  

Moyennant des émoluments à la hausse[4], les députés et sénateurs ont continué de siéger et de voter des lois « démocraticides » jusqu’au-delà de leurs propres mandats[5], soutenant et accompagnant par conséquent le glissement que la Cour constitutionnelle avait déjà acquiescé. L’opposition s’est réveillée fort tardivement, lors des publications des résultats électoraux pour les législatives et les provinciales, pour constater les dégâts causés par le démembrement précipité et non programmée des provinces, la prolifération illégale des partis politique d’obédience kabliste (AAA, AAB, AAC…), les machines à voter et le seuil de représentativité nationale. Le débauchage de certains ténors des partis d’opposition dont l’UDPS, avait déjà substantiellement affaibli l’opposition et servi de béquilles au système Kabila avec les départs successifs de Samy Badibanga, Bruno Tshibala, accompagnés d’autres cadres comme Tharcisse Loseke, Oly Ilunga, Paul Kapika, etc.

Comme conséquences, on a aujourd’hui un Président de la République issu de l’opposition, mais paradoxalement contraint, pour sauver sa peau, d’accepter une alliance de gouvernance contraire au combat et aux idéaux du parti. « Jean- Baudouin Mayo[6] rappelle que CACH n’avait pas gagné les élections provinciales. Comment voulez-vous que CACH gagne les élections au niveau des bureaux définitifs des Assemblées provinciales ? On nous a donné la présidence, mais on nous a privés de la majorité au Parlement. CACH n’avait rien à faire. »[7]

2. Félix Tshisekedi a-t-il des atouts pour déconstruire le système Kabila?

En tant que Président de la République sorti de l’opposition, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo dispose d’assez d’atouts pour ne fût-ce que pour amorcer la déconstruction du système Kabila. Ces atouts sont d’ordre juridique et politique[8].

2.1 Atouts d’ordre juridique

Les atouts d’ordre juridique sont à rechercher dans la Constitution, principalement dans les dispositions qui énumèrent les prérogatives personnelles du Chef de l’État. L’article 69 de la Constitution résume à peu près l’étendue des pouvoirs du Président de la République : « Le Président de la République est le Chef de l’État. Il représente la nation et il est le symbole de l’unité nationale.

Il veille au respect de la Constitution.

Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des

Institutions ainsi que la continuité de l’État. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux

Bien exploitée, cette disposition suffit à elle seule pour relever les faiblesses du régime Kabila. En effet, il n’est un secret pour personne que du sommet de l’État aux simples agents de l’administration, le régime précédent a été caractérisé par l’affairisme et l’oisiveté. Rarement, le Chef de l’État était à son bureau mais tout le temps en villégiature dans ses fermes de Kingakati ou du Katanga s’adonnant à ses sports favoris, le rallye et la chasse. A cause de cette situation, un agent de la présidence nous avait révélé que le personnel présidentiel surveillait ses rares fréquentations au Palais de la Nation et, à l’aide des SMS, se transmettait des consignes pour faire acte de présence avant qu’il n’y arrive.

Durant le mandat de Joseph Kabila, le fonctionnement des pouvoirs publics a été des plus calamiteux, mais rarement on l’a vu jouer son rôle d’arbitre et de garant du bon fonctionnement des institutions. Bien au contraire, il a été lui-même à la base de leur dysfonctionnement. A titre illustratif, depuis l’époque du Premier Ministre Adolphe Muzito, un gouvernement parallèle s’était installé à la présidence de la République, d’où partaient des ordres et des instructions transmis par le Directeur de cabinet au gouvernement, devenu une simple agence d’exécution. Et pourtant, l’article 91 de la Constitution dispose ce qui suit :

«Le Gouvernement définit, en concertation avec le Président de la République, la politique de la Nation et en assume la responsabilité.

Le Gouvernement conduit la politique de la Nation.

La défense, la sécurité et les affaires étrangères sont des domaines de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement.

Le Gouvernement dispose de l’administration publique, des Forces armées, de la

Police nationale et des services de sécurité.

Le Gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale dans les conditions prévues aux articles 90, 100, 146 et 147.

Une ordonnance délibérée en Conseil des ministres fixe l’organisation, le fonctionnement du Gouvernement et les modalités de collaboration entre le

Président de la République et le Gouvernement ainsi qu’entre les membres du

Gouvernement

Les autres institutions ont connu le sort similaire à celui du gouvernement, avec le Parlement rendu en chambre d’enregistrement de la volonté de Joseph Kabila ou encore les Cours et Tribunaux soumis au zèle du tout puissant Administrateur de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR).

Sur le plan sécuritaire, l’intégrité du territoire et la sécurité générale du pays ont été le moindre souci du « symbole de l’unité nationale », alors que l’armée et la police, inutilement mieux équipées, ont excellé dans la répression sauvage de la population, des opposants et des activistes des droits humains. Les officiers, nommés par milliers, ont rivalisé dans l’embourgeoisement en entretenant des milices grâce au pillage et au commerce illicite des minerais. D’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, en passant par le Centre, l’insécurité s’est propagée à travers tout le pays endeuillant des milliers de familles et déplaçant de millions d’autres sans que Joseph Kabila ne manifeste la moindre compassion ni n’envisage des mesures concrètes pour y mettre fin.

Sur le plan diplomatique et de la vie internationale, le Congo-Kinshasa a été l’abonné le plus absent des grands sommets et rencontres où parfois se traitaient des questions spécifiques du pays notamment sur la gestion du bassin du fleuve Congo[9].

Les atouts juridiques entre les mains du nouveau Président de la République résident également dans son pouvoir de nomination qu’il peut utiliser pour se débarrasser progressivement des officiers de l’armée et de la police, des mandataires des entreprises publiques nommés par son prédécesseur en violation de la Constitution. Il en est de même des magistrats nommés et promus en violation du statut des magistrats et de la loi portant organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature, mais qui font tout sauf dire le droit (nous savons de quoi nous parlons).

2.2 Atouts d’ordre politique

Issu du plus grand parti de l’opposition, le nouveau Président de la République a l’opportunité de transformer en actes le long combat de l’UDPS, basé sur l’état de droit, mais aussi et surtout sur le slogan « Le Peuple d’abord ». Pour cela, il va falloir réduire drastiquement le train de vie des institutions et combattre effectivement la corruption en commençant par traduire en justice tous les magistrats ayant entretenu l’impunité avérée et ceux ayant excellé dans des décisions iniques contre les opposants.

Qu’ils soient juridiques ou politiques, si tous ces atouts ne sont pas réellement et rapidement utilisés pour servir l’action du Président, très rapidement ils se transformeront en redoutables arguments pour favoriser l’éclosion d’une opposition qui risque d’être plus exigeante qu’envers son prédécesseur.

3. Comment et contre quoi l’opposition peut-elle s’organiser?

Ainsi que nous l’avons annoncé dans l’introduction, l’opposition politique, pour autant qu’elle soit positive et constructive, est un ingrédient nécessaire à la bonne santé de la démocratie. Elle doit donc être tolérée et non considérée comme un obstacle au nouveau pouvoir ou, surtout comme l’expression d’une quelconque haine.

Même si la mise en place de toutes les institutions n’est pas encore achevée, en raison des élections qui doivent encore se tenir et de l’absence du gouvernement, rien n’empêche que des prétendants se préparent et s’organisent déjà pour la prochaine mandature. Ce ne sont pas des ambitions qui manquent dans ce pays. Comme si le temps s’était momentanément arrêté, le terrain politique congolais ressemble à un champ sur lequel est passée une tornade. A l’exception de Martin Fayulu qui court désespérément derrière la vérité des urnes, tous les autres « politiciens » sont devenus aphones alors que le chantier de la conquête du pouvoir pour 2023 offre énormément de possibilités pour faire mieux qu’en 2018.

3.1. Comment l’opposition peut-elle s’organiser ?

Les trois cycles électoraux de la Troisième République (2006, 2011 et 2018) devraient servir de leçon à tous ceux qui envisagent de conquérir et d’exercer le pouvoir. Le multipartisme mal compris a eu pour effets de déverser sur la scène politique non seulement des personnes habituées à puiser dans les caisses de l’État sous la Deuxième République, mais également tous les arrivistes et parvenus pour qui la politique était une loterie ou un raccourci pour l’enrichissement facile.

Sans aucun ancrage dans la société et surtout sans moyens financiers conséquents pour une campagne électorale à la dimension du pays, on a vu s’improviser des « leaders » candidats Président de la République ne se préoccupant guère de l’implantation de leurs partis et de l’éducation civique et permanente de la base. À cause de l’orgueil de la plupart des leaders, ne voulant pas reconnaître leurs faiblesses et le leadership des autres, plusieurs partis politiques ont connu la scission et le dédoublement devenant de ce fait des terrains fertiles du débauchage au profit du camp du pouvoir.

Les filles et les fils appelés à animer la nouvelle opposition devront rompre avec le passé récent pour redéfinir leur combat autour des idéologies et des projets de société réalistes et adaptés aux aspirations profondes de la population. Cela éviterait à la nation le spectacle désolant des débauchages, des regroupements et plateformes politiques qui se sont multipliées à la veille des élections mettant en déroute les électeurs au moment des choix décisifs.

3.2 Contre quoi l’opposition doit-elle s’organiser ?

Au fur et en mesure que le processus électoral dévoile ses secrets, les Congolais découvrent enfin la maigre moisson récoltée par l’ancienne opposition, et que nous avions déjà relevée en affirmant que l’alternance tant souhaitée n’avait pas eu lieu. Ceux qui avaient banalisé notre observation doivent avoir le courage de reconnaître que le système Kabila demeure la principale cible contre laquelle devra s’organiser la nouvelle opposition pour espérer remettre le pays sur les rails de la démocratie et du développement.

Aujourd’hui en effet, tout le monde se rend à l’évidence que ce système dont le peuple a cherché à se délecter par les urnes, est toujours là, solide et prêt à nous faire revire ses antivaleurs tant décriées, qui ont permis à ses membres d’être massivement proclamés vainqueurs aux législatives et aux provinciales.

En ce qui nous concerne, ces résultats catastrophiques ne sont que la conséquence logique du mauvais combat mené des années durant par l’opposition, qui ne visait qu’à remplacer un individu laissant de côté le vrai combat d’une alternative crédible. Ce vrai combat doit s’atteler à identifier les forces et les faiblesses du système Kabila pour lui opposer des stratégies adéquates mieux élaborées dans des cabinets d’études afin d’anticiper les évènements au lieu de les subir. A défaut des cabinets d’études, une culture à introduire dans la politique congolaise, l’opposition aurait dû s’appuyer sur plusieurs analyses fouillées dont celles de DESC, ainsi que sur des appels et des réflexions patriotiques des personnalités tels que le Dr. Denis Mukwege, Prix Noble de la Paix et le professeur Jean Bele. Toutes ces analyses et réflexions, tendaient à démontrer que les conditions n’étaient pas réunies pour des élections crédibles pouvant déboucher sur une alternance souhaitée.

Dans le contexte de la lente mise en place de toutes les institutions issues des urnes, deux phénomènes importants devraient attirer l’attention de la nouvelle opposition, phénomènes qui lui indiqueraient clairement la voie à suivre pour un combat responsable.

  • Il s‘agit avant tout des mouvements de grève qui surgissent et se généralisent à travers tout le pays, considérés par certains comme destinés à déstabiliser le régime de Félix Tshisekedi. Mais en réalité, le monde du travail n’aimerait plus revoir dans les institutions et les entreprises les mêmes individus qui les ont paupérisés pendant longtemps, sans possibilité de revendiquer leurs droits.
  • Il y a ensuite les réactions spontanées de la base de l’UDPS, particulièrement à Kinshasa et à Mbuji-Mayi, dénonçant les résultats des élections sénatoriales au profit du FCC. Il s’ensuit que, prises au sérieux et mieux décryptées, ces contestations sont la preuve que le processus électoral a été bâclé dans son ensemble. Elles dévoilent surtout une inadéquation entre la base et les dirigeants de l’UDPS, soupçonnés d’entretenir un flou entre eux et le système Kabila, incarné par le FCC. Au sein de cette base, des voix s’élèvent même déjà de manière audible et non équivoque pour sommer le Président de la République à rompre le contrat (deal) qui le lierait au FCC afin de s’en émanciper pour traduire librement en actes les idéaux du parti.

Pris globalement, ces deux phénomènes indiquent déjà à la nouvelle opposition la voie à suivre pour son combat qui n’est autre que celui d’en finir effectivement avec un système vomi par tout le peuple congolais et dont l’objectif, presqu’atteint, consistait à anéantir toute l’opposition pour ouvrir la voie au règne illimité du système d’occupation. Le peuple est prêt et déterminé pour ce combat, il ne lui manque qu’un leadership responsable et patriote qui doit se manifester pour transformer toutes ces frustrations accumulées en énergie de lutte pour une vraie démocratie et un véritable État de droit. S’improviser la veille des élections est une aventure de mauvais goût et ne sert à rien.

Conclusion

Les évènements qui se succèdent au Congo-Kinshasa Kinshasa, renvoient aux études juristes et politologues, obligés de revoir leurs concepts et théories en matière constitutionnelle pour éclairer l’opinion sur l’issue du partenariat de gouvernance entre le FCC et CaCh. Avec un Président de la République, dont la base du parti est demeurée dans l’opposition, ne faut-il pas s’interroger si la passation dite « pacifique et civilisée » du pouvoir a été vraiment sincère et si elle a permis d’opérer l’alternance politique tant souhaitée par tout le peuple congolais? Vu le déséquilibre apparent entre ces deux partenaires pour la gouvernance, l’autre question à ne pas éviter est celle de savoir quel sera le sort de l’UDPS au bout du mandat si le Président de la République ne s’émancipe pas de ce partenariat asphyxiant ?

Toute la classe politique s’étant aveuglement jetée dans le processus électoral à la recherche d’une place, quelle qu’elle soit, autour de la mangeoire, le terrain revenant à l’opposition est pratiquement abandonné ou laissé vacant alors que c’est maintenant qu’il faut s’atteler à préparer les prochaines échéances électorales.

En suggérant aux politiciens d’intégrer ou de consulter des cabinets d’études pour des stratégies réfléchies, cette analyse encourage la reconstitution rapide de l’opposition plus constructive, qui ne soit pas uniquement axée sur le positionnement et le remplacement de la seule personne qui coiffe le sommet de l’État. Ce qui se passe actuellement devrait servir désormais de leçon à quiconque a des ambitions pour les futures élections. Il faut s’y préparer politiquement, stratégiquement et financièrement.

Jean-Bosco Kongolo Mulangaluend

Juriste & Criminologue /Administrateur-Adjoint de DESC

Exclusivité DESC

Références

[1] JJ Wondo, « Joseph Kabila, agent des néolibéraux et cheval de Troie du Rwanda en RDC », in Les Congolais rejettent le régime de Kabila. , Ed Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, Vevey-Suisse, Juillet 2015. Dans cet article, le criminologue Jean-Jacques Wondo Omanyundu fournit tous les éléments qui prouvent que M. Joseph Kabila est un cheval de Troie du Rwanda en RDC, qu’il sert principalement les intérêts des néolibéraux.

[2] Kongolo, JB. 2018. J.Kabila et B.Tshibala achèvent de désorganiser le Pouvoir judiciaire, In https://afridesk.org/fr/?p=24106&lang=fr.

[3] JJ Wondo, 2018. Pourquoi faut-il maintenir les sanctions UE contre les collaborateurs de Kabila?, In https://afridesk.org/fr/?p=2440&lang=fr. Lire aussi : JJ Wondo, Nouvelles nominations dans les FARDC : Kabila en ordre utile de bataille vers un putsch constitutionnel ? in https://afridesk.org/fr/?p=24090&lang=fr.

[4] Encore ce 21 mars 2019, les députés nationaux deboutent la proposition de Delly Sesanga sur la réduction de leurs émoluments. https://www.election-net.com/index.php/item/1316-rdc-les-deputes-nationaux-deboutent-la-proposition-de-delly-sesanga-sur-la-reduction-de-leurs-emolument.

[5] Le cas de l’introduction du seuil de représentativité nationale dans la loi électorale.

[6] Jean-Baudouin est Secrétaire général de parti UNC de Vital Kamhere, signataire de l’accord de Nairobi avec l’UDPS.

[7] Politico.cd., 12 mars 2019, In https://www.politico.cd/elections-2018/2019/03/12/on-nous-a-donne-la-presidence-mais-on-nous-a-prive-de-la-majorite-deplore-jean-baudouin-mayo.html.

[8] Lire aussi JJ Wondo, 21 mars 2019, Félix Tshisekedi en liberté sous surveillance de Kabila ?, In https://afridesk.org/?p=25019&lang=fr.

[9] Lire à ce sujet plusieurs publications de Sinaseli TSHIBAWA, dénonçant les complots des pays voisins, soutenus par des puissances occidentales, pour transférer l’eau du fleuve Congo et/ou de ses affluents vers le Lac Tchad.

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4 Comments on “Nouvelle opposition au Congo-Kinshasa : contre quoi et comment ? – Jean-Bosco Kongolo”

  • Jackson

    says:

    Tu as tout dit cher compatriote, mais qui t’écouter? »Toute la classe politique s’étant aveuglement jetée dans le processus électoral à la recherche d’une place, quelle qu’elle soit, autour de la mangeoire, le terrain revenant à l’opposition est pratiquement abandonné ou laissé vacant alors que c’est maintenant qu’il faut s’atteler à préparer les prochaines échéances électorales »

  • GHOST

    says:

    DECONSTRUIRE LE SYSTEME KABILA, L´ARMEE EST ATOUT?

    Depuis que Felix a été voté ou designé président de la RDC, les USA est l´un des rares pays qui s´affichent ouvertement et explicitement avec une offensive diplomatique positive » envers le nouveau président.
    En effet, Felix a eu dès son élection la visite de l´ambassadeur des USA, avant de rencontrer l´envoyé special de la region des grands lacs et le sécretaire d´État aux affaires africaines.

    Les USA affirment souhaiter un « partenariat » productif avec la RDC et le nouveau président. Or sur le plan de la défense, certains pays ont beneficiés d´un « partenariat » avec les USA et cela a contribué á faire avancer la démocratie tout en apportant la stabilité sécuritaire. On peut citer la Colombie (Amerique Latine), l´Irak et l´Afghanistan.

    Afin de déconstruire le système Kabila, Felix (y compris l´opposition) devrait s´investir á faire avancer cette idée de partenariat militaire avec les USA.
    Etant le « Commandant Suprême » des forces de sécurité, Felix devrait miser sur cette option capable d´apporter le financement dont a grandement besoin l´armée afin de construire des nouvelles bases et casernes militaires y compris l´acquisition aux équipements militaires modernes.
    Déconstruire le système Kabila ? L´opposition peut apporter sa contribution dans l´option d´un partenariat militaire avec les USA

    • GHOST

      says:

      LE VOYAGE DE FELIX AUX USA AU MOIS D AVRIL.. DECONSTRUIRE LE SYSTEME KABILA..

      On annonce la prochaine visite de Felix aux USA pour le mois d´avril prochain

      > RELIRE L´HISTOIRE

      Les lecteurs devraient se souvenir qu´á la Table Ronde nos pères de l´indépendance ne possedaient pas assez de connaissance, assez deperception necessaire pour aborder la question de la Force Publique.
      Une fois de plus, toute option visant á « DECONSTRUIRE LE SYSTEME KABILA » passe avant tout par la question de la défense nationale.
      La Garde Républicaine est un avatar de la Force Publique. Cette organisation militaire possede le même profil que la Force Publique dont la mission primordiale était d´imposer l´autorité du roi Léopold 2 au Congo.

      Si Felix peut survivre physiquement et politiquement, il doit necessairement relire l´histoire de la Table Ronde et comprendre qu´il doit mettre á profit cette visite aux USA pour obtenir une sorte de « partenariat » militaire où les USA non seulement va garantir sa propection physique, mais surtout s´mpliquer activement dans la réforme de l´armée nationale au Congo.
      Comme en Irak ou en Afghanistan, un partenariat militaire avec les USA est un vecteur de stabilité politique et de modernisation de l´instution de la défense.
      Si nous souhaitons « DECONSTRUIRE » le système Kabila, ce voyage serait le signal le plus important de ce changement.

  • tshibambe lubowa

    says:

    Le système Kabila, c’est quoi exactement, juste une haine gratuite contre celui qui a sorti le pays d’un trou profond! Expliquez.nous d’abord ce qu’a été la RDC avant lui, le système existant avant lui avant de démontrer la différence avec son système à lui. Il sera ainsi clarifié, sinon, c’est juste l’exhibition de la capacité de nuisance et de la haine des Congolais contre celui qui fournit un effort, une sorte de jalousie et de sorcellerie devenue une seconde nature. Moi j’ai vécu dans mon pays depuis ma naissance visitant toutes nos provinces et connaissant très bien les habitudes de mes compatriotes et nos coutumes, j’ai visité deux dizaines de pays africains et une dizaine de pays d’Europe et d’Asie, franchement, il y a de quoi se poser la question sur cette couverture de nos faiblesses que l’on ne se gène pas de nommer système Kabila.

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