Jean-Jacques Wondo Omanyundu
POLITIQUE | 24-04-2015 01:10
11066 | 6

RDC : Que cache l’installation précipitée des nouvelles provinces? – Jean-Bosco Kongolo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

 Que cache l’installation précipitée des nouvelles provinces?

 Par Jean-Bosco Kongolo

Depuis le début de la Troisième République, le Congo-Kinshasa est dirigé par une seule famille politique, qui se souvient soudainement vers la fin de ses deux mandats ininterrompus que la Constitution du 18 février 2006 avait prévu de démembrer le pays en 26 provinces. Par décret du Premier ministre, six commissions viennent à peine d’être constituées, chacune composée de 18 personnes qui vont sillonner les six provinces à démembrer (Bandundu, Équateur, Katanga, Kasaï-Occidental, Kasaï- Oriental et Province orientale) pour faire leur rapport, sans débat, aux Assemblées provinciales concernées qui vont procéder aux élections de gouverneurs provisoires. 

«Les travaux de ces commissions chargées de l’installation de nouvelles provinces de la RDC ont été lancés samedi 18 avril à Kinshasa. Les membres de ces commissions, nommés depuis lundi dernier par un décret du Premier Ministre, ont été présentés au public ce dimanche lors d’une cérémonie présidée par Évariste Boshab, Vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur et Sécurité. Ils sont au total quatre-vingt-dix membres qui forment six commissions d’installation de nouvelles provinces. » (Radio Okapi du 19 avril 2015, http://radiookapi.net/actualite/2015/04/19/rdc-lancement-des-commissions-dinstallation-de-nouvelles-provinces/). Il nous a donc paru utile de nous demander sur quelle base juridique et avec quels moyens financiers ces provinces vont être installées d’ici le 30 juin 2015.

Siege de l’assemblée provinciale du Bas-Congo, inauguré le 15/04/2011

Base juridique                                                                                                                        

Comme s’il n’y avait pas de juristes au gouvernement, il est unilatéralement décidé et annoncé au public que les Gouverneurs des nouvelles provinces seront élus par les anciennes Assemblées provinciales. « D’après le secrétaire général du gouvernement, c’est à partir de 30 juin que les nouvelles provinces devront effectivement entrer en fonction avec de nouveaux gouverneurs qui seront élus par les actuels députés provinciaux arrivés fin mandat. »(Radio Okapi, idem). Même si cela est provisoire comme on a pris l’habitude de le faire au pays des improvisations, aucun juriste sérieux et bien formé ne peut s’abstenir de se demander d’où les Assemblées provinciales actuelles tireront leur légitimité pour élire les nouveaux Gouverneurs des provinces dans lesquelles leurs députés eux-mêmes n’avaient jamais été élus. Les juristes du gouvernement ont certainement oublié le principe général de Droit, hérité de l’Empire romain et enseigné dans toutes les facultés de Droit du Congo, selon lequel « Nemo plus juris alium transfere potest quam ipse habet.», qui signifie : « Nul ne peut transférer à autrui plus de droits qu’il n’en a lui-même ».

Qui ignore en effet que les élections provinciales n’ont pas été organisées en 2011, que toutes les Assemblées provinciales sont juridiquement et constitutionnellement hors mandat et qu’à ce titre, il est inacceptable d’aller d’irrégularité en régularité, d’autant plus que même dans le chapitre consacré aux dispositions transitoires, la Constitution ne prévoit pas pareille situation? Au sujet de l’Assemblée provinciale, l’article 197 dit ceci aux alinéas 3 et 4 :

« Ses membres sont appelés députés provinciaux.

Ils sont élus au suffrage universel direct et secret ou cooptés pour un mandat de cinq ans renouvelable. ». Pour bien illustrer notre réflexion, prenons l’exemple d’une province à démembrer : le Katanga. Quant bien même il y aurait eu élections provinciales en 2011, les députés issus de ces élections ne l’auraient été que pour la province du Katanga dans ses limites actuelles et non pour le Nord-Katanga, le Haut-Lomami, le Tanganyika et le Lualaba en même temps. Sinon on tombe dans l’hypothèse d’extension de mandat non prévue nulle part dans la Constitution. A quel titre et en vertu de quoi ces anciens élus, aujourd’hui dépourvus de mandat, sont-ils appelés à revenir élire des Gouverneurs des provinces qui n’ont jamais été juridiquement et administrativement les leurs? Concrètement dans cet exemple, c’est comme si l’on demandait aux anciens élus du Tanganika de participer, aux côtés de leurs anciens collègues, à l’élection des Gouverneurs du Haut-Lomami, du Nord-Katanga et de Lualaba, qui ne sont pas leurs provinces et inversement.Quelle confusion?

Et après, de quels élus seront alors composées les futures Assemblées provinciales ridiculement qualifiées de provisoires  lorsqu’on sait que certains originaires de Likasi, Kolwezi, Kalemie ou Kamina… avaient été élus non pas dans ces villes mais à Lubumbashi, ville de leur résidence et futur chef-lieu de la province du Nord-Katanga? On risque par conséquent de se retrouver avec des exécutifs provinciaux sans organes délibérants ou avec des organes délibérants sur ou sous-représentés. Tout en exprimant notre profonde inquiétude sur la formation de la jeunesse dont il a la charge en tant que professeur de Droit constitutionnel à l’Unikin., nous mettons au défi le Ministre de l’Intérieur, de prouver à l’opinion et à la communauté scientifique, que ses sentiments ont force de loi. Pour ceux qui auraient déjà reçu des promesses et des garanties d’être désignés gouverneurs ou ministres provinciaux et qui multiplient des réunions ethniques et tribales pour mieux se positionner loin du souverain primaire, ils doivent être sûrs que la nation les tiendra pour complices des actes de nature à exposer le pays aux troubles et à la balkanisation. A leur intention, voici ce que dit la Constitution au Titre III relatif aux dispositions transitoires :

Article 222 (al.1er) : « Les institutions politiques de la transitions restent en fonction jusqu’à l’installation effective des institutions correspondantes prévues par la présente Constitution et exercent leurs attributions conformément à la Constitution de la Transition. ». Nous trouvant déjà loin au-delà de la transition, l’unique solution crédible et juridiquement défendable d’installer les institutions provinciales, c’est d’attendre la tenue des élections selon le calendrier élaboré par la CENI.

Installation des nouvelles provinces, avec quels moyens financiers?

Une œuvre aussi grandiose que l’installation des nouvelles provinces exige non seulement des études de faisabilité approfondies dans tous les secteurs mais également des moyens financiers énormes à prévoir dans un budget pluriannuel que ne saurait pas réunir, à brève échéance, le Congo-Kinshasa, que certains ministres se complaisent à qualifier d’État souverain. Pour preuve, l’unique Palais de justice inauguré en décembre dernier(2014), pour abriter les services de la Cour Constitutionnelle, de la Cour de cassation, de la Haute Cour militaire et du Conseil d’État, a été entièrement financé par l’Union Européenne. Depuis 2006, année de lancement constitutionnel de la Troisième République et de la décentralisation, l’Assemblée provinciale de la Ville-province de Kinshasa est toujours locataire dans les installations du Collège Boboto de la commune de Gombe. N’est-ce pas une folie que de vouloir installer, d’ici un mois, toutes les 26 provinces avec leurs entités territoriales devant faire fonctionner les services de l’État? Y a-t-il un pacte impossible à dénoncer, qui rendrait aveugles et sourds cette minorité de dirigeants pour qu’ils ignorent toutes les observations pertinentes des intellectuels, de la société civile et de la classe politique, toutes tendances confondues? Ne valent-elles pas la peine, toutes ces voix des compatriotes qui proposent que la question du découpage territorial soit approfondie dans toutes ses facettes pour éviter que la décentralisation non réfléchie, non budgétisée et non planifiée ne replonge le pays dans le chaos?

Décentralisation non réfléchie :                                                                                              

Dans un pays en proie à l’insécurité non encore maîtrisée sur une bonne partie de son territoire national et où la cohésion nationale est encore très fragile, la décentralisation administrative telle que prévue signifie tout simplement la décentralisation des conflits entre communautés tribales et ethniques au sein des nouvelles provinces. Même le futur Kasaï- Oriental, la plus petite des 26 provinces, bien que mono ethnique (une partie des Baluba entre eux), n’est pas à l’abri de ce genre de conflits qui ne manqueront pas d’opposer les Bakua…contre les Bakua.., les Bena… contre les Bena… au sujet de la direction de la province, de la représentation dans les organes de celle-ci ou de la répartition des ressources provinciales entre les entités territoriales décentralisées. A fortiori dans les provinces où cohabitent plusieurs communautés, dont les politiciens résidant à Kinshasa ne rêvent que des postes de Gouverneur et de ministre provincial? Ce serait aussi favoriser l’éclosion ou la démultiplication des partis politiques à caractère tribal et ethnique. Aucune province n’est donc épargnée, y compris le Katanga actuel dont Kyungu wa Kumwanza pressent déjà les dangers du démembrement : « Le président national de l’UNAFEC, a mis en garde contre le tribalisme voulant que les non originaires n’aient plus rien à dire. Il s’est insurgé en faux  face au  pouvoir de sang, il a lancé l’appel à la paix, en plaidant pour que le couteau ne soit pas enfoncé dans la plaie. « Mobutu avait fait de nous des Shabiens, nous étions Shabiens, n’est-ce pas  aujourd’hui on n’est Katangais ?» S’est-il interrogé, Et de renchérir: « nous sommes Katangais et allons le demeurer », il a exhorté les uns comme les autres à l’amour, pour honorer la mémoire des ancêtres qui ont payé de leur vie, pour la défense du Katanga.  (https://congomonde.wordpress.com/2015/03/31/kyungu-wa-kumwanza-croit-a-la-reunification-du-katanga-apres-le-decoupage)

– Décentralisation non planifiée et non budgétisée :                                                                      

La décision d’installer à tout prix et dans la précipitation les nouvelles provinces prouve à suffisance l’amateurisme et l’improvisation de ceux qui dirigent le Congo-Kinshasa par défi et par orgueil, sans songer un seul instant aux conséquences que pourraient entraîner leurs actes sur la survie de la nation. Dans une étude récente, consacrée à la justice dans la perspective de la décentralisation, nous avons démontré que rien que pour ce secteur, il faudrait plusieurs années, en tout cas des générations entières, pour que les Cours et tribunaux soient installées dans toutes les provinces. (Voir desc-wondo, 13 avril 2015 et Le Potentiel, 17 avril 2015, http://afridesk.org/la-justice-congolaise-dans-la-perspective-de-la-decentralisation-jean-bosco-kongolo/

http://www.lepotentielonline.com/index.php?option=com_content&view=article&id=12351:la-justice-congolaise-dans-la-perspective-de-la-decentralisation&catid=90:online-depeches)

En effet, la décentralisation ne se limite pas seulement à l’élection des gouverneurs et des députés provinciaux ou à la nomination des ministres provinciaux. La province ne peut exister et prospérer que si tous les services y sont installés, avec un personnel qualifié en nombre suffisant et bien rémunéré pour éviter que les administrés qu’on veut rapprocher de l’administration en payent les frais. Or, de l’aveu même de ceux qui ont eu à diriger le gouvernement et le parlement, de surcroit membres de la Majorité présidentielle, ce ne serait pas une bonne idée de procéder à la décentralisation qui ne serait ni planifiée ni encore budgétisée. Tout en affirmant l’inexistence au budget 2015 des opérations liées au découpage territoriale, l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito est pessimiste quant à la viabilité des nouvelles provinces et des entités territoriales décentralisées (ETD) : « La réflexion porte sur la situation financière des desdites provinces et ETD pour la période qui couvre le second semestre de l’exercice 2015 et l’exercice 2016, après leur mise en place. Après leur mise en place, les nouvelles provinces ainsi que l’ensemble des ETD, au niveau actuel de leur potentiel et de la rétrocession leur versée par le Gouvernement central, seraient-elles capables de couvrir leurs dépenses de rémunération du personnel politique et administratif ? » (Journal Le Phare, 20 avril 2015, http://www.lephareonline.net/muzito-donne-lalerte-nouvelles-provinces-et-elections-locales-la-faillite-de-letat-la-verite-en-chiffres/).

A l’issue de son atelier tenu du 14 au 21 mars 2015, qui a regroupé plusieurs intervenants provenant de diverses couches sociales, l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) abonde dans le même sens en relevant également l’improvisation de la part du gouvernement : « Le processus de démembrement surgit sans aucun document de planification ni discours d’orientation. Aucun compte rendu du gouvernement ne pouvait laisser penser qu’il y aurait le démembrement des provinces en 2015. » A en croire certaines personnalités tant de la majorité au pouvoir que de l’opposition et de la société civile, ce dossier serait une affaire d’une poignée d’individus décidés de replonger le pays dans le chaos au cas où ils ne parvenaient pas à se maintenir au pouvoir au-delà de 2016.

Conclusion

Le Congo-Kinshasa n’est pas le premier pays à décentraliser et n’est pas non plus à sa première expérience de décentralisation, la dernière étant celle de 1982 initiée par le Professeur Vundwawe, alors Commissaire d’État à l’Administration du territoire et aujourd’hui membre de la Cour constitutionnelle. La dimension continentale du pays milite d’ailleurs en faveur du développement partant de la base et qui accorde aux entités décentralisées une plus grande autonomie administrative et financière. Pour cela, les autorités de la Troisième République devraient s’inspirer non seulement de toutes ces expériences passées mais aussi des modèles de décentralisation qui ont réussi hors de nos frontières et des réalités politiques et socioéconomiques actuelles pour comprendre qu’il ne sert à rien de se précipiter à démembrer le pays. A moins d’avoir un agenda caché (ce qui paraît être le cas), personne et aucun État ne viendront condamner les Congolais de vouloir d’abord mûrir leur projet de décentralisation avant de le mettre en application.

Cela étant, tous les Congolais (peu importe leur sensibilité politique) sont invités à user des droits que leur accorde l’article 64 de la Constitution pour dénoncer et mettre en échec cette dérive totalitaire d’une poignée d’individus :

« Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution.

Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’État. Elle est punie conformément à la loi. »

 Jean-Bosco Kongolo M.
Juriste&Criminologue
6

6 Comments on “RDC : Que cache l’installation précipitée des nouvelles provinces? – Jean-Bosco Kongolo”

  • Lomandja Alain-Joseph

    says:

    Bonne analyse qui met en lumière certaines questions qui demeurent sans réponse dans le contexte actuel de la précipitation dans la mise en oeuvre du découpage administratif du territoire assimilé à la décentralisation. On n’a pas besoin de 26 provinces pour essayer la décentralisation et il est étonnant qu’on puisse croire réussir subitement avec 26 provinces ce que l’Etat n’a pas réussi avec 11 provinces! Je me demande si le Gouvernement a eu le temps de lire l’imposante réflexion de l’honorable Christophe Lutundula qui a été relayée ici (http://afridesk.org/necessite-et-urgence-dun-calendrier-electoral-global-reamenage-en-rdc-christophe-lutundula-apala/)… Déconstruction totale? Vengeance contre les gouverneurs frondeurs? Ressentiment contre les contestations du 3è mandat? Ou au contraire volonté tardive de respecter une disposition constitutionnelle contre laquelle on a modifié la Constitution? Je me pose des questions…sans réponse!

  • Cabinda

    says:

    Ces découpages sont avant tout l’œuvre de certains faucons kabilistes qui ont voulu ainsi régler leur compte avec leurs ennemis internes et externes. Certains ont profité de l’occasion pour amplifier leur pouvoir à l’intérieur en établissant des limites sans aucune logique, ni politique, ni économique et ni sociale, rendant ainsi le Pays INGOUVERNABLE.

  • Makutu Lidjo

    says:

    Nous sommes entrés dans un processus du fait accompli que devra gérer les prochaines autorités élues si les élections se déroulent effectivement de manière transparente, libre et apaisée. Mon inquiétude réside plus dans le fait que l’État congolais actuel aura-t-il les moyens d’installer à temps tous les services régaliens notamment les cours et tribunaux, les maisons d’arrêt ,la police, l’armée, les services de renseignement, les institutions politiques de ces provinces, les services financiers…. C’est énormément de moyens financiers comme humains qu’il faudra consacrer dans un plan au moins décennal pour à terme normaliser la situation.

  • Kilimasimba

    says:

    L’ineptie des nouvelles provinces est la démonstration éloquente des lacunes en matière d’histoire chez la clique qui dirige le Congo. Ce pays a expérimenté dans les années 60 l’instauration de nouvelles provinces que d’aucuns ont raillé comme des provincettes. Y a-t-on tiré des enseignements de l’annulation de ces provincettes ? Pourquoi ont-ils fait marche arrière ?

    L’idée d’instaurer de nouvelles provinces est certes louable mais vue la situation de gabegie, d’inefficacité de l’État, de l’amateurisme (analphabétisme de la chose publique) etc qui prévaut au Congo ; elle n’est pas indiquée et va créer des problèmes car des entités administratives sans le sous, sans structures et moyens humains sont en voie d’être érigés (?). Malheureusement, nombreux congolais n’y voient qu’un tremplin pour améliorer leur situation sociale et matériel. Le tribalisme va encore faire des ravages. Donc on amplifie davantage l’inefficacité de l’administration publique et affaiblissement de l’État. Est-ce le but ?

    Près de 55 ans après le soleil de l’indépendance, On doit se poser les bonnes questions au Congo ! Le Congo en l’état sera-t-il jamais la puissance espérée d’Afrique centrale ? Nos papas, nos mamans, nos enfants croupissent dans la misère et l’ignorance ; leur sort ne s’améliorera-t-il jamais ? Ne doit-on pas instaurer un État fédéral ? Ou même éclater le pays ? (Ne rigolez pas, la colonisation a enfermé dans un espace imaginaire appelé Congo des peuples qui s’ignoraient, d’autres se connaissaient et même se détestaient ! J’entends de plus en plus, certains congolais parlant au nom de leur ethnie d’avoir honte de vivre avec d’autres ethnies débiles et de tout ce qui se passe au Congo).
    A qui la faute ? Aux politiciens qui n’ont toujours pas compris que pays appelé Congo, hérité des Belges, est une puissance potentielle et qu’ils N’ONT JAMAIS œuvré à la construction d’un Etat digne de ce nom. Nous avons pris énormément de retard par rapport à nos voisins. On patauge autant si pas plus qu’en RCA ou au Sud Soudan !

    Désolé de décevoir beaucoup, je ne suis pas optimiste quant à l’avenir de cette fiction juridique qu’est le Congo dit démocratique. Ses fils, sont les PREMIERS à jouer au proxénète et prostituer le pays à des mafia. Le Pays c’est la maman on ne prostitue pas sa maman ! Ce pays, que l’avenir me détrompe, risque de continuer à rester un comptoir de matières premières et ses populations mordront la poussière ! Et puis ne sous-estimez la subversion de l’islam en RDC, ça monte doucement doucement et ça s’installe. On voit déjà les dégâts au Nigéria, en RCA, au Kenya. A bon entendeur…

  • IRDH

    says:

    DE L’INCIDENCE DU PROCESSUS DE DÉMEMBREMENT SUR LES ELECTIONS EN LA RDC

    Lubumbashi, le 27 avril 2015. A l’issu de l’atelier organisé, à l’IRDH ; des avocats, journalistes, membres d’ONG des droits humains et des partis politiques ont relevé des incidences graves du processus de démembrement sur le processus électoral. Pour ce faire, l’atelier a recommandé au Gouvernement de (i) mieux élaborer l’étude d’application de l’article 226 de la Constitution portant sur la programmation du démembrement des 26 provinces ; et, (ii) de purger les conflits que génère ladite loi de programmation du démembrement avec la Constitution et loi électorale.

    En effet, ladite loi de démembrement, (a) dissout des assemblées provinciales élues, (b) institue des nouvelles assemblées provinciales, (c) accorde des mandats impératifs et non limités de député dans les nouvelles provinces a démembrer, (d) s’arroge l’organisation des élections des Gouverneurs et Vice-Gouverneurs en empiétant sur le calendrier électoral 2015-2016 de la CENI.

    Les participants ont relevé ce qui suit :
    (i) Au regard de la liquidation des assemblées provinciales. Le deuxième alinéa de l’article 8 de la loi numéro 15/004 du 28 février 2015 dispose que « la présentation du rapport par la Commission et sa prise d’acte par l’Assemblée provinciale existante enclenchent le processus d’éclatement de la Province ».

    L’atelier a estimé que les actuelles assemblées provinciales ne peuvent être dissoutes par des commissions instituées par le décret du premier ministre, ni s’auto dissoudre. Elles seront remplacées par des nouvelles assemblées issues des élections organisées par la CENI, conformément à la Constitution en vigueur.
    L’argument se fonde sur le quatrième alinéa de l’article 197 de la Constitution en vigueur qui dit que les députés provinciaux sont élus au suffrage universel direct et secret ou cooptés pour un mandat de cinq ans renouvelable. Et, au regard de l’article 103 de la même Constitution, le mandat de député commence à la validation des pouvoirs par l’Assemblée et expire à l’installation des nouvelles Assemblées.

    (ii) Au regard de l’institution des nouvelles assemblées provinciales. La même loi dite de programmation stipule à son article 9 qu’au « quinzième jour suivant la présentation du rapport par la Commission et sa prise d’acte par l’Assemblée provinciale existante, chaque Assemblée provinciale de la nouvelle Province se réunit de plein droit en session extraordinaire ».
    L’atelier a relevé que le sixième alinéa de l’article 197 de la Constitution de la RDC, ci-haut commenté, rappelle le cinquième alinéa de l’article 101 qui dit que tout mandat impératif est nul.

    (iii) Au regard de l’élection du Gouverneur et du Vice-gouverneur de Province. L’article 9 de la loi dite de démembrement prévoit que des sessions extraordinaires des nouvelles assemblées provinciales seront tenues en vue, entre autres, de l’élection du Gouverneur et du Vice-gouverneur de Province.
    L’atelier a relevé que l’article 211 de la Constitution en vigueur institue la Commission électorale nationale indépendante (CENI) comme seule institution chargée de l’organisation des élections sur toute l’étendue de la RDC. Fort de ce mandat constitutionnel, conformément à l’article 168 de la loi électorale numéro 13/012 du 19 avril 2013 modifiant et complétant la loi numéro 10/2013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la CENI. Cette institution a déjà prévu l’élection des députés provinciaux, des Gouverneurs et vice-gouverneurs. L’électorat pour les élections des députés provinciaux est déjà convoqué depuis le 13 avril 2015. Au moment où se tenait l’atelier, des candidatures des députés provinciaux étaient déjà déposées dans les différents bureaux de la CENI et parmi elles, celles des potentiels Gouverneurs et Vice-gouverneurs qui attendent le scrutin qui aura lieu le 31 janvier 2015. La décision 001/CENI/BUR/15 du 12 février 2015 porte publication du calendrier des élections provinciales, urbaines, municipales et locales 2015 et des élections présidentielles et législatives 2016.
    Afin d’appliquer les prescrits de la Constitution du 18 février 2006 qui créent les vingt-six provinces que la population attend de tous ses vœux ;
    Eu égard à l’article 226 de la Constitution, tels que modifiés par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011 qui enlève la contrainte temporelle et laisse au législateur le soin d’adopter une loi de programmation ;
    Considérant l’obligation constitutionnelle, telle que stipulée à l’article 103, de renouveler les mandats des députés tous les cinq ans ;
    Etant donné que les deux processus sont déjà en marche concurremment, l’atelier a proposé cinq voies possibles à soumettre à un accord politique : (1) continuer avec les deux processus, à condition de retarder les tâches relatives aux mesures d’application du démembrement qui perturbent le processus électoral, (2) sursoir le processus de démembrement, afin d’éviter la perturbation du processus électoral, (3) sursoir les deux processus, afin de désarticuler les tâches qui se chevauchent, (4) terminer le démembrement, avant de revenir aux élections, ou (5) retirer la loi numéro 15/004 du 28 février 2015 portant modalités de démembrement.

    Cependant, les participants sont d’avis que le gouvernement de la RDC devrait retirer la Loi n° 15/004 du 28 février 2015 déterminant les modalités d’installation de nouvelles provinces, par ce qu’elle :
    (a) viole les articles 101, 103, 197 et 211 de la Constitution ;
    (b) est en conflit avec la Loi électorale numéro 13/012 du 19 avril 2013 modifiant et complétant la Loi numéro 10/2013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la CENI ;
    (c) supplante la décision 001/CENI/BUR/15 du 12 février 2015 portant publication du calendrier des élections provinciales, urbaines, municipales et locales 2015 et des élections présidentielles et législatives 2016.
    En Conclusion, l’atelier a rappelé le prescrit du deuxième alinéa de l’article 162 de la Constitution : « Toute personne peut saisir la Cour constitutionnelle pour inconstitutionnalité de tout acte législatif ou réglementaire ».

    http://www.tcct.co.za

  • cedric kibwe

    says:

    5.

    Etant donné que les deux processus sont déjà en marche concurremment, l’atelier a proposé cinq voies possibles à soumettre à un accord politique : (1) continuer avec les deux processus, à condition de retarder les tâches relatives aux mesures d’application du démembrement qui perturbent le processus électoral, (2) sursoir le processus de démembrement, afin d’éviter la perturbation du processus électoral, (3) sursoir les deux processus, afin de désarticuler les tâches qui se chevauchent, (4) terminer le démembrement, avant de revenir aux élections, ou (5) retirer la loi numéro 15/004 du 28 février 2015 portant modalités de démembrement.

    Cependant, les participants sont d’avis que le gouvernement de la RDC devrait retirer la Loi n° 15/004 du 28 février 2015 déterminant les modalités d’installation de nouvelles provinces, par ce qu’elle :
    (a) viole les articles 101, 103, 197 et 211 de la Constitution ;
    (b) est en conflit avec la Loi électorale numéro 13/012 du 19 avril 2013 modifiant et complétant la Loi numéro 10/2013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la CENI ;
    (c) supplante la décision 001/CENI/BUR/15 du 12 février 2015 portant publication du calendrier des élections provinciales, urbaines, municipales et locales 2015 et des élections présidentielles et législatives 2016.
    En Conclusion, l’atelier a rappelé le prescrit du deuxième alinéa de l’article 162 de la Constitution : « Toute personne peut saisir la Cour constitutionnelle pour inconstitutionnalité de tout acte législatif ou réglementaire ».

    http://www.tcct.co.za
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