Jean-Jacques Wondo Omanyundu
POLITIQUE | 03-06-2013 16:30
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03/06/13/ Revue de la presse congolaise de ce lundi (CongoForum)

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

03/06/13/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE LUNDI (CongoForum)

Il est question, encore une fois, des « concertations nationales » (au pluriel, cette fois), de la division de l’Opposition (comme s’il n’était pas dans sa nature d’être plurielle). Congo Actualité consacre son éditorial aux mesures qu’il conviendrait de prendre à l’Est. L’Equateur  se répare à élire son nouveau gouverneur et Kinshasa évalue la cartographie de ses bureaux de vote. Quelques nouvelles de la magistrature et du monde des affaires complètent cette revue de presse.

Concertations nationales

Le Potentiel titre « Minaku confirme l’imminence des concertations nationales »
Mais il signale aussi que le doute s’installe auprès de certains acteurs. « Doit-on continuer à croire en la tenue effective des concertations nationales annoncées depuis décembre 2012 par le chef de l’Etat », se demande ce journal !La recherche de la cohésion nationale ne ferait-elle pas courir les acteurs? Les tractations déclenchées par Evariste Boshab, récupérées plus tard par Aubin Minaku évoluent sans réelle visibilité ni sur le format ni sur la facilitation, encore moins sur une éventuelle date, constate le journal.      
(La réponse est simple Dans Le « dialogue national » aura lieu… dès que l’on sera certain qu’il n’aura aucun contenu. A supposer qu’il se tienne un jour, de quoi parlera-t-il ? Il a été promis un an après des élections truquées, mais il est clair qu’il ne parlera pas de ces élections. Il était visible que la principale source de fraude était la politisation de la CENI, mais on n’a pas voulu y mettre fin. Quel sujet restera-t-il ?  
Il faut rappeler que les élections du 28/11/11 ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. C’est alors que les commentaires négatifs tombaient de partout au sujet de ces résultats électoraux très discutés, que JKK a brusquement décidé un retournement des alliances. De fin 2008 à fin 2011, la thèse officielle était que le Rwanda était un allié, que tous les ennuis venaient du FDLR et que Ntaganda était indispensable à la paix. Subitement, le Rwanda devenait un ennemi et il fallait arrêter Bosco Ntaganda. Cela prenait dans le sens du poil l’opinion congolaise et la communauté internationale. Mais il ne pouvait échapper à personne que cela allait rallumer la guerre, d’autant plus qu’au lieu d’arrêter Ntaganda par surprise, on annonça à grand bruit l’intention de le faire. Le bandit n’a bien sûr pas attendu les gendarmes ! Comment ne pas en retirer l’impression que le pétard qui a éclaté à Goma a été allumé volontairement et en connaissance de cause par le pouvoir, en vue, précisément, de créer la psychose d’urgence nationale dont il s’est efforcé, ensuite de profiter. Il lui devenait facile de prétendre que « l’opposition tient le même langage que le M23 ». Goma et Kampala ont été deux aspects d’une opération visant à gagner du temps. La « crise de l’Est » s’est prolongée plus que prévu, du fait d’une très large internationalisation  – CIRGL, SADC, ONU – qui n’avait sans doute pas été intégralement prévue au départ. Gagner du temps peut être chose salutaire, d’autant plus que la « rébellion », étroitement dépendante du Rwanda et de l’Ouganda, s’est montrée incapable, malgré une résistance tout au plus « symbolique » des FARDC, de décoller de la frontière Est. Mais ce temps a été mis uniquement à profit pour attendre que des troupes étrangères viennent rendre la défense du Congo, pas pour mobiliser et dynamiser des forces congolaises. Pour les besoins intérieurs, les négociations de Kampala, jamais réellement commencées et conçues pour ne mener nulle part, suffisaient.
Elles ont permis d’éroder et de diviser l’opposition au hold-up électoral autour d’une promesse de « dialogue » et expliquent sans doute la longévité du gouvernement Matata. Du point de vue du pouvoir, une chute ou un remaniement profond du gouvernement ne doivent pas avoir lieu avant que l’on en ait fini avec la « concertation nationale ». L’idéal serait bien sûr qu’elle connaisse le même sort que Kampala : l’évanouissement progressif dans le néant des projets inaccomplis. A tout le moins, il faut qu’elle se tienne de manière suffisamment contrôlée, pour ne mener à aucun changement autre que cosmétique, ce qui pourrait consister, par exemple, en un remaniement ministériel. Le véritable partage de l’entrecôte aura donc lieu plus tard que prévu, au cours de l’opération « silence dans les rangs » fallacieusement présentée comme « concertation nationale ».        
Il  n’est pas inintéressant d’observer l’évolution du vocabulaire en la matière. Au Nouvel An, JKK avait évoqué dans son message un « dialogue national ». Celui-ci est ensuite devenu une « concertation » au singulier. L’on parle aujourd’hui de « concertations » au pluriel. Cela fait penser à une évolution d’une idée de « mise à plat de tous les problèmes » à une forme de « dialogue » où il y aurait un interlocuteur nettement « dominant », ayant devant lui des interlocuteurs dispersés.   
Les attaques de « séparatistes katangais », les« conspirations à la gomme » style Mukandi ou Yangambi, comme les « alertes aux milices » pourraient très bien être liés au « dialogue national », en ce sens que le pouvoir ne dispose plus de la menace de l’Est pour créer un réflexe d’union nationale. Il lui faut une autre menace pour justifier sa fermeture à un vrai dialogue.    
Ce qui serait sans aucun doute le problème crucial du « dialogue », c’est le manque de légitimité d’un pouvoir issu d’élections sans nulle crédibilité. Il faut rappeler que les élections du 28/11/11 ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.        
Le pouvoir en place a déjà donné des signes évidents de sa volonté d’abuser de sa prépondérance. Il est manifeste que des expressions sonores comme « cohésion nationale » ou « respect de l’ordre constitutionnel » signifient en réalité « reconnaissance du pouvoir établi » et « acceptation des ‘résultats électoraux’ de 2011 ».         
Il y a en RDC une crise liée, non aux institutions, mais à ceux qui en occupent les postes à responsabilité. Et cela, tout simplement, parce que la Constitution repose sur l’idée que lesdits postes auront des titulaires désignés par des élections honnêtes, et qu’elles ne l’ont pas été. Mais précisément, dans le vocabulaire de la Majorité, « pas de crise institutionnelle » veut dire « pas de remise en question de la mascarade électorale ».        
Un « dialogue » qui ne se baserait pas sur l’acceptation de la réalité, à savoir que les élections de 2011 ont été NULLES, qu’il n’y aura JAMAIS de résultats électoraux acceptable sans recensement national et sans une CENI dépolitisée ne sera jamais qu’un achat à grand spectacle, par la distribution de postes lucratifs, de complices supplémentaires pour ce coup d’état dont le principal ressort consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli         
Les distorsions du langage ne sont cependant pas le privilège du camp gouvernemental. Si celui-ci parle de « l’ordre institutionnel » ou « constitutionnel » pour défendre ses postes usurpés, pour une partie de l’Opposition « vérité des urnes » se prononce « Tshisekedi président » alors que RIEN ne peut sortir d’une  élection NULLE. Proclamer la victoire d’un candidat, quel qu’il soit, c’est tenter le même coup de force que l’on reproche à JKK, à ceci près que, ne disposant pas comme lui de la force, on ne tombe pas dans le crime, mais dans le ridicule.        
Une autre partie de l’opposition acceptera sans doute un « replâtrage » par application de la « Loi de l’Entrecôte ».  L’obstination des uns et la vénalité des autres empêcheront une remise en question fondamentale des « élections à corps électoral inconnu » et permettront une soi-disant « concertation » qui n’aboutira qu’à un statu quo, c’est-à-dire au maintien de la même situation  pour les élections de 2016. NdlR)

Opposition

La Prospérité annonce à la Une ce matin: « UDPS & Alliés, Samy Badibanga confirmé ! » Bienqu’un groupe de 5 députés conduits par Serge Mayamba refuse de reconnaitre l’existence du groupe parlementaire UDPS&Alliés et prétend, d’après la consœur, représenter ce le groupe parlementaire UDPS/FAC.

Forum des As aussi note qu’après le rapport de la commission Politique administrative et juridique (PAJ) de l’Assemblée nationale, la guerre des UDPS est terminée puisque le groupe parlementaire UDPS et Alliés a été validé.

A ce même sujet, Le Potentiel rapportequeles députés UDPS-FAC inculpent Aubin Minaku. Ils dénoncent ce qu’ils qualifient « d’orientation du débat en plénière », par le président de l’Assemblée nationale. Selon les députés qui se réclament de l’UDPS-FAC la validation du groupe parlementaire UDPS&Alliés vise le poste du rapporteur du bureau de la Ceni. « Lors de la séance plénière du samedi 1er juin, le président de l’Assemblée nationale a pris des distances vis-à-vis de la commission PAJ, en passant outre le rapport de cet organe technique présenté lors de cette plénière et a orienté les débats en violation du règlement intérieur de l’Assemblée nationale… », ont déclaré ces députés conduits par Serge Mayamba.

L’Avenir annonce les avancées enregistrées la semaine dernière concernant la désignation du porte-parole de l’opposition. Selon ce quotidien, les deux bureaux du Parlement se sont concertés avec les présidents des groupes parlementaires de l’opposition. Un chronogramme arrêté au cours de ces entretiens prévoit l’investiture du porte-parole de l’opposition au 5 novembre 2013, rapporte le journal. Les tractations pour cette désignation débuteront en septembre.
(La solution de bon sens, à laquelle bien sûr on ne recourra pas, serait d’admettre que ce poste n’a aucun sens dans un système autre que le bipartisme à l’anglaise. Quand la Chambre est élue à la proportionnelle, l’Opposition est naturellement plurielle. Ce poste de Porte parole a été un gadget purement circonstanciel, imaginé en son temps pour rassurer Bemba. Il serait temps de s’en apercevoir et de remiser  cet accessoire superflu.
Mais, bien sûr, il est fort commode d’avoir un tel moyen pour semer la zizanie dans l’Opposition à la veille des débats sur la CENI et peut-être même du « dialogue national » s’il devait se tenir un jour. NdlR)

Elections

La Tempête des Tropiques consacre un double article aux élections. Il titre « Equateur : élection de gouverneur et vice-gouverneur, les candidats à la course en campagne électorale » mais évoque aussi la cartograhie électorale de Kinshasa.
25 candidats au poste du gouverneur et 25 autres au poste du vice-gouverneur de la province de l’Equateur se lancent, aujourd’hui lundi 03 juin 2013 à Mbandaka, dans la campagne électorale qui durera trois jours en vue d’arracher le suffrage des députés provinciaux de cette province de l’Equateur. Engagés dans la course, ces candidats clôturent leur campagne le 5 juin 2013 à minuit au siège de cette Assemblée provinciale.

Le scrutin du nouveau gouverneur et son adjoint de l’Equateur, selon le communiqué de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) signé par le rapporteur Matthieu Mpita, intervient le vendredi 07 juin 2013 à l’Assemblée provinciale de l’Equateur. Justement après ce vote, le bureau de la CENI, par le biais de son représentant au scrutin à Mbandaka, procédera à la publication des résultats.        
C’est ainsi que le successeur du gouverneur révoqué, Jean Claude Baende, sera connu. Plusieurs notables de cette province à grande vocation agricole se sont lancés dans la course. Ils ont le défi, notamment, de réconcilier l’organe législatif provincial et l’exécutif provincial de l’Equateur qui, depuis l’époque de José Makila et après Jean Claude Baende, ont eu des rapports très tendus. Raison pour laquelle, les membres l’Assemblée provinciale avaient évincé le gouverneur José Makila pour détournement des fonds de l’Etat destinés aux enseignants de l’Equateur. Ils avaient aussi tenté et obtenu le départ de Jean Claude Baende à travers une motion de défiance. Peine perdue, parce que ce dernier avait refusé de partir pour après entrer en bas de fer avec l’Assemblée provinciale dont le siège était resté pendant plusieurs mois fermé par le même gouverneur Baende, révoqué dernièrement par le chef de l’Etat. Parmi les notables de l’Equateur dans la course au gouvernorat de cette province, il faut citer José Makila qui veut revenir aux affaires, Gabriel Bolenge, Jean-Lucien Bussa, Ingele Ifoto et autre Jean-Louis Alphonse Koyagialo.

Cartographie de Kinshasa en évaluation
Entre-temps, le rapporteur de la CENI, Matthieu Mpita a, au nom du bureau, clôturé, le 30 mai 2013, les travaux de l’atelier de restitution et d’évaluation des missions sur la cartographie des sites de vote dans la ville province de Kinshasa.
Ces missions ont été effectuées par la CENI en partenariat avec la Division électorale (DE) et le Système d’Information Géographique (GIS) de la MONUSCO ainsi que l’Institut Géographique du Congo (IGC). Elles se sont déroulées globalement du 22 avril au 09 mai 2013. Ce sont au total 725 sites de vote sur 782 prévus qui ont été visités. Les 57 sites non atteints l’ont été pour diverses raisons, soit le lieu a été transformé en résidence. C’est le cas de plusieurs écoles qui ont abrité des sites de vote et des bureaux de vote et de dépouillement (BVD) lors des élections du 28 novembre 2011, soit à cause de l’inaccessibilité.
L’atelier avait pour objectifs, d’évaluer le travail de collecte des coordonnées GPS des sites de vote de la ville de Kinshasa tant en milieu urbain que rural, rendre compte des missions de terrain effectuées par des équipes intégrées CENI-DE-GIS-IGC et tirer les leçons pertinentes en vue de l’amélioration et de la stabilisation de la cartographie des sites et des Bureaux de vote et de dépouillement (BVD). Cette opération expérimentale se poursuivra en pilote dans trois territoires à savoir Boende dans la province de l’Equateur, Kamonia au Kasaï Occidental et Kisenso dans la ville province de Kinshasa. C’est seulement après la phase de l’opération pilote que la CENI lèvera les options fondamentales en vue de la réalisation de l’opération de la mise à jour de la cartographie et des listes électorales sur l’ensemble du territoire national. Prenant la parole, le rapporteur de la CENI a salué à leur juste valeur les conclusions fructueuses des travaux d’évaluation des missions test des relevés des coordonnées GPS des sites de vote de Kinshasa.
« Le prix de la stabilité, de la viabilité, de la régularité et de la légitimité de la jeune démocratie congolaise est lié à l’effort et à la capacité des experts et des techniciens que nous sommes appelés à assumer sans se préoccuper, outre mesure, de l’identité de qui aura la conduite de la CENI demain. Agir autrement, c’est hypothéquer lourdement la jeune démocratie congolaise avec tous les risques politiques qui en découleront inévitablement », a   souligné le rapporteur de la CENI. Pour Matthieu Mpita, « l’exercice accompli au cours de l’atelier d’évaluation a révélé que lorsque les partenaires aux élections travaillent la main dans la main, les résultats attendus ne pourront autrement qu’être satisfaisants ». Certes, a reconnu le rapporteur de la CENI, « le chemin à parcourir est encore très long pour asseoir les valeurs démocratiques dans un pays post-conflit comme le nôtre. Cependant, force est de reconnaître que l’apport des autres institutions de la République à l’œuvre démocratique, le cas de l’Institut géographique du Congo, doit être apprécié et valorisé. Il en est de même de la contribution du partenaire classique de la République démocratique du Congo, la Monusco, qui, par le biais de sa Division électorale, ne cesse de traverser, avec la CENI, les savanes et les marécages pour rechercher les électeurs dans des montagnes et des ravins, dans les coins et recoins de la République démocratique du Congo ».
La mise à jour de la cartographie des sites de vote et l’amélioration des listes électorales sont des recommandations de l’atelier d’évaluation à mi-parcours organisé par la CENI en avril 2012. Prévus initialement pour deux jours, les travaux de l’atelier de restitution et d’évaluation de la cartographie ont duré 04 jours, soit du lundi 27 au jeudi 30 mai 2013. Ces assises ont permis d’examiner et de dégager les stratégies efficaces susceptibles de mettre en branle les dispositions nécessaires des opérations combinées de la mise à jour de la cartographie des sites et bureaux de vote et de dépouillement et des listes électorales.

Est

Congo Actualité 182 consacre son ÉDITORIAL à la situation dans l’Est sous le titre « DES OBJECTIFS CLAIRS ET PRÉCIS ». Voici ce texte :
« Au Nord-Kivu, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDCongo), à l’approche du déploiement d’une nouvelle brigade d’intervention de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de la RDCongo (Monusco), chargée de désarmer les différents groupes armés encore actifs dans la région, y compris le Mouvement du 23 Mars (M23), l’on était entré dans une situation qui pourrait être décrite comme une phase de stagnation: le dialogue entre le gouvernement et le M23 à Kampala, en Ouganda, en vue d’un éventuel accord, a été interrompu et, sur le terrain, l’on n’a pas signalé d’importants affrontements entre le M23 et les Forces Armées de la RDCongo (FARDC), bien que le niveau d’insécurité reste très élevé.
À Kampala, la dernière proposition avancée par le gouvernement était un appel à l’auto –dissolution du M23, avant même le déploiement de la brigade d’intervention de la Monusco. C’était une proposition très ambiguë. En effet, même si le M23 décidait de «se dissoudre» comme mouvement, ses membres se mélangeraient avec la population civile ou demanderaient d’être réintégrés dans l’armée régulière. De cette façon, le M23 pourrait continuer sa stratégie d’infiltration dans les institutions de l’État (gouvernement, armée, police et administration), se préparant à reprendre la guerre après le départ de la nouvelle brigade de la Monusco, dont le mandat couvre une période de une année seulement. La situation a radicalement changé le 20 mai, lorsque le M23, au lieu de s’auto-dissoudre, a repris les hostilités, dont les objectifs peuvent être trois, à savoir: empêcher le déploiement imminent de la brigade d’intervention de la MONUSCO, perturber la visite du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à Kinshasa et contraindre le gouvernement congolais à reprendre les négociations à Kampala, encore une fois en état de faiblesse.

Une spirale internationale de soutiens.

Il est difficile de comprendre comment un groupe armé, le M23 dans ce cas, si fort qu’il soit, puisse reprendre les hostilités juste à la veille de la visite du Secrétaire Général de l’Onu en RDCongo et dans l’imminence du déploiement d’une brigade spéciale de la Monusco. Selon certains observateurs, si le M23 a osé reprendre les hostilités, c’est parce qu’il est concrètement appuyé par d’autres forces plus puissantes. Parmi celles-ci, le Rwanda voisin, dont le régime n’a jamais digéré la résolution du Conseil de Sécurité sur la création d’une brigade spéciale d’intervention en RDCongo, même si officiellement il a dû l’approuver. La présence de l’Onu au Kivu pourrait, en effet, constituer un obstacle à sa politique expansionniste de contrôle et d’occupation du Kivu, très riche en ressources minérales. Mais il faut aussi se demander pourquoi le Rwanda est si fort pour qu’il puisse défier l’Onu elle-même. Sa «puissance» lui vient de l’appui reçu, au niveau international, des puissances anglo-saxonnes (Etats-Unis, Angleterre, Canada), des multinationales occidentales et de certains membres du même Conseil de Sécurité de l’Onu. Cette «spirale de soutiens» est l’une des «causes profondes» du conflit en cours dans l’est de la RDCongo. C’est au sein de cette spirale internationale, à connotation maffieuse et semblable à un grand iceberg, que se cachent les véritables mandataires de la guerre au Kivu.   

Des objectifs clairs et précis.

Entre temps, pour éviter le déclenchement de la guerre, il sera nécessaire, comme annoncé par le même Ban Ki-moon, d’accélérer le déploiement de la brigade d’intervention de la Monusco, avec des objectifs clairs et précis.

a. Pour la brigade d’intervention de la Monusco:

– Cibler les dépôts d’armes et les centres de commandement militaires du M23 et des autres groupes armés,

– Désarmer et arrêter les dirigeants du M23 et des autres groupes armés,

– Surveiller les frontières avec le Rwanda et l’Ouganda, afin d’empêcher tout soutien extérieur au M23 et aux autres groupes armés.

b. Pour le gouvernement congolais:

– Destituer et remplacer les officiers militaires qui ont démontrer leur complicité avec le M23 et d’autres groupes armés,

– Déplacer vers d’autres régions du Pays les unités militaires qui, issues du RCD ou du CNDP, sont toujours restées au Kivu, près du Rwanda et de l’Ouganda, qui les ont constamment appuyées, pour assurer leurs respectifs intérêts économiques au Kivu,

– Former et envoyer au Kivu des forces spécialisées de l’armée et de la police, en assurant le paiement régulier de leurs salaires et la logistique nécessaire,

– Veiller à ce que l’armée et la police soient capables de maintenir les positions récupérées dans le  cadre des opérations menées par la brigade d’intervention de la Monusco contre le M23 et les autres groupes armés,

– Rétablir l’autorité de l’Etat, en nommant de nouveaux administrateurs dans les territoires récupérés,     
– Traduire en justice les auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de toute forme de violations des droits de l’homme,

– Mettre en œuvre les engagements pris dans l’accord signé le 24 février à Addis-Abeba et en exiger le respect par le Rwanda et l’Ouganda aussi, directement impliqués dans le conflit ».

Divers

Forum des As évoque « untsunami dans la magistrature » !   
Il rapporte qu’il y a eu un vaste coup de balai assorti d’une cure de jouvence au sein de la magistrature. C’est ce à quoi vient de procéder Joseph Kabila le week-end dernier. Un véritable tsunami dont les effets, selon ce quotidien, vont se faire sentir dès ce lundi dans les différentes juridictions civiles et militaires du pays. Les  pleurs et grincements de dents des uns vont contraster avec la joie des autres. Forum des As publie les nominations, affectations, révocations et mises à la retraite dans les juridictions civiles et militaires.

Agence Ecofin annone que «  Gécamines contrôle désormais Kalumines ».   
 La Société générale des carrières et des mines (Gécamines) aurait ramené sous son plein contrôle les gisements de cuivre et de cobalt de Kalumines.« Gécamines contrôle désormais Kalumines à 100% », a confié à Metal Bulletin le CEO de Gécamines, Kalej Nkand.
Gécamines qui détenait 40% de Kalumines a acquis les « 60% restant, au terme d’un deal avec African Rainbow Minerals (ARM) et Vale », a rapporté Metal Bulletin. Nkand a assuré que tout est déjà fait, relevant qu’il n’y a juste qu’un « détail mineur » qui est « cependant essentiel ». Le projet Kalumines contiendrait 50 millions tonnes de minerai à une teneur moyenne de cuivre de 2,5%.

© CongoForum, le lundi 3 juin 2013

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