Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 18-11-2013 07:15
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Who’s who : L’Inspecteur divisionnaire adjoint de la PNC Célestin Kanyama ‘Esprit de mort’

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Qui est l’Inspecteur divisionnaire adjoint de la PNC Célestin Kanyama ‘Esprit de mort’ ?

Par Jean-Jacques Wondo

Un ex -FAZ au parcours fourni, récupéré par l’AFDL

General_kanyamaÉlevé le 3 juillet 2013 par Ordonnance portant nomination des commissaires divisionnaires et commissaires divisionnaires adjoints au grade d’inspecteur divisionnaire adjoint de la Police nationale congolaise (PNC) avec le grade correspondant de général de brigade, Célestin Kanyama, connu à Kinshasa sous le sobriquet de « Esprit de mort » est une figure bien connue de la capitale congolaise. Kanyama forme avec Charles Bisengimana promu d’abord lieutenant général, grade le plus élevé de la PNC, pour être déclaré général-major (au même grade que le  bouillonnant Général-major John Numbi suspendu depuis l’Affaire Chebeya et Bazana) suite à une curieuse erreur dans le retranscription de son grade, semble-t-il, et le Général Oleko,  le trio de choc sécuritaire du dispositif policier de Kabila dans la capitale.

Célestin Kanyama Cishiku est né à Kananga dans le Kasaï-Occidental où il a effectué ses études primaires. Il a poursuivi son cursus secondaire à l’Institut pédagogique Tshilejelu dans sa province natale où il a décroché son diplôme d’Etat en Pédagogie avant d’entreprendre des études universitaires non abouties à l’Université de Lubumbashi.

En 1990, il opte pour une carrière militaire et sera admis à la 20ème promotion de l’École de formation des officiers (EFO/Kananga) d’où il sortira sous-lieutenant avec un diplôme de graduat en Sciences sociales et militaires. Dans le lot des officiers sortis de l’EFO 20, il y avait également un certain Gabriel Amisi Kumba qui se remarquera plus tard sous le pseudonyme de « Tango Four ». Ceci explique sans doute cela aujourd’hui, vu la réputation trainée par ces deux compères respectivement à la PNC et aux FARDC. Amisi poursuivra sa spécialisation à l’école logistique ce qui fera de lui dans le RCD-Goma le responsable de la logistique (T4) d’où « Tango Four » pendant que Kanyama ira se perfectionner à l’école de gendarmerie de Matete. C’est normal qu’il évolue actuellement à la PNC. Notons qu’au terme de sa formation à l’EFO et avant son perfectionnement à la Gendarmerie Zaïroise, Kanyama est allé à la 7ème promotion de l’École de formation et d’application des troupes blindées (EFATBL) de Mbanza ngungu (Bas-Congo), encadrée à l’époque par des instructeurs français.

Des sources signalent qu’il aurait également été à la 182ème promotion des Troupes aéroportées au Centre d’entraînement des troupes aéroportées (CETA), les fameux bérets rouges casernés près de l’aéroport de Djili.

Toujours sous les FAZ, Kanyama sera affecté à l’État-major de la gendarmerie de l’époque avnat que sa hiérarchie l’envoie à l’Ecole de gendarmerie de Matete dans la 14ème promotion où il était chef de promotion selon ses collègues de promotion pour y suivre notamment des cours initiatiques de criminologie. Il en  avec un titre d’Officier de police judiciaire (OPJ) à compétence générale. Une compétence qu’il mettra en application dans la commune de Masina à Kinshasa, au sein du commissariat dit Mbua Mabe (Chien méchant), en prévision de sa future fonction actuelle ?

Rotation des officiers oblige sous les FAZ pour créer un esprit national dans le chef des officiers, Kanyama sera muté à Tshikapa (Kasai-Occidental), ville frontalière à l’Angola.

A l’avancée des troupes de l’AFDL vers Kinshasa, Kanyama, récupéré par Amisi, se ralliera aux ‘libérateurs’ et servira de guide aux Kadogos qui marcherons sur Kinshasa le 17 mai 1997.

Après  la dissolution de la gendarmerie nationale zaïroise et la garde civile, le nouveau pouvoir créera la Police nationale congolaise qui réintégrera une majorité des gendarmes et garde-civile venus faire allégeance au nouveau pouvoir sous la conduite du général Benjamin Alongabomi. Kanyama intégrera par la suite la nouvelle PNC où il va exercer les fonctions de chef de bureau Exercices physiques et sportifs (EPS), chef de bureau opération au commissariat provincial puis  adjoint P3 (opérations) au même commissariat provincial, instructeur des policiers communaux recrutés respectivement dans les communes de Lingwala, Barumbu, Gombe et Kintambo. A l’occasion de l’attaque de la ville de Matadi  par un mouvement rebelle en 1998, il a été dépêché au Bas-Congo pour appuyer les troupes sur l’axe Kinshasa-Kitona.

Il sera promu quelques années plus tard par Joseph Kabila comme commandant du district de  police de Lukunga (Kinshasa Est) tout en dispensant les cours de : OPJ et Maintien de l’ordre à l’école de formation des OPJ ((EFOPJ) à Barumbu.

Des sources signalent qu’il serait détenteur d’une licence en droit à l’université de Kinshasa avec un sujet de mémoire de fin d’études portant sur les Hypothèques légales et forcées en droit congolais de l’Ohada, travail dirigé par Mme le professeur Kenge Ngomba Tshilombayi. Il poursuivrait actuellement une spécialisation pour Diplôme d’Etudes Spéciales (DES), à la faculté des Droit à l’Unikin, sous la supervision du professeur Akele Adau, l’actuel directeur de cabinet de Vital Kamerhe et élaborrait un travail scientifique portant sur les Aspects juridiques et criminologiques du phénomène Kuluna (jeunes délinquants de rue) à Kinshasa, de 2000 à 2010.

Kanyama trône à la tête d’un district où plane un esprit permanent de mort et de répression

inspecteur_kanyama_diviMalgré le parcours impressionnant de l’homme de confiance de Kabila dans la capitale, le général Kanyama traîne derrière lui une réputation sulfureuse et macabre de l’esprit de mort. Cela n’est pas innocent lorsqu’on analyse certains faits de près :

Le district de Lukunga est réputé calme du fait qu’il abrite les banlieues résidentielles cossues, le centre ville, la cité administrative et diplomatique de la capitale. Paradoxalement, c’est dans ce district censé être le plus sécurisé de la capitale que certains faits macabres liés au terrorisme d’Etat, presque tous dans des circonstances obscures, ont été répertoriés en nombre par rapport à d’autres districts de la capitale.

On peut en citer quelques uns, la liste n’étant pas exhaustive :

  • L’assassinat de Daniel Boteti, l’ancien Vice-président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa en 2008. L’assassinat de Daniel Botheti, l’ancien Vice-président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa en 2008. L’attaque a eu lieu dans la nuit du 5 au 6 juillet 2008, vers 2hOO du matin à la hauteur de l’Hôtel Okapi à Binza/Macampagne, commune de Ngaliema, alors que le vice-président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa revenait d’une fête de mariage à bord de sa voiture. L’assassinat de l’honorable Marius Gangale, député provincial MLC et Président du groupe parlementaire de l’opposition à l’Assemblée provinciale de Kinshasa,  à quelques jours des élections de novembre 2011.
  • L’assassinat de Floribert Chebeya et Fidel Bazana . Le corps du premier a été retrouvé en juin 2010 à Mitendi dans la commune de Mont-Ngafula. Une commune faisant partie du district Lukunga. Le corps du secind serait jeté dans le fleuve Congo aux environs de Kinsuka, toujours dans le district sous le commandement de Kanyama.
  • L’assassinat de l’honorable Marius Gangale, député provincial MLC et Président du groupe parlementaire de l’opposition à l’Assemblée provinciale de Kinshasa,  à quelques jours des élections de novembre 2011.
  • L’assassinat le 25 décembre 2012 du général Bikueto Tuyinabo, ancien commandant en second et instructeur de la base de Kitona.
  • Plus récemment, l’assassinat d’un haut cadre de l’Udemo de Mobutu Nzanga,  l’avocat Guillaume Kahasha.

A ces crimes de sang, on pourrait énumérer les nombreux braquages et hold-up commis dans le district de police sous commandement de Célestin Kanyana. On a encore en mémoire le spectaculaire « hold-up » commis par des hommes armés vêtu en tenue de la police nationale congolaise et de l’armée devant l’Hôtel Memling. On peut également rappeler le braquage de la banque Trust Merchant Bank (TMB/Galérie du Fleuve à Gombe-Kinshasa,  le 21 mars 2012 vers huit heures du matin, lorsque des hommes armés, parmi lesquels un officier supérieur (le major Tshimanga Bakajika Jean-Pierre) et un officier subalterne (le capitaine Mbuyi ilunga David) – ce qui pose question sur les conditions de vie des militaires congolais –  avaient emporté une importante somme d’argent. Ils viennent d’écoper de la peine capitale. Une décision rendue le 8 octobre 2013 par la Cour militaire de Kinshasa/Gombe. 

C’est aussi Kanyama esprit de mort qui organisa l’opération de filature, du cambriolage du siège du parti Démocratie chrétienne (DC), de l’arrestation, de l’enlèvement et la disparition de l’honorable député Diomi Ndongala. OPJ de formation et formateur d’OPJ de surcroit qu’il est soi-disant, Kanyama ne devrait pas ignorer les exigences procédurales en matière de perquisition  judiciaire en matière de flagrant délit. Étonnamment, l’intéressé s’est présenté avec un mandat  de perquisition antidaté pour inspecter sa résidence bien avant la commission des faits reprochés à l’honorable Diomi. Et pourtant, le prétendu parent des jeunes filles victimes a déclaré que Diomi était en discussion avec la sentinelle de sa résidence au moment où une Jeep de patrouille de la PNC a fait irruption sur les lieux pour constater le flagrant délit qui ne l’était plus. On signalera aussi une action musclée des policiers de Kanyama contre les étudiants de l’Ista (Ndolo) et de l’Unikin.

On peut enfin noter la répression des manifestations populaires organisés par les partics de l’opposition. C’est le cas du meeting du samedi 5 Novembre 2011, dans l’avant-midi à la Station Shell de l’UPN, organisé par  l’Honorable Martin FAYULU, Président National de l’ECiDé. Le député national a été molesté et arrêté par les éléments de la PNC commandés par Kanyama alors qu’il tenait un meeting dans le cadre de la campagne électorale. Une arrestation brutale et dispersion de la manifestation  au motif que c’est une zone réservée aux étudiants et que ce dernier incitait les étudiants à la révolte par ses propos.

Les leaders de l’Opposition (Jean Claude Vuemba, Roger lumbala, VUEMBA, Roger, Franck Diongo, Jacques Chalupa, Lisanga Bonganga, Serge Mayamba, Fabrice Puela, etc.) qui s’étaient allés au camp Lufungula auprès du Colonel (à l’époque) KANIAMA où l’Honorable Martin FAYULU a été placé en détention seront à leur tour après arrêtés et transférés à l’Inspection Provinciale de Kinshasa chez le Général Oleko, formé à l’EFO 3.

Récemment, Jean Lucien Busa, le transfuge du MLC a connu le même sort, au moment où les assises des concertations nationales censées restaurer la paix civile et la cohésion nationale se tenaient. La conférence qui devait marquer la sortie de son parti le Courant Démocratique pour le Renouveau (CDR), prévue pour le samedi 14 septembre 2013 à Kinshasa, n’a pas eu lieu. La Police a empêché la tenue de cette conférence sur interdiction des autorités de la ville province de Kinshasa. Les policiers avaient scellé toutes les portes de la salle réservée pour cette activité alors que l’initiateur du CDR avait affirmé s’être conformé à toutes les procédures nécessaires ad hoc « Nous avons informé l’autorité municipale une semaine avant, conformément à la constitution et aux lois de la République ». A ce jour, aucune justification relative à cette interdiction n’a pas été avancée par l’autorité policière et municipale.

Il est normal que pour une capitale frondeuse, connue pour son opposition marquée au chef de l’État (résultats des élections, malgré les irrégularités le prouvent), le président Kabila doit pouvoir compter sur des officiers capables d’étouffer dans l’œuf toute velléité de mécontentement populaire par la rue plutôt que combattre la délinquance, la criminalité et le terrorisme d’État qui sont les conséquences de la politique mise en place depuis plus de dix ans.

Plutôt que s’enorgueillir de son pseudonyme « esprit de mort », le général Kanyama devrait privilégier l’éthique militaire qui veut que l’officier général s’élève en modèle de paix et soit réellement respectueux des valeurs constitutionnelles et non un agent à la solde des politiciens véreux. C’est l’image républicaine d’une police professionnelle au service de la sécurité des personnes et garante de l’ordre public et constitutionnel, pas d’une police politique, qui gagnerait en considération et en efficacité, avec le background dont il dispose.

Voici la vidéo d’une manifestation brutalement réprimée des habitants de la commune de Kinkole (Banlieue Est de Kinshasa) venus réclamer leurs droits au ministère des affaires foncières à Gombe (commune placée sous le commandement de Kanyama dit esprit de mort) :  http://www.youtube.com/watch?v=88oZ9oLwRYY

Jean-Jacques Wondo

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One Comment “Who’s who : L’Inspecteur divisionnaire adjoint de la PNC Célestin Kanyama ‘Esprit de mort’”

  • jean bidouya

    says:

    dans ta video ou se trouve la face de kanyama!! je pense qu’analyste tu dois savoir que partout au monde il y a la criminalite et reduire les crimes commis par des hommes sur un officier ne pas intelectuel car la criminalite zero dans ce monde n’existe pas !!! il des choses a revoir !!! ta video c la betise car pour toi tout policier qui tire s’appel kanyama

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