Vers un nouveau dialogue en RDC après le fiasco des concertations
L’Envoyé spécial de l’ONU Saïd Djinnit, le démineur des Grands Lacs ?
Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu
Nommé envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour les Grands Lacs, en remplacement de Mary Robinson, l’ancienne présidente d’Irlande, l’Algérien Saïd Djinnit présente plusieurs atouts et le profil calibré pour réussir là où plus d’un se sont mordu la poussière, par manque de compréhension de la complexité d’une situation qui illustre la réalité africaine méconnue par l’Occident et ses officines de l’ONU à New-York. Que peut-il réellement faire dans cette région instable depuis plus de vingt ans ? DESC tente d’analyser les enjeux de cette nomination et les défis majeurs qui attendent Saïd Djinnit, au départ de son portrait biographique et son profil professionnel.
Qui est Saïd Djinnit
Saïd Djinnit, un diplomate de carrière et de conviction occupait les mêmes fonctions en Afrique de l’Ouest. Succédant à Mary Robinson, jugée très bureaucrate, dépassée et incapable de saisir l’enjeu de sa mission, l’homme traine derrière lui une réputation de « soldat de paix pour l’Afrique ». Une Afrique qu’il affectionne et connait du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Un infatigable « démineur » diplomate qui croit profondément que l’Afrique doit pouvoir être en mesure de résoudre ses propres problèmes sans interférence extérieure.
Né le 7 juin 1954 en Kabylie, l’année du déclenchement de l’insurrection algérienne contre l’occupant français qui y imposait une colonisation de peuplement, c’est dès son enfance que Djinnit a compris que sans « la Paix » l‘Afrique était menacée et que cette paix ne peut être que l’œuvre des Africains. Diplômé de l’ENA algérienne, il va choisir d’emblée la voie de la diplomatie, rejoignant le Centre d’études des relations internationales de l’université libre de Bruxelles et l’Institut des affaires politiques de l’université d’Alger. Tour à tour, il sera en poste, au titre de l’administration algérienne, à Bruxelles et à Addis-Abeba avant d’être nommé directeur de cabinet du secrétaire général de l’OUA (1989-1999), le Tanzanien Salim Ahmed Salim, puis, en février 1999, secrétaire général adjoint de l’OUA en charge des affaires politiques.
Au lendemain du sommet extraordinaire du 9 septembre 1999, Djinnit va présider le comité interdépartemental chargé d’implémenter les mesures décidées au sommet Syrte (Libye) : l’Union africaine, la Communauté économique africaine (CEA), le Parlement panafricain… Il sera reconduit dans ses fonctions lors du sommet de Lusaka, en juillet 2002, avant d’être nommé commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité (11 juillet 2003-28 avril 2008). Saïd Djinnit s’est forgé, au sein de l’UA, une expérience exceptionnelle en matière de processus de paix. Ethiopie-Erythrée, RDC, Burundi, Comores, Madagascar, Sierra Leone, RCA, Côte d’Ivoire, Liberia, Soudan, Somalie, autant de terrains brûlants sur lesquels il est intervenu, avec succès comme dans le cas de l’accord d’Alger entre l’Éthiopie et l’Érythrée en 2000 … Depuis 2008 jusqu’à sa récente nomination, il exercé la fonction de représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest
Une valse de félicitations salue à l’unanimité la nomination d’un diplomate qui fait autorité dans son secteur
Diplomate habile, Saïd Djinnit a toujours mis de l’avant, selon de nombreux témoignages, des convictions profondes en faveur de la paix et la sécurité en Afrique. Il est reconnu pour ses positions antérieures en tant que commissaire pour la paix et la sécurité de l’Union africaine, et représentant spécial du secrétaire général et chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest. Sa nomination constitue une sorte de consécration pour celui dont la carrière et la réputation s’est forgée dans les allées de l’ONU. Elle est aussi une reconnaissance de l’ampleur de ses actions et une d’un excellent parcours professionnel empreint de mérite, de passion, de conviction et de volonté inflexible.
L’ONG américaine Enough Project s’est félicitée de la nomination de Saïd Djinnit en tant qu’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs. Soulignant l’intérêt que porte M. Djinnit à la paix et à la sécurité en Afrique, ainsi que son poids diplomatique à travers tout le continent, le nouvel envoyé de l’Onu, a indiqué l’ONG, ajoutant « une valeur considérable à l’équipe internationale qui œuvre pour la paix en RDC et dans la région des Grands Lacs ». Il a également travaillé sans relâche, et efficacement, selon Enough project, en partenariat avec le gouvernement des Etats-Unis – directement avec Susan Rice, Gayle Smith et John Prendergast – sur les négociations entre l’Ethiopie et l’Erythrée pour mettre fin à la guerre dans les années 1990.
L’expérience du diplomate algérien rompu aux questions internationales les plus délicates questions liées à la consolidation de la paix en Afrique, suscite l’admiration et la reconnaissance de ses pairs et lui ont valu le respect de nombreux dirigeants africains, a noté le quotidien algérien L’Expression.
Le porte-parole du département d’Etat américain s’en est également félicité en ces termes : « M. Djinnit apporte avec lui une longue histoire d’engagement diplomatique en Afrique, ayant auparavant été le représentant spécial du secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et du chef du bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, ainsi que le commissaire pour la paix et la sécurité à l’Union africaine. La direction de M. Djinnit vient à un moment critique dans la mise en œuvre de l’Accord-cadre, et les Etats-Unis continueront à travailler en étroite collaboration avec les dirigeants régionaux et les Nations Unies dans un engagement durable ».
La Belgique, pays colonisateur du Congo ayant hérité le Ruanda-Urundi en 1918 après la défaite allemande, par la voix du vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères, a, dans un communiqué, salué également la nomination de Saïd Djinnit. Didier Reynders s’est dit convaincu que « les précédentes fonctions exercées par Saïd Djinnit au sein de l’Union africaine et comme représentant spécial du secrétaire général et chef du Bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest (BNUAO) lui seront extrêmement utiles dans l’exercice de ce nouveau mandat, pour lequel il lui souhaite plein succès. M. Djinnit pourra compter sur l’appui de la Belgique ».
Le chef de la diplomatie belge s’est, par ailleurs, réjoui de l’adoption par le Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne de «conclusions substantielles» concernant la région des Grands Lacs. Le Conseil qui a notamment réaffirmé l’engagement de l’Union européenne pour la stabilité et le développement de la région des Grands Lacs et rappelé l’importance de libérer la région des actions menées par les groupes armées et notamment de voir le FDLR désarmer inconditionnellement. Le Conseil a également rappelé son engagement à assurer une approche cohérente dans ses partenariats avec les pays de la région, lesquels sont invités, à l’occasion des prochaines échéances électorales, à respecter les dispositions constitutionnelles.
Une solide expérience de soldat africain de paix adoubée de flair diplomatique exceptionnel
Durant sa longue carrière de diplomate, Djinnit a sans cesse été confronté à diverses crises qui ont secoué l’Afrique, en quête de solutions pacifiques durables, pour lesquelles il a prôné constamment avec conviction une « solution africaine ». Il a travaillé pendant dix huit années au service de l’UA. Les Grands Lacs qui abritent la gâchette de l’Afrique ne seront sans doute pas une promenade de santé car il doit y relever plusieurs défis majeurs dans une région qui, depuis un peu plus de 20 ans produit plus de conflits armés qu’elle n’en consomme.
Une telle mission périlleuse nécessite avant tout des qualités professionnelles, intellectuelles et humaines hors pair qui en appellent indubitablement à agir avec un bon sens, un flair et des aptitudes diplomatiques exceptionnelles de résolution des crises orientés vers les résultats que son profil de diplomate panafricaniste chevronné, son expérience, son expertise, son sens du dialogue, sa culture de paix, son attitude empathique lui permettant, en tant qu’africain et fin connaisseur de l’Afrique dans sa diversité, de mieux cerner les problèmes africains ainsi que sa capacité d’adaptation permettront d’assurer par de solides résultats probants sur le terrain, sa future mission avec succès.
C’est fort de ce background que M. Djinnit a joué un rôle-clé en s’impliquant activement dans les efforts collectifs de médiation et de bons offices dans la résolution de la crise en Guinée ou du conflit frontalier entre le Cameroun et le Nigeria. Il a également contribué à un certain nombre d’initiatives entreprises dans le cadre de la recherche de solutions pacifiques et démocratiques aux crises post-coup d’Etat, en Mauritanie, au Niger et au Mali et aux crises électorales, au Togo, au Bénin ou en Côte d’Ivoire. Avant l’ONU, il a été le premier Commissaire pour la paix et la sécurité de l’Union africaine, travaillant notamment dans la prévention de ses conflits internes.
Quels sont les défis qu’il doit relever dans le chaudron des Grands Lacs ?
Quatre tâches principales, et non des moindres, attendent le diplomate algérien dans cette région :
1°) Une tâche diplomatique: Assurer la bonne application de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba et la mise en œuvre de la Déclaration de Nairobi entre le Gouvernement de la RDC et l’ex rébellion du M23.
2°) Une tâche stratégique préventive : élaborer et mettre en œuvre tous les mécanismes politiques et diplomatiques de prévention des conflits et à y faire régner un climat apaisé et de confiance mutuelle devant favoriser la mise en application effective de l’accord-cadre d’Addis-Abeba censé maintenir la paix dans l’est du Congo et encourager la mise en œuvre des déclarations de Nairobi entre le Gouvernement congolais et la rébellion du M23 – dont les troupes se trouve en Ouganda et au Rwanda.
3°) Sur le plan politique et militaire : Aux côtés des autres envoyés spéciaux de la communauté internationale, œuvrer pour obtenir le désarmement total des FDLR, les rebelles hutus rwandais d’ici à la fin de l’année en cours ou, en cas d’échec, à user de votre fermeté en faveur du lancement des opérations militaires et d’autres moyens de contrainte d’envergure à leur encontre.
4°) Une mission électorale périlleuse : Mais le plus grand défi, comme le souligne RFI, sera sans doute d’assurer des processus électoraux pacifiques au Burundi et surtout au Rwanda et en RDC. Pays dans lesquels aux termes de leurs Constitutions respectives, les présidents Paul Kagame et Joseph Kabila ne peuvent plus se représenter. Mais aussi, selon DESC, à ramener toutes les composantes politiques, sociales et armées à la table des négociations pour un énième dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes, tel que prôné par l’Accord-cadre.
Quels enjeux géopolitiques se profilent derrière cette nomination ?
Derrière cette nomination unanimement saluée, DESC croit déceler la main cachée de l’Afrique du Sud, l’actuelle puissance continentale, poste géostratégique avancé des Anglo-saxons en Afrique. Un pays au départ duquel ont été conçus et opérationnalisés tous les projets de déstabilisation de la région des Grands Lacs sous l’administration Clinton durant les années 1990, avec la complicité des gouvernements Britanniques et Canadiens.
L’Algérie et l’Afrique du Sud, les deux principales puissances du continent africain (http://afridesk.org/strategie-les-quatre-puissances-militaires-regionales-dafrique-jean-jacques-wondo/), entretiennent de solides rapports d’amitié historiques qui les lient depuis les années 1960. Ces relations portent essentiellement sur l’émancipation de l’homo africanus. L’Algérie qui a soutenu également l’ANC dans la lutte contre l’Apartheid et l’occupation. Les maquis de l’Armée de libération nationale (ALN) algérienne étaient tout indiqués pour accueillir les activistes de l’ANC tant les pays voisins de l’Afrique du Sud étaient «sous contrôle» des services de Pretoria. En 1962, dans le but de lancer la lutte armée, l’ANC avait chargé Nelson Mandela de quitter clandestinement l’Afrique de Sud pour prendre contact avec les mouvements de libération en Afrique en vue de créer une base arrière à la lutte armée pour la formation militaire des combattants de l’ANC. Ce d’autant que les pays de l’Afrique australe étaient tous sous domination coloniale connivente avec le régime de Pretoria. Et c’est dans cette optique que Mandela s’est rendu consécutivement en Ethiopie, en Egypte et en Algérie. Dans la lutte de Nelson Mandela contre l’apartheid, l’Algérie était une des étapes décisives. C’était la rencontre d’un combattant venu de l’extrême Sud du continent avec un mouvement de libération qui a inspiré tant de mouvements indépendantistes et dont les dirigeants post-indépendance ont établi de contacts solides avec l’ANC. Mandela va même à déclarer que « C’est l’Algérie qui a fait de moi un homme ». Tout une symbolique, dans la mesure où le soutien inconditionnel donné par la jeune république algérienne à l’ANC durant plus de trois décennies a été déterminant dans l’effondrement du régime raciste des Afrikaners.
Depuis, la nation arc-en-ciel, qui a conséquemment retrouvé toutes ses couleurs depuis le début des années 1990, ne rate aucune occasion de témoigner aux Algériens sa gratitude et sa reconnaissance pour leur apport considérable à l’affranchissement du continent. Et Jacob Zuma, emboîtant le pas à ses prédécesseurs et fervent partisan de la diplomatie afro-africaine, a toujours défendu l’idée d’un nouveau partenariat stratégique pour l’Afrique avec l’Algérie qui pour lui, « est le partenaire le plus important pour l’Afrique du Sud dans la région du Maghreb et un allié stratégique sûr dans l’intégration et le développement de l’Afrique sur le plan régional et continental ».
Ceci n’est dès lors pas étranger au choix de Djinnit dans les Grands Lacs où l’Afrique du Sud tire des dividendes économiques stratégiques à moindre coût. Un choix concerté, plus que vraisemblablement, avec les Etats-Unis d’autant que Zuma fait de « la solution africaine par des africains » son cheval de bataille géopolitique continentale. Ainsi, les félicitations exaltantes des Etats-Unis à l’égard du diplomate algérien ne sont sans doute pas étrangères avec la doctrine de plus en plus claire et explicite de la Maison Blanche dans les Grands Lacs. Une région qui se trouve à la croisée des intérêts géostratégiques des Etats-Unis et de la République Sud-Africaine. Notamment la RDC qui semble être une des priorités de fin de mandat de Barack Obama.
Pour ce faire, il fallait recourir à un diplomate ayant hautement fait ses preuves, fin connaisseur de la réalité plurielle africaine pour assurer une diplomatie « prudente», selon Enough project afin de surmonter les innombrables contraintes et pièges liés à la délicatesse de sa future dans les Grands Lacs. Pour mener à bien cette mission, un homme de terrain et du terroir africain est la personne la mieux appropriée pour apporter la solution qui répond aux attentes de ces deux puissances en lieu et place de Mary Robinson –incompétente et inexpérimentée dans la gestion des conflits où elle n’a vu que du feu de volcan, choix erratique d’une Union européenne impuissante, enlisée et dont les multiples initiatives de résolution de la crise dans les Grands Lacs ont échoué.
Djinnit pour relancer le dialogue inclusif en RDC en vue des élections apaisées
C’est pour cela qu’un nouveau dialogue n’est pas exclu, au vu de la réitération de la volonté de la ‘communauté internationale’ de voir l’Accord-cadre se mettre urgemment en œuvre, tel que recommandé, pour le cas de la RDC, par la résolution 2098 du CS de l’ONU, au Gouvernement congolais : à demeurer pleinement attaché à la mise en œuvre de l’Accord-cadre. Un accord qui exige au gouvernement de Kabila : « la tenue, avec les bons offices de l’Envoyé Spéciale et du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, d’un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes ».
Le porte-parole de la MONUSCO, Charles Bambara, a donné le ton le 30 juillet 2014. Il a livré le point de vue de la Mission autour de la polémique liée au calendrier électoral de la CENI, promulgué unilatéralement par Malumalu et qui semble diviser la classe politique congolaise actuellement. Il a déclaré que la « MONUSCO a toujours préconisé un CONSENSUS NATIONAL à ce sujet et continue d’offrir ses bons offices pour un dialogue entre TOUTES les parties, conformément à la responsabilité lui confiée par le Conseil de sécurité des Nations-Unies. ». Les partis de l’opposition ont à leur tour proposé un dialogue avec le régime Kabila. Et le ministre Mende y est resté favorable, s’exprimant au nom du Gouvernement. Voilà un nouveau décor qui se plante qui pourrait ranger les concertations aux oubliettes.
Ainsi, une des principales missions de Djinnit sera sans doute d’amener les Congolais autour d’une table avec pour tâche de préparer de manière consensuelle les élections de 2016. Des élections dont le seul objectif seront de permettre une bonne alternance à Kabila que les américains ne souhaitent plus voir à la tête du pays au terme de son mandat actuel. Il s’agira plus que probablement pour Djinnit, d’amener les différentes parties congolaises à mettre en place un énième gouvernement d’union nationale chargé d’organiser des élections d’après-Kabila qui ne pourra plus se représenter. Le tout c’est devoir quel rôle sera assigné à Kabila qui verrait sans doute ses prérogatives présidentielles actuelles réduites.
Notons que dans un passé récent, M. Djinnit s’est brillamment illustré, en qualité de facilitateur international du dialogue inter guinéen, à amener ce pays avec succès vers les élections apaisées après une période d’instabilité politique. DESC croit savoir que c’est vers cette option de dialogue devant préparer les futures élections que l’ONU et les Etats-Unis qui ont appuyé sa nomination, que M. Djinnit sera mis très prochainement à contribution, après le cuisant échec des concertations taillées sur mesure de Kabila en 2013.
Conscient d’une mission périlleuse dans une région avec « un passé humanitaire très lourd»
Djinnit est conscient de l’énormité de la tâche qui sera la sienne dans la région des Grands Lacs où le pays comme le Rwanda et la RDC souffrent de « difficultés« , a-t-il affirmé.
Le Rwanda, où environ 800.000 personnes avaient été tuées durant la guerre civile, subit « les conséquences d’un passé humanitaire très lourd », alors que la RDC fait face à la « difficile gestion de ses richesses » du fait de son « vaste territoire », a-t-il relevé. « La vision d’un pays comme le Rwanda est particulière pour sa sécurité, de la même façon pour un pays aussi vaste et aussi riche que la RDC qui a, pour sa part, des difficultés à mettre en place des dispositifs de gouvernance », a-t-il encore précisé. Pour lui, la priorité est de « de contribuer, avec les autres institutions régionales, à stabiliser, de façon durable, cette région« .
Même s’il a déclaré ce qui suit lorsqu’il a décidé de quitter ses fonctions à l’UA :« Qu’il s’agisse de la transformation du mandat de l’OUA pour qu’elle soit à l’écoute des problèmes africains, de la promotion de l’Agenda pour la paix et la sécurité ou de la promotion de l’Agenda pour la démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l’homme, ou de la mise en place de l’architecture continentale de paix et de sécurité, sur tous ces chantiers, je crois avoir apporté ma pierre à l’édifice ».
DESC est plutôt optimiste sur les chances de réussite de Saïd Djinnit. Son expérience, son expertise et sa capacité à définir les nouvelles orientations diplomatiques et politiques qui permettront à la région des Grands Lacs de surmonter les difficultés sécuritaires et politique auxquelles elle fait face depuis deux décennies, plaideraient en sa faveur ; contrairement à la minable candidate de l’UE, Mary Robinson, qui s’est bien embourbée dans les Grands Lacs. Encore du gâchis et de l’argent jeté par la fenêtre, durant plus d’un an, qui aurait pu être utilisé pour des projets concerts dans cette région.