Qui assumera l’épineux héritage politique d’Etienne
Tshisekedi wa Mulumba ?
Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu
Ce texte a été publié pour la première fois le 20 juin 2014. Nous l’avons quelque peu réactualisé, suite au décès d’Etienne Tshisekedi, sans pour autant lui ôter esprit original.
Les jours passent et se ressemblent, à force de chasser le naturel et de rassurer que le sphinx de Limete se porte bien, les rumeurs les plus folles ne cessent de revenir au galop pour contredire les déclarations officielles du directoire de l’UDPS.
Tshisekedi se porte bien, la question de sa succession n’est pas à l’ordre du jour
Tel est le mot d’ordre imposé par le pré-carré du lider maximo pour rassurer ses partisans et l’opinion qui attendent toujours l’avènement de l’impérium promis par celui qui a lancé un wanted de lui ramener Joseph Kabila vivant et ligoté. C’est ce que son nouveau directeur de cabinet, Abbé Théodore Tshilumba, dont le public vient de découvrir sa nouvelle fonction après le limogeage par la voie de la presse d’Albert Moleka, a affirmé le lundi 17 juin au cours d’un entretien avec la Radio Okapi de la MONUSCO. De son côté, le secrétaire général du même parti, Bruno Mavungu, a repris le même refrain et confirmé que « L’UDPS se porte très bien et son président va aussi bien »., en précisant que « le président se trouve chez lui [à Limete]».
S’agissant de la succession à la tête de son parti en cas d’empêchement avéré, Bruno Mavungu avait indiqué qu’il n’y a pas vacance à la présidence de son parti et « qu’on ne prépare pas la succession aujourd’hui, parce que ce n’est pas un point à l’ordre du jour… Etienne Tshisekedi est bel et bien là. Il est le président de l’UDPS ». Il précise en même temps que les statuts de son parti ne sont pas muets à ce sujet. « Nous savons qu’il peut arriver que quelqu’un soit indisponible. Le statut prévoit que le président de la convention démocratique, le président de la commission permanente de la commission électorale et le secrétaire général dirigent de la manière collégiale la transition jusqu’aux élections ». Une manière tout de même peu convaincante pour calmer les troupes. De retour à Bruxelles, Félix Tshisekedi a renchéri dans le même sens au cours d’un point presse tenu le 14 juillet en martelant qu’ »Étienne Tshisekedi reste notre meilleur atout pour reconquérir le pouvoir«
Cependant, à observer les remue-ménages et l’agitation qui caractérisent l’entourage d’ Etienne Tshisekedi, plusieurs indices concordants semblent amener DESC à penser que la guerre à la succession de « Ya Tshitsi » est bel est bien ouverte. DESC encourage qu’un débat en ce sens soit lancé par les instances du parti, n’en déplaise aux tenants de la philosophie bantoue pour qui la question de la succession relève du tabou.
Félix Tshisekedi déjà en ordre de bataille ?
Le retour précipité à Kinshasa le 8 avril 2014 du secrétaire national de l’UDPS chargé des relations extérieures et résidant en Belgique à Kinshasa, annulant subitement certains rendez-vous pris à Bruxelles, en est un indice. Un retour dont certaines sources introduites au QG des « Combattants » de l’UDPS ont expliqué être motivé par la détérioration de l’état de santé d’Etienne Tshisekedi. Afin de faire d’une pierre deux coups, Félix a profité de cette occasion pour se lancer, aux côtés de Bruno Mavungu, dans les actions de la redynamisation du parti, après avoir mis en place un cabinet devant appuyer son ambition et ses actions politiques. Et l’homme a été sur tous les fronts politico-médiatiques qui exigeaient la présence de l’UDPS dans la capitale, à Kinshasa, lors des meetings populaires ou des rencontres politiques nationales ou diplomatiques. Une mise en bain initiatique à ses futures fonctions ?
Ses tournées politiques au Kasaï, au Katanga et au Kivu ont confirmé sa grande capacité à drainer des foules. Une popularité quasi sans égal au parti, hormis son père, qui a fait taire tous ses contradicteurs. Reste encore à étoffer son charisme politique!
Bien que possédant plusieurs atouts sociopolitiques et psychologiques pour prétendre valablement à la succession de son père (Lire notre analyse les 14 personnalités congolaises à tenir à l’œil en 2014 : http://afridesk.org/dossier-special-les-personnalites-congolaises-a-tenir-a-loeil-en-2014-jj-wondo/), ses détracteurs fustigent l’intrusion familiale dans la gestion du parti pour le propulser au sommet du parti, pourquoi pas de l’Etat? Pour d’autres, l’UDPS ne peut pas combattre un pouvoir dynastique des Kabila pour en imposer un autre des Tshisekedi. Ce serait détruire tout son idéal politique basé sur l’instauration d’un Etat de droit fondé sur les valeurs de compétence et non filiales. D’autres cadres de l’UDPS pensent que Félix a toutes ses chances : « C’est un garçon qui a fait ses preuves dans le parti. Il en a gravi les échelons les uns après les autres, Nul ne peut l’empêcher d’avoir des ambitions parce qu’il s’appelle Tshisekedi, » temporise le bâtonnier Jean-Joseph Mukendi. Répondant aux rumeurs de sa succession par son fils Félix Tshisekedi au micro de Kelly Nkute de la Radio Okapi dans une interview – testament, Etienne Tshisekedi considère Félix comme étant un grand combattant de l’UDPS. « C’est légitime et normal qu’à son décès, l’UDPS, un parti démocratique, organise son congrès pour assurer sa succession et que c’est le droit le plus pur de Félix Tshisekedi de poser sa candidature et cela ne sera pas un choix paternel ». (A écouter à partir de la 26ème minute : http://www.radiookapi.net/2017/02/06/emissions/le-grand-temoin/hommage-thisekedi-mon-reve-pour-la-rdc-instaurer-un-etat-de).
Valentin Mubake, le faucon et gardien de la doctrine: tshisekedisme radjical
Fidèle parmi les fidèles, Mubake est un Lega originaire de Shabunda dans le Sud-Kivu. Il occupait la fonction de conseiller politique d’Etienne Tshisekedi. Il se considère comme le digne successeur de l’idéologie politique radicale du ‘lider maximo‘, à l’instar de Ratzinger Benoît XVI vis-à-vis de Jean-Paul II. Cependant, depuis la guerre intestine qui a miné l’UDPS en 2010, Mubake était entré en disgrâce depuis un temps, reste cependant actif et discret autour du président. L’homme a réapparu en force en décembre 2016 lors des négociations politique initiées par la CENCO. Il y était en quelque sorte l’oeil et l’oreille su « Sphinx de Limété ». Un retour spectaculaire qui lui vaut même d’être compté non seulement parmi les candidats à la primature de l’Accord de la Saint-Sylvestre, mais aussi à la succession du « Vieux ». Ce faucon du parti, dur parmi les durs, aurait influencé Tshisekedi à ne pas s’aligner dans la course présidentielle de 2006. Très apprécié par la vieille garde en voie d’extinction au sein de l’UDPS, l’homme souffre cependant d’un déficit de popularité, notamment au Kivu. Sa non élection en 2011 en témoigne, même si ses partisans tempèrent allèguent de leur côté que : « Valentin Mubake a été victime du phénomène du chaos électoral de 2011 et de la non crédibilité de ces élections. Par ailleurs, il n’a jamais effectivement fait campagne, ayant été réquisitionné par Etienne Tshisekedi pour l’accompagner dans tout son périple pro-électoral, tant au Congo qu’à l’extérieur du pays. »
Dans un pays marqué par le clivage socio-géopolitique Est-Ouest, une présidence du parti confiée à Mubake, alors que la base électorale de l’UDPS se compte majoritairement au centre et à l’ouest, risque de hérisser certains milieux ethnorégionaux conservateurs de l’UDPS. Par ailleurs, cela risque de déséquilibrer le jeu politique en ancrant davantage le leadership et le centre de gravité politique congolais à l’Est (Kabila, Katumbi, Kamerhe, Mubake). Ce, avec pour corollaire de fragiliser le centre et l’ouest du pays dont l’influence politique ne cesse de dégringoler depuis la chute de Mobutu. A la question de la succession d’Etienne Tshisekedi à la tête du parti, Mubake s’était limité à déclarer prudemment à l’époque que « tout se fera conformément aux statuts du parti« .
Albert Moleka, hors jeu mais disponible pour son président (qu’il appelait papa) et le parti
Ce technocrate et aumônier protestant, doué d’une intelligence vive, posé et travailleur, fils d’un baron du Mobutisme, Albert Moleka, a évolué dans l’UDPS, à contre courant de sa famille biologique, par conviction et par grande admiration de la lutte politique menée par Etienne Tshisekedi pour l’instauration de la démocratie et d’un véritable Etat de droit en RDC. Celui qui a impressionné les interlocuteurs étrangers et diplomates occidentaux dans les conciliabules post-électorales de novembre 2011 pour amener ‘Ya Tshitshi’ à ne pas envoyer ses troupes envahir la capitale semble entré en disgrâce du « président », du moins de son entourage depuis sa visite au département d’Etat américain à Washington. On lui reproche d’avoir critiqué son chef et milité en solo pour lui succéder à la tête de l’UDPS. Un coup d’épée dans le dos qui lui a valu son limogeage appris par la voix de la presse. Même s’il a quitté l’UDPS pour rejoindre durant une période éphémère l’UDPS/Kibassa, l’homme évolue désormais comme indépendant et n’a pas rompu des contacts avec l’UDPS. Dans cette période de recomposition de l’UDPS, son expertise et son expérience dans le parti seront vraisemblablement une valeur ajoutée indéniable. Il pourra apporter la qualité par son étoffe de technocrate bien introduit dans les milieux occidentaux, particulièrement aux Etats-Unis d’Amérique. Il pourrait aussi stratégiquement permettre l’ancrage sociogéographique du parti dans l’ex-province de l’Equateur. Une province dont la plupart des ressortissants n’ont jamais pardonné l’affaiblissement de Mobutu par Tshisekedi. Il suffit de lire ou d’écouter les déclarations de M. Honoré Ngbanda et ses jeunes acolytes ngbandis, psycho-tribalement conditionnés à la pavlovienne, pour mesurer le degré de la haine contre Tshisekedi et l’UDPS. De ce fait, le retour d’Emmanuel-Albert Moleka, tout comme celui de Jacquemain Shabani Lukoo qui passe pour être un des meilleurs Secrétaire général que l’UDPS n’ait jamais connu, ne peuvent que rendre fort ce parti.
Dr. Willy Vangu, puissant et discret argentier et homme des lobbies de l’UDPS
Originaire du Bas-Congo, une province hostile à Kabila, Willy Mboyo-Di-Tamba Vangu (MD, MMed, MSc, PhD) est une sommité en Nuclear Medicine and Molecular Imaging. Il est professeur de médecine nucléaire à la fameuse University of the Witwatersrand, Johannesburg, South Africa. L’université, surnommée « Wits » (prononcé vits), est la plus importante et prestigieuse université d’Afrique du Sud. Willy Vangu est compté parmi les deux plus grands spécialistes de la radioactivité moléculaire de l’Afrique australe.
Officiellement, il dirige la fédération de l’UDPS en Afrique australe mais en réalité c’est le véritable homme de l’ombre d’Etienne Tshisekedi. Il dispose d’un carnet d’adresses impressionnant, notamment dans le milieu des affaires sud-africain. C’est en actionnant ses contacts que la campagne électorale de Tshisekedi a connu un dénouement financier et logistique heureux, notamment en mettant à disposition de son président un avion. Fin lobbyiste et homme de confiance ainsi que des missions secrètes et délicates de Tshisekedi, c’est Willy Vangu qui a permis également à Tshisekedi de s’offrir son dernier voyage hors du Congo, à Pretoria où il a été invité à un colloque stratégique portant sur le « rôle des armées africaines à l’ère de la démocratie » en février 2013.
Willy Vangu est le fils du feu major Vangu, pilote militaire de l’ANC (Armée nationale congolaise) devenue par la suite FAZ (Forces armées zaïroises) sous Mobutu qui fit partie de la première promotion des pilotes militaires formés en Belgique. De cette promotion, on peut citer : Lothain Kikunda, devenu plus tard le tout-puissant chef d’état-major de la Force aérienne zaïroise (FAZA), Alphonse Kinsama, Louis Baruti, Bakatamba, Lengha Lengha, devenu plus tard général au sein des FAZ, Nzinga, Mbaki, Eugène Yoka, Victor Momami, Michel Kamapny, Ils ont débuté leur formation à Ndolo en 1962 et l’ont poursuivie à l’académie de l’air belge à Gossoncourt. Le commandant (pilote) Vangu est tombé au front pour défendre la patrie dans un crash d’avion durant la 2 ème guerre du Shaba (Katanga). Certains témoignages considèrent qu’il s’agissait d’un acte de sabotage et attribueraient sa mort à Mobutu et à ses généraux de l’époque.
Willy Vangu entretient de bonnes relations aussi bien avec Valentin Mubake que Rémy Massamba, deux figures de proue de l’UDPS qui pourraient peser de leur poids pour l’imposer à la tête du parti. Le retour de Willy Vangu au directoire du parti serait un atout pour son ouverture vers l’extérieur, notamment l’Afrique du Sud dont l’intérêt pour la RDC ne cesse d’augmenter ces dernières années.
Last but not least, Prof. Claude Kiringa, responsable de l’UDPS au Canada
Associate Professor / Professeur Agrégé à la Faculty of Engineering of the University of Ottawa au Canada, Claude Kiringa Iluju est un fin stratège discret et une matière grise de l’UDPS. Il était très écouté et apprécié par Etienne Tshisekedi. Congolais de la diaspora, il a été élu député de l’UDPS de la circonscription de Kutu dans la Province du Bandundu en 2011. Par loyauté au mot d’ordre de son président, l’homme a refusé de siéger au sein d’un parlement issu des élections ayant imposé « un régime d’imposture qui gouverne le pays contre la volonté de la majorité de la population. », clamait-il. Depuis, Claude Kiringa a repris le chemin du Canada pour se consacrer à son activité académique. Très respecté par plusieurs memebres de son ancienne fédération et du fait d’avoir été brillamment confronté à la réalité de terrain congolais où il été élu haut la main, le professeur Kiringa pourrait bien jouer un rôle de premier plan dans l’UDPS d’après Tshisekedi. Il était soutenu par le courant de ceux qui se définissent « intellectuels de l’UDPS » et des opposants à la politique de la succession filiale à la tête du parti. L’homme possède également un bon réseau de lobbying en Amérique du Nord et nous avons eu quelques échanges très intéressants lors de nos deux derniers séjours au Canada, où il mène une vie très aisée. Nous estimons que sa réconciliation et son retour dans les instances dirigeantes du pays apporterait encore plus de vitalité à ce parti qui doit absolument se recoller.
Samy Badibanga, le real politicien de l’UDPS
PS: Nous avons fait exprès de laisser la version originale de 2014 de notre analyse de la personnalité de Badibanga pour montrer la qualité prospective de cet article:
Samy Badibanga Ntita est député national, président du groupe parlementaire UDPS au sein de l’Assemblée nationale. Opportuniste de la dernière heure, Badibanga est l’un des députés les mieux élus de la capitale. Réaliste, l’homme a préféré violer la fatwa du chef car convaincu que la politique de la chaise vide ne paie pas. Chassé de la résidence de Tshisekedi en 2012, Samy n’en démord pas. Il continue pourtant à entretenir discrètement des liens étroits avec son président national. Celui qui a François Soudan de Jeune Afrique dans sa poche, qui a ouvert les écrans de France 24 à Ya Tshitshi et qui a permis à ce dernier d’effectuer un périple diplomatique préélectoral offensif dans l’Union Européenne, acquise à l’époque à Joseph Kabila, brisant en même temps l’isolement diplomatique de son chef, grâce à son réseau de contacts, reste indispensable dans le cadre d’une stratégie globale d’accession au pouvoir de l’UDPS. Son action diplomatique en février 2014 à Bruxelles, où il a donné une conférence le jeudi 20 février au parlement européen, lui a permis de mener un plaidoyer de diplomatie parlementaire éclatant en faveur de son parti, malgré que certains cadres du parti le considèrent comme exclu et le jugent complaisant au régime de Kabila du fait de son côté modéré.
Pour DESC, son appartenance à l’ethnie Luba et son manque effectif de base populaire, car ayant plutôt bénéficié de la notoriété du parti que de son aura personnel, le met dans une position de ballotage défavorable face à Félix. Cela fait de lui plus un outsider qu’un véritable prétendant à la présidence du parti. Il peut cependant être un dénominateur commun entre les différents prétendants précités. Son ouverture à toutes les tendances du parti, fait de lui un allié stratégique incontournable vu le poids de son carnet d’adresses international dans un pays où la communauté internationale a toujours fabriqué des roitelets.
Sur la succession provisoire de Tshisekedi à la tête de l’UDPS à la suite de son décès
Conclusion
DESC pense qu’afin d’éviter de voir l’UDPS être rangée dans les vestiges politiques de la RDC, à l’instar du MNC de Lumumba, ABAKO de Kasa-Vubu, du MPR de Mobutu ou de l’UFERI de Jean Nguz, éclipsés du paysage politique congolais au lendemain de la disparition de leurs chefs respectifs, les instances supérieures de l’UDPS et les prétendants à la succession du lider maximo doivent initier des concertations et un dialogue en vue préparer sereinement et objectivement l’après Tshitshi, qui non seulement est inéluctable mais approche à grands pas. Ils doivent tirer des leçons de la crise qui a déchiré ce parti dans un passé récent lorsque leur président national était malade durant une longue période. Une crise de leadership qui a amené le chef, après sa convalescence, à déclarer que « L’UDPS est en morceaux ». (vidéo à visionner à partir de 1 minute 10 : http://www.youtube.com/watch?v=z-563M59CiM). C’est ce qui risque d’arriver certainement à ce parti, qui incarne encore l’espoir du changement, si rien n’est fait dans l’unité pour privilégier l’intérêt général du parti, voire national du Congo.
Il est temps pour les cadres de ce parti et l’entourage familial de Tshisekedi de mettre de côté leurs égos et leurs ambitions personnelles pour réfléchir à froid et sans passion sur le profil idéal de la personne qui sera appelée à assumer le lourd héritage politique du père du processus démocratique de la RDC. La tâche ne sera sans doute pas facile, mais en privilégiant l’intérêt général, chacun pourrait mettre de l’eau dans son vin pour aider ce parti à survivre de la belle manière. C’est cela aussi une épreuve de maturité et d’appropriation du combat d’Etienne Tshisekedi.
Mais cet oiseau rare une fois choisi, devra travailler main dans la main avec tous les cadres du parti, sans exclusion, en commençant par réconcilier ce parti avec lui même. Tant les querelles intestines dans ce parti lui ont été contreproductives et causé beaucoup d’amertume auprès de ceux qui ont été contraints à débarquer du bateau. Il devra ensuite s’atteler à moderniser et actualiser le management interne et la communication du parti pour amorcer l’ouverture de ce parti, qui n’est pas le seul à détenir le monopole de la lutte en faveur de la démocratie et de l’Etat de droit en RDC. Enfin, il doit travailler pour redorer l’image du parti (jugée extrémiste et allergique à la culture démocratique du dialogue et de la tolérance) à l’extérieur du pays. Tels sont les premiers défis et épreuves démocratiques auxquels sera confronté le successeur d’Etienne Tshisekedi à la tête du seul parti de la RDC à être véritablement implanté politiquement dans tout Congo. C’est à ce seul et unique condition que l’on peut limiter les dégâts (inévitables) de la disparition effective du lider maximo de la scène politique congolaise.
Ainsi, DESC se met à la disposition des instances supérieures de l’UDPS pour offrir son expertise externe et neutre ainsi que sa facilitation afin de permettre au parti d’envisager une bonne amorce de l’après Etienne Tshisekedi.
Pour reprendre une extrait d’article du quotidien burkinabè, Le Pays du 2 février 2017 : »Il faut, en effet, craindre que la guerre de succession au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), n’entraîne des schismes qui mettraient en lambeaux l’immense patrimoine politique du vieux. A cette guerre des ego aux conséquences dévastatrices, devraient s’ajouter les manœuvres du pouvoir pour débaucher les cadres du parti [Ndlr déjà commencé avec les cas Badibanga, Dr Loseke et Dr Ilunga, tous au courant de l’état de santé fragile du lider maximo)] par « l’enfeuillement » et l’appât des postes et autres portefeuilles ministériels aux avantages mirobolants. »
Jean-Jacques Wondo / Exclusivité DESC
6 Comments on “Qui assumera l’épineux héritage politique d’Etienne Tshisekedi ? – Exclusivité DESC”
PRINCE KUMWAMBA
says:Bonne analyse, j’espère qu’elle pourra aider les dirigeants de l’UDPS à reflechir sur le dossier.
Mais je n’ai pas apprecié la photo du Président Tshisekedi sur son lit de malade. Je doute que tes lecteurs aillent vraiment besoin de voir cette photo qui ne dit ni quand ni où elle a été prise!
Dr Florent Pumu
says:Well said, I like it. keep the flag up. The official name of Willy Vangu is Mboyo-Di-Tamba Vangu. Thank you Dear Fellow JJW.
Dr Florent Pumu
Timothée TSHAOMBO SHUTSHA
says:D’entrée de jeu, j’aimerai interpeller les hauts cadres de l’UDPS à saisir la portée de l’analyse de DESC sur le sors de ce parti, devenu le SYMBOLE NATIONAL d’une LUTTE POLITIQUE NON VIOLENTE, ainsi que la CONSTANCE du combat de son leader. En effet, deux choses sont à relever dans cette crise qui plane:
Primo: Le Président Etienne Tshisekedi ferait mieux d’organiser son retrait dès son vivant. Sentant ses forces le quitter, il devra convoquer une assemblée générale extraordinaire, soumettre la question de son indisponibilité aux membres et organes du parti, assurer la transition et en même temps mettre au claire certaines questions qui pourraient susciter des discordes à son absence. Cela augurerait, d’une part, une ère nouvelle dans un monde des partis des Pères aux fils, et d’autre part lui épargnerait de tout soupçon au cas où son fils Félix, comme tout autre cadre du parti, serait élu pour présider l’UDPS.
Secundo: Beaucoup des choses sont à dire autour de ceux qui succéderaient Etienne Tshisekedi. Et le CHARISME de chacun reste un atout important. Et pour cela, cet article de DESC doit être exploité à fond par les premiers concernés. Par ailleurs, succéder Tshisekedi signifie également endosser tant l’actif que le passif aussi bien du parti que de son mythique leader TSHISEKEDI WA MULUMBA, à l’interne et à l’externe. A l’interne, DESC a épinglé l’essentiel des craintes. Question de bien digérer cette analyse. Mais à l’externe, le nouveau leader de l’UDPS doit, au-delà des réformes internes réelles qu’il doit amorcer, doit avoir un esprit d’ouverture face aux enjeux du pays, dont la présence ce parti chagerait bien des données. En fin, je refuse, avec tout le respect que je doit à Tshisekedi et à sa lutte, l’appeler LE PÈRE DE LA DÉMOCRATIE. Souvenons-nous que la démocratie était déjà active depuis les années 50 jusqu’aux élections dont Lumumba avec son parti était majoritaire au parlement et qui a accepté de sortir le Président de la république Joseph KASAVUBU, et que Mobutu et Tshisekedi avec leur suite ont CONFISQUE la démocratie en instaurant le PARTI UNIQUE. ça c’est notre histoire et ça restera telle qu’elle. Tshisekedi a également joué un rôle important en sa qualité à l’époque, de Ministre de l’intérieur et plus tard de justice dans l’arrestation et la mort du premier premier Ministre le Héro Patrice Emery Lumumba. Le nouveau leader de l’UDPS doit le savoir et savoir assumer une page rouge et noir de celui qui sera en ce moment-là leur ancien leader…ceci rendra l’UDPS de deamin plus grand et la lutte de Tshisekedi aura un sens à jamais…C’est mon point de vue.
TamTamBlog
says:Je suis tres ravi de decouvrir ce web site. Je suis moi-meme blogueur (http://emmanuel1ngeleka.wordpress.com) qui ai publie quelques articles sur l’UDPS et je prepare actuellement d’autres sur l’apres-Tshisekedi. Vos reflexions me changent un peu des articles teintees de tribalisme et d’inexactitude des journaux qui paraissent la-bas au pays.
Cependant, je ne crois pas (comme vous l’ecrivez) que » l’UDPS ne peut pas combattre un pouvoir dynastique des Kabila pour en imposer un autre des Tshisekedi « . Par ailleur, En insistant sur le role de » maman Marthe qui veille au grain », je pense que vous vous laissez influencer par Jeune Afrique. Je ne vois pas comment tout cela se ferait alors que les statuts existent.
Par ailleurs considerer Albert Moleka comme « technocrate » c’est un peu forcer la note. Il n’etait qu’un administratif aux cotes de M. Tshisekedi, sans plus. J’ai publie a ce propos des articles qui indiquent que l’une des causes majeures de l’echec politique de Tshisekedi, c’est d’avoir ete mal entoure. Tous les Mubake, Mukendi, Akaa, Moleka etc. qui se sont succeeds a ses cotes n’etaient que des pietres conseillers qui ne lui arrivaient meme pas a la cheville. S’il avait eu une eminence grise digne de ce nom, probablement les choses auraient pris une autre turnure.
nyway, je reviendrai souvent sur ce site web: c’est promis.
TamTamBlog
zenga mambu
says:Malgré leur background,pour être président de la République,cela ne nécessiterait pas que l’on soit un intellectuel de trempe des gens susmentionnés.Nous avons aucun complexe des diplômes de tous ces gens,car nous pouvons nous tous à accéder à la magistrature suprême par des élections dans l’UDPS.Les intellectuels peuvent bien servir l’Etat Congolais dans le gouvernement,dans les services publics et entreprises de l’état. Ils peuvent servir comme conseillers dans les cabinets ministériels ou mener des actions privées individuelles pour l’émergence d’une classe moyenne en RDC,laquelle nous souhaitons sa matérialisation au plus bref délai.L’UDPS n’a pas ce complexe des diplômes,mais nous encourageons à ce que nous ayons une élite dans le parti comme au pays tout entier dans tous les domaines.C’est que ces gens cherchent à faire ,c’est un coup d’état en velours.Vous écrivez avec une condescendance cachée que vos maîtres américains ne veulent pas de Félix pour son niveau pas très poussé. Mais ,monsieur, Mobutu avait utilisé beaucoup d’universitaires autour de lui et Kabila joseph est entouré de beaucoup d’intellectuels qui font la honte nationale au Congo. Et vous parlez aussi de la position américaine auprès nos intellectuels s’agenouillent et vont flatter le pouvoir sans respecter notre peuple.N’est-ce pas aussi un complexe d’infériorité de nos têtes pensantes vis -à-vis des blancs. Jacob Zuma a-t-il fait plus d’études que Félix ? Ne dirige-t-il pas une grande puissance africaine ? Laissez ce complexe,sinon , vous viendrez encore stratifier notre société une fois au pouvoir. Les Kasavubu, Mobutu, Kabila pourraient bien régenter les affaires de l’état congolais si les occidentaux ne s’étaient pas mêler dans nos affaires. Que les vangu (ressortissant de ma province ) laissent ce désordre dans le parti; s’ils trouvaient qu’ils valent plus que tout le monde dans l’UDPS,qu’ils s’aillent fonder leur propre parti. nous ne voulons pas servir de leur marche-pied. Le facteur sociopolitique et psychologique dont vous avez allusion ,est aussi déterminant dans le choix d’un dirigeant. c’est Winnie Madikizela Mandela qui alluma la flamme de la lutte contre l’apartheid après l’embastillement de Mandela à Robben island. donc, c’est aussi une affaire de charisme.
GHOST
says:¤ MOBUTU ET JOSEPH KABILA…CE SYNDROME DE L´ABSENCE D´UNE EDUCATION
Mister @ Zengamambu
Prenez le temps de faire le bilan de Mobutu ..ex sergent de la Force Publique, sans éducation capable de l´aider á comprendre la gestion d´un État..vous allez admettre que le mombre des universitaires autour de lui n´a pas influencé ce facteur d´absence d´une solide éducation de sa part.
Pendant 32 ans, il a pris des mauvaises decisions parce qu´il ne comprenait jamais les consequences de ces decisions*
Joseph Kabila illustre une fois de plus, ce facteur capital de l´éducation d´un président de la République au Congo..Pendant 15 ans, il a largement démontré ses limites. Le nombre des universitaires qui ne peuvent pas decider á la place du « président » n´a rien changé..Exactement comme avec Mobutu, des mauvaises decisions, une comprehension très limitée de la gestion de l´État’
¤ Zuma?
Vous devriez lire un peu plus sur Zuma et comment il est entrain de reduire activement l´impact électoral de l´ANC* Recement, il a fait venir 400 militaires pour assurer la sécurité au parlement quand il devait faire un speech* Zuma est une solide démonstration de l´importance de l´éducation d´un président de la République en Afrique*
¤ 2017*
Devons-nous citer Mobutu ou les Kabila comme réferences quand nous sommes entrain de réflechir sur le futur proche de la RDC? Quel bilan Mobutu et les Kabila possedent-ils pour meriter qu´on cite encore leurs noms dans les débats entre congolais ?