Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 05-03-2015 00:19
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L’offensive contre les FDLR en question et le renoncement insensé de la MONUSCO – JJ Wondo O.

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

L’offensive contre les FDLR en question et

le renoncement insensé de la MONUSCO

 Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Après plusieurs faux départs, cette fois-ci c’est parti!

Un mois après l’annonce du lancement des opérations Sokola 2 contre les rebelles Hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans le Nord-Kivu, les FARDC ont finalement déclenché le mardi 24 février 2015 une offensive au Sud-Kivu, sans l’appui des Casques bleus qui ont décidé de ne pas appuyer les FARDC au motif que les commandants de cette opération sont soupçonnés de graves violations des droits de l’homme.

En termes purement stratégiques militaires, le fait pour les FARDC d’attaquer les FDLR au Sud-Kivu alors qu’on les attendait d’abord de lancer l’opération au Nord-Kivu, relève d’une manœuvre de diversion[1] réussie au niveau de la planification de l’opération. On ne peut que dire Bravo!

Pour marquer les esprits sur le lancement effectif de ces opérations, plusieurs témoins ont déclaré avoir entendu des tirs à l’arme lourde et à la mitraillette dans les villages de Ruvuye et Mulindi surplombant les moyens plateaux de Lemera à Uvira (Sud-Kivu). Pour sa part, la 33ème région militaire, correspondant à la province du Sud-Kivu, a indiqué que ces tirs entendus marquaient le début officiel des opérations militaires contre les des FDLR au Sud-Kivu. Ces opérations se déroulent sur le Moyen Plateau de Mulenge au Sud Kivu. Le général Espérant Masudi est le commandant des opérations « Sukola 2 » dans le secteur opérationnel du Sud-Kivu.

De même, des de la société civile du Nord-Kivu ont également confirmé le début des opérations dans cette province dans le territoires de Rutshuru, de Nyiragongo annonçant même récupération de la Colline de Mugogo considéré comme étant un important bastion des FDLR situé à 10km au nord-ouest du Groupement Rusayu, en plein parc de Virunga. Ce sont le 322ème Bataillon de l’Unité de Réaction Rapide (URR) formé par les Belges en 2012 par à Lokandu au Maniema, et le 391ème Bataillon d’infanterie formé par l’AFRICOM[2] à Kisangani[3], déployés sur l’axe MUTAHO-KANYATSI, respectivement en Groupements KIBATI et MUDJA qui assurent le gros des offensives au Nord-Kivu.

Fardc monusco5

Des zones d’ombres qui suscitent des questions

Les analystes se posent des questions sur le début effectif tardif de l’opération, un mois après l’annonce de son lacement. Ce qui ôterait l’effet « surprise », très déterminant dans l’efficacité d’une offensive militaire et a certainement permis aux FDLR de se mettre à l’abri ailleurs que dans les zones de déploiement des FARDC. C’est le cas d’un expert militaire qui a requis l’anonymat qui déclare que les FDLR ont pris pour cibles de « petits FDLR enrôlés par des groupes satellites des FDLR… alors que les gros des troupes FDLR ont eu le temps de fuir et de se mettre à l’abri en lieu sûr.  Les vrais combats les vrais FDLR n’ont pas encore eu lieu…Je suis la situation de très près… ». Tout ce battage médiatique vise à rassurer la population qui accueillerait positivement, comme vous l’avait souligné dans l’interview avec M. Malcolm Beith de l’agence Bloomberg[4], l’information selon laquelle les FARDC traquent enfin les FDLR alors qu’il ne s’agit pas vraiment d’une confrontation avec les noyaux dur de cette rebellion. C’est du ping-pong ou du jeu de cache-cache….les FARDC rencontrent les grands camps déjà désertés ». D’ailleurs plusieurs informations font état du refus de combattre des FDLR qui préféraient fuir au lieu d’affronter leurs anciens alliés. (http://www.direct.cd/actu/2015/03/01/dans-lest-de-la-rdc-les-fdlr-refusent-presque-de-combattre.html). L’agence belge Belga embraye dans le même sens : « Une semaine après son lancement, les résultats de l’offensive de l’armée contre les rebelles hutu rwandais dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) se révèlent mitigés car les miliciens tendent à éviter l’affrontement, selon des analyste et responsables. »

L’autre questionnement émane des zones d’opération au Nord-Kivu alors que jusqu’en fin octobre et début novembre 2013, cette partie du territoire était contrôlée par le M23. Comment expliquer qu’après la fuite de cette rébellion en Ouganda et la reprise du territoire de Rutshuru par les forces loyalistes, ce soient les FDLR qui les réinvestissent ?

En effet, le 28 octobre 2013, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a déclaré que Rutshuru et Nyiragongo étaient déclarés «territoires sinistrés». Il a annoncé la suspension du payement des taxes, des impôts et du péage routier jusqu’au 31 décembre prochain. Le gouverneur a indiqué que ces mesures visent à soulager les habitants de ces deux territoires occupés par les rebelles du M23. Julien Paluku a également décrété Rutshuru et Nyiragongo «territoires sans armes». Il a affirmé que seuls les militaires, les policiers et les éléments de la MONUSCO auront le droit de posséder des armes. Il a invité tout détenteur d’armes à les rendre à l’armée ou à la Monusco[5]. Il s’agit d’une zone où l’autorité de l’Etat devrait en principe être restaurée. Comment expliquer cette présence des FDLR ?

Ce scepticisme a été également émis par un observateur militaire qui a toutefois nuancé la portée de l’opération, soulignant que cette zone n’est pas (…) connue pour avoir des FDLR, qui sont généralement (…) plus à l’Ouest, selon l’agence Belga[6].

Un dernier sujet d’inquiétude est l’implication du 391ème bataillon d’infanterie formé par les Américains. Ce bataillon qui devrait servir de « modèle pour la réforme à venir des FARDC », selon le Commandement américain de l’AFRICOM[7]. Malheureusement, cette unité s’est tristement illustrée pour des cas de viols massifs entre novembre et décembre 2012 à Minova après la débâcle contre le M23[8]. Le procès de viol de Minova[9] d’une centaine de femmes par les éléments des FARDC, débuté en novembre 2013, a accouché d’un verdict qui, semble-t-il, n’a pas contenté tout le monde. En effet, trois militaires seulement ont été condamnés pour viol sur la quarantaine arrêtée[10].

A la date du 2 mars 2015, en province du Nord Katanga, le bilan de l’opération contre les FDLR, selon le général Léon-Richard Kasonga, porte-parole de l’armée, faisait état de 43 FDLR capturés au Nord et au Sud-Kivu[11], plus 27 dépendants rendus aux forces loyalistes.

La MONUSCO a déjà mené des opérations aux cotés des Généraux Sikabwe, Mandevu et même Ntaganda

Alors que la MONUSCO avait promis un soutien logistique, stratégique et opérationnel à l’offensive de l’armée, l’opinion a été surprise d’apprendre qu’elle l’a retiré quand Kinshasa a refusé de changer deux généraux, Bruno Mandevu et Sikabwe Fall, chargés de commander des attaques au Nord-Kivu car soupçonnés par l’ONU de graves violations des droits de l’Homme.

Pour masquer son ambiguïté, dans une langue de bois, le général Abdallah Wafy a au cours de la conférence de presse de l’ONU déclaré : « Nous n’avons aucun doute sur la volonté, et de plus en plus la capacité, des FARDC à opérer, à neutraliser les groupes armés qui sévissent dans l’Est, parfois depuis 20 ans. (…) Nous nous réjouissons (…) de voir de plus en plus les FARDC prendre réellement (…) à bras le corps en charge la sécurité, l’intégrité territoriale », a-t-il ajouté. Mais l’officier n’a pas expliqué à quoi sert encore la MONUSCO en RDC et sa pléthore de 20.000 casques bleus indolents.

En effet, selon une source militaire présidentielle de la RDC, « Fall Sikabwe a été pendant longtemps commandant opérationnel des FARDC en Ituri, dans la Province Orientale. Il a remplacé à ce poste le général Vainqueur Mayala. Bruno Mandevu a commandé la 3ème brigade d’infanterie intégrée à Bukavu. Ensuite, il a été le commandant du secteur opérationnel des FAZRDC à Uvira. Ces deux généraux ont travaillé avec les contingents de la MONUSCO aussi bien en Ituri (Avec le général Fall) qu’au Sud-Kivu (avec le général Mandevu) dans les missions de patrouille et de combat. Depuis quand ils sont devenus des criminels de guerre ? La MONUSCO doit arrêter ce gros théâtre d’un mauvais goût. Le problème est ailleurs ! La MONUSCO ne veut pas s’engager dans la traque des FDLR tout simplement parce qu’elle n’a pas de troupes pour le faire ! »

« Les troupes de la fameuse brigade d’intervention de l’ONU, avec le contingent tanzanien qui, pour des raisons évidentes, ne veut pas s’attaquer aux FDLR parce que Jakaya Kikwete, le président T-tanzanien, voit le problème des FDLR différemment par rapport aux autres membres de la communauté internationale dont le SG Ban Ki-moon qui lui veut l’éradication pure et simple des FDLR. Pour Kikwete, il faut que Kagame dialogue avec les FDLR tout en écartant les génocidaires de 1994 », ce que refuse le Rwanda. Compte tenu de cette divergence de vues, Kikwete refuse de mettre ses troupes à la disposition de la MONUSCO dans l’opération Sokola 2. C’est ça le vrai nœud du problème ».

« Ainsi, Kikwete est aussi parvenu dans son lobbying de convaincre ses autres partenaires de la SADC (Sud-Afrique et le Malawi) qui ont des troupes au sein de la FIB de son approche. C’est pour cela que la Brigade d’interventions de l’ONU ne peut pas être engagée contre les FDLR. Les autres contingents fantaisistes de ‘ONU : Inde, Pakistan, Népal, Uruguay, Indonésie, Bangladesh, etc. ne font que du tourisme, donc aucune efficacité militaire sur le terrain car ils ne sont même pas conditionnés militairement régulièrement pour se battre sur le terrain. L’ONU n’a pas les moyen de sa politique en RDC ! », conclut notre source militaire.

Une source diplomatique tanzanienne nous précise que l’épouse femme de Jakaya Kikwete est une hutue d’origine rwandaise de l’ouest du Rwanda (District de Rubavu comme la famille Habyarimana). D’où l’aversion de Kikwezte envers le régime tutsi de Kagame et vice versa. La famille de l’épouse de Jakaya Kiwete faisait partie du groupe Akazu[12] (Cercle Hutu au pouvoir au Rwanda entre 1963 et 1994).

Pour rappel, la première opération militaire Umoja Wetu (« Notre unité » en swahili) contre les FDLR a été menée à partir du 20 janvier 2009, après un accord secret entre le président congolais Joseph Kabila et son homologue rwandais, Paul Kagame. Cet accord a abouti à la destitution du chef rebelle congolais Laurent Nkunda, dont le groupe armé, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), était soutenu par le Rwanda. Voulant étendre son action sur l’ensemble du territoire jusqu’à renverser Kabila, les autorités rwandaises et congolaises se sont arrangé pour arrêter Nkunda. A sa place, elles ont promu Bosco Ntaganda, comme chef d’état-major militaire du CNDP. Ntaganda est surnommé « Terminator » pour ses nombreux crimes de guerre, de violations des droits humaines et de droit commun commis en Ituri. Il a rapidement accepté d’intégrer ses troupes dans l’armée congolaise et a abandonné la rébellion du CNDP.

A la fin de l’ opération Umoja Wetu, le 25 février 2009, à la fin de l’opération Umoja Wetu, les autorités rwandaises et congolaises ont souligné que les opérations militaires n’étaient pas achevées. Elles ont insisté pour que la MONUC joigne ses forces à celles de l’armée congolaise pour en finir avec les FDLR. Dans les préparatifs précipités qui ont suivi, les agents de la MONUC n’ont pas fixé de conditions claires à leur soutien, n’ont pas insisté sur le retrait des rangs des FARDC d’auteurs connus de violations des droits humains, et ne se sont pas suffisamment préparés pour la protection de la population civile[13].

Après Umoja wetu, une nouvelle opération baptisée « Kimia 2 »  (La Paix 2 en lingala) avait pris le relai en mai 2009 dans les provinces du Nord Kivu et du Sud-Kivu. L’objectif était d’anéantir tous les sanctuaires des FDLR par des actions pointues menées par des unités conjointes FARDC-MONUC sur le terrain. Selon le porte-parole de ce commandement militaire, le major Sylvain Ekenge : « Kimia 2 » a atteint ses objectifs. Près de 5.000 combattants FDLR ont été neutralisés par les Forces armées de la RDC (FARDC) avec l’appui logistique de la MONUC, soit 75% des effectifs présumés de ces rebelles hutus rwandais dans les deux Kivu. Ils ont été soit tués au combat, soit neutralisés, soit rapatriés au Rwanda avec l’aide de la Mission de l’ONU. Tous les sanctuaires des FDLR ont été démantelés, leurs commandements et leurs moyens de communication désarticulés, leurs dirigeants chassés de toutes les zones qu’ils contrôlaient et d’où ils tiraient l’essentiel de leurs revenus »[14].Ce qui, pour le major Ekenge, est une « réussite »[15].

Une troisième opération baptisée « Amani leo » (La paix aujourd’hui en swahili) a démarré officiellement le 1er janvier 2010 pour une durée de trois mois dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Le 26 février 2010, des opérations conjointement planifiées entre les FARDC et la MONUC ont été lancées par les FARDC contre des objectifs précis au Nord et au Sud Kivu. Amani Leo a bénéficié du soutien de la MONUC[16].

Comme on peut le constater, le refus de la MONUSCO de mener les opérations aux côtés des généraux accusés de graves violations des droits humains ne convainc personne. Si par le passé, elle a été aux côtés d’un criminel de pire espèce qu’est Bosco Ntaganda, recherché par la CPI, son retrait actuel ne se justifie guère. L’argument de la MONUSCO est battu en brèche lorsque Human Rights Watch a démontré par le passé que le « Terminator » Ntaganda a pu pendant des années couler des jours heureux à Goma, se déplaçant librement dans l’est de la RDC, jouant au tennis et dînant dans les meilleurs restaurants de Goma au vu et au su des représentants du gouvernement congolais, des Casques bleus de l’ONU et des diplomates étrangers. Aucun effort n’a été réalisé, par la MONUC pour l’arrêter, bien qu’il ait continué à commettre des atteintes aux droits humains, y compris des meurtres ciblés, des viols, des tortures et le recrutement d’enfants soldats[17].

Kabila en perte de vitesse voudrait reconquérir les cœurs des kivutiens avant de s’en aller

C’est ce que nous informe une autre source de la maison militaire du chef de l’Etat congolais. « Le Président Ils veut regagner un tant soit peu les cœurs des kivutiens qui l’ont vomis depuis 2011. Il a quand même mis des moyens militaires conséquents – la 32ème Brigade FRR (Force de réaction rapide) et la 31ème Brigade FRR ainsi que la task -force de la GR. Kabila a même donné carte blanche au haut commandement de l’opération Sokola 2 de liquider définitivement ses amis d’hier (FDLR) afin d’humilier davantage Kobler et la MONUSCO. Il veut laisser aux kivutiens ainsi qu’aux autres Congolais l’image d’un pacificateur. Le chef a beaucoup à gagner, politiquement et même diplomatiquement, dans la traque des FDLR ». « Mais selon les informations de l’état-major opérationnel de l’opération Sokola 2 à ma disposition (notre source), les FDLR ne résistent que faiblement aux assauts des FARDC. Ils fuient pour la plupart du temps. Les FARDC se dirigent présentement vers le quartier général des FDLR à Mubie dans le territoire de Walikale (Nord-Kivu) par trois axes. C’est là que se trouve le colonel FDLR Habimana (« Omega ») en compagnie de quelques génocidaires recherchés par le TPIR d’Arusha« .

Conclusion

Face à cet imbroglio militaire, DESC accorde le bénéfice du doute aux FARDC et espère qu’elles arriveront à des FDLR. Ce n’est pas une question des moyens au vu du rapport de forces sur le terrain mais bien de la volonté politique car la guerre reste une continuation de la politique par d’autres moyens. Tout le mérite de la réussite de l’opération Sokola 2 sera pour le Commandant suprême des FARDC, Joseph Kabila. En y parviendra, il sera considéré comme un président sous l’empire duquel l’armée congolaise est venue à bout des forces et milices rwandaises (M23, FDLR, et autres milices rwandophones écumant à l’est de la RDC.

Au cas contraire, si l’opération Sukola 2 aboutit à des résultats finaux identiques à celle des opérations précédentes (Umoja wetu, Kimia 2, Amani Leo), cela ne pourra que renforcer la conviction qui habite une large opinion congolaise qui considère Joseph Kabila comme étant le cheval de Troie du Rwanda en RDC. Ce qui ternira davantage sa fin de mandat présidentiel constitutionnel, déjà chaotique, prévue en décembre 2016. Le Rendez-vous est donc pris dans quelques mois pour évaluer les résultats de Sokola 2 et dire s’il s’agit d’un bluff ou d’une réalité. La balle est dans le camp de Kabila. A lui de tirer sur les FDLR !

 Jean-Jacques Wondo Omanyundu / Exclusivité DESC

[1] En tactique militaire, la manœuvre de l’attaque de diversion dont le but consiste à détourner l’attention de l’ennemi et de son effort principal et d’attirer ses réserves à un endroit autre que le lieu principal d’attaque.

[2] Le Commandement américain pour l’Afrique.

[3] Formé par une cinquante de militaires américains et trente agents de la société de sécurité privée MPRI, le 391ème bataillon s’était illustré dans les viols des femmes et mineurs après la chute de Goma en novembre 2012 à Minova, au Sud-Kivu.

[4] Defeating the FDLR will send a “strong signal” to the Congolese people and help “boost their sense of security,” said Jean-Jacques Wondo Omanyundu, head of Desc-Wondo, a Belgium-based research group specializing in Congolese political and security matters. – See more at: http://afridesk.org/congo-un-forces-primed-for-rebel-offensive-as-leaders-meet-agence-bloomberg/.

[5] http://www.paceperilcongo.it/fr/2013/11/congo-actualite-n-199/.

[6] http://www.rtbf.be/info/monde/detail_rdc-l-armee-poursuit-son-offensive-contre-des-rebelles-hutus-rwandais?id=8916088.

[7] Jean-Jacques Wondo O, Les Forces armées de la RD Congo : Une armée irréformable ?, Desc-Wondo, Aalst, 2015, p.115.

[8] Rapport du Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’Homme sur les violations des droits de l’homme perpétrées par des militaires de forces armées congolaises et des combattants du M23 à Goma et à Sake, Province du Nord-Kivu, ainsi qu’à Minova et dans ses environs, Province du Sud-Kivu, entre le 15 novembre et le 2 décembre 2012, 13 mai 2013.

[9] http://afridesk.org/les-soldats-violeurs-et-pilleurs-du-391e-bataillon-fardc-forme-par-les-etats-unis-juges-a-minova/.

[10] http://afridesk.org/lessentiel-de-la-revue-de-la-presse-commentee-par-desc-du-5-au-10-mai/.

[11] http://radiookapi.net/actualite/2015/03/02/rdc-offensive-contre-les-fdlr-43-captures-au-nord-sud-kivu/.

[12] Akazu signifie petite maison ou plus précisément maisonnée, dans le sens où ce terme désigne davantage une famille qu’un type d’habitation. Le terme famille doit être compris ici dans toutes ses acceptions : les liens y sont de sang, d’intérêts politiques et communauraires communs. Il s’agit d’un cercle clanique hutu puissant, issu d’une lignée ancienne, enracinée au nord-ouest du Rwanda. Le concept d’Akazu («la petite maison») s’est imposé au Rwanda au début des années 1990 pour désigner l’entourage de l’épouse d’Habyarimana, Agathe Kanzinga Habyarimana, née en 1942 à Gisenyi dans le District de Rubavu.

[13] http://www.hrw.org/zh-hans/node/87233/section/3.

[14]  Jean-Jacques Wondo, Les Armées au Congo-Kinshasa. Radioscopie de la Force publique aux FARDC, Editions Monde nouveau/Afrique Nouvelle, Suisse, 2è Ed, Avril 2013.

[15] Radio Okapi, 01/01/2010.

[16] La MONUC a fourni des rations de combat aux troupes FARDC. Elle a également fourni du carburant, du transport (personnel, équipement et munitions) de l’eau potable et des comprimés de purification d’eau pendant toute la durée des opérations et évacue les blessés FARDC.

[17] RD Congo : Bosco Ntaganda continue d’enrôler des enfants de force, HRW,16 mai 2012. http://www.hrw.org/fr/news/2012/05/15/rd-congo-bosco-ntaganda-continue-d-enr-ler-des-enfants-de-force.

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3 Comments on “L’offensive contre les FDLR en question et le renoncement insensé de la MONUSCO – JJ Wondo O.”

  • Daniel Mamba

    says:

    L’ONU SUIT L’EVOLUTION DE LA SITUATION. SON ATTITUDE CONTRE LES GENERAUX CRIMINELS N’EST PAS INSENSEE telle stipulée par JJ WONDO.

    Selon le Sénateur Russ Feingold dans sa dernière allocution à DC COMME Envoyé Spécial , les Accords de Nairobi ont levé l’option de juger non pas seulement les criminels des mouvements armés, en référence le M23, mais aussi ceux des officiers au sein des FARDC. Conséquemment, la MONUSCO, même si hier avait travaillé avec des généraux considérés comme criminels au sein des FARDC, inclus Ntanganda, elle ne peut aujourd’hui que tenir au principe résultant de NAIROBI et refuser ces généraux alliés d’hier. C’est de même que l’ONU par exemple qui protège encore Kagame et Kabila jusqu’aujourd’hu pourrait demain les accuser de génocide et crimes contre l’humanité. Allons-nous demander pourquoi l’ONU le ferait si tard, alors qu’elle les considérait hier comme partenaires préférenntiels?
    Au-delà de toute cette confusion, LE VRAI PROBLEME C’EST KABILA ET SON EQUIPE. Si les FDLR se déplacent avant même le premier coup de feu des FARDC, c’est qu’ils sont informés des mouvements des FARDC. Et dans l’entre-temps tous savons que Kabila est le poulin de Mr Kagame. A quel jeu jouent ils tous? Cette solution d’éradiquer les FDLR par les FARDC est elle durable, si nous regardons ce qui s’est passé et se passe encore avec le groupe du M23 en Ouganda?
    Comme quoi, C’EST KABILA ET LE REGIME QUI DOIVENT PARTIR. ET DES QU’ILS SONT A LA PORTE, UN REGIME SERIEUX DE TRANSITION NETOIERA LE PAYS ET L’AMENERA AUX ELECTIONS SECURISEES ET TRANSPARENTES.

  • Troll

    says:

    ¤ LA REACTION « POLITIQUE »* INSENSEE DU GOUVERNEMENT CONGOLAIS ET SES CONSEQUENCES MILITAIRES

    Que le gouvernement de la RDC puisse mettre en première position la « protection » de deux généraux que l´ONU accuse des crimes  »’est une decision insensée sur le plan militaire.
    Un gouvernement qui a pour objectif la defense de ll´intégrité de l´État ne peut privileger une réaction politique qui a des consequences negatives sur la sécurité de ses citoyens. S´il y a une menace contre la souveraineté du Congo, c´est avant tout celle que les FDLR représente depuis des années.
    1. SUPERIORITE INFORMATIONNELLE ¤
    La decision du gouvernement reduit drastiquement la superiorité informationnelle des FARDC qui se rerouvent pratiquement « aveugles »**car ne disposant plus des informations en provenance des drones de l´ONU. Ce que ces drones Selex Falco avec une endurance de 14 heures de vol est une ressources très importante pour lancer une operation contre les FDLR. Ces FDLR se deplacent á pieds, et ne peuvent pas emporter assez de munitions, d´armes lourdes ou de la nouriture. Leur mobilité est tres limité et des drones qui peuvent suivre en tout temps leur deplacement offrent une precision très importante aux FARDC.
    Imaginez ces drones qui survolent les FDLR pendant 10 heures plus ou moins, cela facilite la planification….On comprend que les FARDC ne puissent se trouver face á un ennemi qui refuse d´engager les combats. Si les FARDC pouvaient beneficier de la reconnaissance aérienne assurée en permanance par les drones de l´ONU, elles auraient l´avantage d´engager des actions precises avec une efficacité capable de reduire le temps des operations .
    2¤ SUPERIORITE LOGISTIQUE ET « VERTICALISATION » DE LA MOBILITE
    Ce que les FARDC manquent le plus est la vitesse, la rapidité face aux FDLR qui ne peuvent ni concentrer leur troupe, ni faire face. Ce que la decision du gouvernement prive les FARDC des capacités de « verticalisation » **qu apporte les hélicoptères de ttransport et de combat de l´ONU.
    Au Kivu où les FDLR s´enfonce de plus en plus dans des zones d´accès difficiles, l´héliportage des troupes des FARDC est l´approche la plus efficace* Ce qu´avec la precision des informations appportée par les drones, les unités des FARDC pouvaient facilement debarquer et mëme attendre en planifiant des embuscades capables de decimer les FDLR en moins d´une semaine.
    Au Kivu, face aux FDLR seule la « verticalisation » des opérations est possible*
    Non, le gouvernement congolais handicape les FARDC par cette decision et allonge tout simplement la souffrance des populations au Kivu*

  • Troll

    says:

    ¤ENSEIGNEMENTS D´UNE OPERATION MILITAIRES DES FARDC SANS L´ONU AU KIVU

    Au Congo, nous allons attendre longtemps cette affirmation de Steven Metz : Ce sont les institutions militaires défaites au cours d´une confrontation armée ou s´éstimant dans une situation de vulnérabilité qui sont révélées les plus imaginatives dans leur volonté de faire progresser l´art et la conduite de la guerre* (1)
    Ce que nous voyons au Kivu en ce moment est une démonstration de plus que les responsables militaires au Congo n´ont toujours pas tirés des enseignements de la guerre asymétrique.
    ¤Au contraire nous sommes surpris de retrouver le concept de Clausewitz selon lequel « la défaite de l´ennemi doit être liée á la destruction du « centre de gravité »..Cette approche symétrique où certains généraux congolais (qui ont été formés en Occident) continue á croire que la guerre serait une entreprise symétrique, une collision entre deux forces vivantes, ou pire que les FARDC se retrouvent en face d´une armée des FDLR organisée selon les mêmes principes et qui déploient leurs forces pour des objectifs similaires est une vision fausse de la guerre au Kivu.
    Ainsi, il faut attendre dans le futur, une nouvelle génération des généraux congolais formés specifiquement dans les connaissances asymétriques afin de verifier l´affirmation de Steven Metz*
    LA GUERRE DITE DE LA « CONNAISSANCE *(2)
    Mr JJ Wondo qui a l´occasion de lire un ouvrage sur Executive Outcomes face á l´UNITA peut temoigner que ce concept de la guerre basée sur la superiorité informationnelle n´est pas une fiction.
    Ce que les généraux des FARDC n´ont pas (encore) eu le temps de bien observer la mission militaire de l´ONU au Congo qui applique la « préclusion stratégique » (2)
    Pour faire face aux dangers de l´asymétrie, Executive Outcomes ( y compris la MONUC/MONUSCO) avait appliquée cet concept de la PRÉCLUSION STRATÉGIQUE qui consiste avant tout á disposer d´une capacité logistique supérieure á celle détenue par l´adversaire en plus d´une « information dominance » en vue d´accroître la Vitesse décisionnelle et la précision de l´engagement militaire.
    Si les généraux congolais souhaitaient écraser rapidement les FDLR et éviter l´escalade, la mauvaise decison du gouvernement qui renonce aux drones de l´ONU , allonge cette opération militaire et retarde une victoire decisive des FARDC.
    En effet, c´est le détenteur de la supériorité informationnelle qui est capable de déteminer les conditions de lieu, de temps et de moyens d´une opération militaire (2)*
    Dans la « Préclusion stratégique », on retrouve aussi la notion de « désengagement ». Cette notion repose sur l´idée d´un combat sans engagement humain. Si en apparence, ce précepte remet en cause la formule d´une concentration d´une masse d´hommes sur le centre de gravité des forces adverses (comme le font les généraux congolais face aux FDLR*), il ne fait, tout au plus, que modifier cette équation en substituant la puissance de feu á longue portée au facteur humain.. Ce que les FARDC ne beneficie pas du puissance de feu de l´artillerie efficace de la »Brigade Africaine », ni de la puissance de feu des hélicoptères de combat de la MONUC**
    Selon W Cohen ( ex Sécrétaire d´État de la Défense aux USA); « plutôt que de compter sur la concentration des forces et de pratiquer des operations étalées dans le temps, il faut concentrer les effets d´une facon differentes. Selon lui, le plus important est de manoeuvrer et d´engager l´ennemi au lieu et au moment de choix des USA..á travers tout l´espace de la bataille(3* )C´est exactement le contraire de l´option des généraux congolais qui se retrouvent devant un « vide » quand les FDLR refusent de faire face et fuient..
    Sans les drones et la capacité logistique de l´ONU, les FARDC ne possedent ni l´information dominance, ni la possibilité de « disengaged combat » où la puissance de feu ´peut decimer les FDLR, ni surtout la capacité d´appliquer une guerre de CONNAISSANCE où les généraux congolais peuvent collecter l´information, la contrôler tout en empêchant les FDLR de faire de même.

    1. Steven Metz: The Next Twist of the RMA. Parameters. vol XXX nr 3 automne 2000, p 40
    2.T Balzacq & A De Nève: La Révolution dans les affaires militaires. Economica et Institut de stratégie comparée, 2003.
    3. W Cohen: A Revolution in Warfare. Foreign Affairs, vol 75, nr 2. mars- avril 1996

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DROIT & JUSTICE | 23 Sep 2025 10:01:30| 215 0
RDC: Jean-Jacques Wondo témoigne de ses conditions de détention devant le Parlement européen
L’expert belgo-congolais en questions sécuritaires, Jean-Jacques Wondo, a dénoncé les conditions de sa détention en RDC, qu’il qualifie d’inhumaines, devant… Lire la suite
Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 23 Sep 2025 10:01:30| 442 1
RDC-conflits : Pourquoi les accords de paix échouent
Depuis trois décennies, la RDC est le théâtre de l’un des conflits armés les plus meurtriers et les plus longs… Lire la suite
Par La Rédaction de AFRIDESK
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 23 Sep 2025 10:01:30| 1193 0
L’ombre structurante de Heritage Foundation sur la RDC : Une paix minée par des intérêts stratégiques et personnels
Résumé: Cet article examine l’accord tripartite signé le 27 juin 2025 entre les États-Unis, la République démocratique du Congo (RDC)… Lire la suite
Par La Rédaction de AFRIDESK