Le Plan de réforme révisé 2013 – 2025 des FARDC
Ce plan est une mise à jour révisé en avril 2013 du plan de réforme 2009 – 2025 dont la mise en œuvre a connu d’énormes difficultés pour cause principalement de manque de volonté politique au sommet de l’Etat du régime de Joseph Kabila et de l’instabilité sécuritaire à l’est du pays, notamment avec la guerre contre le M23. Le présent plan de réforme est une version congolaise, élaborée sous l’impulsion de l’ancien Chef d’état-major général des FARDC, le général en retraite Didier Etumba Longila. Ce plan, qui connait également des difficultés dans sa mise en œuvre, vise à rectifier le précédent plan élaboré avec l’apport des experts européens de l’EUSEC.
Pour rappel, depuis entre 2005 et 2013, la RDC a connu 5 plans de sa réforme, tous infructueux à ce jour:
1. Plan stratégique de réforme de l’armée congolaise (2005 – 2010) : Brassage
2. Plan Global sur la RSS (2007–2012)
3. Plan Directeur Global de la réforme de l’Armée (2008–2020)
4. Plan de réforme de l’armée (2009–2025) : Bon plan mais, dévoyé et abandonné suite aux énormes retards/manque de volonté politique
5. Nouveau Plan de réforme (2013/15- 2025) : Rectification plan 2009-2025. En cours d’opérationnalisation avec des retards. C’est ce qui fera l’objet du présent article.
D’une manière générale, les échecs des différents plans de réforme des FARDC sont dus au manque de volonté politique des autorités politiques et militaires congolaises d’opérer de profondes des réformes crédibles de l’armée etr des services de sécurité.
Ce plan étant amendable du fait de la nécessité de mener un audit des services de sécurité après 18 ans de gouvernance sécuritaire défaillante du régime de Joseph Kabila, nous reprenons ci-dessous les principaux éléments de synthèse du document initial qui reste de diffusion restreinte. La réussite de ce plan sera conditionnée par la volonté politique que manifesteront les nouvelles autorités congolaises dans la mise en œuvre effective des réformes des services de sécurité.
(Jean-Jacques Wondo Omanyundu).
INTRODUCTION
A l’issue de la table ronde sur la réforme du secteur de sécurité, tenue à KINSHASA du 25 au 26 février 2008, qui a validé les plans spécifiques pour la réforme de l’Armée, de la Police et de la Justice, le MDNAC s’est attelé à mettre en chantier le sien baptisé de Plan Directeur Global.
En novembre 2008, il a procédé à une évaluation de ce Plan et s’est aperçu qu’il fallait donner une nouvelle orientation au regard des évolutions de la situation militaire sur le terrain particulièrement dans l’Est du pays.
Par ailleurs, un constat a été dégagé à savoir : la réforme de notre armée ne devrait pas être une affaire des étrangers MAIS plutôt des nationaux, eux qui en connaissent très bien les sources de déficience et donc sont à même de proposer des remèdes efficaces.
Ainsi, le MDNAC a jugé utile de confier l’entière responsabilité de revisiter ce plan aux fils du pays.
Raison pour laquelle l’EMG a été étroitement associé et a posé un diagnostic sévère pour déboucher sur une voie de sortie laquelle finalement concrétise ce plan qui sera désormais appelé Plan de la Réforme de l’Armée.
Une stratégie globale a été définie. Elle repose sur Dix principes directeurs. Sa mise en œuvre est sous-tendue par un arsenal juridique constitué de :
- La Loi organique portant organisation et fonctionnement des Forces Armées (votée en 2011) ;
- La Loi portant statut du militaire des Forces Armées (votée en 2013) ;
- La Loi de programmation militaire, (pas encore votée) alors qu’il s’agit d’une loi essentielle à la réforme des FARDC car elle est censée encadrer la gestion du personnel et du matériel. Il s’agit d’une loi portant sur les dépenses d’investissement au sein d’une armée par un engagement financier pluriannuel qui fixe les effectifs et les crédits d’équipement, de développement et de modernisation de l’armée.
Des coûts inhérents à cette réforme ont été dégagés en tenant compte des contraintes budgétaires des FARDC. Les sources d’approvisionnement ont été partiellement identifiées ; sans oublier la Coopération militaire, notamment dans les domaines des infrastructures et/ou de la formation.
Une feuille de route est censée accompagner ce plan et fixe à chaque étape de sa mise en œuvre des repères dans l’espace et dans le temps.
Pendant la réalisation de cette feuille de route, certains pays voisins manipulant un groupe d’officiers congolais ont provoqué une mutinerie dans les rangs des unités engagées en opérations, qu’ils ont phagocytée pour agresser la RDC.
Lors des opérations visant à neutraliser cette agression, il a été observé en plus des facteurs externes manifestes, des dysfonctionnements et autres contre-performances au sein des FARDC qui sont venus se greffer au passif suffisamment stigmatisé au cours des autopsies précédentes.
Toutefois, il sied de signaler que les FARDC étaient en pleine mise en œuvre du Plan de la Réforme qui devait corriger les tares déjà relevées précédemment.
D’où la nécessité de revisiter le Plan de la Réforme de l’Armée arrêté depuis Mai 2009.
DIAGNOSTIC DES FARDC
Obstacles : Les éléments de contreperformances des FARDC/PNC relevés lors des évaluations de l’armée et de la police:
- Cadre légal incomplet et non-respect de la législation.
- Non maîtrise des effectifs de l’Armée, de la police et des services de sécurité.
- Absence de tout contrôle civil et politique de l’armée/police/services de sécurité
- Incompétence et déficit de formation de beaucoup de cadres de commandement (cadres illettrés ou très peu formés) et des militaires/policiers/agents des services de sécurité.Chevauchements de compétences entre l’armée, la police et les services de sécurité.
- Défaillance de la chaîne de commandement, manque de vision et déficit de leadership.
- Désorganisation totale et dysfonctionnement du commandement dû à l’incohérence de la chaîne de commandement.
- Commandements parallèles (multiplicité des centres de commandement).
- Absence de tableaux organiques et des tableaux de dotations pour permettre une vue d’ensemble de l’armée/de la police et des services de sécurité ainsi que de leur matériel.
- Abus de pouvoir dans le chef des militaires/policiers.
- Chaîne logistique lourde et distordue ; Insuffisance et incohérences dans l’appui logistique.
- Matériel militaire insuffisant et souvent inadapté et inopérant.
- Conditions de travail, soldes, vécu social des militaires exécrables. Modicité du revenu du militaire/policier/ah-gents des services de sécurité.
- Le ministre de la Défense Nationale et des Anciens Combattants (MDNAC) reste sans portefeuille car la gestion du budget de l’armée échappe à grande partie à son contrôle. La Maison militaire du chef de l’Etat dédouble le MDNAC.
- Non-application du statut du militaire/policier.
- Des militaires/policiers en âge de retraite encore actifs et donc peu efficients.
- Indiscipline, impunité, insubordination impunie (refus de mutation) ; non-respect de la voie hiérarchique, port illégal des grades dans l’armée et la police.
- Méconnaissance et non-respect des notions de droit humanitaire.
- Absence de politique de santé de l’armée et des structures médicales dans l’armée/police
- Multitude des coopérations militaires bilatérales, non coordonnées, cloisonnées, segmentées aux objectifs parfois divergents et aux finalités ne répondant pas vraiment aux besoins réels du terrain.
- Le chef d’état-major général des FARDC n’a pas le contrôle effectif de son armée.
- Détournement de fonds et de matériel de l’armée / Police (carburants, moteurs d’engins mécanisés, excédents de l’argent non payé par les banques…).
- Sur le plan Juridique : Les textes légaux qui régissaient jusqu’alors les Forces Armées se sont avérés inadaptés.
Il s’agit de :
- La Loi 04/023 du 12 Novembre 2004 portant Organisation Générale de la Défense et des Forces Armées était calquée sur la Constitution de la transition, alors que nous avons déjà une nouvelle Constitution ;
- La Loi N° 081-003 du 17 Juillet 1981 portant Statut des Agents de Carrière des Services Publics de l’Etat qui ne tient pas compte des spécificités propres au métier des armes.
- Sur le plan de la morphologie : Notre armée présente une image composite avec en son sein des éléments issus de : ex-FAZ, ex-FAC, ex-MLC, ex-RCD, ex-Tigres, ex RCD/KML, ex-Maï-Maï, CNDP et autres ex-Groupes armés. Certains de ces éléments sont instrumentalisés par des puissances étrangères principalement celles ayant la même appartenance ethnique que certaines populations de la RDC.
Bien que la pyramide de grades ne soit pas mauvaise, on constate cependant un déséquilibre géographique et ethnique dans la composition de ses effectifs surtout pour la Troupe.
- Sur le plan de l’équipement : Le manque d’une politique d’acquisition, de gestion et de maintenance des équipements font que les FARDC ne disposent que des matériels insuffisants, vétustes, obsolètes et très souvent inadaptés. Les moyens de transmissions sont dépassés et nettement insuffisants. Ceci a été confirmé lors de l’autocritique sur les opérations récentes à l’Est du pays.
- Sur le plan des Infrastructures : les unités n’ont pas de garnisons attitrées où leurs familles peuvent attendre en toute sécurité, sans peur d’être déguerpies, la fin de mission de leur chef de famille ; les infrastructures de base sont donc insuffisantes et/ou délabrées parfois même inexistantes à certains endroits. Ce qui explique que certains dépendants de militaires les suivent même dans les opérations, obligeant Les militaires à se construire des logis de fortune.
Cet élément figure parmi les facteurs de contreperformances décriées lors de l’évaluation des opérations de l’Est.
- Sur le plan de l’opérationnalité : Aussi bien lors du premier diagnostic qu’au cours de l’autocritique ayant évalué les contre-performances, il a été constaté que les unités ont une très faible capacité opérationnelle tant sur le plan de manœuvres que sur celui de la logistique.
- Sur le plan de l’organisation : L’organisation actuelle de notre armée n’est pas adaptée aux types des menaces récurrentes liées à la nouvelle configuration géostratégique de la sous-région, car elle est calquée sur la subdivision politico-administrative actuelle qui ne tient pas compte des enjeux géopolitiques de l’heure. (Cas des régions militaires qui coïncident avec les provinces administratives).
Les deux points ci-dessus figurent parmi les facteurs de contreperformances décriées lors de l’évaluation des opérations militaires dans la partie orientale de la RDC. D’où une impérieuse nécessité de procéder à une réforme en profondeur des FARDC pour les moderniser et les rendre plus performantes.

1. BUT DE LA REFORME
La réforme vise la création d’une armée républicaine, professionnelle, moderne, crédible et dissuasive.
- STRATEGIE GLOBALE
En vue de :
- Construire une Armée moderne, professionnelle, républicaine, adéquatement équipée, évoluant dans un nouveau système de défense crédible à la dimension du pays ;
- Remplir ses missions dictées par les menaces récurrentes redoutées, selon une doctrine d’emploi graduel de ses moyens en tenant compte du budget de l’Etat;
- Prendre également en compte le diagnostic fait de la situation actuelle,
Les FARDC doivent procéder à la mise en œuvre de cette réforme en trois phases.
La Réforme en trois phases :
Cette réforme est projetée en trois phases allant de 2013 à 2026 soit 13 ans. En tenant compte de nos contraintes budgétaires.
- La phase du Court terme va de 2013 à 2015 soit Trois ans, elle doit permettre de booster la réforme de l’Armée et permettre d’entrer dans le deuxième mandat de la troisième législature avec une Armée rajeunie même si elle n’est pas encore professionnelle.
- La phase du Moyen terme va de 2016 à 2020 soit Cinq ans, durée d’un mandat et cela après évaluation de la première phase.
- La phase du Long terme va de 2021 à 2025 soit Cinq
Des évaluations sont prévues pendant chaque phase de la réforme et pour passer d’une phase à une autre.
- Première phase : 2013-2015
Dans cette phase, Il s’agit de :
- Réorganiser les unités des FARDC ;
- Mettre en place la nouvelle organisation territoriale de la défense ;
- Amorcer les premières mises à la retraite ;
- Mettre en formation le personnel de la future Armée en utilisant toutes les opportunités offertes ;
- Apprêter les premières unités devant participer au rétablissement d’une situation sécuritaire dans le Pays ;
- Contribuer à la surveillance des frontières les plus sensibles ;
- préparer et exécuter la relève de la MONUSCO ;
- Deuxième phase : 2016-2020
Il s’agit de la montée en puissance des Forces Armées, traduite par :
- La poursuite de la mise sur pieds des unités de réaction rapide (URR) et des unités de défense principale (UDP) ;
- L’acquisition et la dotation des équipements et matériels appropriés des unités selon les tableaux organiques (TO) et les tableaux de dotation (TD) ;
- La consolidation de l’organisation territoriale de la défense ;
- Troisième phase : 2021-2025
Cette phase consiste à :
- Optimiser le dispositif existant de la Défense c-à-d les unités de couverture (UCouv), les unités de réaction rapide (URR) et les unités de défense principale (UDP) ;
- Assurer la défense effective du territoire par des moyens propres et autonomes ;
- Accroitre notre participation aux opérations des résolutions des crises dans le cadre des Nations Unies ou des Organisations sous régionales Africaine telles que les Opérations de maintien ou d’imposition de la Paix.
2. MISE EN ŒUVRE DE LA REFORME : PRINCIPES DIRECTEURS
Pour piloter cette réforme, DIX principes ont été définis et présentés de la manière suivante :
- La Rationalisation de la Gestion du Pers
Le rajeunissement des forces armées passe nécessairement par la planification d’une part, de la mise à la retraite des militaires ayant atteint la limite d’âge chiffré à 24.543 (voir tableau) et d’autre part, par le recrutement de nouveaux éléments appelés à assurer la relève.
Militaires atteints par la limite d’âge
Série | Grade | Nombre | Obn | |
01 | LtGen | 4 | ||
02 | GenMaj | 5 | ||
03 | GenBde | 37 | ||
04 | Col | 555 | ||
05 | LtCol | 559 | ||
06 | Maj | 802 | ||
07 | Capt | 1.568 | ||
08 | Lt | 3.465 | ||
09 | SLt | 2.804 | ||
10 | AdjChef | 663 | ||
11 | Adj1Cl | 949 | ||
12 | Adj | 1.084 | ||
13 | 1SgtMaj | 1.070 | ||
14 | SgtMaj | 723 | ||
15 | 1Sgt | 1.038 | ||
16 | Sgt | 1.974 | ||
17 | Cpl | 2.572 | ||
18 | Sdt 1Cl | 2.620 | ||
19 | Sdt 2Cl | 2.051 | ||
TOTAL GENERAL | 24.543 |
Il est évident que la retraite des Militaires qui ont fait une brillante carrière dans l’Armée doit être accompagnée des mesures de de réinsertion. Il peut être proposé par exemple que les officiers Généraux et les Colonels qui partent à la retraite soient récupérés dans la Diplomatie ou dans la territoriale comme Conseillers sécurité des Gouverneurs.
Pour les autres Catégories, l’Etat pourra trouver le mécanisme de les reclasser dans la société.
Il peut être également envisagé, la création d’une caisse de solidarité à la retraite des Militaires, laquelle caisse devant bénéficier des subventions de l’Etat.
Et pour combler le départ à la retraite tel qu’envisagé dans le plan de réforme (voir le sous plan de retraite), il a été projeté un recrutement global de 61.366 hommes en 6 vagues de 10.000 chacune.
Recrutement nouveaux Eléments des FARDC
6 vagues x ± 10.000 x 7 mois | ||||||
TIMING | PERIODE | |||||
Dès Nov 2012 | Dès Juin 2013 | Dès Jan 2014 | Dès Aou 2014 | Dès Avr 2015 | Dès Dec 2015 | |
An I/M | 1ère VAGUE | 2ème VAGUE | 3ème VAGUE | 4ème VAGUE | 5ème VAGUE | 6ème VAGUE |
M+1 | ||||||
M+2 | ||||||
M+3 | ||||||
M+4 | ||||||
M+5 | ||||||
M+6 | ||||||
Durée totale : 3 ans et 6 mois |
Chaque promotion recrutée devra être bien formée pour constituer et compléter les unités de couverture et autres unités de réaction rapide et de défense principale pour qu’enfin de compte avoir une armée de 195.000 hommes tel que projeté.
Il a été également prévu l’application d’un coefficient de correction pour compenser le départ graduel à la retraite des éligibles non encore atteints par la limite d’âge.
- La formation et l’entraînement continus :
La formation et l’entrainement continus des éléments des FARDC telle qu’envisagé dans la réforme (voir le plan global de formation), se présente en deux volets selon que l’on est dans la catégorie des éligibles FARDC ou dans celle des éléments à recruter.
En ce qui concerne la formation des éléments à recruter estimé à plus ou moins 61.366 répartis en 6 vagues de 10.000 hommes, un plan de formation globale d’une durée totale de 3 ans et 6 mois a été élaboré.
Dans ce plan de formation, chaque vague de 10.000 hommes constituant une promotion d’une durée de 7 mois, devra être formé en 2 sessions; c-à-d une première session de formation de base par catégorie de 4 mois (SOffr et Tp) et une deuxième session de spécialisation de 3 mois.
Et concernant la formation des éligibles FARDC estimé à plus ou moins 52.702 répartis en 11 promotions de 5.000 hommes chacune, un plan de de remise à niveau et de spécialisation pour toutes les catégories d’une durée totale de 2 ans et 6 mois a été également élaboré. Et chaque vague de 5.000 hommes constituant une promotion devra être formée en 3 mois.
Dans la formation des éligibles, il faut également prendre en compte toutes les possibilités de 3 voies de formation existantes c-à-d la formation classique, la formation par passerelle et la formation à l’étranger.
Il faut comprendre qu’en ce qui concerne ces trois voies de formation, elles sont liées aux types de leadership constituant les FARDC.
Ainsi, pour la formation classique et la formation à l’étranger, il s’agit de la formation continuée du leadership stratégique et du leadership organisationnel ; tandis que pour la formation par passerelle, il s’agira d’assurer une formation continuée du leadership direct qui est toujours en contact avec le terrain et la troupe ; mais également du leadership stratégique qui est appelé à être toujours à jour dans l’environnement opérationnel actuel caractérisé par une dynamique toujours exigeante.
Ainsi, il est important de rouvrir les Ecoles Militaires, Centres d’Entrainement et Centres d’Instruction pour la formation des jeunes éléments ainsi que le renouvellement des spécialistes. Cette réouverture passe nécessairement par la réhabilitation des Infrastructures existantes, l’acquisition des matériels didactiques et la formation des formateurs.
En vue d’harmoniser les programmes d’instruction et d’entrainement, la commission a proposé la création d’un commandement général des écoles militaires, structure relevant de l’Etat-Major Général de manière à éviter les dépendances des écoles militaires, soit au ministère, soit aux forces.
Un plan global de formation ainsi qu’un sous plan de formation de temps de guerre figure en Annexe.
- l’équipement adéquat :
Pour que les Unités soient opérationnelles, il est important de d’honorer les tableaux d’organisation (TO), et les tableaux de dotation (TD). Il s’agit ici, de spécifier les divers matériels et équipements en fonction du milieu, des Forces, des Corps et les Services en tenant également compte du potentiel ennemi.
Il est à noter qu’il est consacré d’avoir une monté en puissance de la Force Aérienne et de la Force navale. Et concernant la Force Aérienne, une suprématie au moins deux fois supérieure à l’ennemi est projetée dans ce plan de réforme.
A ce sujet, un sous plan d’acquisition et de formation spécifique à chaque Force (Force terrestre, Force Aérienne, Force Navale), chaque Corps (Corps de Troupes de Transmission, Corps de Génie Militaire, Corps de Santé Militaire), et chaque Service (Service de Communication, Service d’Education civique, Patriotique et Actions Sociales) figure à l’annexe.
- La prise en charge correcte du militaire :
Cette réforme place l’homme au centre de toute les préoccupations par l’amélioration progressive de ses conditions sociales et professionnelles qui passe par :
- L’augmentation du taux de ménage de 15 $/H/Mois pour atteindre 30 $/H/Mois au plus tard fin 2013 ;
- L’augmentation de prise en charge médicale pour atteindre le taux de 5 $/H/Mois fin 2013 ;
- L’octroi traitement minimum de 100 $ pour le dernier soldat fin 2013 ;
- L’indemnisation de compensation de 100 $ par famille pour les militaires en opération
L’amélioration des conditions professionnelles des militaires requiert que la gestion de leurs carrières soit codifiée par des textes légaux et réglementaires.
- La Redéfinition de l’organisation Territoriale de la Défense :
L’organisation territoriale de la défense a été revue de manière à éviter de continuer à faire coïncider les structures militaires avec les subdivisions polico-administrative. Cette nouvelle configuration territoriale militaire repose sur une adaptation graduelle des structures organisationnelles des FARDC de manière à répondre efficacement aux besoins opérationnels dictés par les facteurs milieu et menaces.
Lesquelles menaces, pouvant provenir de l’extérieur et catégorisées en menace rouge, orange ou jaune ; mais également elles peuvent être d’origine interne c-à-d des groupes armés nationaux et étrangers, ou encore des groupes armés de type insurrectionnel.
Après analyse des facteurs milieu et menaces, le Territoire National a été découpé en Trois Zones de Défense (ZDef).
- La Zone de Défense est une entité territoriale inter-force dans laquelle des unités Terrestres, Aériennes et Navales opèrent sous un commandement unique ;
- Les Trois Zones de Défense sont constituées de la manière suivante :
- La 1ère Zone de Défense englobe la ville de Kinshasa et les actuelles provinces administratives de BANDUNDU, de BAS-CONGO et de l’EQUATEUR ;
- La 2ème Zone de Défense comprend les actuelles provinces administratives du KASAÏ-OCCIDENTAL, du KASAÏ-ORIENTAL et du KATANGA ;
- La 3ème Zone de Défense comprend les provinces administratives du MANIEMA, du NORD-KIVU, du SUD-KIVU et de la Province ORIENTALE.
Ce découpage en Zones de Défense trouve sa motivation sur le plan historique, stratégique, économique, politique et militaire favorisant une capacité de riposte autonome efficiente et conséquente pour chaque Zone de défense face et envers tous types de menaces.
Ainsi, pour chaque Zone de Défense, il est prévu d’affecter pour la Force Terrestre au moins 20 Régiments de couverture, 3 Brigades de Réaction Rapide et 2 Brigades de Défense Principale ; pour la Force Aérienne, il faut au moins 15 Hélicoptères Mi 24 et 5 Hélicoptères Mi 17 soit le double de la capacité adverse ; pour la Force Navale, il faut au moins une Douzaine de Vedettes et de Patrouilleurs et 3 Bataillons de Fusiliers Marins.
Ce découpage en Zone de Défense va également favoriser la résorption du phénomène DISPO et UNITE CADRES par la possibilité d’utiliser ou d’affecter tous les militaires actifs.
- Sur le plan historique :
De la Force Publique à l’Armée Nationale Congolaise, les unités de l’Armée étaient articulées autour de TROIS groupements. Le Commandant Groupement avait une responsabilité territoire sur l’engagement des troupes ; ce qui réduisait les délais de transmission des ordres, d’intervention et de ravitaillement. Il existait dans chaque Gpt un dépôt Log Ter.
A titre de rappel le Dépôt territorial de KITONA approvisionnait les unités du groupement OUEST, le Dépôt territorial de KAMINA approvisionnait les unités du groupement SUD et le Dépôt Territorial de KISANGANI approvisionnait les unités du groupement NORD.
- Sur le plan Stratégique :
La nouvelle configuration géostratégique de la sous-région est actuellement caractérisée par le goût de l’expansionnisme territorial et/ou de l’influence hégémonique tendant à créer des forces déstabilisatrices à l’interne pour fragiliser le pays adversaire.
Chacune de ces zones présente pratiquement les mêmes menaces : Des éléments hostiles au régime peuvent nous attaquer instrumentalisés par des pays limitrophes ou avec leurs appuis.
- Pour la première ZDef, la menace redoutée proviendrait de l’Angola et du Congo Brazza. Les deux Pays ont une même Idéologie.
- Pour la deuxième ZDef, elle est due à la convoitise des nos ressources minières et peut provenir de l’Angola, la ZAMBIE et de la TANZANIE.
- Pour la Troisième ZDef, elle proviendrait de l’EST avec le Rwanda, OUGANDA et du NORD-EST avec le Soudan du Sud, pays fabriqué de toutes pièces par l’OUGANDA.
– Sur le plan Economique :
L’environnement opérationnel actuel est dominé par la recherche de contrôle des zones riches en minerais pour alimenter le terrorisme et les autres groupes négatifs.
Cette situation devra inciter également notre système de défense à intégrer cette dimension économique dans la sécurisation et le contrôle de tous les espaces miniers ainsi que toutes les lignes de communication réputées attrayantes pour les différents groupes négatifs tant à vocation régionale que nationale.
Cette subdivision correspond aux trois pools économiques à savoir la 1ère zone de Défense correspond au pool économique de KINSHASA, la 2ème zone de Défense correspond au pool économique de LUBUMBASHI et la 3ème Zone de Défense correspond à celui de KISANGANI.
– Sur le plan Politique :
La situation géopolitique actuelle caractérisée par la présence des ONGs, des organisations internationales et la population sur le terrain opérationnel et la tendance des certains leaders politiques nationaux d’avoir et d’entretenir des branches armées pour influencer les décisions politiques et manipuler la population à leur guise, incitent à prendre en compte cette dimension pour une configuration d’une structure organisationnelle de la Défense adaptée et conséquente.
La Constitution de la 3ème République prévoit le passage de 11 provinces actuelles à 26. Pour éviter les velléités sécessionnistes de certains politiciens qui pourraient trouver de répondant dans un petit ensemble, il est nécessaire d’organiser de grands ensembles dans lesquels on trouverait plusieurs réalités culturelles et ethniques. Ceci permet au militaire de transcender les clivages ethniques.
– Sur le plan Militaire :
Les avancées technologiques ont rendu l’environnement opérationnel aussi dynamique au point qu’il est aujourd’hui important que le personnel militaire et les matériels soient adaptés au nouveau contexte.
Et les enjeux de l’heure appellent les FARDC à tenir compte des liens et autres ramifications politiques, économiques, sociales que peut comporter une situation de crise dans un espace donné et chercher à y apporter des réponses appropriées qui tiennent compte de la spécificité des FARDC qui sont une armée républicaine qui favorise l’unité nationale.
– Sur le plan de Résorption des effectifs :
Pour chaque zone de Défense il y a possibilité d’affecter 16 Généraux, 204 Officiers Supérieurs et 1.639 Officiers Subalternes.
Avantages
- Concentration des moyens militaires, réduction du délai de réaction face à une menace ;
- Pendant que les politiciens cherchent à émietter le pays par la création de nouvelles petites provinces, l’Armée crée des grands ensembles pour mieux cimenter l’Unité nationale ;
- Utilisation d’un plus grand nombre d’Officier Généraux et Supérieurs, disparition du phénomène DIPO (voir tableau).
Tableau comparatif d’utilisation des Officiers Généraux (2013)
SITUATION ACTUELLE (2013)
| REFORME | ||||
GRADES | ACTIFS | DIPO | TOTAL | GRADES | PREVUS |
LtGen | 02 | 03 | 05 | LtGen | 02 |
GenMaj | 06 | 03 | 09 | GenMaj | 10 |
GenBde | 33 | 15 | 48 | GenBde | 64 |
TOTAL | 41 | 21 | 62 | TOTAL | 76 |
NB : La Justice Militaire n’est pas prise en compte.
Tableau comparatif d’utilisation des Officiers Supérieurs
SITUATION ACTUELLE (2013) | REFORME | ||||
GRADES | ACTIFS | DIPO | TOTAL | GRADES | PREVUS |
Col | 287 | 190 | 477 | Col | 310 |
LtCol | 378 | 252 | 630 | LtCol | 788 |
Maj | 1.037 | 700 | 1.737 | Maj | 1.418 |
TOTAL | 1.702 | 1.142 | 2.844 | TOTAL | 2.516 |
ORGANIGRAMME DE L’ETAT-MAJOR GENERAL DES FARDC
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Conclusion (Jean-Jacques Wondo)
Au-delà d’une rhétorique consensuelle, note Laurent touchard dans son livre intitulé Les Forces armées africaines (2017), l’absence de volonté politique sincère de l’ancien régime de Joseph Kabila a privé la réforme des services de sécurité (RSS) d’un dynamisme pourtant vital. initiée dès la fin de la deuxième guerre du Congo (1998-2003), cette RSS a également été ralentie par des handicaps conjoncturels et structurels. A l’échelle stratégique, la chaîne de commandement s’emberlificote dans une complexité rare. Elle est à la fois extrêmement centralisée, mais paradoxalement, elle se ramifie en canaux de commandement en fonction des loyautés individuelles – des déloyautés -, de la duplicité d’officiers mêlés à des trafics – c’est le cas du général Gabriel Amisi tango Four, le numéro 2 des FARDC – avec la kyrielle de groupes armés, d’intérêts personnels du moment. Le canal de commandement présidentiel avec des ordres donnés directement aux unités de la Garde Républicaine (GR) même lorsqu’elles sont en principe déployées au sein des dispositifs locaux, court-circuite les décisions des responsables sur les théâtres d’opérations concernés. Un tel fonctionnement ne favorise pas la coordination entre les unités qui agissent sur ces théâtres. Il ne favorise pas non plus la réactivité face à des groupes qui pour leur part recourent aux méthodes de guérilla, avec toute la fluidité tactique qui leur correspond, constate Touchard.
Selon la hollandaise Judith Verweijen, chercheuse à l’Université de Gand, il est difficile de prévoir les effets de la cohésion militaire au vu de la complexité socio-structurelle des FARDC[1]. Les mécanismes de loyauté hiérarchique qu’on y rencontre compliquent des équilibres locaux abscons et changeants : complicités intéressées avec les groupes armés, situations de rivalités entre chefs d’unités qui conduisent à ne pas secourir une unité voisine en difficulté, etc.[2]
Il sied de remarquer par ailleurs que les nominations effectuées en juillet 2018 ont porté à plus de 180 le nombre de généraux FARDC alors que la réforme proposée dans ce document.
Comme on peut le constater, ce plan constitue une bonne matrice de base pour une réflexion approfondie de la future réforme de l’armée congolaise. Il devrait s’intégrer dans un Plan National de la Sécurité Intégrale. Lequel plan devrait être guidé par le principe d’une nouvelle approche et conception congolaise holistique de la sécurité qui sera celle de faire en sorte que l’armée, la police et les autres services de sécurité (ANR, DGM…) mettent au rang de “préoccupation primordiale nationale” la « défense du territoire national », « la sécurité de la population et de leurs biens et propriétés », la protection des droits et libertés des citoyens congolais, de leur sécurité et de l’ordre public et la question de la gouvernance sécuritaire en appui de la bonne gouvernance démocratique.
Il faudrait également prévoir la dissolution intelligente de la GR comme préalable indispensable à une bonne réforme des FARDC et à la consolidation de l’Etat de droit et de la démocratie. A la place, nous proposons notamment de transférer progressivement et méthodiquement ses éléments au sein des autres composantes des FARDC ou des unités d’élite de la police ou d’une future gendarmerie à créer[3]. Dans ce cas, la sécurité du président et des hautes autorités nationales ne serait plus assurée par une unité autonome de l’armée, échappant complètement au contrôle du chef d’état-major général des FARR-DC, mais par les éléments d’une nouvelle unité appelée la garde nationale à créer au sein de la Police nationale congolaise. Cette unité aura pour vocation première d’assurer des missions de sécurité et des services d’honneur au profit des plus hautes autorités de l’État et des hautes personnalités étrangères en visite/mission officielle en RDC. Il faudra également créer au sein de la Police une autre unité appelée légion de sécurité et de protection, qui devra assurer en permanence la sécurité des institutions de la République (cours et tribunaux, ministères régaliens, Assemblée nationale, Sénat etc.).
Un autre élément indispensable à la réussite d’une RSS consiste à accroître l’autorité hiérarchique et l’autonomie opérationnelle et tactique du Chef d’état-major général de l’armée afin d’augmenter l’efficacité de l’armée.
L’unité de commandement permet un meilleur rendement tactique et opérationnel sur le terrain et évite l’écueil ou l’effet pervers de dédoublement organique à travers la multiplication des unités spéciales avec des missions qui échappent au contrôle du chef d’état-major général des forces armées et de la hiérarchie militaire. Dans une armée moderne, le Chef d’état-major général des armées est l’instance suprême au niveau des opérations militaire. Le président de la République, en sa qualité de commandant suprême des armées, a une autorité strictement politique et morale et non tactique ni opérationnelle dans l’articulation des forces sur le terrain.
En tant qu’expert militaire et homme de terrain, le Chef d’état-major général des FARDC conseille le gouvernement et le parlement, et assure le commandement des opérations militaires sur le terrain. Il participe aussi aux travaux de programmation et de planification de défense ainsi qu’à la préparation des budgets, il est également chargé des relations avec les armées étrangères. Autour du chef d’Etat-major général des FARDC doivent graviter toutes les structures militaires opérationnelles (dont le renseignement militaire et les unités spéciales), administratives, techniques, logistiques et médicales.
Bref, le Chef d’état-major général des armées est donc le principal intermédiaire entre le pouvoir politique et les armées et la personne centrale d’une armée qui, avec les quatre chefs d’état-major (Force terrestre, Force aérienne, Force navale et renseignement militaire) établissent la doctrine militaire d’emploi des FARDC et élaborent à l’attention du gouvernement (ministre de la Défense) la programmation et la planification au niveau des moyens et proposent des priorités.
Enfin, il doit être admis pour tous que la RDC sera respectée lorsqu’elle pourra agir politiquement, économiquement, diplomatiquement et surtout militairement dans l’espace géographique qui correspond à ses intérêts vitaux, stratégiques, économiques, environnementaux et sécuritaires de sorte qu’elle ne soit plus la gâchette ni la machette qui endeuille l’Afrique, mais bien e moteur de la renaissance et de la modernisation d’une Afrique nouvelle, pacifiée et prospère.
Jean-Jacques Wondo Omanyundu /Exclusivité DESC
Références bibliographiques sélectives
[1] Judith Verweijen, How do patronage networks affect military cohesion?, dans lse.ac.uk, 10 avril 2018.
[2] Laurent Touchard, Forces armées Africaines 2016-2017, Paris, Editions LT, 2017, p. 359.
[3] http://afridesk.org/fr/exclusif-plaidoyer-pour-la-restauration-de-la-gendarmerie-nationale-en-rdc-jj-wondo/.
Ministère de la Défense nationale et des anciens combattants, Plan de la réforme de l’armée, Edition 2013.
Jean-Jacques Wondo Omanyundu, Les Forces armées de la RD Congo : Une armée irréformable ?, 2è Ed, DESC, Aalst, 2015, 262p.
Laurent Touchard, Forces armées Africaines 2016-2017, Paris, Editions LT, 2017, 600p.
Jean-Jacques Wondo Omanyundu, La sociologie politique militaire africaine. Cas des différents régimes prétoriens en RDC. (A paraître).
7 Comments on “Le Plan de réforme révisé 2013–2025 des FARDC : Base pour la création d’une armée professionnelle – JJ Wondo”
GHOST
says:REFORME DE L´ARMEE, UNE QUESTION POLITIQUE ?
C´est étrange.. au Congo, les militaires proposent de « réformer » l´armée. Un paradoxe parce qu´ils sont eux même concernés par ces « réformes ».
C´est comme un malade qui doit s´examiner lui même et commence á proposer au medecin le traitement dont il a besoin.
La réforme de l´armée est une question politique, Dans les vielles démocraties, les partis politiques proposent les options, les programmes dont ils jugent necessaires pour la défense de l´État.
Il est inconcevable qu´un chef d´EMG decide des réformes des FARDC car il ne possede aucun mandat électif et doit se soumettre au pouvoir de ceux qui ont été mandatés par les électeurs.
Chaque partis politiques devrait posseder un programme de défense et c´est au parlement que les options en matière de réforme devraient se discuter.
LA QUESTION DES « ARMES » (FORCES)
Rien qu´en lisant les propositions du général Etumba, on se demande si la RDC devrait continuer avec cette conception de « trois armes ». Il est acceptable de posseder une force terrestre et une force aérienne. Mais le terme « force navale » dans un pays qui ne possede que moins de 30 km d´accés á l´ocean Atlantique c´est tout simplement un paradoxe de se retrouver avec un amiral qui n´a jamais été sur un navire de guerre.
Force navale ou lacustre? Les congolais devraient se dire qu´il est temps de se limiter á deux armes (Force terrestre et force aérienne). Les forces spéciales peuvent bien remplir efficacement les missions de la « force navale » dans un contexte de guerre non conventionelle.
Faut-il se doter d´une « force » type Marine des USA?
INFRASTRUCTURES ET CONFIGURATION
Avant même d´aborder la question des « grades » ou du format de l´armée, ces généraux devaient s´attaquer á la question centrale des infrastructures. La RDC ne possede aucune base militaire moderne depuis 40 ans. Etrange qu´on puisse lire une proposition sur un « service d´éducation civique, patriotique et actions sociales »
Ce concept « communiste » herité du MPR où le militaire congolais doit-être « patriote » comme si être militaire en mettant sa propre vie en danger doit apprendre le « patriotisme ».
Les actions sociales ? Commencez par construire des nouvelles infrastructures modernes capables d´offrir aux militaires un minimun de vie sociale.
En plus, la configuration en fonction des menaces devait sans doute être une priorité au lieu de cette fameuse éducation patriotique.
GHOST
says:REFORMER L´ARMEE ?
Le chef d´EMG.. ne semble posseder pas posseder l´expertise qu´il faut dans cette réforme. En lisant avec lucidité ce programme, on constate sans peine que les généraux congolais ne souhaitent pas apporter des innovations dans l´institution de la Défense.
QUESTION ELEMENTAIRE
Possedons-nous les connaissances necessaires pour planifier une réforme de l´armée? L´histoire militaire de la RDC nous apprend que lors de l´indépendance, nous avons recopiés la Force Publique. « Avant l´indépendance = l´après lindépendance. Les militaires congolais n´ont pas pris le temps d´analyser le fonctionement de la Force Publique et ils ont recopiés avant toute le « reglèment militaire », la « parade militaire » ect.. Mais l´aspect technique, stratégique, philosophique de la Force Publique ne pouvaient se transmettre aux ex membres de cette force militaire coloniale dont la grande majorité ne possedaient pas le niveau d´éducation optimale.
Les FAZ n´ont pas fait mieux après la chute de Mobutu. La « Marche kamanyola » pour la parade militaire, les 3 armes classiques, les « regions militaires », l´absence d´une capacité de projection, l´étrange inertie mentale où l´armée ne tire pas profit des ressources academiques des universités du pays ect…
Comment alors confier le projet d une réforme de l´armée aux ex FAZ dont la longue liste des défaites militaires démontrent les limites intellectuelles de ces généraux ?
OUTSOURCING
« Obtain (goods or service) by contract from an outside supplier »
Il est temps, plus que temps.. que les congolais puissent admettre qu´ils doivent faire le « outsourcing » en matière de réforme de l´armée.
Quand la RDC fait face aux « techno-guerillas », les « vieux » généraux formés pendant la guerre froide ne semblent pas posseder les réferences techniques (ou intellectuelles) necessaires pour proposer une réforme de l´armée.
Ils sont encore dans la configuration de la Force Publique et ne peuvent pas se projetter dans le futur…. L´exigeance d´un outsourcing s´impose parce qu´il faut construire et financer des nouvelles infrastructures, imaginer une configuration des infrastructures en fonction des menaces, acquerir des connaissances militaires modernes afin de contrer la « permanence de l´irrégularité ».
L´AVENIR DE L´ARMEE SE TROUVE DANS LES UNIVERSITES DU CONGO.
La réforme la plus efficace est l´implication des universités du Congo afin d´obtenir non seulement une nouvelle génération des militaires congolais mais surtout la participation des academiciens congolais dans la formation de ces militaires.
Les universités congolaises possedent les ressources intellectuelles capables de faire accèder les militaires congolais très rapidement aux technologies militaires de notre temps.
Réformer l´armée ne devrait pas se reduire á la « dissolution de la GR », mais avant tout dans une réforme qui tourne une fois pour la page de la Force Publique/ANC/FAZ.
GHOST
says:UNE ARMEE NATIONALE POUR LA DEFENSE DES FRONTIERES DU CONGO
Si la demande de Felix aux USA va trouver une reponse positive, la première des propositions de la classe politique congolaise devrait consister á mettre au point un concept innovateur où la protection et la défense des frontières nationales seraient la mission primaire et urgente de l´armée nationale.
Ainsi cette défense permanente exige une nouvelle configuration des infrastructures militaires (bases, casernes, centres des formations..)
Obtenir la construction de ces infrastructures serait la grande priorité pour toute cooperation militaire.
C´est uniquement sur base de ces infrastructures qu´on peut determiner le format de l´armée, les formations ou la doctrine militaire, l´acquisition des équipements ect..
Les congolais doivent comprendre que nous ne pouvos pas assurer la survie de notre pays avec quelques bases et casernes vetustes héritées de la Force Publique.
Nous ne pouvons pas affirmer vouloir une réforme (formation ?) de l´armée avec cette philosophie militaire de la Force Publique où les infrastructures sont positionées dans les villes et cités afin d´aider aux repressions de la population civile.
Obtenir la construction des bases militaires digne de ce nom dont la configuration repose sur les menaces est un concept qui doit trouver son chemin dans les réflexions politiques au Congo.
REFORMER LE MINISTERE DE LA DEFENSE
Quand on étudie les programmes militaires de l´OTAN/USA en Bosnie, Irak, Afghanistan, les pays Baltiques ou l´Ukraine, on observe un fait capitale. Tout projet militaire commence toujours par une réforme du ministère de la défense á l´image du Pentagone.
La RDC ne peut faire exception dans ce domaine car nous ne possedons pas un minsistète de défense digne de ce nom capable d´assurer l´admnistration de l´armée.
Des fonctionaires civils et militaires formés spécialement pour assurer l´admnistration de l´institution de la défense serait le signal innovateur que la réforme de l´armée commence au Congo.
GHOST
says:OUTSOURCING ET NATIONALISME
« La réforme de *notre armée* ne devrait pas être une affaire des étrangers mais plutôt des nationaux »
Etrange affirmation dans un pays qui ne possede pas une industrie de Défense ni une expertise en matière de Défense. On se demande comment le « nationalisme » qui a si mal inspiré la classe politique depuis l´indépendance a trouvé une place dans un projet militaire qui en principe devrait s´ouvrir avant tout á l´expertise, á l´efficacité et surtout aux « alliances » afin de tirer profit des experiences des puissances militaires de la planète quand l´existence du Congo comme État est menacée ?
Dans les ouvrages sur la guerre en Angola où le gouvernement Dos Santos avait fait le choix du concept « OUTSOURCING » en signant un accotrd avec EXECUTIVE OUTCOMES ( 1. Chopper Down de Carl Albert, 2. Blood Song de Jim Hooper 3. Composite Warfare de Eeben Barlow) on retrouve les mêmes reticences des généraux du MPLA.. mais á la fin les généraux angolais vont reconnaitre sans peine que l´expertise des mercenaires Sud Africains était si effiace que l´UNITA va connaitre la défaite en quelques mois.
Si vous suivez la guerre contre Boko Haram au Nigeria, ce pays qui avait fait venir Executive Outcomes https://www.sofmag.com/eeben-barlow-and-his-menin-nigeria-how-defeat-of-boko-haram-was-hijacked On comprend pourquoi le Nigeria au du mal á vaincre Boko Haram.
La première cause est ce « nationalisme » qui limite les réformes dans les armées en Afrique.
Les congolais devraient depasser ce nationalisme et surtout possede plus d´ambition, plus d´ouverture mentale si nous souhaitons former une armée nationale capable d´assurer la survie du Congo comme État.
BLOOD SONG « OPERATIONAL PLANNING » page 72
… » In order to have a solid foundation from which to work, the South Africans spent long day putting together an armed strategic appreciation, complete with maps, graphs, intelligence summaries, levels of threat and a list of priority counter-measures. The astomished generals **admited it was the first time they fully understood the problem they faced not even their former Soviet or Cuban advisors had come close to giving them a similar assesment of the war »
Juste une citation qui devrait aider les decideurs congolais á DEFAZER les réformes de l´armée. Ces « nationaux » généraux congolais n´ont jamais participés á la réforme d´une armée nationale sur la planète.. Ils ne possedent ni réferences ni surtout expertise dans ce domaaine.
Le premier obstacle sur la voie des réformes est d´acquerir cette percpetion que nous avons besoin d´une expertise étrangère capable de nous apporter des innovations, une approche basée sur des experiences, des théories academiques verifiables ect..
GHOST
says:LA POLICE DANS UNE REFORME DE L´ARMEE ?
Surprise totale quand on tombe sur une citation du nom de la police nationale dans un texte concernant la réforme de l´armée.Il est inconcevable que les généraux congolais continuent de croire que la police ferait partie de l´armée.
Dans les vielles démocraties, la police s´occupe de la sécurité interieure de l´État et ne peut-être en aucun cas se retrouver sur un projet de l´armée. La police nationale n´est pas une institution de la défense d´un État.
SEPARER EXPLICITEMENT ET DEFINITIVEMENT LA POLIICE DE L´ARMEE
En cas d´une réforme de l´armée, les decideurs congolais feraient mieux de separer (cette fois ici) la police de l´armée. La police qui est au service de l´État de « droit », auxiliaire par excellence du pouvoir judiciaire ne peut se retrouver dans une réforme de l´armée.
Dans les pays Nordiques (y compris les USA) la police est placée sous l´autorité du pouvoir judiciaire. Le ministère de la justice** est le responsable de la police.
Si vous visitez le sud de Stockholm en Suède, á la station du train Flemmingsberg, vous allez voir juste en face de cette station un tribunal, une station de la police, le bureau du procureur et une prison. C´est l´expression même de l´État de « droit » où le pouvoir judiciaire qui assure la sécurité interieure de l´État contrôle la police.
Pour le futur de la sécurité interieure et l´implantation d´un État de droit au Congo, mieux vaut s´inspirer de cette approche qui a fait ses preuves aux USA et dans les pays Nordiques: un ministre de la justice puissant qui contrôle la police et les services de renseignement.
Cino
says:Est-ce que je pourrai vous parler en privée? Je suis intéressé par ce que vous dites.
Jean-Jacques Wondo Omanyundu
says:jjwondo@yahoo.fr