Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 29-04-2019 07:40
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L’ADF et la présence de l’État Islamique en RDC : à qui profite cette rhétorique terroriste ? – JJ Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

L’ADF et la présence de l’État Islamique en RDC : à qui profite cette rhétorique terroriste ?

Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Le groupe terroriste Etat islamique (EI) a revendiqué, pour la première fois, via un message publié le 18 avril par son agence de communication Amaq, une attaque sur le territoire congolais. Le contenu du texte reste flou sur les circonstances et la date de l’attaque. Le message indique que « des combattants de l’EI » ont mené une opération près de Kamango, dans la région de Beni, près de la frontière avec l’Ouganda. Le communiqué précise par ailleurs que l’attaque aurait ciblé une caserne des FARDC basée dans le village de Bovata. Cette déclaration survient quelques jours après le séjour aux Etats-Unis du nouveau président congolais, Félix Tshisekedi, où il a déclaré mener une lutte contre les islamistes en RDC. Par ailleurs, la revendication survient également après que le président congolais ait tenu deux réunions du conseil supérieur de la défense, réunissant les hautes autorités politiques, militaires et sécuritaires de la RDC à Lubumbashi et à Beni, respectivement le 13 et 17 avril 2019. Parmi les mesures prises, il était notamment question de relever certains officiers de l’armée et des unités opérant dans le secteur opérationnel Sukola2 dans la région de Beni. Comment comprendre cette déclaration attribuée à l’Etat islamique ? Qu’en est-il réellement de la menace ADF en RDC ? C’est ce que nous allons tenter de décrypter dans cette analyse.

La région de Beni est victime d’attaques meurtrières attribuées aux présumés rebelles ADF

La région de Beni est, depuis fin 2013, le théâtre d’attaques à répétition attribuées aux ADF (Allied Democratic Forces, un groupe rebelle ougandais). Les opérations militaires contre ce groupe étaient censées commencer en janvier 2014, mais ont connu un arrêt temporaire après l’assassinat de colonel Mamadou Ndala dont les unités venaient de remporter un mois plutôt une victoire contre le groupe rebelle M23 soutenu par le Rwanda et l’Ouganda.

La carte ci-dessous indique le plan de manœuvre élaboré par le colonel Ndala en vue de lancer les opérations contre les ADF. A l’époque, l’effectif des ADF étaient évalués à environ 750 combattants. Le feu général Lucien Bahuma Ambamba, commandant de l’ancienne 8ème région militaire à Goma, va lancer officiellement l’opération Sukola 1 contre les ADF, en janvier 2014, avec des unités provenant en grande partie de la partie occidentale du pays, c’est-à-dire les unités qui n’ont jamais été associées aux rébellions à l’est du pays. L’offensive menée par les hommes de Bahuma avait déstructuré les bastions des ADF. Leur chef, Jamil Mukulu, avait fui Beni dès février 2014 et se cachait en Tanzanie où il a été arrêté et extradé en Ouganda en juillet 2015. Il est, depuis, incarcéré. Ses commandants ont été tués l’un après l’autre et le peu de ce qui reste du mouvement se trouve en cavale.

En janvier 2015, les experts de l’ONU disaient, dans leur rapport, qu’il ne reste des ADF qu’« une trentaine de soldats, 30 à 40 commandants (qui ne participent pas aux combats), plus des femmes et des enfants. Les soldats n’auraient ni armes ni munitions et seraient privés de sources de ravitaillement et d’équipement »[1].

Ces éléments étaient de nature à constater que les ADF (originels), n’existent quasiment plus et n’ont pas pu se régénérer alors que tout leur fief était passé sous contrôle des FARDC tandis que leurs chefs avaient été neutralisés.

En effet, lors de la visite des Chefs d’états-majors généraux des FARDC et de l’UPDF, l’Armée ougandaise, à Madina, l’un des quartiers généraux des ADF repris à l’époque par le Général Bahuma, les FARDC avaient déclaré que les ADF ont été défaits. Il ne restait qu’environ trois cents combattants isolés, éparpillés et en errance. Et que le reste ne serait qu’une affaire de la Police. Sans moyens de combats et soutiens logistiques adéquats pour poursuivre les combats, avec son commandement décapité, les ADF n’avaient plus opéré des attaques à Beni entre avril et septembre 2014.

La mort mystérieuse du général Bahuma et la réactivation surprise des présumés ADF

L’offensive déclenchée depuis janvier 2014 dans le Grand-Nord par les FARDC appuyées par les Casques bleus, avait fortement affaibli les ADF qui se sont retranchés – avec les otages – dans un coin à la frontière avec l’Ouganda[2]. Mais en août 2014, le général Bahuma, un des héros de la guerre contre le M23[3], va subitement mourir à Pretoria, capitale de l’Afrique du Sud, officiellement des suites d’un infarctus cardiaque durant une réunion de sécurité avec son homologue ougandais de la ville district Kasese, d’où il était évacué d’urgence en Afrique du Sud, paralysé et dans un état critique[4]. Il sera remplacé par le général Akili Muhindo « Mundos », à la tête de l’opération Sukola 1.

Comme on peut le constater, sous le commandement du feu Général Bahuma, les ADF étaient affaiblies et se sont retranchées dans les forêts, se contentant d’enlever les civils.

Curieusement, après le décès de Bahuma et son remplacement par le général « Mundos », ces présumés rebelles avaient, à la grande surprise des experts militaires, repris du poil de la bête. Pire encore, ils ne s’adonnaient plus aux prises d’otages, leur mode opératoire traditionnel, mais bien à des tueries des populations civiles (même les bébés) et des attaques à l’arme lourde avec des procédés tactiques relevant des forces armées classiques. Alors qu’écrasés et dispersés dans la nature, on ne peut expliquer cette résurgence des « rebelles ADF » sans se poser la question sur leur approvisionnement logistique en armes et leurs modes opératoires – massacres à l’arme blanche caractéristiques des combattants rwandais (hutus comme tutsis) –. Or les analyses des modes d’action des rébellions africaines montrent clairement qu’une rébellion s’appuie toujours sur un pays voisin qui lui sert de base de repli et d’approvisionnement logistique. On ne déclenche pas une rébellion sans base arrière. Mais les rébellions s’appuient également sur les soutiens internes comme ce fut le cas du M23 qui a bénéficié des soutiens des régiments intégrés au sein des FARDC et qui opèrent en majorité dans la zone opérationnelle de Beni, parfois en toute autonomie. Ainsi, il n’est pas exclu que les pays comme le Rwanda ou l’Ouganda soient impliqués dans ces violences, en connivence avec certaines autorités congolaises qui veulent y instaurer un chaos à des fins politiciennes[5].

Le Général Marcel Mbangu Mashita, Commandant Ops SUKOLA 1, son Etat-Major et des officiers du Sous-secteur de BENI et du 3204è régiment visitent le tronçon Opira-Mont ATokaka quelques heures après une embuscade ennemie. Photos FARDC_12 avril 2016.

La déstructuration délibérée du commandement de l’opération Sukola 1 avec la venue du général Akili Muhindo, dit « Mundos »

Le Général Lucien Bahuma Ambamba, alors commandant de l’ancienne 8ème Région Militaire (Nord-Kivu), était en même temps le commandant de l’opération Sukola 1 suivant un principe opératique militaire cardinal : « Unité de terrain – Unité de commandement »[6]. Cela avait produit des résultats efficaces en réduisant considérablement la capacité de nuisance de l’ADF. A la mort du Général Bahuma, on a suspendu l’opération Sukola 1. Elle a été relancée avec la nomination du général Akili Mohindo (Mundos) de la Garde républicaine. Et c’est durant la même période que la région a commencé à faire face aux attaques très violentes attribuées aux ADF par les autorités congolaises.

Mais en avril 2015, la radio Okapi, qui relaie généralement les informations des services de renseignement de la MONUSCO, avait déclaré que des officiers des FARDC pourvoiraient les présumés ADF en armes, munitions et rations de combat renforçant le soupçon de complicité de la hiérarchie militaire avec les réseaux des ADF. De même, plusieurs analyses et rapports de divers experts, voire de la mission parlementaire menée en octobre 2014, et même des témoignages que nous avons recueillis directement des sources militaires opérationnelles déployées à Beni, parlent des complicités internes au sein des FARDC, de leur passivité et de l’existence des unités ex-CNDP qui n’acceptent jamais d’être commandées par un officier qui n’est pas ethniquement des leurs. C’est le cas du bataillon détaché de la 31ème Brigade mécanisée de la Force de défense principale (FDP) autrefois commandée par le général-major Charles Akili Muhindo, dit « Mundos », qui est dirigé par le colonel Tipi Ziri Zoro. Les éléments de la 31ème Brigade mécanisée de la FDP disposent de leur propre commandement et de leur logistique distincts du commandement opérationnel Sukola 1. Ils obéissent rarement aux ordres du chef d’état-major du Secteur opérationnel Sukola 1. Selon les sources militaires à Goma, cette unité continue de dépendre du général Mundos, malgré le fait que ce dernier est actuellement le commandant de la 33ème région militaire (Sud-Kivu) à Bukavu.

A chaque attaque, l’intervention des services de défense et de sécurité était informés préalablement mais venaient tardivement. Paradoxalement, lorsque les populations capturent les assaillants supposés être ADF, on voit arriver d’urgence les services de sécurité. C’est le cas de l’information que j’ai reçue de Beni dans la nuit du 31 décembre 2015 au cours de laquelle un assaillant rwandophone a été capturé par la population et que l’armée et la police sont arrivés le prendre alors que la population attendait qu’il soit démontré au public par les autorités[7].

Dans un autre rapport de 2015, le groupe d’experts a remis en question la responsabilité attribuée aux seuls ADF dans les tueries de Beni, arguant que les informations recueillies n’ont permis de confirmer leur responsabilité que dans une petite minorité de cas[8].

De plus, les analystes constatent que les massacres qui endeuillent la région de Béni depuis l’été 2014, marquent en apparence, une rupture complète avec les intentions déclarées et les pratiques habituelles de l’ADF, davantage orientée vers les enlèvements et les assassinats ciblés de personnes impliquées dans leurs activités commerciales, leurs trafics, et contre les FARDC. Il fut par la suite révélé, que la MONUSCO avait été induite en erreur par un certain « Mr. X », qui lui a, pendant plusieurs mois, fourni des informations fallacieuses sur les liens entre l’ADF et la nébuleuse islamiste djihadiste internationale, d’Al-Qaïda et les Talibans à Boko Haram, en passant par le Hezbollah et les Shebabs. Prétendant être un ancien commandant de l’ADF qui aurait fait défection, les récits ubuesques de « Mr. X » sur les intentions de l’ADF de mener une insurrection islamiste armée à l’est de la RDC afin de transformer le pays en un « nouveau Mali »[9], ont contribué à alimenter et amplifier le discours des autorités congolaises et de la MONUSCO sur la menace terroriste islamiste qui pèse sur la RDC[10].

Un rapport publié en mars 2016[11] par le Groupe d’étude du Congo (GEC) dirigé par l’Américain Jason Stearns, met en cause la complicité des unités des FARDC et des unités des ex-rébellions pro-rwandaises du CNDP/M23 transformés en régiments dans les massacres de Beni.

Dans son étude sur la menace islamique en Afrique des Grands-Lacs, Myrto Hatzigeorgopoulos arrive au constat selon lequel, si l’ADF fut créée par un noyau dur de musulmans radicaux, membres de la secte Tabligh, et si la majorité des combattants qui la composent sont de confession musulmane, le groupe ne semble pas être dans une logique d’expansion idéologique d’un islam radical, et encore moins dans une démarche de recrutement de candidats au djihad[12]. Elle cite Gérard Prunier qui avait, dès 1999, qualifié l’ADF d’ « islamistes sociaux », arguant que « ces islamistes-là, [ne sont] souvent même pas musulmans au départ »[13]. Bien que les activités de l’ADF présentent un facteur d’insécurité majeur pour les populations de l’est du pays, l’ADF ne se situe pas dans la mouvance du terrorisme islamiste et ne participe pas à la « djihadosphère ». Aucune information ne permet, à ce jour, de confirmer que celle-ci aurait des liens financiers et opérationnels avec les réseaux terroristes internationaux[14]. Selon de nombreux observateurs, jouer la carte du radicalisme islamique lui a plutôt permis de recruter des combattants et d’obtenir des soutiens financiers conséquents en provenance des pays musulmans, comme le Soudan[15].

Les autorités congolaises attribuent quasi systématiquement les attaques des présumés ADF à l’internationale du terrorisme islamiste sans en avoir apporté aucune preuve tangible.

Des attaques récurrentes contre les casques bleus et les FARDC ne correspondant pas aux modes opératoires des ADF ni des islamistes

Outre les attaques contre les populations civiles, généralement à l’arme blanche, ce sont les casques bleus – tanzaniens principalement – et les FARDC qui sont ciblées par des assaillants à l’arme lourde selon des procédés tactiques généralement utilisés par des soldats de l’armée régulière. Or les ADF ne disposent ni de moyens logistiques ni de formation militaire qui leur permettraient de mener des attaques suivant les procédés tactiques des militaires professionnels.

Une autre observation primaire de ces attaques remet en cause l’implication des ADF du fait de la durée des combats. Alors que les ADF mènent généralement des actions éclairs et limitées dans le temps, seules des unités de combat militaires, aux prises aux techniques particulières d’attaque offensive, peuvent mener un tel assaut bien ciblé contre des unités (spéciales) bien outillées et entrainées, et tenir plus de trois heures de combat sans décrocher. L’assaut avait vraisemblablement été minutieusement préparé et mené par des centaines d’assaillants déterminés, soutenus par des moyens militaires impressionnants et coordonnés par un échelon de commandement militaire professionnel, qui maîtrise tactiquement ce terrain militaire.

C’est le cas de l’attaque menée le 7 décembre 2017 contre un casernement des casques bleus tanzaniens de la MONUSCO, qui avait occasionné 15 tués du côté tanzanien, 59 blessés et trois disparus dans les rangs des FARDC et des casques bleus. Les combats avaient duré trois heures. Cette attaque est consécutive à une précédente attaque des casques bleus tanzaniens le 9 octobre 2015 lors d’un assaut contre une base de la MONUSCO dans la région de Beni.

Une autre attaque similaire aux précédentes s’est déroulée le 22 septembre 2018 dans le quartier Mupanda de la commune de Ruwenzori en plein centre-ville de Beni. Elle s’est déroulée dans le périmètre où se situe le mess des officiers considéré comme étant le Bureau du commandement des FARDC de la ville de Beni. Selon des sources FARDC à Beni, les assaillants avaient positionné deux équipes d’attaques. La première vers le quartier Kasinga-Buhili pour lancer une attaque sur une position de l’armée située dans cette contrée avec pour objectif de créer diversion avant de positionner une autre équipe d’hommes lourdement armés qui lancera aussi une autre attaque à Mupanda[16]. Les renforts des FARDC et des casques bleus de la MONUSCO ne permettront pas de limiter les dégâts. L’analyse du scénario de l’attaque montre que les assaillants étaient venus se ravitailler et avaient préalablement reçu des informations précises sur cet entrepôt. Or seuls les militaires des FARDC étaient au courant de l’existence de cet entrepôt et de ce qu’il contenait. Il s’agit là d’un indice apparent de complicité interne dans l’armée. Mais autre fait curieux est que durant cette même opération, les assaillants ont également libéré quelques présumés ADF, dont certaines personnalités importantes, qui étaient détenus au bureau des FARDC à Mupanda. Cette attaque visait également à soustraire ces détenus, dont l’identité pouvait compromettre la thèse des ADF, à la justice en vue de faire disparaître les preuves.

Un autre élément de suspicion de complicité interne au sein des FARDC est le fait qu’au moment où se déroulait cette attaque, le commandant du Secteur Opérationnel Grand Nord et des Opérations Sukola 1, le général-major Marcel Mbangu, et ses troupes de confiance se trouvaient à Lubero, à plus de 100 kilomètres de Beni. C’est durant son absence de Beni que les assaillants vont lancer cette attaque, 48 heures après. Son adjoint, nouvellement promu général, le général de brigade Richard Rabi Moyo n’organisera jamais de riposte adéquate pour repousser l’attaque[17]. Les assaillants ont opéré en toute quiétude, étant sûrs qu’ils ne seraient nullement inquiétés. Le bilan final de cette attaque était évalué à 18 civils et 4 militaires FARDC tués sans qu’aucun assaillant ne soit tué ou capturé.

L’état-major de l’opération militaire Sukola 1, situé dans le quartier stratégique de Paida[18] à Beni, a de nouveau été la cible d’une attaque le 4 octobre 2018 par des hommes lourdement armés. L’attaque a eu lieu pendant que le commandant des opérations, le général-major Marcel Mbangu, était en réunion d’évaluation des opérations menées contre les présumés ADF[19] avec son staff. Un officier supérieur, le major Yves Bahiga, fut tué par les assaillants. Toutes les sources militaires que nous avons contactées ont formellement réfuté la thèse d’une attaque des ADF.  Ces sources rapportent que parmi les assaillants qui étaient lourdement armés, certains étaient habillés en tenue de la Police nationale congolaise. La particularité de cette attaque était que les assaillants ont pu pénétrer sans aucune difficulté à Paida, dans un périmètre militaire stratégique bien protégé, auquel les civils n’ont jamais accès sauf les militaires préalablement identifiés et strictement contrôlés. En effet, pour atteindre le Bureau du commandement des Opérations Sukola 1, il faut au minimum 100 mètres de marche à pied après avoir traversé un poste de contrôle. C’est ici que l’hypothèse d’une complicité interne au sein des FARDC émerge. On n’atteint ni n’attaque jamais l’état-major opérationnel du commandement des opérations militaires avec autant de facilité. On note en outre que les affrontements en armes lourdes ont duré environ une trentaine de minutes. Or les ADF attaquent par surprise et décrochent directement sans se hasarder à avoir des confrontations directes avec leurs cibles.

Il y a lieu de constater que lorsque le général Marcel Mbangu a été nommé commandant des opérations Sukola 1 en juin 2015, en remplacement du général Mundos, il y a trouvé des unités déstructurées et sans moyens de soutien. Ses unités se sont trouvées en insuffisances de munitions, de carburants et de matériels radio (transmissions), tous emportés par le général Mundos, mécontent de son éviction de son poste de Commandant des opérations Sukola 1[20]. Certains régiments, issus de la rébellion du CNDP évoluaient sous commandement parallèle[21].

Pour rappel, en octobre 2017, le convoi du général Mbangu a subi une embuscade sur la route Mbau-Kamango au kilomètre 16, tuant quelques militaires de la Force de réaction rapide qui l’accompagnaient. Nos sources avaient pointé l’ombre du général Mundos. Ce dernier continue de maintenir ses troupes intactes dans la région de Beni, malgré sa mutation au Sud-Kivu. Les assaillants voulaient décapiter l’état-major des Opérations Sukola 1, pilier névralgique du dispositif stratégique de ces opérations dans le but de montrer son inefficacité.

Dans toutes les attaques sus-évoquées, la puissance de feu utilisée par les assaillants, l’extrême violence avec des armes lourdes dont disposent a priori les forces armées régulières plus que les rebelles, ainsi que la tactique utilisée, renvoient sans doute à des opérations militaires coordonnées, exécutées et menée par des militaires professionnels qui connaissent parfaitement la région pour y avoir évolué. D’où les soupçons portés sur les anciens régiments ex-CNDP intégrés au sein des FARDC et les éléments de la 31ème brigade commando mécanisée des Forces de défense principale qui agissent en toute autonomie du commandement de l’opération Sukola 1, selon des informations reçues des sources militaires à Beni.

La fausse piste islamiste pour détourner l’attention sur les vrais enjeux de l’insécurité à Beni

Il y a d’abord ce premier constat sur l’attaque du 4 octobre 2018 qui s’est déroulée pendant qu’une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies séjournait en RDC. Or on sait que depuis un certain temps, Kabila et ses collaborateurs, voulaient faire croire que les massacres de Beni sont perpétrés par des combattants islamistes érythréens, somaliens ou soudanais pour faire accréditer la thèse de la menace islamiste en vue de dédouaner certains officiers et des unités de l’armée de leur responsabilité dans la perpétration de ces attaques. C’est ainsi que depuis décembre 2016, Kabila avait recouru aux services de la firme paraétatique israélienne MER Security and Communications Systems pour faire un lobbying politico-diplomatique aux Etats-Unis. MER Security and Communications Systems avait fait appel à la sous-traitance du puissant groupe de lobby américain Sonoran Policy Group (SPG) pour mener ce plaidoyer à Washington. Selon Robert Stryk, fondateur du SPG, il entend aider le gouvernement congolais à coordonner les efforts de lutte contre le terrorisme avec Washington et demander à l’administration du président Donald Trump d’ouvrir une base opérationnelle antiterroriste avancée à l’Est de la RDC[22]. Derrière cette stratégie, Kabila cherchait à obtenir le soutien diplomatique américain, avec incidence politique, pour le soutenir à mener une guerre contre cette menace universelle. De la sorte, il pourra s’imposer auprès des Américains comme étant le seul interlocuteur politique et sécuritaire valable pour contrer cette menace, vu la méconnaissance de ses opposants – même l’actuel président Tshisekedi – sur ce sujet[23].

Nous sommes d’ailleurs surpris de constater qu’à son arrivée au pouvoir, le nouveau président, Félix Tshisekedi, reprend curieusement le même credo de la lutte contre le terrorisme islamique pour attirer la sympathie des Américains. Pour certains, il s’agit d’une subtile stratégie d’inviter les Etats-Unis en RDC pour contrer l’expansionnisme économique et sécuritaire sino-russe, soutien de Kabila, dans la région. Mais selon les informations que nous avons reçues des sources militaires congolaises, il s’agirait plutôt d’une stratégie bien montée par Kabila et certains leaders de la région pour amener les américains à adhérer à la piste islamique afin de détourner leur attention sur l’implication des certaines unités rwandophones dans ces massacres et d’autres unités, telle que la 31ème brigade commando autrefois dirigée par le général Akili Muhindo Mundos, sanctionné par les Etats-Unis et l’Union européenne. Le président Tshisekedi serait alors tenté de plaider en faveur de la levée des sanctions contre lui et d’autres officiers.

La déclaration attribuée à l’Etat Islamique intervient seulement après que le président Félix Tshisekedi ait déclaré lors de son séjour à Washington vouloir engager la RDC dans la lutte contre le terrorisme. En même temps, Tshisekedi avait présidé une réunion du Conseil Supérieur de la Défense à Lubumbashi où il était question de relever plusieurs officiers et des unités dans la région. Une décision qui manifestement inquiète des officiers et des unités parallèles qui y agissent indépendamment du commandement opérationnel de l’opération Sukola1. Certaines sources parlent d’une stratégie du Président Tshisekedi de faire venir les troupes américaines en RDC en vue de contrer l’influence militaire de Kabila, qui bénéficie des soutiens par les russes et les chinois, pour le neutraliser politiquement par la suite. Une thèse qui ne tient pas la route car Kabila aussi n’a cessé de mener un lobbying pour bénéficier de l’appui militaire des Etats-Unis.

Une autre question qui interpelle est celle de savoir quel est l’objectif réel de Daech de venir s’installer dans une zone où il n’y a presque pas de musulmans et dont le pays ne participe pas aux opérations dans les zones où sévissent les islamistes. Si le groupe EI revendique des attaques dans des pays Occidentaux qui le combattent en Syrie et en Iraq, l’essentiel de son action reste dans cette zone où il veut établir géographiquement un califat au profit des musulmans du monde entier suivant les principes de la loi islamique. Selon nous, il n’existe aucun continuum spatial, géographique, sociologique, humain, religieux voire idéologique entre l’Etat Islamique et la région.

Par ailleurs, selon plusieurs hautes sources militaires contactées à l’est de la RDC, lors de la réunion entre le président Tshisekedi avec les responsables militaires à Beni, ces derniers lui ont fait un état des lieux détaillés de la situation militaire dans la zone en termes de menaces et de besoins d’encadrement des troupes. Le général Marcel Mbangu qui se trouvait en traitement à Kinshasa, a été dépêché d’urgence pour assister à cette réunion. Dans leur briefing, il n’a jamais était question d’une quelconque activité militaire des islamistes dans la région. Nos sources s’étonnent d’ailleurs de ce communiqué attribué à l’EI alors que pendant le séjour présidentiel à Beni, une attaque contre les positions des FARDC s’est déroulée à 8 Km du lieu de la réunion, faisant deux morts sans que cela ne soit rapporté au président.

Dans leur rapport, les éléments suivants ont été relevés par le commandement opérationnel :

  • Le manque d’encadrement des troupes sur le terrain ;
  • L’absence de coordination des opérations sur le terrain et le déficit de communications entre les unités au combat ; commandements parallèles ;
  • Le manque de discipline de feu ;
  • L’indiscipline des militaires et des unités intégrées ;
  • Le décrochage ou désengagement non ordonnés ;
  • L’incapacité à fixer ou à immobiliser l’ennemi afin de l’engager ;
  • Le manque parfois de combattivité ou d’agressivité ;
  • Le renseignement militaire insuffisant et contre performant, parfois en connivence avec l’ennemi ;
  • Les unités (bataillons, régiments, brigades) déployées ne les sont que de nom. Leurs effectifs sont douteux ; etc.

Dans leurs recommandations au Commandant suprême des armées, le commandement militaire a demandé plus d’encadrement des militaires et une meilleure collaboration avec la MONUSCO qui dispose de combattants, de charroi automobile, d’aéronefs, de drones et d’autres appareils modernes de combat et appropriés pour mener des actions efficaces. Or sous Joseph Kabila, la collaboration avec la MONUSCO a été découragée. Nous recommandons au président Tshisekedi de privilégier cette piste en renforçant la collaboration entre les FARDC et la brigade spéciale de la MONUSCO comme lors de la guerre contre le M23.

La RDC doit plutôt craindre une menace des islamistes chiites proches du Hezbollah qui sont en lien avec l’ancien régime de Kabila

En effet, dans nos analyses antérieures, nous avons relevé plutôt une certaine proximité entre l’ancien régime de Kabila et les milieux financiers proches des chiites libanais du Hezbollah[24]. Or, les chiites du Hezbollah combattent l’Etat islamique (sunnite) en Syrie et au Liban[25]. Les deux groupes religieux islamiques ne peuvent donc se coaliser. Parmi les potentiels sympathisants et financiers du Hezbollah en RDC, nos recherches ont identifié plusieurs personnes comme le PDG Moussa de Fakhi Diamond, El Hadi Dakik, Hussein Charara man (tous diamantaires), Hussein Jalal (Congo Futur associé avec Jaynet Kabila) et Basel Achour (Socimex), tous liés très étroitement au régime de Kabila.

Selon des informations qui nous étaient fournies par les services de renseignements congolais, Hussein Jalal, Manager principal de CONGO-FUTUR, a acheté des propriétés dans les quartiers luxueux de Kinshasa, à Gombe, Binza ma campagne, Mont-Fleury, Cité du Fleuve (Limete-Kingabwa). Ces villas servent régulièrement de lieux de repos et de villégiature des jeunes combattants libanais de la branche armée du Hezbollah qui reviennent des combats de Syrie. Selon ces sources, Kinshasa et Abidjan constituent des lieux de repos et de permissions des éléments de la branche armée du Hezbolah. Ils ne peuvent pas prendre des vacances en Europe ou aux Etats-Unis où ces combattants sont fichés, ni au Moyen-Orient. Ils se rabattent alors en Afrique pour se détendre et se requinquer. Les autorités sécuritaires de la RDC sont au courant de ces informations, mais ferment les yeux vu qu’ils ont des liens très solides et bénéficient des avantages financiers auprès de la communauté libanaise.

Il faut noter également qu’au sein des FARDC, plusieurs officiers ont été formés au Soudan et/ou en Iran. C’est le cas du général Delphin Kahimbi, le responsable des renseignements militaires de la RDC. Il a suivi des cours de leadership dans l’Ecole des renseignements militaires des SAF (Soudanese armed forces) à Omdurman dans la banlieue de Khartoum. Il y a aussi le général Mpanga Munkutu, le responsable du régiment honneur et sécurité, la garde rapprochée présidentielle, de la GR. Mpanga a été formée au Soudan, en Corée du Nord[26] et en République islamique d’Iran pendant 5 ans, entre 2006-2011. Il parle couramment l’arabe et le persan. Il est à noter également que la Corée du Nord et le Soudan font partie des Etats qui ont fourni du matériel militaire à la RDC en violation de la loi sur les embargos, c’est-à-dire à l’insu du contrôle prévu par la MONUSCO. En outre, le Soudan est la base de transit de toutes les armes iraniennes destinées au jihad islamiste ainsi que au Hamas dans la bande de gaza. L’Iran octroie la licence de sous-traitance de la production de missiles et de roquettes à l’usine soudanaise de fabrications d’armes de de Yarmouk, près de Khartoum. Le Soudan avait également servi d’intermédiaire entre la RDC et la République islamique d’Iran dans le cadre de partenariat militaire entre ces deux derniers Etats. Plusieurs militaires, voire des étudiants en géostratégie congolais sont suivi des formations au Soudan en collaboration avec les académies militaires ou universités iraniennes. A ce propos, j’ai été personnellement en contact avec un de ses étudiants qui m’avait avoué avoir suivi son cursus universitaire au Soudan et en Iran, deux pays où il nous a avoué avoir été en contact avec plusieurs militaires congolais en formation mais aussi d’autres civils formés dans le domaine de renseignements civils. Notons enfin que la plupart des Etats islamiques forment leurs unités spéciales en techniques terroristes et contreterroristes.

Conclusion

Nous continuons à nous inscrire en faux contre la thèse d’une menace islamique, encore moins de l’Etat Islamique en RDC. Les ADF n’existent presque plus en tant que groupe militaire organisé depuis que le mouvement a été défait par le général Jean-Lucien Bahuma, en avril 2014. Même à l’époque où ils étaient actifs, les ADF opéraient avec un faible armement et procédaient surtout à des prises d’otages. Ce qui n’est plus le cas des assaillants de Beni depuis octobre 2014, qui utilisent l’arme lourde et les méthodes violentes dignes des militaires professionnels.

Enfin, un général français qui enseigne au Collège des Hautes Etudes de Stratégie et de Défense à Kinshasa réfute catégoriquement la thèse de la menace de l’Etat islamique avancée par le général major Léon Richard Kasonga, chef du service de communication et d’information des FARDC. Il qualifie ces propos de foutaise..

Plusieurs témoignages des survivants des attaques dans la région de Beni ont identifié des agresseurs qui parlaient soit le Kiganda ou le Swahili, avec un accent local ougandais, ou le Kinyarwanda ou même le Lingala, langue usuelle au sein des FARDC. Dans certains témoignages on parle des agresseurs en tenue militaires, par contre, dans d’autres témoignages on parle des hommes en tenue civil. L’ouvrage « Les Massacres de Beni – Kabila, le Rwanda et les faux islamistes »[27], de Boniface Musavuli, donne plus d’indication sur ceux qui pourraient être les vrais assaillants de Beni. Il décrit les réseaux par lesquels ces tueurs ont été acheminés au fil des mois jusque dans les maquis de Beni, et les complicités dont ils ont bénéficié de la part des autorités de Kinshasa, de Goma et même de Beni[28].

Jean-Jacques Wondo Omanyundu / Exclusivité DESC

Références

[1] Rapport S/2015/19 du Groupe d’experts de l’ONU du 12 janvier 2015, p. 7, § 14.

[2] http://emiradamo.com/2014/07/30/rdc-tracts-lances-aux-rebelles-ougandais-dans-le-nord-kivu/.

[3] Lire JJ Wondo, Les Forces armées de la RD Congo : Une armée irréformable ?, 2015. A partir de 2012, après la chute de Bunagana et la fuite du général Vainqueur Mayala et 600 soldats FARDC qui avaient fui à Kisoro en Ouganda, abandonnant un énorme stock d’armes lourdes, de munitions et de chars aux rebelles du M23, le général Bahuma avait réorganisé les unités de combat en n’alignant au front que des soldats originaires des provinces de l’ouest du pays et quelques Maï-Maï connus pour leur hostilité au Rwanda. Cette réorganisation avait permis aux FARDC de mieux se défendre contre le M23. Mais pour des raisons tactiques injustifiées, après les combats qui se sont déroulés du 15 au 18 novembre 2012 lors de l’entrée du M23 dans Goma au cours desquels les FARDC ont opposé au M23 une résistance farouche et infligé de lourdes pertes à leur ennemi, plus de 150 morts du côté rebelle, le général Bahuma avait reçu l’ordre venant de Kinshasa de laisser la conduite des opérations au général Gabriel Amisi. Celui-ci va ordonner aux FARDC de se replier à Sake, facilitant ainsi l’entrée du M23 à Goma, sans résistance.

[4] Certaines sources le donnaient déjà pour mort avant son transfert médical aérien.

[5] Jean-Jacques Wondo, Les Forces armées de la RD Congo : Une armée irréformable ? (Desc 2014), p.61.

[6] Dans l’ouvrage « Les Armées au Congo-Kinshasa », l’Unité de commandement, notion capitale dans l’organisation militaire, exige qu’un seul chef dispose de tous les pouvoirs dans les domaines et l’espace géographique de l’organisation pour laquelle il est responsable. Ceci implique clairement que chaque subordonné ne reçoive des ordres que du seul supérieur (hiérarchique et fonctionnel à la fois) et qu’il n’ait de compte à rendre qu’à celui qui lui a assigné explicitement la mission.

[7] http://afridesk.org/fr/les-operations-militaires-Sukola-1-et-2-aux-kivu-et-les-enjeux-geopolitiques-latents-jj-wondo/.

[8] Conseil de Sécurité des Nations unies, Lettre datée du 16 octobre 2015, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts reconduit par la résolution 2198 (2015) du Conseil de sécurité, S/2015/797 (New York : Conseil de Sécurité des Nations unies, 16 octobre 2015), p. 23.

[9] Fahey, Daniel, « Congo’s “Mr X”: the Man who Fooled the UN », World Policy Journal, 33:2 (2016), pp. 91- 100, p. 98.

[10] Myrto Hatzigeorgopoulos, La menace islamiste dans la région des Grands Lacs : un enjeu sécuritaire utile ? ,

SÉCURITÉ & STRATÉGIE N°133 Janvier 2018, Institut Royal Supérieur de Défense Centre d’Etudes de Sécurité et Défense, p.10.

[11] GEC, Qui sont les tueurs de Beni ? Rapport d’enquête No1 Mars 2016.

[12] Myrto Hatzigeorgopoulos, op. cit., p.11.

[13] Prunier, Gérard, « L’Ouganda et les guerres congolaises », Politique africaine, 1999/3 N°75, p. 46.

[14] Myrto Hatzigeorgopoulos, op. cit., p.11.

[15] Voir: Hovil, Lucy et Werker, Eric, op. cit., p. 10; Titeca, Kristof et Vlassenroot, Koen, op. cit., pp. 162, 166-167. Cité par Myrto Hatzigeorgopoulos.

[16] Mais pourquoi attaquer Mupanda ? L’objectif était-il d’entrer dans la ville de Beni ? Toujours selon nos sources militaires, lorsque les assaillants quadrillent le périmètre du quartier Mupanda où se trouve le mess des officiers, les FARDC vont légèrement battre en retraite et placer deux lignes de défense au niveau du rond-point Nyamwisi de Beni, donc à environ 100 mètres du mess des officiers. Ces sources disent que les assaillants qui avaient des porteurs vont emporter plusieurs sacs de farine de maïs et de riz qui se trouvaient dans un enclos situé dans le périmètre des combats.

[17] Pire encore, certains membres de la société civile locale nous diront que l’attaque se déroulait à quelques centaines de mètres du lieu où le commandant de la ville de Beni prenait calmement, et de manière décontractée, une bière dans une terrasse de la place, sans broncher.

[18] Paida est un quartier situé à quelques 5 Kilomètres du centre-ville de Beni. Le général-major Marcel Mbangu, en décidant d’installer son bureau commandement à Paida, c’était pour des raisons tactiques, opératiques et stratégiques.  D’abord à partir de cette position de l’armée installée sur une colline, le commandement a une vue, d’un côté, sur la ville de Beni et, de l’autre, sur l’ancien camp d’entrainement de Nyaleke. Cette position permet aussi d’avoir un dispositif de réaction rapide en cas d’attaque sur l’axe routier Beni-Kasindi qui relie les villes de Beni et Butembo à l’Afrique de l’Est, à partir de la frontière de Kasindi- Lubiriha avec l’Ouganda. C’est aussi à Paida que les FARDC ont installé leur centre de communication (CCom) des opérations Sukola 1 depuis bientôt trois mois.

[19] JJ Wondo, Les tueries à Beni : Le général Marcel Mbangu connaîtra-t-il le même sort que Mamadou Ndala et Lucien Bahuma ? DESC, 11 octobre 2018. http://afridesk.org/fr/les-tueries-a-beni-le-general-marcel-mbangu-connaitra-t-il-le-meme-sort-que-mamadou-ndala-lucien-bahuma/.

[20] JJ Wondo, Les opérations militaires Sukola 1 et 2 aux Kivu et les enjeux géopolitiques sous-jacents. DESC, 16 juin 2016. http://afridesk.org/fr/les-operations-militaires-Sukola-1-et-2-aux-kivu-et-les-enjeux-geopolitiques-latents-jj-wondo/.

[21] Information recue d’un officier de renseignement de la 34ème région militaire à Goma.

[22] https://i0.wp.com/afridesk.org/wp-content/uploads/2018/05/SONORAN-Group-SPG.png.

[23] http://afridesk.org/en/joseph-kabila-continues-to-over-equip-his-regime-militarily-for-the-upcoming-political-deadlines-jj-wondo/.

[24] JJ Wondo Omanyundu, Jean-Jacques, « Les traces du djihad islamique en RDC –une menace pour le sommet de la Francophonie ? 1ère partie », Défense et sécurité du Congo, juin 2012. Consulté le 13 juin 2017 au lien suivant :

http://www.congoforum.be/upldocs/LES%20TRACES%20DU%20TERRORISME%20EN%20RDC.JJW-Juin.2012.%20I%C3%A8re%20Partie.pdf.

Wondo Omanyundu, Jean-Jacques, « Sur les traces du djihad islamique en RDC ? », Défense et sécurité du Congo, 16 juillet 2013. Consulté le 17 juillet 2017 au lien suivant : http://afridesk.org/fr/dossier-special-sur-les-traces-du-djihad-islamique-en-rdc/.

[25] http://elnetwork.fr/hezbollah-lance-jeu-video-guerre-syrie.

[26] Entre 2007 et 2009, Mpanga est retourné à Pyongyang pour suivre une formation en protection rapprochée des VIP.

[27] L’ouvrage est disponible sur ce lien : https://www.amazon.fr/dp/152170399X.

[28] B. Musavuli, Attaques de Beni : L’ennemi se cache dans l’armée, DESC, 30 octobre 2017. http://afridesk.org/fr/beni-lennemi-se-cache-larmee-b-musavuli/.

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3 Comments on “L’ADF et la présence de l’État Islamique en RDC : à qui profite cette rhétorique terroriste ? – JJ Wondo”

  • GHOST

    says:

    A CALL FOR « HIJRAH » TO CONGO

    HIJRAH ? Migration.. en arabe.. Historiquement ce terme est employé dans l´islam pour le cas du prophète Mohamed qui avait été contraint de quitter sa ville natale de la Mecque pour trouver refuge dans la ville de Medine.

    Comment admettre que des « musulmans » d´ISIS peuvent se decider á trouver « refuge » si loin au Congo, un pays á grande majorité chrétienne? Cette thèse est très discutable.

  • GHOST

    says:

    JIHAD

    L´autre terme important dans l´islam.. On se demande si ceux qui avaient publiés ce message souhaitaient parler d´un JIHAD au Congo?

    Dans sa comprehension spirituelle, le JIHAD est une lutte interne où l´être Humain livre Bataille á ses mauvais penchants, ses propres faiblesses.
    Malheureusement á notre temps le terrorisme des intégristes musulmans utilisent ce terme pour lancer des actions terroristes.

    Mais une fois de plus, il est discutable de voir ISIS lancer des operations militaires au Congo, pays qui possede une petite minorité des musulmans.
    Le territoire congolais n´a jamais été une terre de l´islam, pour quelle raison ISIS ferait le choix d´immigrer ou de lancer une guerre au Congo ?

  • Faustin katanga

    says:

    En rapport avec ces tres importantes informations sur les ADF priere lire une note dans http://www.greatlakespost.info sir le role de Colonnel Innocent Gahizi dans les Kivus?
    Merci.

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