J. Kabila opte pour la stratégie du flou, de la terre brûlée,
de la défiance et de l’inconscience
Par Joël Kandolo Owawa
Salut Ya Paly (Jean-Jacques Wondo)
Je viens de lire avec intérêt ton dernier article sur le bras de fer que Kabila croit ou pense faire aux occidentaux, comme toujours, tu tapes juste et tous les événements vont dans ce sens depuis l’achat des armes jusqu’à la presque convocation des corps diplomatiques. ET je suis presque d’ailleurs sûr qu’il ne mettra plus un gouvernement de cohésion nationale comme promis car il ne va pas dans le sens de la cohésion mais celui de l’implosion. D’ailleurs politiquement, il commettrait une grave erreur s’il met en place ce gouvernement qui au finish ne devrait plus rien lui rapporter – comme tu le dis souvent dans nos échanges privés vu qu’il n’est pas parvenu d’appâter les poids lourds de l’opposition politique – au cas où il devait quitter le pouvoir. Cependant, dans l’optique d’une probable révision de l’article 220 ou de l’instauration d’une transition, ce gouvernement lui aurait été de toute utilité (gouvernement de salut pour Kabila et non de cohésion nationale).
Malheureusement, force est de constater qu’il opte pour la stratégie du flou, de la terre brûlée, de la défiance, de l’inconscience et de la fin tragique ; je m’explique.
Le flou : Kabila entretient un flou volontaire concernant sa volonté ou non de respecter la constitution. Naturellement et dans des vraies démocraties, cette question ne serait même pas à l’odre du jour car la « question ne se pose même pas » mais la boulimie caractérisée du pouvoir des chefs d’états africains fait qu’une fois au pouvoir, ilsoublient qu’ils avaient une vie avant et il y en a encore une après malgré leurs cohortes des crimes et exactions en tous genres mais je pense que la CPI n’applique pas encore la peine capitale et donc ils peuvent toujours esperer vivre. Dans ce flou rien n’indique non plus qu’au fond de lui, il desire rester ; il est peut etre justement entrain de préparer son départ en armant ce qui qui aura le pouvoir après le chaos qu’il aura provoqué avant son départ de sorte à ce que cette personne ayant tous les outils sécuritaires nécessaires en mains, puisser mater la population et lui (Kabila) aura peut –être certaines garanties de sécurité… tout est possible.
Dans sa stratégie du flou entretenu, en promettant un gouvernement de cohésion nationale, il a au-moins réussi une chose; ne pas avoir tout le monde contre lui car du coup il y a l’opposition et l’opposition républicaine ; celle conduite par Kengo et prête à mettre la main dans le panier du pouvoir en place. C’est juste un sursis mais qui lui permet de gagner du temps ; et pendant que la même opposition républicaine s’exténue à demander illico un gouvernement, j’aimerais bien avoir tort mais je doute fort de l’intérêt même de ce pseudo gouvernement car les jours sont comptés et nous savons tous qu’en politique l’anticipation peut être sa meilleure alliée mais l’improvisation s’avère toujours être mauvaise conseillère. Et dans tout cela, le temps en est le maitre. L’autre opposition navigue en eaux troubles avec la saga UDPS et malgré la nouvelle coalition, il sied de constater que cette opposition n’est pas de taille à barrer la route au pouvoir en place.
La terre brulée : C’est aussi simple que cela, même Mobutu, natif de ce pays (contrairement à Kabila) et adulé en son temps partout au Zaïre et même à Kinshasa (bien que vomi vers la fin grâce ou à cause de son ami Tshisekedi), avait opté pour cette stratégie en ordonnant à la DSP de faire le ménage. Et n’eut été notre regretté et héroique généralissime MAHELE LIEKO BOKUNGU, il y aurait juste eu le déluge… de sang sur Kinshasa dixit mobutu lui-même « après moi, c’est le déluge ».
Alors que penser d’un Kabila qui n’a aucune racine au Congo, aucune connaissance du Congo. Il loua une fois devant le parlement belge l’œuvre du roi sanguinaire Léopold II au Congo. A chacun de ses discours, il se trompe ou fait exprès de confondre les dates importantes qui ont forgé l’histoire du Congo. Sous d’autres cieux, je ne sais quelle sort lui aurait été reservé. Malheureusement nous sommes au Congo, « circulez, il n y a rien à regarder ».
Kabila de lui-même avait déclaré son désamour aux populations de Kinshasa et celles-ci n’ont pas et ne manquent pas l’occasion de lui rendre la pareille ! N’eut été l’inertie d’une certaine soi-disant opposition, la population de Kinshasa s’en serait déjà occupé mais la crise de leadership et de vrais hommes d’Etat sont le plus grand problème que nous connaissons aujourd’hui. Par ricochet, cette population se retrouve alors abandonnée à son propre sort et Kabila va alors en faire sa chaire à canons comme il l’a déjà fait montre par le passé, quitte à quitter le pouvoir en laissant une bonne empreinte de sang de ces gens qui ne l’ont jamais accepté depuis le premier jour qu’il a foulé le sol kinois avec ses bottes de jardinier et pourquoi pas rester au pouvoir coute que coute avec quelques kinois en moins ? Après tout (pense–t-il peut-être) à vaincre sans peril on triomphe sans gloire, quitte à mettre tout le monde devant des faits !
La défiance et l’inconscience viennent s’ajouter à toute cette machine aveugle qu’il a mise en place (si ça vient vraiment de lui car il a été constaté qu’il y avait lieu de douter sur beaucoup de ses capacités surtout intellectuelles). Il a commencé par défier ceux qui l’ont fait roi. Il commet une grave erreur en passant que ses maîtres vont venir le cueillir au moment où il les attend ! Il doit juste savoir qu’à la minute où les occidentaux avaient décidé qu’il succédait à Mzee, plusieurs scénarios de débarras étaient déjà en place. Et s’il est encore en vie et à la tête de ce pays, c’est au bon vouloir de ses maitres occidentaux qui ne se sont jamais cachés d’ailleurs du fait de leur soutien à lui depuis son accession au pouvoir en passant par les élections de 2006 et 2011 (envoi des soldats de l’EUFOR pour assurer la sécurité de sa victoire électorale décidée depuis l’UE à Bruxelles en 2006, envoi des drones à Kin, Menace de traduire Tshisekedi à la CPI s’il contestait dans la rue le hold-up électoral de 2011…).
Il devient inconscient en pensant peut-être contourner la loi naturelle qui dit que la main qui donne c’est la main qui dirige. Lui Kabila, il comprend seulement maintenant son sort qui a été scellé par ses maitres non pas maintenant mais depuis janvier 2001 (lors de son accession au pouvoir). Cela nous ramène à se poser encore une fois la question sur l’état mental des chefs d’états africains : Quand ils sont portés au pouvoir par les occidentaux maîtres et metteurs en scènes de leurs destins, les populations africaines dont ils ont le devoir de servir sont leurs marche-pieds et ils sont les « grands amis » des régimes occidentaux.
Dès que le glas sonne, soit ils ont trop ennuyé les maitres, soit par excès de zèle (ils en ont fait trop). Ainsi, les maitres manifestent un peu plus d’humanité enfin envers les populations brimées et massacrées jour et nuit (Bundu dia Kongo, Mushaki, Makobola, Kinshasa : 26 novembre 2011, Kinshasa : 30 décembre 2013…) par ceux qu’ils ont porté et imposé au pouvoir. Ou tout simplement si le vent de l’histoire tourne. Ou, enfin, alors si (comme toute chose a sa fin), leur fin arrive et qu’on veut appliquer le même scénario dont ils ont bénéficie contre eux. Alors, subitement, leur cœur bat de nouveau pour l’Afrique, pour les populations et comme dans un rêve. On entend ça et là brandir la souveraineté nationale comme si durant leur période de grâce de la part de leurs maitres, ils ont eu ne fut ce qu’une seconde pour réfléchir à la question. Et on se tourne vers cette même population dont on a souhaité son extermination pour demander soutien et protection car la nation et sa souveraineté seraient en danger par…l’occident ! MDR (mort de rires comme nous disons actuellement).
Et la fin tragique ; eh bien il faut savoir que la fin tragique est le sort réservé à tous ces esclaves-bourreaux des temps modernes, aucune issue paisible ne peut leur être réservée. Et au regard de l’histoire, s’ils entrent dans les « palais présidentiels » à grandes pompes, ils en sortent soit les deux pieds devant soit par la toute petite arrière porte de l’histoire et leur place dans l’histoire se trouve dans le placard des oubliettes pour les chanceux ou à la morgue pour les téméraires et inconscient de la classe des Kabila, Kagamé. Les exemples sont légions !
Néanmoins, la seule question que l’on doit toujours se poser concernant les chefs d’états africains ; esclaves-bourreaux des temps modernes est celle –ci : La nature ne vous apprend-elle toujours pas ?
Allez une bonne journée, on en discutera ce week end…
Joel Kandolo Owawa
Field Service Engineer- Planned Maintenance
Patient care and clinical informatics & ULTRASOUND Systems
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« Cher Paly,
l’appareil sécuritaire n’a jamais sauvé un régime de l’intérieur… l’histoire nous l’apprend chaque jour. La victoire des alliés pendant la deuxième guerre n’a pas sauvé Churchill d’un échec électoral, De Gaulle n’a pas pu faire l’unanimité, cela n’a réussi non plus à Georges Bush père, etc. Tous ces exemples sont là pour vous dire que même la victoire contre l’ennemi ne suffit pas à consolider ou à rester au pouvoir.
L’impressionnant arsenal du pouvoir soviétique n’a pas empêché l’écroulement du communisme en URSS et le démantèlement de cet empire en plusieurs républiques.
Donc, cette parade pour exhiber des ferrailles achetées à des vils prix en Ukraine ou ailleurs ne suffit pas à se maintenir au pouvoir.
Ne sont impressionnés que ceux qui veulent l’être. Aucun régime ne s’est maintenu, durablement, au pouvoir par la force.
L’unanimité et l’unité autour d’un régime ne se réalisent qu’en cas d’agressions extérieures. » (Jérôme Kengawe Z).
2 Comments on “J. Kabila opte pour la stratégie du flou, de la terre brûlée et de la défiance – Joël Kandolo”
CROCOS DE LUOZI
says:Bonjour/Bonsoir
L’Actualité de la vie politique de la RDC ne me laisse indifférent que j’aurais souhaité d’abord jeter des pots de fleurs à monsieur Joel Owawa pour ses analyses si vraies que réeles. je comprend une seule chose, ce que les glas viennent de sonner pour le regime en place au Congo. Evidemment, après avoir commis des crimes, le sang des martyres crient vengeance et face à cela l’humanité devient aveuglé car il faut que tout se paye ici-bas avant les chatiments eternels. Mr Kabila developpe actuellement une crise psychique et la schisophrénie maladie qui caractérisent la plupart des dictateurs avant leur morts. Permettez moi de vous dire que nous sommes en train de suivre à loupe les signes de fin du temps de Mr Hyppo alias Kabila et à cet titre nous vous annoncons la publication prochaine, 2015, de notre livre Intitulé: « KABILA: LE JOUR LE PLUS COURT ». Merci…
Timothee TSHAOMBO SHUTSHA
says:Je viens de parcourir l’article de Monsieur Kandolo, réagissant à la dernière publication de DESC. D’entré de jeu, j apprécie la forme de son texte. Le contexte actuel nous oblige à proposer des analyses brève, afin de permettre à nos lecteurs, du reste très occupés, à lire et saisir la portée de nos pensées.
Plus rien à dire quand au fond de l’analyse car elle retrace tout le contexte des enjeux. Seulement, dans cet engrenage, la stratégie principale des faiseurs des rois n’est pas de laisser réellement les Congolais se choisir ses dirigeants, mais plutôt d’installer de nouveaux une marionnette du style plus amélioré que l’incompétent Kabila. Dans leurs méthodes, quand ils désavouent sur la place publique leur propre produit (marionnette), il faut savoir qu’ils ont déjà une carte de rechange. Or, leur choix sera pour leurs intérêts et non pour ceux des Congolais. Pire encore est de savoir qu’en ce moment où Tshisekedi s’affaiblit de plus en plus et laisse lui aussi un flou dans son parti, les Congolais se retrouvent sans un leadership crédible, fort, rassembleur, autour de qui les efforts peuvent être consentis afin de résoudre l’épineux problème des éternelles dirigeants au service des autres. Je lance le cris aux Congolais de cotiser pour élire de FORCE le Cardinal MOSENGWO à la tête du Congo. Tous ceux qui font de la une à Kinshasa ne sont que des marionnettes eux aussi. On en a marre. Une mise en disponibilité de MOSENGWO doit être introduite au Vatican, si les Congolais optent pour ce choix. C’est mon avis.