Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 18-12-2015 10:34
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RDC : Joseph Kabila a-t-il perdu les pédales ? – Jean-Jacques Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

RDC : Joseph Kabila a-t-il perdu les pédales ?

Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Discours de rupture : une diversion de trop pour un président qui ne cesse de creuser sa tombe politique

Le président congolais, Joseph Kabila, a prononcé, le 14 décembre 2015, son discours sur l’état de la Nation devant les parlementaires réunis en Congrès (L’Assemblée nationale et le Sénat). Alors qu’on attendait de lui de clarifier l’opinion sur la normalisation du processus électoral devant aboutir à l’effectivité de l’alternance démocratique au pouvoir à l’échéance de son mandat, le 19 décembre 2016, le président congolais a sciemment esquivé les questions qui fâchent. Il s’est englué dans un discours incongru, lequel, au lieu de rassurer les Congolais et les partenaires de la RDC, le confine de plus en plus dans un isolement total et dans une sorte de guerre de tranchées ou rébellion contre la population et la communauté internationale. Il est à se demander si la pléthore de conseillers politiques qui pullulent dans sa cour à Kingakati ne l’induit pas sciemment à un suicide politique prématuré, au vu de la détermination de la population congolaise qui ne veut pas d’un troisième mandat de Kabila.

kabila-état de la nation

C’est un Kabila, encore et toujours distrait, distant des populations congolaises et déconnecté de la réalité sociopolitique du pays qu’il dirige depuis bientôt 15 ans qui a livré ce 14 décembre 2015 un message anachronique à la nation. Au lieu de répondre aux préoccupations auxquelles est confronté le pays, notamment du fait de déficit de gouvernance démocratique, économique et sécuritaire, le chef de l’Etat congolais a préféré une fuite en avant, se déchargeant de toute responsabilité dans la polarisation du climat politique délétère pour se projeter avec virulence vers la « communauté internationale » à laquelle il doit successivement en 2001, 2006 et 2011 l’accession et les maintiens frauduleux au pouvoir ! Plutôt que de rassurer une partie de ses interlocuteurs politiques sur les vraies finalités du dialogue, Kabila s’enlise dans une rhétorique soporifique d’un dialogue aux contours ainsi qu’aux tenants et aboutissants flous, embrouillant davantage les perspectives de son avenir politique. Pourtant ce qui lui est demandé et attendu par tous, c’est-à-dire organiser dans les délais les élections démocratiques – particulièrement présidentielle –  transparentes et crédibles, fait partie de ses prérogatives constitutionnelles de garant de la bonne marche des institutions de la République. Pour ce faire, on n’a pas besoin d’un dialogue pour que Kabila s’attelle au travail que lui confie la Constitution, à moins d’une année de la fin de son mandat.

En réalité, Kabila n’a jamais cru au dialogue. Son discours à la nation révèle sa personnalité sociopathe belliciste

C’est ce que nous avons démontré avec preuves irréfutables dans notre analyse intitulée « RDC : Kabila est-il crédible dans sa proposition de dialogue national ? »[1]. Un article qui étaye le jeu politique antinomique de Kabila qui, d’un côté, appelle la classe politique et la société civile congolaises au « dialogue, avec pour objectif de trouver des solutions consensuelles aux questions majeures qui minent le processus électoral, ouvrant ainsi la voie à des élections crédibles et apaisées » ; alors que de l’autre côté, il collectionne des « machines à tuer [2]» les Congolais par acquisition d’un impressionnant lot de matériels militaires et en formant des unités spéciales de la Garde républicaine (GR). Ce, dans le but d’infliger des coups fatals aux contestataires du régime et à ceux qui s’opposent à tout glissement de son pouvoir au-delà de la date du 19 décembre 2019. Sur le site militaire de Kibomango, près de Kinshasa, Kabila forme au profit de la GR 5.000 éléments appelés « fourmis »/« abeilles » et recycle 3000 anciens militaires. D’autres se trouvent au Katanga. Ils achèveront leur formation en 2016. Pendant les exercices de footing (jogging), ces recrues chantent et dansent, les armes à la main, qu’ils verseront leur sang pour Kabila (le Boss) (pas pour la patrie), « même si la RDC doit être transformée en un grand cimetière ».[3]

Selon une source militaire de la présidence : « le discours sur l’état de la nation du boss conforte mes informations et analyses que je vous ai transmises récemment. C’est un discours de combat et de défiance envers la communauté internationale et l’opposition congolaise. Les faucons du régime ont pris le dessus sur les colombes et les légalistes. Le patron est enfermé dans une logique guerrière de l’affrontement et du chaos. Que Dieu sauve mon pays, Kabila prépare une mare de sang. Compte sur moi JJW. Je continuerai à servir patriotiquement le Congo et à faire ce que je fais depuis quatre ans, en prenant tous les risques qu’il faut. C’est ça aussi mon serment de fidélité à la nation congolaise pour laquelle j’ai juré de verser mon sang. Ne vous inquiétez pas pour ma sécurité. Que l’Eternel te protège de la tâche noble et ingrate que tu fais avec courage pour ce pays avec tous les risques que tu prends pour ta vie, en sacrifiant parfois tes proches qui ont tant besoin de toi alors que tu te trouves à Gorée pour sauver mon pays ! ».

Cette double personnalité schizoïde du président Kabila a été bien décrite par l’analyste, juriste-criminologue Jean-Bosco Kongolo dans une remarquable contribution intitulée : « Passation de pouvoir en RDC : l’article 70 de la Constitution ne prête à aucune confusion ». Un argumentaire juridique bien ficelé, fondé sur la lecture globale de l’exposé des motifs et des articles 70, 168 et 220 alinéa 1er de la Constitution, qui démontre noir sur blanc qu’aucun dépassement de délai du mandat présidentiel, communément appelé « glissement », susceptible de retarder la tenue de l’élection présidentielle, n’est prévu par la Constitution[4]. Ce qui met fin à tout débat politique et juridique sur ce fallacieux sujet, ôté de toute sa substance constitutionnelle. Sauf si la Cour constitutionnelle « présidentielle » nous sort encore un autre arrêt taillé sur mesure pour Kabila.

Par eilleurs, en traitant Joseph Kabila d’une personne déconnectée de la réalité historique et sociologique du Congo, M. Kongolo, sur la base d’un diagnostic clinique criminologique, a relevé des traits de sociopathie qui transparaissent de manière évidente dans sa personnalité. Selon lui, en psychopathologie criminelle, les individus identifiés comme étant sociopathes peuvent être dangereux dans la société où ils vivent. Ils peuvent faire preuve d’un comportement criminel et causer d’énormes souffrances aux autres. Il existe plusieurs signes qui peuvent révéler une personne sociopathe, en voici quelques-uns[5] :

  • un mépris de la loi et des mœurs sociales : Plusieurs analyses publiées par DESC démontrent que Kabila et son régime violent fréquemment la Constitution et la législation congolaises, par action et par omission et se sentent même au-dessus de la loi.
  • une incapacité à reconnaître le droit des autres: Les fréquentes atteintes aux droits humains, le mépris et l’embastillement des opposants, des activistes des droits de l’homme en sont des illustrations les plus marquantes. »

Pour compléter le portrait dressé par M. Kongolo, nous ajouterons également les traits suivants :

  • une indifférence et une incapacité à ressentir du remords ou de la culpabilité: Les viols massifs des femmes à l’est, les massacres continus de Beni dont il ne fait jamais allusion à ses discours[6] alors qu’il se vante d’avoir restauré la paix, la paupérisation de la population congolaise dont plus 80 % vit en dessous du seuil de pauvreté, les dizaines de morts à Kinshasa à la suite des inondations dues aux constructions anarchiques, œuvres de sa révolution de la modernité… dans un pays normal avec un chef d’Etat normal, devraient interpeller les plus hautes autorités et les amener à reconnaitre leur échec. Ce qui n’est pas le cas avec Kabila et son régime. L’exemple le plus frappant est sa visite surprise à Kampala, rigolant avec le président Museveni, après la chute de Goma en 2012. Alors qu’une enquête interne des FARDC a conclu à la trahison des plus hautes autorités militaires. Au lieu de les sanctionner, Kabila s’est plutôt contenté d’élever une centaine d’officiers aux grades supérieurs de général[7].
  • une tendance au comportement violent: Les attaques violentes de la résidence de Jean-Pierre Bemba en 2006, l’assassinat d’Armand Tungulu dans sa résidence au GLM, l’assassinat par son régime de Floribert Chebeya et Fidel Bazana, le massacre des adeptes de Bundu dia Kongo et du pasteur Mukungubila, la violente répression des manifestants en janvier 2015 dont il avait même dit à son staff que « seule l’épreuve de force est la meilleure stratégie pour reprendre les choses en mains, fut-il au prix des vies humaines »[8], ou la formation actuelle des 5 000 abeilles et fourmis de sa garde prétorienne[9] pour réprimer « dans le sang » les contestataires – On notera en outre qu’il est revenu plusieurs fois ces derniers temps sur l’expression « faire couler le sang »[10], sont autant de cas illustratifs de la personnalité compulsive violente de Joseph Kabila et son régime.
Le 20 Novembre 2012, alors que la ville de Goma vient de tomber aux mains des rebelles du M23, suite notamment à la trahison de la haute hiérarchie militaire, Joseph Kabila se rend à Kampala, rigolant avec Museveni et Kagame, deux présidents des pays alliés au M23. Pendant ce temps, les familes de Goma et environs pleurent leurs morts
Le 20 Novembre 2012, alors que la ville de Goma vient de tomber aux mains des rebelles du M23, suite notamment à la trahison de la haute hiérarchie militaire, Joseph Kabila se rend à Kampala, rigolant avec Museveni et Kagame, deux présidents des pays alliés au M23. Pendant ce temps, les familles de Goma et environs pleurent leurs morts et Tout le Congo est en émoi!

Kabila cache une personnalité intrinsèque d’un kamikaze politique de type djihadiste

Il s’agit d’une personnalité pour qui l’horreur, l’atrocité, le crime impitoyable font partie intégrante de son mode de pensée et de vie. Ce comportement de Kamikaze djihadiste peut s’observer dans ces extraits d’entretien qu’il a eu avec deux membres de l’ONG américaine Human Rights Watch : « Pourquoi Joseph Kabila voudrait-il rester en fonctions au-delà de l’expiration de son mandat? En dehors des avantages qu’apporte le pouvoir, beaucoup de personnes présument qu’il craint pour sa vie et pour sa famille. Par exemple, lors de notre entretien, il a évoqué le spectre du premier dirigeant démocratiquement élu du Congo, Patrice Lumumba, qui a été exécuté à la suite d’un coup d’État apparemment soutenu par l’Occident. « Ai-je réussi? Je ne sais pas. C’est Lumumba qui est le véritable père de la démocratie, et il a été assassiné » (…)  « En ce qui concerne mon avenir, continuez de prier pour moi. »[11]. Ces phrases sont assez éloquentes pour montrer à quel point Kabila est prêt à consentir le sacrifice suprême, non pas pour défendre le Congo, ni protéger les Congolais dont il n’a que faire, mais pour se maintenir à tout prix au pouvoir en vue de préserver notamment les intérêts de ses parrains et alliés régionaux. En effet, étant en quelque sorte « le dernier empereur chinois de l’empire des Grands-Lacs », sa chute entrainerait inéluctablement la recomposition du leadership géopolitique de cette région tourmentée par plus de deux décennies de guerre. Ce n’est pas la première fois qu’il fait référence à la mort[12]. Et pour Kabila, mieux vaux mourir au pouvoir que le quitter vivant!

En tant que Kamikaze, il faudrait s’attendre à ce que Kabila applique la politique de la terre brûlée lorsqu’il se sera persuadé qu’il n’a plus aucune chance de rester au pouvoir. D’où ses fréquentes allusions à l’expression « le sang va couler ». C’est là la finalité qui recouvre magistralement l’essence opératoire des kamikazes. D’un côté, la tactique de la violence ; de l’autre, la stratégie qui consiste à provoquer l’intimidation collective par la terreur. Ses menaces dans son discours sur l’état de la nation attestent cet état d’esprit. Cet aspect dimensionnel se conforme à la définition avancée, en général, par Crocq : « Le fait d’utiliser la violence ou sa menace pour susciter une peur extrême ou la terreur au sein d’une population »[13]. Au préambule d’analyse criminologique clinique et psychopathologique, ces individus sont exposés dès leur enfance aux pratiques symboliques et/ou réelles de ce genre de violence, ceux qui y sont préparés par une instruction d’encadrement à ces finalités – comme sa formation au sein du FPR rwandais, une machine à tuer –, de même ceux élevés dans un contexte souffrant d’un manque affectif, présentent une tendance assez paradigmatique à devenir des terroristes surtout kamikazes.

Pour le psychiatre américain Hacker, les terroristes, notamment ceux qui perpètrent des actes d’extrême violence sont classés dans une typologie subdivisée trois catégories : Les idéalistes ou croisés, les criminels et les malades mentaux ou sujets anormaux[14]. Si les djihadistes sont à classer plutôt dans la première catégorie, le président Kabila est à classer dans celle des criminels ou des personnes présentant de profonds troubles mentaux, un sociopathe sans état d’âme ni d’empathie pour les populations d’un pays dont il a très peu d’attaches sociologiques et affectives depuis son enfance et sa jeunesse marquées par l’errance sans cesse.

Inspiré par Nkurunziza, Kabila s’apprête à verser 10 000 éléments de la GR dans la police nationale

Joseph-Kabila-Kabange et sa GR

Dans un récent article, nous avons dénoncé la formation aux techniques de combat urbain des éléments de la Garde républicaine par les instructeurs militaires de la garde présidentielle égyptienne et par de mercenaires juifs. Durant notre séjour à Gorée, nous avons reçu un autre complément d’information concernant ces GR formés à Kibomango, Mbankana et à Kipopo (Katanga). Selon notre source militaire : « Ta publication sur les fourmis et les abeilles de 2016 a fortement perturbé les plans du régime de Kabila. Il est obligé de repenser sa stratégie militaire et sécuritaire en s’inspirant notamment du Burundi où les éléments de la garde présidentielle opèrent sous les uniformes de la police. Ainsi, le pré-carré présidentiel, pour contourner la réquisition de la force armée[15] prévue par l’article 2 de la Loi organique sur les FARDC, prépare à injecter 10 000 soldats de la GR au sein de la Police nationale congolaise (PNC). C’est sur conseils et recommandations des conseillers israéliens et russes des FSB (services secrets russes) qu’il change de stratégie. Selon ces derniers, les éléments de la PNC ne sont pas fiables. La révolte de janvier 2015 a démontré leur inefficacité dans la répression des manifestants. Et plus récemment, les troubles à Lubumbashi entre la police contre les supporters de Mazembe et la jeunesse de l’UNAFEC, le parti de Gabriel Kyungu, l’ont encore confirmé. Ainsi, il est très risqué d’entamer 2016 avec une police faible, inefficace, peu combative et non fiable. C’est pour cela que le boss a pris les directives pour renforcer provisoirement les unités de la police par les nouvelles unités de la GR (Fourmis et Abeilles de 2016), vu que tu as divulgué l’information selon laquelle les israéliens et les égyptiens les formaient pour les combats urbains. Le chef a donc décidé de détacher ces unités de combat urbain de la GR vers les unités spéciales de la PNC : la LENI (Légion nationale d’intervention dirigée par le Colonel Seguin Ngoi Sengelwa dont DESC établit un dossier pénal à charge pour les événements de janvier 2015) et la GMI (Groupe mobile d’intervention), sous la co-supervision du général d’origine zambienne (nationalité confirmée par une source policière belge anonyme) Raus Chalwe, le numéro 2 de la PNC et le colonel Klein Yav Nawej, un lunda, frère cadet des autres Yav (Philémon Yav Mutond et Jean-Claude Yav Kabej), qui exerce actuellement la fonction de commandant de la base stratégique de Kibomango. Tout ceci devrait permettre de faire diversion et de baisser la tension des militaires de la GR de plus en plus visés et mis sous pression par vos publications qui pourraient atteindre le moral de certains ».

Selon la même source, à cet effet : « La maison militaire de la présidence vient de commander 10 000 tenues de polices neuves avec autant de bottines, de bérets et de casques de combats à la société TOXICO du PCA de la Gécamines, Albert Yuma. Cette firme a reçu les bons de commande de la Présidence de la République. Ni le Ministère de l’Intérieur ni celui de la Défense nationale ne sont au courant de cette opération ultra secrète. Du côté de la Présidence de la République, c’est le général Jean-Claude Yav qui gère cette opération. Seul le chef d’état-major général des FARDC, le Général d’armée Didier Etumba, militaire et gendarme de formation comme vous à l’ERM, a été exceptionnellement associé à la conception et la planification de cette opération. Son passé de gendarme et de spécialiste en MROP (Maintien et rétablissement de l’Ordre Public) lui permet d’encadrer Raus Chalwe et (Police) et Klein Yav pour une meilleure intégration des unités issues de la GR et leur coordination avec les éléments de la police avant, pendant et après la période officielle de fin du mandat du président ».

Des agents touristes de la Démiap et l’ANR dépêchés sur l’Ile de Gorée pour filer la société civile et les politiciens de l’opposition

Selon une source de l’ANR avec qui j’ai échangé le lundi 14 décembre : « Ta présence à Gorée est loin d’être un secret. Tony Kiluba (ParSec) de Jean-Claude Yav, le chef des renseignements militaires, dispose d’une liste de toutes les personnes présentes à Gorée. JC Yav a remis cette liste à Kabila. Ses espions (Démiap/ Extérieur et ANR) ont rejoint Dakar depuis le samedi 12 décembre 2015 par un vol régulier d’Air Ivoire via Abidjan (Côte d’Ivoire). ».

A ce propos, ayant pressenti la panique à Kinshasa suite à l’inefficacité des services de renseignement, j’avais prévenu certains participants dès notre arrivée à Dakar le 11 décembre 2015 que le régime de Kinshasa ne manquera pas de nous envoyer ses sbires. Une partie de la délégation était logée dès le 11 octobre à l’Hôtel du marin, comme étant les seuls Congolais. En rentrant discrètement à l’hôtel le 12 décembre, après 23 heures, j’ai surpris deux agents congolais, ivres entre les tendres mains des deux prostituées congolaises locales, en train de crier et parler fort dans le bar de l’hôtel avec un fort accent kinois : « batu yango nanu basilisi réunion te. Lelo bawumeli » (La réunion semble durer aujourd’hui). Voilà le type d’agents sur qui Kabila compte pour se maintenir au pouvoir. Ils profitent de leurs frais de mission pour se divertir. A leur retour, ils dressent de faux B.I. (Bulletin d’Information) en faisant croire qu’ils ont très bien travaillé!

Sur le tueur patenté Elie Kayitura : une de ses identités dévoilée et la réaction de l’ANR

Selon une source de l’ANR : « ton dernier article sur l’ANR a créé de sérieux remous dans les services. Ce que tu as révélé sur Elie et le fonctionnement des services de l’ANR, les met dans l’inconfort. Kalev Yav est prêt à débourser 50 000 dollars pour retrouver les taupes qui donnent ces infos qui mettent à nu la structuration et le fonctionnement de l’ANR. Il a réuni tous ses collaborateurs directs et leur a dit : «  En quoi nos services sont-ils encore secrets si de l’intérieur, ils sont minés et trahis par ses agents ». Si Kalev convoque ses adjoints pour parler de DESC, c’est que vous représentez une menace sérieuse à ne pas minimiser. Ces hommes sont capables de tout, surtout en cette période de forte tension politique. Ils ont reçu des consignes de leur ‘boss’ d’être impitoyables. »

Voici le commentaire posté sur DESC par un certain Alexis MUKOMBOZI, le 10 décembre 2015, à la suite de l’article sur la mission confiée à Elie Kayitura d’éliminer les Congolais de la diaspora qui dérangent le régime[16] : « Elie Kayitura. Je le connais sous le nom de Elie LUNGUMBU; Je vous enverrai demain le scan de sa fiche de police avec passeport diplomatique datant de juin 2006 ». DESC attend toujours le scan promis à l’adresse suivante : jjwondo@yahoofr.

Une autre source nous rapporte que Kayitura agit sous plusieurs identités différentes avec 1000 passeports différents. En faisant des recherches au niveau des sources ouvertes, nous avons trouvé les informations suivantes sur Elie Lungumbu qui n’est autre que Elie Kayitura. En effet, on décrit Elie, cet ange de la mort rwandais au service de Joseph Kabila, comme étant un «intouchable» (…) « Elie » serait «très proche» du conseiller principal à la Présidence de la République chargé des questions juridiques. Son nom : Néhémie Mwilanya Wilondja. Il semble bien que le prénommé «Néhémie » sèmerait la terreur dans les milieux judiciaires…[17]

Conclusion : Kabila, the game is over?

C’est la conclusion logique qui découle de l’analyse de l’évolution politique de ces derniers mois en RDC. Malgré qu’il déploie d’énormes moyens militaires de répression de la population, les informations diverses et nos analyses prédisent que Kabila n’évitera pas le schéma burkinabè. Les destins respectifs de la RDC et du Burkina Faso semblent avoir une itinérance commune[18]. A l’instar de la DSP de Mobutu, sa garde prétorienne ne pourra pas non plus résister à la pression populaire. Nous l’avons déjà prédit dans cet article de juillet 2014 : « Joseph Kabila peut-il compter sur sa garde républicaine pour affronter l’Occident et la population ? »[19]. Un article qui nous a valu les félicitations d’un diplomate occidental en poste à Kinshasa et dans lequel nous avons avancé que le pilier sécuritaire est toujours le premier à trahir et à détaler au moment de se battre. Nous détenons plusieurs informations qui confortent notre conviction.

Kabila redoute la pression de la rue qui a montré son efficacité en janvier 2015, à tel point qu’il tente désespérément d’arracher un dialogue politique pour tenter un coup de poker. La rencontre citoyenne (et non politique) de Gorée, dont le mérite est d’avoir rassemblé à l’unisson les Congolais de la société civile (ASADHO : Association africaine des droits de l’homme, Voix des Sans Voix, Les Amis de Nelson Mandela, Fédération Internationale des Droits de l’Homme : FIDH, Ligue des électeurs, ACAJ : Association Congolaise pour l’Accès à la Justice, NSCC : Nouvelle Société Civile Congolaise, Nouvelle Dynamique Syndicale, etc.), des mouvements de jeunesse Filimbi-Lucha et surtout des politiciens qui ne se sont plus parlé depuis 2011, semble sonner comme le début d’une estocade contre le régime de Kabila, rejeté par la population congolaise. Cela est résumé dans le Tweet envoyé depuis l’Ile de Gorée par Lydie Omanga de l’UNC, relayant un extrait de mon intervention lors de la rencontre de Gorée : « #RDC #RDCin Gorée aucune arme ne peut tuer la volonté d’un peuple »[20] pic.twitter.com/uKEbnJEqM.

Tweet Lydie Omanga

Cette nouvelle dynamique citoyenne de rassemblement constitue un dénominateur commun sur lequel tout Congolais épris du changement devrait se retrouver, mais surtout soutenir et non fustiger comme le font déjà certaines personnes égocentriques, manifestant une certaine frustration, analystes politiques autoproclamés – dépourvus de toute base méthodologique épistémologique en science politique – et adeptes théologiques des théories sensori-émotionnelles dogmatiques et eschatologiques impérialistes biaisées et manichéennes du complot, qui veulent donner des arguments au régime de Kabila dans le but de diviser les Congolais. Ce que ces prophètes des oracles du chaos du Congo oublient est qu’en compagnie des  personnalités tels que maître Jean-Claude Katende de l’ASADHO, Paul Nsapu de la FIDH, Jonas Tshiombela de la Nouvelle Société Civile Congolaise, et bien d’autres activistes, nous avons mis des années de travail dans l’ombre pour amener les Congolais de toutes tendances citoyennes, confessionnelles et politiques, acquis à la consolidation démocratique du Congo, au rassemblement et à l’UNITE. Cette initiative entreprise depuis la période électorale de 2011 n’a nullement été commanditée par ceux qu’ils qualifient d’impérialistes ; elle ne débute pas à la rencontre de l’Ile de Gorée. N’est ce pas que « la critique est aisée mais l’art est difficile » ? Le premier ennemi du Congo sera toujours le Congolais qui tire le premier sur son frère et non pas l’impérialiste. Nous sommes prêts au débat citoyen constructif, sans tabou, pour faire avancer la RDC et non pas pour donner des arguments et des stratégies de la division du Peuple Congolais à Kabila et à l’ANR!

Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Analyste politique et sécuritaire & criminologue

Références

[1] http://afridesk.org/fr/rdc-kabila-est-il-credible-dans-sa-proposition-de-dialogue-national-jean-jacques-omanyundu/.

[2] http://afridesk.org/fr/rd-congo-kabila-population-larticle-64-et-les-baionnettes-intelligentes-b-musavuli/#sthash.uFIJScit.dpuf.

[3] http://afridesk.org/fr/rd-congo-kabila-population-larticle-64-et-les-baionnettes-intelligentes-b-musavuli/#sthash.uFIJScit.dpuf. http://afridesk.org/fr/rdc-kabila-est-il-credible-dans-sa-proposition-de-dialogue-national-jean-jacques-omanyundu/.

[4] http://afridesk.org/fr/passation-de-pouvoir-en-rdc-larticle-70-de-la-constitution-ne-prete-a-aucune-confusion-jb-kongolo/.

[5] http://afridesk.org/fr/passation-de-pouvoir-en-rdc-larticle-70-de-la-constitution-ne-prete-a-aucune-confusion-jb-kongolo/#sthash.K4JMHxkv.dpuf.

[6] Lors de son discours du 14 décembre 2015, Kabila a déclaré que : « L’ensemble du territoire est sous le contrôle du gouvernement ».

[7] http://afridesk.org/fr/pourquoi-kabila-applique-t-il-la-strategie-du-renforcement-positif-dans-larmee/.

[8] http://afridesk.org/fr/le-fighting-talking-de-kabila-et-bisengimana-en-serbie-pour-lachat-des-lacrymogenes/#sthash.G9lXYYMN.dpuf.

[9] http://afridesk.org/fr/rdc-kabila-est-il-credible-dans-sa-proposition-de-dialogue-national-jean-jacques-omanyundu/.

[10] http://afridesk.org/fr/rdc-la-societe-civile-fustige-le-discours-menacant-de-kabila-et-brandit-le-recours-a-la-desobeissance-civile/.

[11] : http://afridesk.org/fr/hrw-exhorte-kabila-de-quitter-le-pouvoir-car-il-ne-dispose-pas-dune-tres-grande-marge-de-manoeuvre/#sthash.7IMTyshH.dpuf.

[12] Dans une interview accordée à Colette Braeckman en 2091, il avait déclaré : « La vie que je mène est dure. C’est assez compliqué pour mes proches, je n’ai pas assez de temps pour eux, je ne vois pas assez mes frères et sœurs. Quant à mon avenir, on verra. Je me dis souvent que mon arrière grand-père a été assassiné, mon grand-père aussi, mon père également, comme vous le savez… ». Cf. http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2009/05/12/le-president-kabila-fait-le-bilan/.

[13] http://www.libe.ma/Psychologie-du-kamikaze_a38252.html.

[14] Ibidem.

[15] La réquisition de la force armée est un acte écrit par lequel une autorité publique confère à une autorité militaire une mission de maintien de l’ordre ou de police.

[16] http://afridesk.org/fr/flash-kabila-elie-kayitura-un-rwandais-de-lanr-et-la-demiap-prets-a-frapper-en-europe-jj-wondo/#sthash.WFQLmQff.dpuf.

[17] http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=8092).

http://vacradio.com/2015/10/03/affaire-pro-fitness-kinshasa-pg-cecile-kyala-la-protegee-de-boshab-refuse-dexecuter-lordre-du-pgr-flory-kabange/.

[18] http://afridesk.org/fr/joseph-kabila-the-game-is-over-jj-wondo-in-congoforum-be/.

[19] http://afridesk.org/fr/kabila-peut-il-compter-sur-sa-garde-republicaine-pour-affronter-loccident-et-la-population/#sthash.B31bJfFc.dpuf.

[20] https://twitter.com/LydieOmanga/status/675993965712285697.

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5 Comments on “RDC : Joseph Kabila a-t-il perdu les pédales ? – Jean-Jacques Wondo”

  • sulutani la passion du Congo

    says:

    Merci beaucoup cher Compatriote Jj Wondo,vos écrits dégagent une force qui fait peur à ceux qui ne veulent pas voir notre pays progresser dans sa jeune démocratie, bref ils n’ont qu’a bien se tenir car, ça va chauffer pour eux, ils doivent s’attendre à une forte réistence généralisée au pays. Mbuji-mayi sera debout pour l’application de l’article 64,Katanga,Nord et Sud Kivu,Maniema,Equateur,P-Orientale,Bandundu,Bas-congo, et bien sûr notre capitale Kinshasa jusqu’à ce qu’il va quitter. nous faisons large echos de vos informations ainsi la vulgarisation de l’article 64 est telle qu’une chanson maintenant… à l’approche de la date butoir l’h tag sera je suis article64 (#je suis article64)

  • RDC ZAIRE

    says:

    Il est toujours et de plus en plus tout feu tout flamme, formidable, semeur de panique et intellecto-génial, ce Omanyundu Jacques Wondo, vis-à-vis de ce régime coiffé par un manchot sourd-muet et aveugle entouré par des inconscients qui ne passe le clair de leur temps qu’à se masturber et s,épuiser intellectuellement. On dort comme on fait son lit

  • Abel

    says:

    Inspiré par Nkurunziza, Kabila s’apprête à verser 10 000 éléments de la GR dans la police nationale Dans un récent article, nous avons dénoncé la formation aux techniques de combat urbain des éléments de la Garde républicaine par les instructeurs militaires de la garde présidentielle égyptienne et par de mercenaires juifs…

    Pourquoi écrivez-vous  »garde présidentielle égyptienne », mais  »mercenaires juifs »? Egyptien est une citoyenneté, juif, non!
    Est-ce par ignorance ou par stigmatisation de juifs? Quelle preuve que ces mercenaires sont juifs?
    Confondez-vous juifs et israéliens? Merci de vérifier.

    • Justin0020

      says:

      Abel, ils sont entrainés par les deux sociètés(les Egyptiens et les Juifs)

  • Abel

    says:

    Bonjour Justin0020,

    Merci pour ta réponse.
    Sachez qu’être égyptien c’est être détenteur de la citoyenneté (nationalité) égyptienne, par contre être juif n’est pas le cas, car juif ne veut pas forcement dire israélien.

    Cette omission est malheureusement susceptible de stigmatiser le peuple juif dans son ensemble, alors qu’il y a bien d’autres juifs qui soutiennent le peuple congolais. Si vous évoquez  »égyptien » évoquez  »israélien »

    Cette observation avait pour but d’attirer votre attention pour que votre ligne éditoriale demeure objective compte tenu du bon travail que vous effectuer.

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