Jean-Jacques Wondo Omanyundu
POLITIQUE | 12-07-2018 17:35
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Quel homme politique sera Jean-Pierre Bemba après sa longue détention à la CPI ? JB Kongolo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu
  1. Quel homme politique sera Jean-Pierre Bemba après sa longue détention à la CPI?

Par Jean-Bosco Kongolo M.

C’est en prenant les armes contre le régime d’ « occupation » de Kinshasa que Jean-Pierre Bemba avait fait ses premiers pas dans l’arène politique congolaise en créant, sous le parrainage de l’Ouganda, le Mouvement de libération du Congo (MLC). Alors qu’à l’Est et même jusqu’au Centre du pays, le RCD avait déjà conquis de vastes portions du territoire national, le MLC s’était vu confiné principalement dans la partie Nord-ouest, avec objectif stratégique de descendre rapidement sur Kinshasa, siège des institutions nationales. Son atout majeur reposait sur les éléments ex-FAZ[1], déterminés à prendre leur revanche sur les « Kadogo » de l’Alliance des forces de libération du Congo (AFDL) qui les avaient humiliés ainsi que sur l’adhésion d’anciens mobutistes, qui espéraient par là se repositionner pour récupérer leurs privilèges perdus.

L’historique accord de Sun City, qui mit officiellement fin à la guerre, le propulsa davantage sur la scène politique en tant que Vice-président sous le régime 1+4. C’est fort de cette position que Jean-Pierre Bemba(JPB) se présenta, parmi les favoris, à l’élection présidentielle de 2006. De l’avis de plusieurs observateurs et analystes, c’est lui qui était sorti vainqueur de ce scrutin mais malheureusement pour lui et pour les millions de ses électeurs, les puissances extérieures avaient déjà jeté leur dévolu sur Joseph Kabila. Sur ce point, nombreux sont les Congolais qui restent convaincus que son arrestation et sa longue détention dans les geôles de la Cour pénale internationale(CPI) étaient purement politiques, justifiées par la volonté des puissances extérieures de laisser Joseph Kabila gouverner paisiblement afin de faciliter la prédation programmée des ressources naturelles du pays. Cette opinion est d’autant plus partagée que l’acquittement de Jean-Pierre Bemba coïncide, curieusement, avec les pressions de toutes natures exercées sur Joseph Kabila pour qu’il libère l’espace politique et favorise l’alternance au pouvoir. Du coup, les partisans de Jean-Pierre Bemba voient déjà en lui le candidat de la providence qui pourrait gagner haut la main l’élection présidentielle si celle-ci est organisée comme prévue le 23 décembre 2018. L’euphorie de l’acquittement étant passée, l’heure de la sagesse et de la réflexion a sonné pour Jean-Pierre Bemba qui, après dix ans d’effacement, n’a pas droit à l’erreur. Père de famille, homme d’affaires et politicien, il doit savoir aligner ses priorités sachant que sur ces trois aspects, tout le monde jugera sa maturité. La présente analyse est consacrée à l’examen de ces points.

1. Injustement humilié, Jean-Pierre Bemba retrouve son rôle de père de famille

Bien qu’ayant tous les pouvoirs légaux de décider du sort de leurs semblables, même les juges ne sont pas en mesure d’apprécier à sa juste valeur le prix moral et psychologique de la liberté. Pour quiconque a fait l’expérience de la détention, surtout si celle-ci est injuste, mieux vaudrait être pauvre en liberté que riche en prison. Pour un père de famille, surtout dans nos sociétés patriarcales, toute condamnation à une peine privative de liberté est perçue comme une catastrophe étant donné que l’homme est généralement le pourvoyeur de tous les besoins, mais également celui dont l’autorité paternelle est indispensable pour l’éducation des enfants. Dans certains cas, en Afrique, il peut s’agir de celui sur qui reposent les espoirs de tout un clan. Sans entrer dans les détails, Jean-Pierre Bemba se retrouve bien dans cette catégorie.

Comme tout père et pour ne parler que de sa famille restreinte, son arrestation en présence son épouse, au moment où il s’y attendait le moins fut certainement traumatisante aussi bien pour lui-même que pour ses enfants. «Le chef de l’opposition congolaise, Jean-Pierre Bemba, 45 ans, a été arrêté samedi soir à son domicile de la périphérie bruxelloise et incarcéré en prison. »[2] Pendant dix ans, ces derniers et leur mère ont sans doute été confrontés à plusieurs versions, les unes plus controversées et démoralisantes que les autres, sur les raisons de son arrestation. Au fil des années, à mesure que le procès évoluait, l’espoir a dû quelques fois s’amincir et céder place au découragement et au doute quant à la probabilité d’une libération conditionnelle ou surtout d’un acquittement. Bien qu’à l’abri de petits besoins d’ordre matériel, il a manqué à cette famille l’autorité paternelle indispensable pour l’épanouissement moral et psychologique de chaque enfant, de même que l’intimité des deux époux, forcés à la séparation non désirée.

Autrement qu’il a pu le faire en détention, c’est plus en homme libre que JP. Bemba cherchera à mieux comprendre ce qui lui était réellement arrivé, notamment s’il y a eu des erreurs qu’il a pu commettre et de quelle manière cela peut servir d’exemple pour ses enfants et son entourage. C’est aussi l’occasion pour lui de renouer sa relation personnelle avec chacun des enfants pour savoir comment, en son absence, ils ont pu cheminer sur le plan scolaire ou académique mais aussi sur le plan social. Tout a-t-il été correct ou de quel côté faudrait-il apporter certains ajustements pédagogiques?

2.  Le temps de mettre de l’ordre dans ses affaires

Indépendamment de son père, un richissime homme d’affaires, Jean-Pierre Bemba a toujours été présenté aussi comme patron de ses propres entreprises. « Le père de Bemba a été un proche de Mobutu Sese Seko et longtemps président de la confédération patronale zaïroise, titre qui lui a valu le surnom de patron des patrons. Pour la petite histoire d’ailleurs, une des sœurs de Jean Pierre Bemba est mariée à un rejeton de Mobutu. »[3]  Comment celles-ci ont-elles fonctionné durant tout ce temps, la priorité étant d’obtenir plus rapidement la levée de la mesure judiciaire de saisie de ses comptes et de ses immeubles? « Selon la presse portugaise, la justice a, excusez du peu, saisi une villa, estimée à 2,5 millions d’euros, deux voitures haut de gamme, un yacht et un avion Boeing. Tous ses comptes bancaires au Portugal, dont l’un était crédité de 1,75 million d’euros, ont par ailleurs été gelés. C’est vrai que ce colosse, il mesure 1m90, a une grande excuse pour justifier de ses richesses, puisqu’il est né avec une cuillère d’argent dans la bouche. »[4]

Pour un homme d’affaires qu’il a été et qui a perdu son père pendant qu’il était en détention, un des objectifs consiste à remettre de l’ordre dans ses propres affaires et à voir, solidairement avec les autres héritiers, ce qui est possible de faire pour reprendre certaines activités commerciales plus rentables selon le contexte économique du pays.

Pour tout cela, il lui faudra suffisamment de temps pour renouer ses relations avec des cabinets conseils ou s’abonner à d’autres plus efficaces, recruter de nouveaux gestionnaires et de nouveaux employés, s’acquitter de vieilles obligations laissées en litige, liquider de vieux contentieux s’il en subsiste, recouvrer certaines créances échues et, pourquoi pas, explorer de nouvelles opportunités. Mais pour la plupart des observateurs, et des Congolais en particulier, c’est plus sur le terrain politique que l’on attend juger la maturité de Jean-Pierre Bemba.

3. Des changements à prendre en considération sur la scène politique

Arrêté sur fond de contestation des résultats de l’élection présidentielle de 2006 à laquelle il avait pris part jusqu’au deuxième tour, Jean-Pierre Bemba retrouve la scène politique congolaise toujours caractérisée par la même crise de légitimité. Allant de l’élection de Joseph Kabila au détriment de feu Etienne Tshisekedi, considéré comme le vrai vainqueur, cette crise s’est cristallisée cette fois au refus de Joseph Kabila de laisser le fauteuil présidentiel, juridiquement vacant depuis le 19 décembre 2016. De quoi donner des appétits politiques à JP. Bemba pour qui certains considèrent que le moment est venu de prendre sa revanche en présentant sa candidature pour l’élection présidentielle annoncée au 23 décembre. Pour autant que ses propres aspirations et celles de ses partisans soient légitimes, cela n’est pas aussi simple que l’on peut s’imaginer.

En effet, plusieurs facteurs ont changé sur la scène politique, lesquels exigent de Jean-Pierre Bemba suffisamment de temps de réflexion avant de se lancer dans l’arène, sous peine d’y laisser définitivement sa peau politique. Parmi les facteurs à prendre en considération, nous pouvons citer et examiner de manière non exhaustive la nécessité de restructurer le MLC, le changement du mode de scrutin, la position ambiguë de Joseph Kabila, l’entêtement de Corneille Naanga à imposer la machine à voter/tricher, le foisonnement des partis et des plates-formes politiques et la maturité du peuple congolais.

A. La nécessité de restructuration du MLC

La politique étant dynamique, le MLC des premières années de la législature de la Troisième République a beaucoup perdu de sa santé politique du fait essentiellement de l’éloignement de son leader fondateur, contraint de diriger le parti à distance sans être sûr d’être suivi à la lettre. Première force politique de l’opposition à cause du boycott des élections de 2006 par l’UDPS, le MLC ne survit plus que grâce à l’image de son fondateur. En effet, non seulement que la plupart de ses pions majeurs ont opté pour le sport le plus prisé des politiciens congolais, l’opportunisme, l’absence de son autorité morale a surtout permis à ces spécialistes du positionnement de se mettre en ordre utile pour louanger celui qui apparaissait à leurs jeux comme l’ennemi numéro un à abattre. Il suffit de visionner des vidéos encore disponibles sur Youtube, de José Makila démolissant Joseph Kabila pour se rendre compte de la légèreté et du manque de personnalité de nos politiciens. Pas étonnant qu’aujourd’hui, les Thomas Luhaka, José Makila, Lucien Mbusa, Omer Egwake et autres ne se soient pas gênés de cracher sur la Constitution en acceptant des postes ministériels dans un gouvernement illégitime et, plus grave, en devenant des vedettes signataires de la charte constitutive de la MP « New-look », dénommée Front Commun pour le Congo, en sigle FCC, ou, selon les humoristes, « Fosses communes du Congo ».

À moins que les dix ans de détention et d’humiliation ne lui aient servi à rien en termes de réflexion, de sagesse et de maturité, il serait surprenant et précoce pour Jean-Pierre Bemba de se fier à ses courtisans pour se lancer précipitamment et aveuglement dans une bataille présidentielle dont plusieurs éléments lui échappent. Le plus important de ces éléments est sans doute la restructuration de son parti ainsi que sa réimplantation effective dans toutes les provinces du pays. Pour cela et pour éviter de maintenir ou de recruter des loups dans la bergerie, le temps est un meilleur partenaire pour observer et écouter, aussi bien à l’intérieur qu’en dehors du parti afin de mieux jauger la loyauté de ceux qui lui restent comme cadres et la sincérité de nouveaux adhérents.

B. Le changement du mode de scrutin et la position ambiguë de Joseph Kabila

Lorsque Jean-Pierre Bemba avait participé à la présidentielle de 2006, le mode de scrutin était à double tour. C’est justement à cause du danger d’affronter JP. Bemba dans un débat télévisé, qui n’eut pas lieu du fait du déséquilibre intellectuel entre les deux candidats restés en lisse, que les partisans de Joseph Kabila s’arrangèrent pour priver au peuple congolais ce magnifique show démocratique. Élu de la manière que tout le monde connaît, Kabila fit modifier le mode de scrutin peu avant l’élection présidentielle de 2011. Comme conséquence, même si le Président de la République est constitutionnellement réputé élu au suffrage universel, sa légitimité est exposée à la contestation et au déséquilibre de la cohésion nationale du fait qu’à cause de la multitude des candidats, il y a risque d’avoir un Chef de l’État élu simplement avec 30% de voix. Les prestations de la Cour suprême de Justice et celles de la Cour constitutionnelle depuis sa mise en place ne sont pas non plus de nature à encourager tout opposant/candidat sérieux à espérer faire aboutir en sa faveur un contentieux électoral. Ce n’est pas pour rien que juste à quelques mois de la date annoncée des élections, Joseph Kabila, largement hors mandat, trouve enfin le moment venu de lancer le fonctionnement de la Cour de Cassation en reconduisant les mêmes fossoyeurs de l’État de droit, de nommer les membres du Conseil d’État et de recruter de nouveaux juges voués à sa cause à la Cour constitutionnelle.

A moins que les dix ans de détention et d’humiliation passés à la Haye n’aient servi à rien en termes de réflexion, de sagesse et de maturité, Jean-Pierre Bemba ferait fausse route en se lançant précipitamment et aveuglement dans une bataille présidentielle sans peser ses chances d’en sortir vainqueur. Pour cela et comme tous les Congolais avertis, il devrait disposer de suffisamment de temps pour observer et écouter, écouter, écouter et observer très attentivement la scène politique congolaise pour mieux évaluer ses chances, qui ne sont plus les mêmes que celles de 2006. L’attitude ambiguë de Joseph Kabila et l’obstination de Corneille Naanga à imposer la machine à voter, non prévue dans la loi électorale, devraient attirer son attention et lui servir de leçon.

C. Le foisonnement des partis et plates-formes politiques

Le contexte électoral de 2018 n’est plus le même que celui de 2006. À cette époque, tout le monde en était à l’expérimentation du multipartisme. Ce contexte était plus favorable aux différents seigneurs de guerre, qui venaient de convertir leurs mouvements rebelles en partis politiques, adversaires ou alliés du PPRD. Pur produit de la guerre d’agression, le MLC était un des partis phares, avec pour autorité morale JP.Bemba. Vu sous cet angle, nul ne peut nier l’impact de la dimension militaire du MLC sur le choix du candidat Jean-Pierre Bemba, considéré comme fils du pays capable de remobiliser les résidus des ex-FAZ pour débarrasser le pays des prétendus libérateurs de l’AFDL.

De quelques dizaines en 2006, la prolifération des partis et plates-formes politiques n’a cessé de se poursuivre tel un cancer en phase de métastase et souvent avec les mêmes acteurs se positionnant continuellement et se retrouvant paradoxalement sous une même autorité morale. Dans une telle marre à caïmans, où la lutte pour la survie fait développer beaucoup de mécanismes de résistance et d’autodéfense, il faut avoir un sens élevé d’observation pour éviter le piège des acteurs inconstants, opportunistes et sans idéal, qui n’adhèrent à un parti ou à une plate-forme que pour le temps de se positionner en attendant de claquer la porte pour prendre place autour de la mangeoire. Dans ce contexte du multipartisme sauvage congolais, l’autre piège à éviter est celui du gigantisme des plates formes politiques, essentiellement constituées des partis jamais implantés à travers tout le territoire national ou des personnalités sans aucune assise populaire, dont la seule force ne réside que dans la médiatisation de leurs déclarations.

A moins que les dix ans de détention et d’humiliation passés à la Haye n’aient servi à rien en termes de réflexion, de sagesse et de maturité, il serait suicidaire pour JP. Bemba de se lancer précipitamment et aveuglement dans la course pour le fauteuil présidentiel sans notamment tenir compte de l’occupation cancérigène de l’espace politique. Pour cela, et s’il se considère toujours comme opposant ayant les ambitions de servir la nation au plus haut niveau, il lui faudra suffisamment de temps pour identifier les vrais acteurs de l’opposition, qui ont un idéal commun et dont l’unique cible est Joseph Kabila, ennemi intime de la démocratie, de l’État de droit, de la cohésion nationale, de la distribution équitable de la richesse du pays et du bien-être du peuple congolais. Il faut donc être de la race des grands esprits pour être prêt à renoncer aux intérêts égoïstes, tels certains acteurs politiques, orgueilleux, sans assise populaire et sans moyens financiers conséquents, qui jouent inconsciemment ou de manière irresponsable le jeu de l’imposteur en montant inutilement les enchères par des candidatures fantaisistes et opportunistes.

D. La maturité du peuple congolais

Autant il est vrai que chaque peuple n’a que des dirigeants qu’il mérite, autant il convient d’affirmer que de 2006 à ce jour, le peuple congolais a beaucoup évolué en ce qui concerne la compréhension des enjeux et la défense des intérêts supérieurs de la nation. Longtemps considéré comme un peuple mouton, les Congolais ont progressivement appris à braver la peur pour affronter la dictature meurtrière de Joseph Kabila afin d’exiger le respect de la Constitution et l’alternance au pouvoir. Depuis janvier 2015, les manifestations grandioses se succèdent les unes aux autres, avec des victimes chaque fois plus nombreuses, sans que cela n’affecte la détermination de ce peuple à mourir pour la patrie.

Grâce aux réseaux sociaux, le peuple congolais a appris à communiquer rapidement et à échanger en temps utile toutes les informations relatives au comportement et à la prédation des ressources naturelles tant par des fils et des filles du pays que par leurs soutiens extérieurs. En avance par rapport à la plupart des leaders autoproclamés, même des combattants sont devenus très exigeants envers leurs leaders, orientant des fois certaines décisions ou rejetant celles jugées compromettantes pour le parti ou pour la nation.

Dans un tel contexte, à moins que les dix ans de détention et d’humiliation passés à la Haye n’aient servi à rien en termes de réflexion, de sagesse et de maturité, il serait irresponsable pour Jean-Pierre Bemba de ne pas tenir compte de cette évolution des mentalités pour ne considérer que les avantages personnels que procure le pouvoir. Bien au contraire, c’est sur ce peuple qu’il faut s’appuyer pour espérer obtenir tout le soutien nécessaire tant à l’égard des adversaires internes que des ennemis externes de la nation.

Conclusion

Autant le peuple congolais avait majoritairement jugé injustes l’arrestation et la condamnation de Jean-Pierre Bemba, autant il a des motifs de se réjouir de son acquittement. En plus d’être un fils du pays, père de famille et homme d’affaires, il est surtout un homme politique dont le retour sur scène est susceptible d’impacter négativement ou positivement le processus électoral et, à moyen terme, l’avenir politique du pays. Tout dépend de son attitude et des premières décisions qu’il aura à prendre vis-à-vis de Kabila et des « Fosses Communes du Congo » (FCC), de sa résistance ou de sa faiblesse vis-à-vis de l’argent, de son humilité ou de son orgueil vis-à-vis aussi bien du peuple que de ses pairs de l’opposition, de sa capacité d’observer et d’écouter toutes les tendances ou de la tentation à se laisser entraîner par des courtisans irresponsables, des alliances réfléchies et mûries ou des coups de cœurs laissant transparaître un esprit de haine et de vengeance. Dans toutes les grandes démocraties, briguer la magistrature suprême est quelque chose de sérieux qui exige suffisamment de temps de réflexion et de préparation, ce qui n’est pas toujours le cas au Congo-Kinshasa où la plupart des présidentiables cherchent plus à monter des enchères et à se positionner qu’à vouloir véritablement servir la nation avec abnégation.

Dans le contexte actuel, Jean-Pierre Bemba garderait ses chances intactes en prenant du recul pour d’abord mettre de l’ordre dans sa famille, dans ses affaires et dans son parti politique, infesté de cadres déloyaux et peu crédibles. Fera-t-il exception? Le peuple congolais l’observe et le jugera par rapport à la maturité acquise en détention ou non. Il pourra ainsi s’instruire des erreurs des autres au cours du prochain mandat.

Jean-Bosco Kongolo

Juriste & Criminologue/Administrateur adjoint de DESC

Références

[1] Forces armées zaïroises.

[2] La Libbre.be, 26 mai 2008, In http://www.lalibre.be/actu/belgique/bemba-arrete-pour-la-cpi-51b89b50e4b0de6db9b27cb9.

[3] CENTRAFRIQUE PRESSE.COM, 29 juillet 2008, In http://centrafrique-presse.over-blog.com/article-21482146.html.

[4] Idem.

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