Massacres de Beni : trois ans déjà – La pétition
A l’occasion du troisième anniversaire du déclenchement des massacres du Beni, le 02 octobre 2014, DESC tient à remercier les signataires de la pétition qu’il a lancée en 2015 appelant à une enquête pénale internationale, et à laquelle s’est associée l’organisation Kyaghanda. La pétition a été déposée au bureau du procureur de la Cour pénale internationale, qui en a accusé réception. Elle a enclenché un mouvement international de solidarité avec la population de Beni, ponctué par l’inscription du général Mundos, principal artisan des massacres, sur la liste des sanctions de l’Union européenne, en mai 2017. Votre élan de solidarité nous a permis de récolter en cette date symbolique 23.750 signatures. Et la pétition reste ouverte jusqu’à l’ouverture officielle de l’enquête internationale sur ces horribles massacres.
Pour rappel, les Congolais ont été horrifiés en découvrant le flot d’images en provenance du territoire de Beni, dans l’est du Congo. Au cours d’une série d’attaques particulièrement barbares, des civils étaient tués en masse de façon extrêmement cruelle : crânes fendus à coups de hache, corps balafrés à la machette ; des femmes enceintes éventrées, des bébés égorgés ou tués la tête fracassée contre un mur. Les tueurs, identifiés comme « Rwandais » par plusieurs victimes, ont été systématiquement présentés par le pouvoir de Kinshasa comme étant « des islamistes ougandais ADF », une version mensongère démentie par DESC dès le début de ces massacres et corroborée par la suite par plusieurs équipes de recherches indépendantes, notamment celles du Groupe d’experts de l’ONU et du Groupe d’Etude sur le Congo (GEC).
En ce jour de commémoration, DESC adresse un message de soutien aux familles de victimes et appuie leur difficile lutte pour la justice, étape fondamentale de leur résilience. DESC marque son désaccord total avec la procédure judiciaire en cours à Beni dont l’objet consiste à incriminer la population locale, pourtant victime de ces actes d’atrocités, pour que les véritables instigateurs de massacres restent à l’abri de poursuites. DESC réitère son appel à Madame Fatou Bensouda, procureur de la Cour pénale internationale, pour qu’elle lance des mandats d’arrêt contre les criminels identifiés comme tels dans les rapports des experts de l’ONU et dans le dossier documenté transmis par DESC, les autorités congolaises n’ayant ni la volonté et n’étant pas en capacité de rendre justice aux victimes.
Pour DESC,
Jean-Jacques Wondo Omanyundu & Boniface Musavuli
Nous reprenons ci-dessous, la réponse reçue de la CPI suite à la rencontre des membres de DESC – Kyaghanda avec les représentants du bureau du procureur de la Cour pénale internationale et au dossier documenté réalisé par DESC, transmis à la CPI