Concertations nationales et dialogue national : même sort?
Par Jean-Bosco Kongolo M.
Une dangereuse coutume s’est installée au Congo-Kinshasa consistant pour les professionnels de la politique à créer de toutes pièces des crises politiques et à se réunir pour trouver des solutions (conférence, conclave, table ronde…) en dehors des textes de lois qui, pourtant, contiennent toutes les solutions. Pour ne citer que quelques cas, il en a été ainsi en 1960, en 1965, en 1990 et chaque fois, malheureusement, c’est la Constitution qui est ignorée et le peuple sacrifié pour répartir à zéro avec les mêmes acteurs. A chaque fois aussi, il a toujours été question des crises de légitimité. Les concertations nationales de 2013 n’ont pas dérogé à la règle pour résoudre la crise née des élections chaotiques de 2011 et bientôt, c’est par le dialogue national que l’on cherche à anticiper la crise latente qui résulte du refus de Joseph de laisser les élections se dérouler conformément à la Constitution et à la loi électorale pour assurer l’alternance démocratique.
Pourtant l’exposé des motifs de la Constitution du 18 février 2006 renseigne que les participants aux accords de Pretoria avaient convenu de mettre définitivement fin aux crises récurrentes qu’a connues notre pays depuis l’indépendance.[1]
Pourquoi les politiciens congolais ne peuvent-ils pas faire comme leurs homologues d’ autres pays africains, indépendants à la même époque que lui, qui se sont déjà placés sur l’orbite de la démocratie en n’ayant recours qu’à leurs constitutions et à leurs lois électorales?[2] Les mêmes causes produisant souvent les mêmes effets, cette analyse est destinée à examiner les raisons pour lesquels ce dialogue risque de connaître le même sort que les concertations nationales.

1. Quelle différence sémantique entre dialogue et concertation?
« Un dialogue consiste en un examen croisé de différentes paroles, qui toutes engagent leur auteur. Un dialogue réussi produit un diagnostic intégrant tous les arguments des participants et une conclusion dans laquelle ils se retrouvent tous. »[3]
« La concertation est l’action, pour plusieurs personnes, de s’accorder en vue d’un projet commun.
La concertation suppose la confrontation entre les parties, l’échange d’arguments, l’explicitation des points de vue de chacun. »[4]
Laissant aux linguistes le soin de décortiquer les définitions de ces deux termes, nous pouvons simplement retenir que dialogue et concertation mettent face à face plusieurs personnes qui doivent communiquer dans un esprit de respect mutuel pour écouter les arguments des uns et des autres en vue de trouver des points convergents. Il n’y a donc pas à proprement parler de différence sémantique substantielle entre dialogue et concertation.
2. Les objectifs officiels des concertations nationales et du dialogue national.
En 2013, les concertations nationales avaient été convoquées à l’initiative du Président Joseph Kabila par Ordonnance no13/078 du 26 juin 2013 portant création et fonctionnement des concertations nationales. On peut lire à l’article 2 de cette ordonnance que « Les Concertations nationales ont pour objet la réunion de toutes les couches sociopolitiques de la Nation afin de réfléchir, d’échanger et de débattre, en toute liberté et sans contrainte, de tous les voies et moyens susceptibles de consolider la cohésion nationale, de renforcer et étendre l’autorité de l’État sur tout le territoire national en vue de mettre fin aux cycles de violence à l’Est du pays, de conjurer toute tentative de déstabilisation des institutions et d’accélérer le développement du pays dans la paix et la concorde. »
Comme les parties en présence (pouvoir et opposition) ne s’accordent pas sur la paternité de l’initiative de ce dialogue, il y a lieu de se référer à la Résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’ONU pour en comprendre l’objet : « La résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU), adoptée à l’unanimité le 30 mars dernier, souligne la responsabilité première des autorités congolaises pour la préparation et l’organisation des élections dans le respect des dispositions constitutionnelles pertinentes.
L’UE appelle le Gouvernement et toutes les autres parties concernées, en particulier la Commission électorale nationale indépendante (CENI), à créer urgemment les conditions nécessaires pour la tenue de scrutins libres, transparents, inclusifs et pacifiques, et notamment les élections présidentielles et législatives.
Elle estime que seul un exécutif constitutionnellement légitime et démocratiquement élu pourra apporter la stabilité et réunir toutes les forces vives du pays indispensables pour consolider les avancées importantes des dernières années et faire face aux nombreux défis, sécuritaires, humanitaires, de gouvernance et de développement, qui subsistent. »[5]
Il en résulte que les concertations nationales et le dialogue national ont ceci en commun qu’ils sont destinés à résoudre respectivement la crise de légitimité née des élections chaotiques de 2011 et à prévenir la crise, aux conséquences beaucoup plus dramatiques, qui naîtrait de la non tenue des élections, surtout présidentielle et législatives, en violation des délais constitutionnels.
3. Qui sont les auteurs ou institutions impliquées dans ces crises?
Il n’est un secret pour personne que dans la plupart des circonscriptions électorales, les élections de 2011 ont été caractérisées par des fraudes massives, de dédoublements d’électeurs et de bourrages des urnes dont les résultats, dans certains coins du pays, ont donné Joseph Kabila gagnant avec 100% de suffrages exprimés. «Un cas est très parlant celui de la circonscription de Malemba-Nkulu, où la totalité des 493 bureaux de vote ont été pris en compte. Le taux de participation y est de 99,46%, et Kabila y réalise un score de… 100% des voix ! Le scénario n’est pas isolé : il est identique dans de nombreux bureaux du Katanga, où le président sortant récolte 100% des suffrages, avec des taux de bureaux compilés et de participation extraordinairement hauts. Au contraire de Kinshasa notamment, où ces mêmes taux sont souvent plus faibles, comme dans la circonscription de Lukunga : 1 709 bureaux comptabilisés sur 2 593, avec 386 288 votants sur seulement 833 513 inscrits… ».[6] Décriées par tous les observateurs sérieux, nationaux et internationaux[7], ces élections ont porté un coup dur à la cohésion nationale obligeant le Chef de l’État, principal responsable et bénéficiaire, à convoquer les concertations nationales dans le but inavoué de légitimer son pouvoir usurpé, par le débauchage des opposants. Si l’objet de ces concertations avait été atteint tel que préconisé dans l’ordonnance les convoquant (voir l’article 2 ci-dessus), il n’y aurait pas eu nécessité de convoquer un dialogue national cette année, car toute la classe politique aurait fait bloc derrière Kabila pour lui accorder un règne à durée illimitée. En effet, les principales figures de l’opposition ayant perçu et évité le piège qui leur était tendu, la moisson du débauchage a été tellement insignifiant que l’on se retrouve à la case de départ avec une fragile cohésion nationale et l’absence de l’État dans certaines parties du pays tandis qu’à l’Est, les cycles de violence ne font que s’intensifier sans espoir pour les populations victimes d’être un jour sécurisées. Tous ces éléments ne rassurent pas Joseph Kabila qui, à quelques mois de la fin de son mandat, ambitionne toujours de demeurer à la tête du pays même si la Constitution en vigueur ne laisse l’ombre d’aucune ambigüité sur le nombre et la durée des mandats du Président de la République[8].
En ce qui le concerne précisément, tous calculs faits, son mandat prend définitivement en décembre 2016. C’est donc dès 2011 que chaque institution (Parlement, Gouvernement et Commission électorale) en ce qui la concerne, devait exécuter ses tâches constitutionnelles pour que l’alternance politique soit effective mais qu’elle ne souffre d’aucun retard. Mais après avoir longtemps laissé la famille politique du Chef de l’État tenter toutes sortes de stratégies pour soit modifier la Constitution, soit retarder les échéances électorales dans le seul et unique but de prolonger illégalement son mandat, toutes ces institutions se renvoient la balle et ce, sous le silence coupable du « garant » de la Constitution et du bon fonctionnement des institutions de la République qui en tire malicieusement les ficelles. Pendant ce temps, l’on se sert des médias publics, inaccessibles à l’opposition, pour l’accuser de rejeter le dialogue et, par conséquent, d’être responsable des retards que pourrait connaître le processus électoral. Il y a lieu de se demander s’il existe dans la Constitution une seule disposition qui donne un quelconque pouvoir à l’opposition d’établir le calendrier électoral, de constituer le fichier électoral ou de débloquer les fonds destinés à l’organisation des élections. Pourquoi, après avoir mis toute la nation devant un fait accompli, les auteurs, sapeurs/pompiers, de cette crise veulent cette fois en partager les responsabilités avec leurs adversaires sous couvert d’un dialogue aux contours flous?
4. Les agendas des participants au dialogue
En plus des deux camps (pouvoir et opposition) qui s’affrontent et contrairement aux concertations nationales qui n’avaient eu pour acteurs « apparents » que les fils et les filles du pays, le dialogue « national » compte un acteur extérieur de taille, la nébuleuse communauté internationale, dont il faut se garder de déterminer ses véritables préoccupations. Autant l’opposition compte aveuglement sur cette communauté dans l’encadrement du dialogue, autant le camp du pouvoir s’en méfie et invoque sélectivement la souveraineté de l’État. Dans tous les cas, les agendas des uns et des autres ne sont pas forcement ceux contenus dans la résolution susmentionnée ni encore moins dans l’ordonnance convoquant le dialogue et dont l’article 5 dispose que « Le Dialogue porte principalement sur l’organisation d’un processus électoral apaisé, complet, inclusif, crédible et conforme aux standards internationaux et sur toutes les questions connexes au processus électoral. »
Qu’il s’agisse de la famille politique du chef de l’État ou de l’opposition, dans sa pluralité, s’y méprendrait quiconque s’imagine que tous les acteurs poursuivent collectivement et/ou individuellement les mêmes objectifs.
4.1 Au sein de la famille politique du Chef de l’État
Nous avons rappelé plus d’une fois que contrairement aux apparences, le camp présidentiel n’est pas aussi uni qu’on le croirait. En dehors de l’argent qui en est le dénominateur commun, il est un fourre-tout où chacun, y compris l’autorité morale, se positionne plus pour ses intérêts personnels que pour servir réellement la nation.[9] Dans ce conglomérat, il y a des faucons/flatteurs[10], pour qui la Constitution n’est qu’un simple texte non contraignant et qui trouvent dans le dialogue l’unique moyen de distraire une fois encore l’opinion et d’attirer pour un temps les opposants à la mangeoire, pourvu qu’ils ne perdent pas la jouissance.
Il y a ensuite des indécis, qui ne se retrouvent dans ce camp que pour autant que le pouvoir y est encore exercé mais qui guettent à tout moment les signes de temps et l’orientation du vent politique afin de reprendre leur liberté. N’étant pas directement associés à l’exercice du pouvoir, ils se contentent de gonfler les rangs de sorte que leur degré d’engagement et d’action est à la hauteur des avantages qu’ils en tirent.
Il y a enfin des hypocrites que de son temps, Jésus de Nazareth appelait Pharisiens. Lâches pour donner de bons conseils au Raïs ou pour lui dire la vérité, ils profitent de la confiance que ce dernier leur accorde pour assurer leurs arrières tout en entretenant discrètement de bons rapports avec les vrais opposants. C’est d’eux que des informations classées « top secret » parviennent, sous anonymat, à l’opinion publique à travers des médias d’investigation. N’ayant que leur présence physique dans la MP, leurs cœurs se trouvent dans le peuple et dans l’opposition. Sous coulisse, ils soutiennent le respect de la Constitution et l’alternance politique dans l’espoir d’être rétribués, le moment venu, pour les services rendus.
4.2 Au sein de l’opposition
A juste titre, les observateurs de la scène politique congolaise se demandent s’il y a vraiment d’opposants ou combien y en a-t-il réellement ? Comme lors des précédents enjeux politiques, nombreux sont ceux qui ont changé plus d’une fois leur position aussi bien par rapport à l’objectif même du dialogue que par rapport au facilitateur. Plusieurs cartels pro et contre le dialogue ont vu le jour au sein de l’opposition au point que certains « politiciens » se sont crus en droit de proférer des menaces à peine voilées contre le facilitateur si leurs noms n’étaient pas retenus dans le Comité préparatoire du dialogue.[11] Les derniers développements des travaux préparatoires sont assez éloquents sur les intentions réelles des uns et des autres par rapport aux objectifs du dialogue tout en présageant ce qu’en seront les résultats.[12] Comme si c’était du nouveau et considérant tous les Congolais pour des cons, il y en a qui n’ont tiré aucune leçon de la participation du MLC aux concertations nationales de 2013 et qui soutiennent aujourd’hui que la politique de la chaise vide n’a jamais payé ou qu’il faut participer au dialogue pour y défendre le caractère inclusif ainsi que la légalité constitutionnelle. Même parmi ceux qui se montrent encore constants dans leur position, il est difficile d’affirmer qu’ils continueront de tenir le coup et surtout de résister à la puissance de séduction des espèces sonnantes et trébuchantes. Le plus proche avenir nous en dira davantage. C’est dans ce contexte de médiocrité généralisée[13], de suspicion réciproque et de pièges tendus aux uns par les autres que, malheureusement, le dialogue va se dérouler, loin du peuple (souverain primaire) au nom duquel tout le monde prétend parler.
5. Le dialogue national réussira-t-il là où les concertations nationales ont échoué?
Dans le contexte politique congolais que nous venons de décrire et au regard de la définition ci-dessus donnée du mot dialogue, rien, objectivement, ne permet d’affirmer que le dialogue national débouchera sur des résultats meilleurs que ceux des concertations nationales. En effet, pour que le dialogue national soit un succès, il faut que la légalité constitutionnelle soit sauvegardée, ce qui signifie que tout soit mis en œuvre pour que toutes les institutions (Parlement, Gouvernement et Commission électorale) impliquées dans le processus électoral s’acquittent, dans ce laps de temps, de leurs tâches respectives. Or justement, à tous les niveaux, tout a été plutôt mis en œuvre pour provoquer le fait accompli afin que par le dialogue, les participants (toutes tendances confondues) conviennent, moyennant une transition prolongeant le mandat de Joseph Kabila, ce que les stratèges de la MP ont jusque là échoué de lui obtenir.[14] Déjà, au niveau du Comité préparatoire à ce dialogue, il a été observé l’admission des plusieurs dissidents des partis politiques de l’opposition et même des personnes dont les partis politiques ne totalisent même pas un mois d’existence. Qu’est-ce qui se cache alors derrière les déclarations de plus en plus pressantes de l’ONU, des États-Unis, de l’Union européenne et de l’Union africaine demandant à l’opposition de prendre part à ce dialogue en dépit du climat toujours tendu?
Tout dialogue, tel qu’il a été défini dans l’introduction, ne peut avoir la chance de réussir que si ceux qui en prennent part sont sur le pied d’égalité, sont sincères et ont les mêmes chances de présenter librement leurs opinions et de se faire comprendre. Comment cela pourrait-il être possible avec des détenus politiques et d’opinions qui croupissent encore dans les geôles ainsi que de l’espace médiatique verrouillé par le du pouvoir? Que penser des déclarations des principaux animateurs des institutions, qui indiquent clairement l’absence de volonté pour organiser l’élection présidentielle cette année?
Lors du théâtre organisé par la Cour constitutionnelle et où le Gouvernement n’était même pas partie prenante, le Premier Ministre avait déclaré, sans se gêner, que le Gouvernent n’avait pas d’argent pour organiser les élections[15];
Après avoir promis la guerre à la nation si le dialogue n’avait pas lieu « Le contraire du dialogue, c’est la guerre », le secrétaire général du PPRD, parti présidentiel, a dit clairement ce que dans la majorité présidentielle on chuchote tout bas : « Faisant clairement allusion au maintien au pouvoir du président Kabila, Henri Mova Sakanyi, Secrétaire général du Pprd, s’est interrogé le samedi 4 juin au stade Vélodrome en ces termes: «Est-ce qu’on peut prendre sa retraite à 45 ans?». Âge du président de la République dont il célébrait l’anniversaire par un meeting populaire. »[16]
Le Président de la Commission électorale, sur qui le peuple congolais s’est superbement trompé en s’imaginant qu’il allait se distinguer de ses prédécesseurs et sauver le processus électoral, s’est révélé être celui-là même qui a reçu mission de concrétiser le fameux glissement[17] : « Il n’y aura pas d’élection présidentielle en novembre 2016. C’est le président de la CENI qui le réaffirme. Corneille Nangaa l’a clairement redit lundi au cours d’un échange avec les acteurs politiques et de la société civile de l’Ituri. Le patron de la centrale électorale a assuré de la volonté de son institution à organiser les scrutins dans le délai constitutionnel mais seulement, dit – il, sans fichier électoral, cela ne sera pas possible. »[18]
Désormais, c’est tout le monde, même le Chef de l’État, qui s’en lave les mains, en toute impunité : « Répondant à une question de journalistes sur les prochaines consultations politiques, le Président sortant congolais a cru avoir trouvé une formule-choc en faisant remarquer que des gens pensent à tort que « c’est le président Joseph Kabila qui organise les s élections ». Et d’ajouter avec une duplicité à peine feinte que « c’est la Commission nationale électorale indépendante qui organise les élections ». Sur un ton puéril, il conclut : » la CENI a besoin d’un fichier complet des électeurs, ce qui est impératif avant le vote ». »[19]
Que peut-on donc attendre d’un dialogue organisé dans un tel décor et surtout, ayant pour objet de faire main-basse sur la Constitution alors que plus que jamais au paravent, le peuple congolais aspire à vivre la première alternance paisible du pouvoir afin de goûter lui aussi aux délices de la démocratie?[20]
Conclusion
Tout ce qui arrive et qui va arriver avait déjà été prédit avec précision dans nos analyses antérieures, comme l’indiquent les références bibliographiques énumérées. De même qu’il y a eu concertations nationales sur fond de contestations, le dialogue va finalement aussi se tenir sur fond des contestations. Des résolutions en sortiront comme il y en a eu aux concertations nationales mais qui ne résoudront pas le problème majeur de la légitimité du pouvoir, même si un gouvernement à épithète nationale sera mis sur pied. Comme à l’issue des concertations nationales, des opportunistes et autres vagabonds politiques, se considérant plus malins, feront leur entrée dans ce gouvernement qui sera incapable de venir à bout de l’insécurité à l’Est, de la corruption institutionnalisée, de l’impunité, de la gabegie financière, de la fraude fiscale, de l’infiltration de l’armée et des services de sécurité par des éléments étrangers… Tant que demeureront à la tête du pays des dirigeants traîtres, ayant du sang de leurs compatriotes sur les mains et sans aucune vision politique, des générations entières vont continuer de disparaître sans jouir de fabuleuses ressources naturelles que regorgent le sol et le sous-sol congolais. Seule solution, l’éveil de la conscience nationale à travers des mouvements citoyens qui prennent naissance ça et là et qu’il faut encourager et soutenir. Le peuple n’ayant pas encore dit son dernier mot, gare donc au triomphalisme.
Par Jean-Bosco Kongolo M.
Juriste &Criminologue
Jean-Bosco Kongolo est le Coordinateur adjoint de DESC, chargé des aspects juridiques et institutionnels. Juriste et criminologue de formation, M. Kongolo a été magistrat de cour d’Appel en RDC avant de démissionner volontairement, refusant de cautionner la corruption et les anti-valeurs qui rongent cette institution censée incarner l’Etat de droit en RDC.
Exclusivité DESC
Références
[1] Extrait de l’exposé des motifs de la Constitution : « Depuis son indépendance, le 30 juin 1960, la République Démocratique du Congo est confrontée à des crises politiques récurrentes dont l’une des causes fondamentales est la contestation de la légitimité des Institutions et de leurs animateurs.
Cette contestation a pris un relief particulier avec les guerres qui ont déchiré le pays de 1996 à 2003.
En vue de mettre fin à cette crise chronique de légitimité et de donner au pays toutes les chances de se reconstruire, les délégués de la classe politique et de la Société civile, forces vives de la Nation, réunis en Dialogue inter congolais, ont convenu, dans l’Accord Global et Inclusif signé à Pretoria en Afrique du Sud le 17 décembre 2002, de mettre en place un nouvel ordre politique, fondé sur une nouvelle Constitution démocratique sur base de laquelle le peuple congolais puisse choisir souverainement ses dirigeants, au terme des élections libres, pluralistes, démocratiques, transparentes et crédibles. »
[2] C’est le cas du Ghana, du Sénégal, de la Zambie, du Bénin et de la Tanzanie.
[3] In https://fr.wikipedia.org/wiki/Dialogue.
[4] Wikipedia, In https://fr.wikipedia.org/wiki/Concertation.
[5] In http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-9101-2016-INIT/fr/pdf.
[6] Kongo Times, In http://afrique.kongotimes.info/mobile/rdc/rdc_elections/3449-elections-congo-fin-kabila-approche.html.
[7] Le Phare, 25 août 2015, In http://7sur7.cd/new/elections-chaotiques-de-2011-ngoy-mulunda-remue-le-couteau-dans-la-plaie/ Selon radiookapi.net, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda se propose de sortir, à une date qui reste encore à déterminer, un livre écrit de sa main et devant porté un titre fort évocateur d’un passé récent : « Les élections de 2011, la vérité de Daniel Ngoy Mulunda ». Il semble que l’ancien président de la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante), pourrait faire des révélations fracassantes sur le processus électoral le plus catastrophique de l’histoire de notre pays. En attendant, il jure, la main sur le cœur, ne pas être impliqué dans les fraudes électorales constatées et dénoncées à cette occasion par l’ensemble de la classe politique congolaise ainsi que les missions d’observation électorale tant internes qu’externes. « Le devoir de réserve et ma pastorale me poussent à me taire et à tout porter. Mais je parlerai », a-t-il fait savoir le week-end dernier, en marge d’un atelier organisé à Lubumbashi par son parti, l’EDG (Espace Démocratique pour la bonne Gouvernance ».
[8] JB Kongolo, 2015. Passation du pouvoir en RDC : L’article 70 de la Constitution ne prête à aucune confusion, In http://afridesk.org/fr/passation-de-pouvoir-en-rdc-larticle-70-de-la-constitution-ne-prete-a-aucune-confusion-jb-kongolo/.
[10] JB Kongolo, 2014. La nuisance des flatteurs pour le Chef de l’État et pour la nation, In http://afridesk.org/fr/la-nuisance-des-flatteurs-pour-le-chef-de-letat-et-pour-la-nation-jb-kongolo/.
[11] Politico.cd., 12 avril 2016, In http://www.politico.cd/actualite/la-une/2016/04/12/bitakwira-cest-avons-quedem-kodjo-accomplisse-quil-accomplit-aujourdhui.html, « Pour Justin Bitakwira, Azarias Ruberwa, Zahidi Ngoma, Steve Mbikayi, Mushi Bonane et lui-même ne devraient pas manquer dans ce comité préparatoire. Ce député demande à Edem Kodjo de considérer le fait que les hommes politiques haut cités ont œuvré pour la matérialisation du dialogue. »
[12] 7SUR7.CD, 26 août 2016, In « Les députés nationaux Justin Bitakwira et Steve Mbikayi ont finalement été admis le vendredi 26 août à prendre part aux travaux du comité préparatoire du Dialogue politique. Boudés par la facilitation pour leur supposé faible poids politique, ils ont in extremis obtenu leur billet pour participer au comité préparatoire. Dès lors que Bruno Mavungu, ancien secrétaire général de l’Udps, participe aux travaux du comité préparatoire, avec un parti inconnu de l’opinion, il était difficilement soutenable d’exclure Bitakwira et Mbikayi. »
[13] JB Kongolo, 2016. Des raisons de s’inquiéter de la médiocrité d’une certaine élite congolaise, In http://afridesk.org/fr/des-raisons-de-sinquieter-de-la-mediocrite-dune-certaine-elite-congolaise-jb-kongolo/.
[14] JB Kongolo, 2015. Le PPRD face à ses turpitudes et ses propres pièges, In https://afridesk.org/fr/le-pprd-face-a-ses-turpitudes-et-ses-propres-pieges-jean-bosco-kongolo/.
[15] 7sur7.cd. 3sept. 2015, http://7sur7.cd/new/les-explications-de-matata-a-la-cour-constitutionnelle-nont-pas-convaincu/.
[16] Idem, 6 juin 2016, In http://7sur7.cd/new/maintien-de-kabila-au-pouvoir-les-inepties-de-mova-sakanyi/.
[17] JB Kongolo, 2016. Preuves de collusion entre la CENI et la majorité présidentielle(MP), In https://afridesk.org/fr/preuves-de-collusion-entre-la-ceni-et-la-majorite-presidentielle-mp-jb-kongolo/.
[18] Infosgrandslacs.info, In http://www.infosgrandslacs.info/productions/le-president-de-la-ceni-confirme-quil-ny-aura-pas-d-election-presidentielle-en-novembre.
[19] Congoindependant, 7 août 2016, In http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=11015[20] JB Kongolo, 2015. Que cache cet acharnement pour le dialogue?, In https://afridesk.org/fr/congo-kinshasa-que-cache-cet-acharnement-pour-le-dialogue-jean-bosco-kongolo-2/.