Ce qu’il faut savoir sur la guerre – Partie IV
La guerre : son historicité et son évolution dans le temps
Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu
La guerre comme un fait social inhérent à la nature humaine
En parcourant l’histoire, l’on se rend compte que le problème de la guerre est éternel, que l’on s’entretue à coups de lance, ou de bombe atomique ou humaine. Clausewitz disait que « la guerre est un caméléon » en ce sens qu’elle se transforme à chaque époque et s’adapte à chaque contexte, et que chaque guerre concrète présente une singularité totale. En 1968, Will et Ariel Durand calculèrent que, sur les 3421 années précédentes de l’histoire humaine, seules 268 avaient été vierges de toute guerre[1].
Dans son Traité de Polémologie, Paris, Payot, 1970, le sociologue français Gaston Bothoul développe la notion de polémologie comme une branche de la sociologie qui consiste à l’étude de la guerre et des conflits armés en tant que phénomène social. Son objet est l’étude de l’oscillation fondamentale de la vie des sociétés organisées entre la guerre et la paix. Les recherches sur les formes, la motivation, la causalité, la périodicité des conflits. Elle étudie également les structures sociales de la paix. Elle s’intéresse enfin à l’étude des conflits et de la violence dans leurs rapports avec la vie des hommes et des groupes. La polémologie invite à une étude dépassionnée et désacralisée du phénomène ‘guerre’ et analyse les facteurs de la guerre parmi lesquels celui de périodicité qui avance qu’« il existe une durée moyenne des paix et des luttes armées suivant les types de civilisation et les types de structure politique.
Ce facteur est particulièrement important, car si l’on se trouve dans le cycle ascendant de l’agressivité, Bothoul les considère que l’humanité aime le drame. En ce sens, la guerre remplit une fonction ou des fonctions sociales qui sont ‘positives’, ou vécues comme telles, par les protagonistes. Autrement dit, il y a une liaison souterraine, invisible mais active, entre la paix, l’ordre (la légalité. . .) et le conflit, le désordre, la guerre. . . « La guerre est une revanche sur le rationnel. La preuve serait l’impossibilité mentale à envisager un univers exempt de tout conflit armé ».
Historicité de la Guerre
Dans son œuvre intemporelle, De la Guerre, Clausewitz insiste sur l’historicité de la guerre : chaque époque lui donne une forme et un caractère particuliers. Son unité tient dans l’idée qu’elle « non seulement un acte, mais l’instrument même de la politique ». Ainsi, à chaque évolution de l’histoire, le contexte politique du moment donnera à la guerre un sens, une finalité répondant au contexte du moment.
Bothoul estime que l’Histoire nous permet difficilement d’envisager un monde sans guerre, au point qu’il est admis quasiment pour tous que pour faire la paix il faut préparer la guerre. Ainsi, pour lui, « l’Histoire a vu se succéder toutes sortes de régimes, de systèmes de gouvernement, toutes les organisations sociales imaginables, hormis la paix perpétuelle. » D’où cette citation d’Alexandre Sanguinetti : « Le monde s’est fait à coups d’épée. La violence est la matrice des sociétés. »
Dans sa nouvelle doctrine de la stratégie internationale, le président américain Barack Obama a également reconnu la guerre comme un phénomène social inhérent à la société humaine et une réalité qui procède de la fatalité humaine pour justifier sa conception de la « juste guerre », pour en atténuer teneur.
Ainsi, dans son discours prononcé lors de la remise du prix Nobel de la paix, à Oslo, le 10 décembre 2009, le président américain, à l’instar de Bothoul, a reconnu historicité de la guerre en ces termes : « Dire que la guerre est parfois nécessaire n’est pas un appel au cynisme, c’est la reconnaissance de l’Histoire, des imperfections de l’homme et des limites de la raison… Nous devons tout d’abord admettre une dure vérité : nous n’allons pas éradiquer les conflits violents de notre vivant Il y aura des moments où des nations, agissant seules ou de concert, trouveront le recours à la force non seulement nécessaire mais aussi moralement justifié… Je sais aussi ceci : le seul fait de souhaiter la paix suffit rarement à la concrétiser. La paix exige d’assumer des responsabilités. La paix requiert de sacrifices (. . .) ».
Le XVIIIè siècle les guerres étaient impériales et révolutionnaires
Le XVIIIème siècle, marqué par les guerres impériales menées par les armées de mercenaires, se clôt avec les guerres de la Révolution, bientôt transformées en guerre de conquête au nom de l’idéologie libérale. Jusqu’en 1789, le genre de troupes qui faisaient la gloire des rois étaient certes des armées de professionnels composées de soldats, à majorité étrangers. Ces soldats venues de différentes contrées d’Europe, sont payés par le roi et pouvaient se retourner soudainement contre lui selon la loi du plus offrant. En effet, sous le Premier Empire, si la Grande Armée bénéficiait d’un commandement unique de fait – celui de l’Empereur -, les nombreux contingents étrangers n’étaient là qu’en raison de la soumission de leurs souverains à la France. Leurs soldats comme leurs officiers, ne se considérant pas français à part entière, répugnaient le plus souvent à se battre aux côtés des Français.
Au XIXè siècle, la guerre était devenue nationale
La Révolution française a marqué un tournant décisif dans l’histoire des armées. Dans son analyse des guerres napoléoniennes, Clausewitz met en lumière le bouleversement radical introduit dans la guerre par la révolution politique et sociale. Avec la Révolution française, la nation en armes est le fait majeur dans la constitution des armées modernes. Le comte François de Guibert (1744-1790) fut un des premiers à constater, dans son Essai de tactique générale, 1772, la puissante ressource que pouvait offrir une armée nationale de citoyens. La Révolution introduisit le système que Napoléon perfectionna en s’attachant à l’organisation de formidables armées (700.000 hommes lors de la campagne de Russie). Une armée se reposant sur la discipline des combattants, la logistique (administration du ravitaillement), la transmission (maintien des contacts avec la France), équipement, équipement des hôpitaux et des campements, l’importance primordiale des plans de bataille, des ordres et de la hiérarchie.
La révolution montre la nécessité de la formation d’armées de citoyens, ce qui implique évidemment des considérations sur l’Etat, la citoyenneté et sur la défense de la nation. Selon Clausewitz, au XIXè siècle, la guerre était devenue nationale (Etat-Nation) en ce sens qu’elle concerne désormais le tout de la nation et de l’Etat. Autant dire qu’elle engage dorénavant les peuples, ce que les politiques savent et les militaires peuvent (Clausewitz, De la guerre). Cela entraîna la levée en masse de citoyens libérés des servitudes traditionnelles. Ils viennent faire la guerre en tant que citoyens, puisque la nation est en danger. C’est Napoleon qui va perfectionner le caractère national de la guerre, en tirant les leçons de la révolution française, en pensant la guerre comme tout et comme absolue, selon le concept d’un développement aux extrêmes de toutes les puissances mobilisables, comme destruction complète des armées ennemies d’autant que selon Clausewitz, la guerre est « un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté ».
A la fin du XIXème siècle, partout flottent des drapeaux nationaux, emblèmes des multiples souverainetés nationales. La montée en puissance de l’Allemagne et de la Russie au début du XIXème siècle inquiète l’Angleterre et la France, la guerre est alors inévitable. Ainsi, la guerre apparaît donc comme un moyen parmi d’autres d’atteindre un objectif politique, en exerçant une contrainte plus ou moins brutale sur une entité extérieure. Cette entité, et nous sommes au cœur du problème, serait nécessairement de nature à la fois étatique et nationale. (Widemann, Th., 2012). D’où la notion de la défense nationale qui fait référence à la défense d’un territoire géographique bien délimité géographiquement et organisé en Etat. D’autant que dès le XVIIIe siècle déjà, Jean-Jacques Rousseau précise dans le Contrat social que « la guerre n’est point un rapport d’homme à homme, mais une relation d’Etat à Etat ». Cette définition de la guerre comme conflit armé entre Etats souverains demeure une référence généralement admise par les politologues et polémologues. Même si cette notion a vu son interprétation évoluer et changer au cours de l’histoire, au point de susciter une certaine confusion parmi les stratégistes et les experts lorsqu’il faut traiter notamment la question du terrorisme que DESC va développer dans une partie ultérieure de cette série consacrée aux notions conceptuelles sur la guerre.
Cette période coïncide avec l’épopée napoléonienne (Russie en 1812 et France : 1814-1815) et c’est durant ses dernières années de vie que le théoricien prussien Carl von Clausewitz (1870-1831) rédige son œuvre majeure inachevée : De la guerre (Vom Kriege). Dans son ouvrage-référence, le stratégiste prussien met entre autres en évidence le bouleversement radical introduit dans la guerre par une révolution sociale. Avec la Révolution française, la nation en armes est le fait majeur dans la constitution des armées modernes. (Guillaume Devin, Sociologie des relations internationales, 3ème Ed, Repères2013).
Au XXème siècle, la guerre était devenue idéologique (entre les blocs capitaliste et communiste)
Une ‘guerre’ menée plutôt à distance, entre les deux pays opposés (Etats-Unis contre l’Union Soviétique) lors de la « guerre froide », au sortir de la deuxième guerre mondiale et durant la période de la décolonisation, sans que ces deux protagonistes les plus concernés, ne soient amenés à se confronter directement sur un champ de bataille. Le Zaïre et l’Angola durant les années 1970, comme nous l’avons mentionné plus haut, furent d’ailleurs les terrains de confrontation par excellence de cette guerre idéologique. Le Vietnam (1945-1975), l’Indochine (1945-1954) et l’Afghanistan des moudjahidines (1979-1989) verront tour à tour, et respectivement, les forces armées et (alliées) américaines, françaises et soviétiques s’enliser en y perdant des dizaines de milliers de soldats et battre retraite dans une guerre qui devenait désormais ‘non conventionnelle’ (GNC). Une nouvelle nomenclature de la forme du ‘conflit armé’- dit asymétrique – qui va remettre gravement en cause les théories classiques de l’art et de la stratégie militaires et amener les puissances militaires à revoir fondamentalement leurs tactiques. Cela fut une prémisse à la forme d’une guerre davantage plus éclatée et imprévisible qui va émerger au début du XXIè siècle.
D’ailleurs à propos du XXè siècle, certains auteurs n’ont pas hésité de mettre en évidence son caractère très militariste et sanglant : « Pour moi le vingtième siècle n’a été qu’un siècle de massacres et de guerres ». (René Dumont). « Je ne peux pas m’empêcher de penser que ce siècle a été le plus violent dans l’histoire de l’humanité » (Ernst Gombrich, prix Nobel de littérature, Grande Bretagne). (tiré de l’ouvrage Les Armées au Congo-Kinshasa)
Au début du XXI ème siècle, la guerre devient religieuse et asymétrique
Au début du XXIè siècle, ‘la guerre’ a principalement dérivé vers la guerre religieuse et économique en vue de l’accès et du contrôle des ressources naturelles et énergétiques, avec la résurgence des groupes et milices armés opportunistes et affairistes (diamond blood, guerre du coltan. . .) A ce propos, le Général français Vincent Desportes, commandant du Centre de doctrine d’emploi des forces, dit : « progressivement, les facteurs classiques de la puissance militaire, telle qu’imaginée au siècle écoulé, se trouvent remis en cause. La résurgence d’une opposition militaire de blocs ne peut, certes, être exclue et il est possible qu’une confrontation majeure se livre encore au cours du demi-siècle à venir sur le mode frontal et classique qu’a forgé le XXè siècle. En revanche, c’est une certitude que les armées auront demain beaucoup plus souvent à intervenir dans des conflits « gris », sans réelles frontières – entre « combattants » et « non-combattants », entre « extérieur » et « intérieur » – des conflits sans « cibles à détruire », sans adversaires clairement identifiables, des conflits où il s’agira davantage de lutter contre la « nuisance » que d’affronter la « puissance », des conflits où les effets à obtenir tiendront autant de l’immatériel que du matériel. Dans ces circonstances nouvelles, les éléments – hier constitutifs à eux seuls de la puissance des nations et du succès de leurs armes – voient leur pertinence se dégrader. Il faut donc repenser les outils et conditions des succès politiques. » (Cité in Les Armées au Congo-Kinshasa).
Cette tendance se confirme lorsqu’on voit une puissance militaire classique régionale comme le Nigeria, démunie et incapable jusqu’à ce jour de liberer toutes les 200 filles enlevées et prises en otage par le Boko Haram. Une tendance croissante de l’ éffondrement de l’autorité de l’Etat, incapable de contrôler et de sécuriser l’ensemble de son territoire qui se confirme partout en Afrique subsaharienne avec son épicentre en RDC, malgré l’assistanat militaire budgétivore de la MONUSCO.
Les deux dernières décennies témoignent d’une nouvelle accélération par l’approfondissement des motifs de la violence : l’opposition entre la « guerre juste » selon Bush et la » guerre sainte » du djihad annoncerait l’avenir. La religion pénétrée de raison, caractéristique du christianisme européen, serait dépassée par le fidéisme[2] dogmatique, héritier du « religieux archaïque ». Le philosophe français René Girard, auteur de l’ouvrage : « Achever Clausewitz » voit donc surgir, à l’horizon de l’histoire mondiale, le spectre de guerres inexpiables, à fondement plus idéologique, comme au XXè siècle, mais théologique et religieux[3].
Réagissant à la partie précédente III de cette analyse, un internautee, ancienofficier militaire des FAZ écrit ceci : « Nous comptons reserver l´exclusivité de notre « critique » de l´ouvrage de Mr Wondo à lui même…Mais juste avant d´achever la lecture de son ouvrage, qui est une grande contribution á la memoire collective au Congo, disons que nous souhaitons qu´il puisse approfondir ses réflexions sur les guerres assymetriques.
Depuis 1960, la forme des guerres la plus en action au Congo est la « guérilla » où les techniques ou tout simplement la philosophie de la guerre asymétrique est employée. Depuis les rebellions des années 19660 en passant par les deux guerres du Shaba et les invasions des années 1990, les armées du Congo font face á l’asymétrie… avec un bilan… discutable. Nous nous sommes toujours demandé pourquoi les expériences de la guerre du Vietnam ou de l´Afghanistan n’ont jamais été la source d´inspiration dans la formation des officiers congolais?
Pourquoi les connaissances militaires dans le domaine de la contre-insurrection, anti-guérilla, etc. ne figurent pas en bonne place dans la doctrine militaire de la RDC ? Et pourtant, dès 1960 Mobutu était parmi les premiers parachutistes congolais formés en Israël. Il portait « toujours » ses ailles de parachutiste sur son uniforme militaire… Les héros des armées du Congo comme Tshatshi, Mahele, Budja Mabe etc sont avant tout des membres des unités des forces spéciales.
Quelle est l´ambition des FARDC face á ce bilan des guerres asymetriques depuis plus de 50 ans au Congo? Faut-il commencer à réfléchir dans le sens de mettre en place une académie des troupes de choc « parachutistes » ou une académie des forces speciales dans le projet des réformes au Congo? Il poursuit sous le titre Forces spéciales, l´avenir de l´armée au Congo….? et Asymétrie : Le défi majeur du Congo : « Nous recommandons la lecture de l´ouvrage « Les Guerres Asymétriques » de B. Courmont et D. Rininkar, Broché 2002***Lla lecture de cet ouvrage en se rapportant aux guerres au Congo peut inspirer les chercheurs congolais, car le bilan des ANC-FAZ-FAC-FARDC dans ce domaine fait clairement voir que les généraux congolais n´ont jamais étudiés sérieusement cette question. »
*Révolution ? : « La nouvelle génération des chercheurs congolais dans le domaine de la défense doivent faire une « révolution » car dans un futur proche, les réformes ou tout simplement la *formation de l´armée nationale a grandement besoin de leur propositions. Mr Wondo dont nous apprécions l´ouvrage a fait un effort innovateur dans ce domaine en proposant l’expérience de la Colombie… Mais, il faut faire plus car la *révolution » véritable concerne non seulement l´acquisition des connaissances contre l’asymétrie, mais aussi la configuration des infrastructures militaires (bases, casernes) si importantes pour assurer une défense de ‘proximité’… mais aussi le nombre des « régions militaires« . (…) La plus grande innovation serait sans doute de « toucher » à la vache sacrée de ‘3 ARMES’. Pourquoi continuer à avoir une « Force Navale »**quand la formule des « Marines » aux USA peut remplacer efficacement la Force Navale par une nouvelle arme du type Marines ou Légion Étrangère? Remplacer la Force Navale par une « Arme » composée des forces spéciales dont la mission primaire serait la protection des frontières serait la plus grande révolution dans les affaires militaires au Congo. Une telle arme serait sans doute la meilleure option ne ce qui concerne les forces de réaction rapide. UNE AUTRE REVOLUTION? Pourquoi continuer avec l´EFO? Dans la revue Military Technology Issue 5. 2014 à la page 38 l´article Special Operations Forces Skills fait état d´une **université des Forces Spéciales des USA*** »Joint Special Operations University » qui est en construction** Au lieu de continuer de former des officiers comme on le fait depuis des années á l´EFO. la révolution serait d´avoir des académies militaires différentes pour chaque Arme où les officiers sont directement « spécialisés ».. afin de faire face directement á l´asymétrie. »
Le capitaine, d’origine congolaise, Phil Zongia, de l’armée canadienne, réagissant également à la partie III de la présente analyse abonde dans le même sens. Pour lui : « Au-delà des conflits qui prennent les différentes formes citées ci-haut (Ndlr dans notre analyse sur les formes de la guerre), la guerre elle est de plus en plus asymétrique. Car les conflits ne mettent plus face à face des pays ou des nations, mais des gouvernements ou pouvoirs décadents face à des peuples opprimés. Cela conduit à des mouvements insurrectionnels qui faute des moyens usent de la guerre asymétrique dans laquelle l’ennemi classique disparait et fait place à un ennemi qui ne se dévoile pas mais qui est en même temps présent. L’ennemi peut donc être le vendeur des cacahuètes, l’instituteur du village ou le policier qui réglemente la circulation. Les armes utilisées sont donc létales ou non létales. Les opérations militaires se tiennent ainsi dans un spectre total- Full spectrum Ops. En ce qui concerne la RDC, c’est un bon mouvement insurrectionnel que ça prend pour libérer ce pays de tous ses avatars ».
Jean-Jacques Wondo Omanyundu / Exclusivité DESC
[1] Malis, Christian, Guerre et Stratégie au XXIè siècle, Fayard, Paris, 2014, p.36.
[2 ] Le fidéisme est une doctrine donnant la prééminence à la foi sur la raison, même dans les domaines spécifiques aux ‘scienced exactes’ .
[3 ] Malis, Christian, op. cit., pp. 42-43.
Sur le même sujet:
Partie I : http://afridesk.org/strategie-ce-quil-faut-savoir-sur-la-guerre-1ere-partie-rwandam23-jj-wondo/
Partie II : http://afridesk.org/ce-quil-faut-savoir-sur-la-guerre-partie-ii-les-causes-des-guerres-jj-wondo/
Partie III : http://afridesk.org/ce-quil-faut-savoir-sur-la-guerre-partie-iii-la-guerre-sous-ses-differentes-formes-jj-wondo/
3 Comments on “Ce qu’il faut savoir sur la guerre – Partie IV : La guerre : son historicité et son évolution dans le temps – JJ Wondo”
Troll
says:FACE Á LA GUERRE ASYMTRIQUE, RETOURNER À LA SOURCE?
Ironie de l´histoire? Decidement le général Belge qui avait dit que « Avant l´independance est égal á l après independance » avait raison. Quand les congolais se rendent compte que la guerre asymétrique est la priorité sur laquelle nous devons trouver une parade, * retourner vers la stratégie mis en oeuvre pendant les conquêtes des territoires qui deviendront l´EIC est une necessité.
« FOB » (Forward Operating Base*) ou base opérationnelle avancée..Ce concept appliqué par les troupes de l´ISAF en Afgahnistan est très proche des « postes »** de la Force Publique mis au point par HM Stanley. Exactement comme en Afghanistan, les « postes » FOB de la Force Publique avaient permis de reduire le temps de réaction des troupes et d´assurer la conquête des territoires en maintenant en permanence les forces de Léopolld II.
Ce concept a démontré depuis en Irak et en Aghanistan son efficacité dans les opérations de contre-insurection.
Nous citons expresssement ce concept de « FOB » afin de faire comprendre que dans un avenir proche quand les experts militaires congolais réflechissent á la formation des unités de reaction rapide, l´experience datée de l´EIC peut valablement servir de base de départ**
En effet mr Wondo dans son ouvrage (p 440) souligne la necessité de la « stabilisation » et même plus d´une defense « de proximité ». Notions qu´on retrouve (aussi) dans l´ouvrage sur la Guerre Asymetrique dont nous avons donné les réferences.
Si l´expreinece d´un pays comme la Colombie se base sur une maîtrise totale de la 3ème dimension avec plus de 70 hélicoptère Black Hawks et des avions Super Tucano..et certainement des drones, la RDC devrait en priorité commencer par la construction des « FOB » dans les zones menacées afin de reduire le temps de réaction face aux menaces asymetriques.
Continuer á avouloir defendre l´Ituri ou Goma á partir de Kitona ou Kamina n´a pas de sens.
La RDC doit construire des nouvelles infrasttuctures militaires et s´inspirer des « FOB » mis au point par HM Stanley. Nous devons retourner vers la source de la création de l´EIC afin d´assurer la survie de la RDC comme État.
Troll
says:FACE Á L´ASYMETRIE, L´AUTRE ELEMENT MAJEUR?
Les congolais se souvienent avec…tristesse du raid de James Kabarebe á Kitona pendant la seconde invasion du Congo par le Rwanda. En effet, les troupes Rwandaise ont traversées le Congo de l´Est á l´Ouest avec plusieures rotations des avions afin de s´emparer de la capitale via la base militaire de Kitona.
Ce souvenir triste de la guerre recente au Congo exige une réflexion plus profonde sur le contrôle de la 3ème dimension ..c´est á dire l´espace aérien du tertoire congolais.
Mr Wondo cite ll´expreince de la Colobie dont la stratégie face aux FARC se base sur une grande mobilité des forces spéciales. Ce pays possede plus de 70 hélicoptères Black Hawks.
S´il faut se pencher sur le concept « forces de réaction rapide » ou « forces d´interventin rapide », les congolais devraient observer que les USA ont formés un bataillon d´intervention rapide á Kisangani. Bien que les performances de cette unité pendant la recente guerre face au M23 sont très positives, le temps de réaction n´a pas été á l´hauteur parce que cette unité ne possede ni hélicoptères de transport, ni avions de transport. Nous sommes très loin des années 1980 quand les FAZA possedait une flotte des Hercules C-130.
L´afrique du Sud qui possede encore quelques vieux Hercules C-130 planifie actuellement la création d´une force de réaction rapide ( http://www.janes.com/article/41966/south-african-army-preparing-immediate-reponse….). Les lecteurs vont lire avec attention **comment l´Afrique du Sud est entrain de planifier la création de cette force…*en consultant le site African defense review (www.africandefense.net/south-africa-airlift-crisis ou encore http://www.africadefense.net/saafs-options-for-strategic-airlift/)
Ce que la RDC étant l´un des membres de la SADC qui a des relations militaires plus solides avec l´Afrique du Sud devrait opter pour la « mutualisation » ne ce qui concerne l´acquisition des hélicoptères ou des avions de transport quand il s´agit d augmenter les capacités d´une force d´intervention rapide.
Les congolais peuvent s´inspirer des réflexions qu´on trouve en Afrique du Sud afin de mettre au point des unités de réaction rapide. tout comme « s´associer » avec l´Afrique du Sud pour acquerir des avions de transport peut non seulement reduire le prix d´achat, mais aussi garantir la maintenance de ces machines car l´Afrique du Sud possede une solide expreinece dans ce domaine.
Les capacités aériennes sont sans doute le second élement majeur dans la lutte contre l´asymetrie. La recente victoire des FARDC repose aussi sur la maîtrise de l´espace aérien avec les drones de l´ONU et la puissance de feu des hélicoptères de combat Roivaalk Sud Africain.
Ainsi, l´autre objectif prioritaire dans la guerre asymetrique au Congo est la creation d´une nouvelle force aérienne moderne.
Troll
says:LES HOMMES, FACTEUR INCONTOURNABLE ?
Dans l´ouvrage de mr Wondo, on tombe sur deux affirmations des officiers superieurs ex FAZ qui pretendent que le Congo peut former une nouvelle armée en 3 ans..* Avec tout le respect pour ces généraux, on se demande de quel genre d´armée ils parlent?…Ce que á l´heure de l´informatique, la RDC ne peut se proteger militairement parlant qu´en maîtrisant les technologies militaires des annèes `2000.
Nous avons abordés la question de la construction des infrastructures nouvelles visant á renforcer le temps de réaction á travers une défense de « proximité ». Nous avons expliqué la necessité d´acquerir une maîtrise totale de la 3ème dimension qu´est l´espace aerien.
Les hommes qui devraient être membres de cette force de réaction rapide ne peuvent pas rassembler ni aux membres de la Force Publique, ni aux ex FAZ, ni surtout aux « kadogo »..* Ce qu´une armée compacte, flexible repose son efficacité sur l´usage des technologies. Les universités du Congo doivent être la cible prioritaire pour les recrutements des membres d úne force de réation rapide.
‘Il est pratiquement impossible d´attirer des universitaires ou des congolais possedant un niveau des études superieures dans l´armée tant que les conditions « sociales » et les conditions de travail ne seront pas attractives*
Le plus grand défi á relever est de rendre l´armée atractive »’rien que sur le plan intellectuel. Une formation « academique » qui peut garantir aux membres des forces spéciales un avenir après le contrat dans l´armée serait la suggestion la plus forte pour recruter dans les universités et les institus superieurs.