Jean-Jacques Wondo Omanyundu
GÉOPOLITIQUE | 12-12-2014 07:14
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Autopsie de la Révolution citoyenne burkinabé et itinérance avec la RDC – J. Ziambi K & JJ Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Autopsie des causes de la Révolution citoyenne burkinabé

et itinérance avec la RDC ?

 Par Jérôme Ziambi Kengawe et Jean-Jacques Wondo

Révolution Burkina

Le président Compaoré a tenté de tripatouiller la constitution de son pays pour se maintenir au pouvoir, mais il a été renversé par la foule. Cette dynamique commencée au Burkina se répandra-t-elle ailleurs en Afrique ? Depuis la chute du président Compaoré du Burkina Faso, bon nombre d’analystes et observateurs des questions africaines, chacun y allant de ses propres commentaires, se demandent si les autres présidents africains, souhaitant modifier les dispositions constitutionnelles qui limitent le nombre de mandats, ne vont pas subir le sort de leur confrère Compaoré. Les avis semblent partagés, les analystes proches des régimes concernés en doutent, particulièrement. Ils réfutent qu’un tel scénario puisse s’y dérouler de façon systématique. C’est la conviction du camp présidentiel en République Démocratique du Congo (R.D.C.), qui affirme que le Burkina n’est pas le Congo. La présente analyse décrit les facteurs étiologiques de la crise sociopolitique ayant abouti à la chute de Blaise Compaoré au Burkina Faso. Se rapportant à la situation de la RDC, la compréhension des causes et des mobiles du cas burkinabé, peuvent fournir des indications pertinentes sur la possibilité ou non d’extrapolation ou d’itinérance au Congo-Kinshasa.

Du discours de la Baule aux conférences nationales : Démocratie Phase 1

Nous assistons actuellement en Afrique subsaharienne à la deuxième vague du processus de démocratisation après les indépendances, avec le cas du Burkina Faso. La première fut au début des années 1990. Elle était consécutive à la chute du mur de Berlin, dont on a commémoré les 25 ans au mois de novembre dernier. La fin de la guerre froide a ébranlé le système politique des Etats postcoloniaux et les rivalités entre les Etats-Unis et l’Union Soviétique (URSS), avec l’avènement des conférences nationales, caractérisées, d’une façon générale, par le passage d’un régime de monopartisme ou autoritaire vers le pluralisme politique.

Le Benin fut le premier à ouvrir le bal, lors d’une Conférence Nationale tenue du 19 au 28 février 1990. Le discours de La Baule, prononcé par le Président François Mitterrand, le 20 juin 1990, dans le cadre de la 16ème Conférence des chefs d’État d’Afrique et de France qui s’est déroulée dans la commune française de La Baule-Escoublac a été l’élément déclencheur de cette première vague du processus démocratique en Afrique. Ce discours marquera une date importante dans les relations entre la France et l’Afrique, 37 pays africains y étaient invités en 1990. Selon Roland Dumas, l’Homme de réseau, de confiance et Monsieur Françafrique du président Mitterrand : « Le discours de La Baule se résume ainsi : ‘Le vent de liberté qui a soufflé à l’Est devra inévitablement souffler un jour en direction du Sud (…) Il n’y a pas de développement sans démocratie et il n’y a pas de démocratie sans développement’ ».

Malgré les réticences et les résistances de certains dirigeants, ainsi que le scepticisme émis par plusieurs analystes de l’époque de la généralisation du cas béninois aux autres Etats africains, la vague a fini par les atteindre, les affaiblir (Mobutu) ou les balayer (Mathieu Kérékou, Denis Sassou Nguesso). Chaque conférence nationale comportait certes sa propre spécificité liée aux réalités nationales intrinsèques, cependant, les causes profondes, les acteurs et les finalités recherchées restaient invariablement similaires.

Les deux résolutions phares de ces différentes formes de conférence nationale organisées à travers le continent africain, furent de codifier dans les constitutions respectives, le mode d’accession au pouvoir par la voie électorale et la limitation du nombre des mandats présidentiels afin de favoriser l’alternance au pouvoir. Ce sont là deux aspects de la régulation de la situation sociopolitique auxquels les présidents-dictateurs étaient farouchement opposés. Pour les pays où ces revendications ont été comprises, on a assisté à des transitions démocratiques plus au-moins réussies (Bénin, Ghana, Zambie, Sénégal, Congo-Brazzaville dans une certaine mesure). Dans des pays où le pouvoir manifestait une allergie à cette exigence, ce fut le recours aux coups d’Etat ou aux rébellions armées pour renverser le pouvoir existant sans toutefois en améliorer les pratiques démocratiques. (Guinée, Niger, Mali, Guinée Bissau, Rwanda, RCA, Zaïre, etc.).

Malgré l’effet du discours de La Baule, on a assisté de manière générale à une série de conférences nationales et de transitions démocratiques inachevées partout en Afrique. D’autres pays d’Afrique ont expérimenté des transitions démocratiques avortées (Algérie, Nigeria). L’agenda de ces transitions démocratiques était généralement dicté par l’Occident. En conséquence, la pratique démocratique fut mal comprise, mal préparée, mal inculturée par les Africains qui, en toute logique, ne se l’ont appropriés. On assista alors à des blocages politiques qui débouchèrent, dans plusieurs pays, aux guerres civiles, aux mouvements subversifs de tout genre et aux rébellions financées principalement par les multinationales néolibérales occidentales. Ce, d’autant que la rhétorique géostratégique néolibérale a succédé à la dialectique idéologique de la guerre froide au début des années 1990. Ces guerres civiles et rébellions ont débouché à leur tour aux accords de paix et aux consensus politiques, toujours sous la bienveillante supervision de l’Occident : Accords de Marcoussis pour la Côte d’Ivoire, Accords de Pretoria et le CIAT avec William Swing à la tête de l’Etat en RDC sous la transition dite 1+4, Accords d’Arusha pour le Burundi, etc.) en vue de la légitimation du pouvoir des présidents désignés d’avance par l’Occident par la voie des élections, supposées être démocratiques, transparentes et crédibles, encore financées par la Communauté Occidentale (MONUC, ONUCI), mais qui s’avérèrent truquées.

Le Burkina Faso siffle le deuxième round du processus démocratique en Afrique subsaharienne

Entre 2015 et 2017, ce problème va se poser dans 5 pays, il s’agit du Congo-Kinshasa avec le président Kabila, du Congo-Brazzaville avec Sassou Nguesso, du Benin avec Boni Yayi, du Rwanda avec paul Kagame, du Burundi avec Nkurunziza, du Togo avec Fauré Gnassingbé, de l’Ouganda avec Museveni.

La nouvelle vague de la démocratisation des systèmes politiques en Afrique trouve son origine, directement, dans l’attitude des dirigeants africains qui veulent se maintenir au pouvoir malgré qu’ils aient atteint la limite constitutionnelle du nombre de leurs mandats présidentiels respectifs. Alors que les prescrits de leurs constitutions respectives interdisent le renouvellement, ils souhaitent les contourner grâce à des modifications tendant à déverrouiller les dispositions qui les en empêchent.

Genèse de la crise burkinabé

Trois événements tragiques sont à la base de la disparition du régime Compaoré au Burkina.

1°) L’assassinat du journaliste Norbert Zongo.

Fondateur et directeur de la publication de l’hebdomadaire L’Indépendant, il a été assassiné pour avoir initié une enquête sur la mort mystérieuse de David Ouedraogo, le chauffeur de François Compaoré, le frère du président burkinabè Blaise Compaoré. Norbert et trois personnes qui l’accompagnaient (Blaise Ilboudo, Ablassé Nikiéma et Ernest Zongo) ont été retrouvés morts et calcinés, le 13 décembre 1998. L’annonce de leur mort souleva une très vive tension à Ouagadougou, à travers tout le pays mais aussi dans les pays voisins. Elle occasionna de nombreuses manifestations de protestation dans tout le pays, les plus violentes ont été enregistrées à Koudougou d’où était originaire de Norbert Zongo. Le régime Compaoré réagit en réprimant très violemment, via des milices, la police et une armée inféodées au pouvoir. Ces évènements se sont passés dans l’indifférence générale de la communauté internationale, notamment la France, parrain de Blaise Compaoré. Des actions judiciaires initiées pour poursuivre les auteurs n’aboutiront jamais.

2°) Le décès de Justin Zongo,

Il s’agit d’un élève du collège Guesta-Kaboré de Koudougou, battu dans un commissariat de police pour avoir entretenu une relation amoureuse avec une jeune fille qui avait aussi une relation romantique avec un des policiers dudit commissariat. Il trouvera la mort le 20 février 2014 sans qu’on ne soit en mesure de dire avec certitude si son décès était causé due à une maladie ou aux abus de la police. Ses camarades se mobilisent aussitôt à Koudougou pour manifester leur indignation. Dans une tentative de camoufler l’affaire, le Gouvernement publie un communiqué dans lequel il affirme que Justin Zongo est décédé des suites d’une méningite et non des sévices corporels. Cette annonce a provoqué des affrontements entre élèves et policiers qui feront plusieurs victimes. Des commissariats de polices et d’autres bâtiments administratifs sont incendiés ou saccagés partout dans le pays.

3°) La bastonnade et l’humiliation de Wendehinsa Boulou

C’est un dessinateur de bâtiment victime en février 2014 d’un traitement dégradant par un groupe de militaires qui le soupçonnait de faire la cour à la conjointe de l’un d’entre eux. Il est alors attiré par les militaires dans un guet-apens au domicile de leur camarade où ils l’obligent à se mettre nu puis à parcourir la rue dans cet état après l’avoir molesté. La victime porte plainte à la gendarmerie et cette fois-ci la justice condamne fermement quatre des militaires tortionnaires, ce qui entraîne de facto leur radiation de l’armée selon la loi. Leurs camarades d’armes se mutinent dans la nuit de 22 au 23 mars 2011, saccagent plusieurs commerces et domiciles dont celui du ministre de la Défense.

« Depuis lors, le Burkina Faso était en proie à une série de manifestations et de révoltes qui n’avaient plus rien à voir avec les événements déclencheurs de la crise. Ces événements sont parvenus à faire collusion avec la dégradation de situation sociopolitique et économique du pays qui a contaminé la quasi-totalité des casernes militaires du pays confrontées à des mutineries, y compris le Régiment de Sécurité Présidentielle pour réclamer des hausses de soldes ou des versements de primes[1]. »

« Le mode opératoire est le même : tirs en l’air, saccages de commerces et de domiciles de certains officiers, membres du gouvernement, représentants de l’État ou membres influents du parti au pouvoir. Les organisations d’étudiants, d’élèves, de commerçants et les syndicats se joignent aux manifestations pour réclamer justice et faire aboutir leurs revendications diverses : sanctions des auteurs de ces forfaits et restauration de l’État de droit pour les uns, dédommagements ou augmentation de salaire pour les autres[2] ».

Les facteurs du succès de la révolution burkinabé
  1. Déficit démocratique

Depuis sa prise de pouvoir en 1987, après l’assassinat de Thomas Sankara, Blaise Compaoré a instauré un régime para-démocratique à mi-chemin entre un autoritarisme monolithique et la démocratie. Le régime Compaoré a tellement restreint l’espace d’expression démocratique au point que seule la contestation dans la rue restait la seule possibilité pour la population d’affronter le régime. Ces contestations étaient sévèrement réprimées, mais ne faiblissaient pas. Le régime a été confronté à de graves violations des droits humains qui peu à peu ont suscité une crise de confiance de la population envers un pouvoir de plus en plus perçu comme illégitime et ne représentant plus les aspirations profondes du peuple. Cette rupture du contrat social, indispensable au bon fonctionnement des activités de l’Etat et du pays, confina davantage l’autorité à se replier sur elle-même en se coupant du peuple et ne recourant plus que par la répression pour gouverner. Mais le régime s’appuya également sur le renforcement d’une gouvernance clientéliste et un système centralisateur d’intégration verticale des élites fondé sur des bases ethniques. Ce, avec pour principale finalité de se maintenir le plus longtemps au pouvoir et de conserver leurs privilèges sociaux.

  1. Des réformes sociales en trompe-l’œil

Plutôt qu’opérer de profondes réformes socioéconomiques structurelles pour calmer la grogne croissante de la population, Compaoré a instauré un régime patrimonialiste, comme mode de gouvernance, où seule une minorité de fidèles était récompensée. L’implosion sociale devenait alors inévitable du fait de l’absence d’une justice sociale redistributive permettant une meilleure redistribution du fruit de la croissance et de la reconstruction du pays. Comme en RD Congo, plusieurs promesses de changement ont été maintes fois déclarées sans jamais être réalisées. Cela n’a fait qu’élargir le fossé social entre une clique de dirigeants et parasites et la masse populaire abandonnée à son sort. Comme en RD Congo, la rupture de confiance entre les autorités qui ne contrôlaient plus rien et leurs gouvernés était quasi consommée, entrainant une perte progressive d’autorité de l’Etat à tous les niveaux. Cette rupture de confiance, au Burkina) s’est exprimée lors du premier semestre de 2011 par de violentes émeutes qui ont touché plusieurs villes du pays et impliqué de nombreux segments de la société, y compris la base de l’armée.

  1. Les effets de la crise économique et financière et de la crise régionale

Selon le chercheur congolais Boniface Dikolo, la crise socioéconomique et financière mondiale, dont les effets se sont projetés au Burkina, pays pauvre et sans ressources économiques signifiantes, est un autre facteur explicatif de la révolution citoyenne Burkinabè qui a abouti au renversement du régime Compaoré. « En effet, pays enclavé sans trop de ressources, pays aride à la pluviométrie très faible, le Burkina Faso doit sa survie grâce à l’aide internationale (65 % du budget national) et sa proximité géographique au sud avec la Côte d’Ivoire, la principale ouverture vers le commerce international, le principal pourvoyeur d’énergie électrique, de biens de consommation et service. 45.000 Burkinabé traversent chaque jour la frontière pour travailler en Côte d’Ivoire voisine. »

En même temps, le Burkina s’est urbanisé et ouvert au monde avec pour conséquence une demande croissante de changement de la part d’une population majoritairement jeune, relativement bien instruite et à même à comprendre les enjeux sociétaux mais aussi connecté au monde via des réseaux sociaux. « Dans les campus universitaires d’Abidjan, la capitale ivoirienne, 30% de la population estudiantine sont constitués de ressortissants Burkinabé. D’après l’annuaire statistique publié conjointement par les ministères ivoiriens de l’éducation nationale et de l’intérieur (fin 2011), 85.000 étudiants Burkinabé ont été admis dans les campus universitaires et instituts supérieurs d’Abidjan entre 2001 et 2010; 110.000 migrants Burkinabé sont dans l’économie informelle. Au total, près de 1.500.000 Burkinabé vivent, étudient et travaillent en Côte d’Ivoire ».

Comme le souligne encore Boniface Dikolo, « avec les effets conjugués de la guerre et de la crise post-électorale dans ce pays voisin, plusieurs milliers de Burkinabé ont été contraints au retour dans leur pays. La première vague de refoulements, souvent violents, au début des années 2000 était justifiée par les opérations d’identification de la population ivoirienne. La création de toutes pièces du fameux concept « d’ivoirité » va accélérer le mouvement de retour vers le Burkina Faso, accentuant les déséquilibres sociaux et affaiblissant ainsi les nombreux défis socio-économiques autrefois relevés par le régime Compaoré. Les jeunes intellectuels Burkinabé refoulés doivent désormais trouver dans le pays les moyens de leur réinsertion socio-professionnelle et économique… Au nord, les impacts du terrorisme d’Al Qaïda au Maghreb islamique ont réduit les perspectives de l’économie touristique. Les changements climatiques agressent les forêts et les rares points d’eau, amoindrissant ainsi les perspectives de productions agro-sylvo pastorales. Ce contexte socio-économique particulièrement explosif a planté le décor. »

  1. La grogne au sein de l’armée

Symbole de l’autoritarisme du régime, l’armée burkinabé a été rongée par la crise socio-économique ; d’où une rupture qui s’est progressivement installée entre une frange d’élite, majoritairement recensée dans la garde présidentielle, comme en RD Congo, et le reste de l’armée et des hommes de troupes, en grande partie mécontents de leur vécu quotidien, qui ne cessait de se mutiner pour revendiquer ses droits. Progressivement, la tentation révolutionnaire conquit également les casernes militaires.

  1. Un pouvoir usé par le temps malgré les changements sans évolution

Le temps est le pire ennemi des régimes autocratiques à vie, lesquels, après avoir multiplié des stratagèmes pour se maintenir au pouvoir, finissent par se lasser faute d’inventivité. La question que de sérieux analystes se posaient était celle de savoir non pas comment Blaise Compaoré allait trouver la parade pour se maintenir au pouvoir, malgré le soutien tacite de la France, mais bien combien de temps lui restait-il encore pour résister à une révolution qui pointait à vue. Comme on peut le constater, que ce soit à l’époque du Zaïre de Mobutu ou au Burkina Faso, les pouvoirs qui s’étirent en longueur finissent par creuser leurs propres tombes. Avec le temps, leurs modus operandi subissent la corrosion. La population apprend le fonctionnement du régime et développe des stratégies de contournement de l’ordre établi. Le fruit mûr finit toujours par tomber surtout que l’arbre du régime Compaoré, à l’instar de celui de Mobutu et actuellement de Kabila, n’avait plus ses racines enfuies dans le sol mais bien à la surface. Il n’attendait plus qu’une bourrasque printanière pour l’emporter.

Au Burkina Faso, comme en RD Congo, quelques réformes politiques et socioéconomiques superficielles et tape-à-l’œil entreprises par le président Compaoré ne lui ont pas permis d’avoir le contrôle effectif du pays. Son entourage, comme celui de Joseph Kabila ou encore de Mobutu en RD Congo, était plus composé d’une horde d’opportunistes que des personnalités politiques déterminées à lutter jusqu’au bout aux côtés de leur chef. D’autre part, tiraillé entre ses missions diplomatiques à l’extérieur et la régence du Burkina Faso, Compaoré a recentré la direction du pays et de son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), autour d’un groupe restreint de fidèles et de membres de sa famille biologique, au premier rang desquels son frère cadet, François Compaoré, haï par la population. L’usure d’un régime qui, comme en RD Congo, a tellement restreint l’espace de compétition politique démocratique qu’il s’est engouffré dans l’illégitimité politique. Dès cet instant, le désenchantement s’est alors durablement installé dans le chef des Burkinabé par la rupture quasi totale de confiance dans l’action politique des gouvernants.

  1. Un mode de Gouvernement par « le pouvoir du silence » ou par « le silence du pouvoir »

En rappel, depuis janvier 2014, même suite à la démission de plusieurs militants de poids dans son parti, le président Compaoré a rarement daigné faire une déclaration à la nation. Peut-on encore dans ce 21ème siècle, où la communication devient véritablement un instrument politique, vouloir gérer une République dans le silence, même face aux multiples enjeux sociopolitiques, économiques sociétaux (fréquentes manifestations populaires impressionnantes de la population ) ?

Sous d’autres cieux, Barack Obama, Angela Merkel, François Hollande ou encore David Cameron, ne serait-ce que pour une fusillade, l’assassinat ou la prise en otage d’un de leurs concitoyens, s’expriment systématiquement pour rassurer la nation. Compaoré et Kabila ont en commun la culture du silence dans un monde où la communication devient un outil politique. Avec ces deux compères, on avait fini par avoir l’impression que si ces deux chefs de l’Etat prenaient la peine de s’exprimer, c’était par contrainte de se soumettre aux exigences des pays démocratiques occidentaux, de faire plaisir à l’insistance des journalistes expatriés tenaces ! Par conséquent, ils se sont souvent contentés à faire des déclarations aux antipodes des attentes réelles de leurs populations nationales. En attestent, les dernières allocutions de Kabila, au bout de près d’une année de silence. Il s’est décidé de parler, à son corps défendant, au mois de mai face aux diplomates accrédités à Kinshasa, ainsi que le 29 juin et le 25 septembre à New-York, et plus récemment au sommet de la Francophonie à Dakar.

Les acteurs de la révolution

  1. La société civile

La société civile a été la clé de voûte de la réussite de la révolution citoyenne au Burkina Faso. Ce pays, à l’instar du Sénégal, dispose d’une société civile forte, dynamique, apolitique et surtout non ethnicisée. La société civile burkinabé a très largement contribué à l’œuvre d’éducation civique dans une optique de la consolidation d’une véritable culture démocratique bottom-up.

L’une des figures de proue dans la revendication démocratique est le Mouvement Burkinabé des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP), actif dans la promotion et la défense des droits humains. Créé à la fin des années 1980, dans un contexte (post-)révolutionnaire, le MBDHP s’est érigé en pionnier pour dénoncer des jugements expéditifs rendus par les tribunaux populaires de la Révolution et les atteintes aux droits humains commis par les services de sécurité aux Burkinabè. Il a été le fait des intellectuels burkinabés, notamment du milieu universitaire, qui se sont organisés sous forme d’association pour revendiquer publiquement le respect des droits de l’homme. Son premier mérite est d’avoir osé braver la psychose générale de la terreur et l’atmosphère vindicative de suspicion et de la délation qui régnaient dans le pays. C’est ainsi que par la voie de la presse écrite, des tracts, des médias communautaires et des manifestations publiques, le MBDHP a mené des actions de terrain pour une prise de conscience généralisée sur les dérives autoritaires du régime. Il a mobilisé les masses populaires pour une auto-prise en charge à la fois individuelle et collective. Dans les années 1990-1991 lorsque le vent de la démocratisation a soufflé au Burkina Faso, le MBDHP a également joué un rôle clé, notamment dans la rédaction de la Constitution.

Ces dernières années, avec un parti présidentiel hégémonique et largement majoritaire à l’Assemblée Nationale, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) exerçait une emprise quasi-totale sur les institutions et sur l’appareil du pouvoir. Alors que la démocratie suppose un certain équilibre des pouvoirs et la possibilité pour l’opposition d’exercer le contrôle effectif et non complaisant de l’action de la majorité, la société civile était devenue au fil du temps la seule force sociale capable de faire le contrepoids du régime. Il va de soi que la société civile burkinabé a été le fer de lance de la lutte acharnée contre la modification de l’article 37[3] de la Constitution qui limite à deux, comme l’article 220[4] de la constitution de la RD Congo, le nombre de mandats présidentiels. Comme on peut le constater, au Burkina Faso, la société civile a permis d’aboutir à des progrès significatifs dans le processus d’appropriation de la culture démocratique au Burkina Faso.

  1. Une opposition soudée et bien rangée en ordre de bataille

Avant la révolution burkinabé d’octobre 2014, plusieurs partis d’opposition, notamment le RNDP (Révolution Nationale Démocratique et Populaire), ont joué un rôle mobilisateur remarquable. Ce parti, à l’instar de l’UDPS en RDC, a récusé la démocratie à la Burkinabé made in Compaoré en contestant jusqu’au bout la légitimité de Compaoré. Aux dernières élections générales de 2010, son leader a appelé au boycott de tous les processus électoraux. Contrairement à l’UDPS ou à l’opposition congolaise actuellement, la stratégie de lutte du RNDP était de se greffer aux organisations de la société civile pour mobiliser, exploitant à sa guise les failles et contre-performances objectives de gouvernance pour appeler à l’insurrection et au chaos. Il s’agit de la même stratégie appliquée lors de la première transition démocratique des années 1990 durant laquelle la société civile, menée par l’Eglise catholique et des leaders comme Pierre Lumbi Okongo, Modeste Bahati, Modeste Mutinga, menait aux côtés d’une opposition dite radicale et soudée des actions de désobéissance civile (opérations villes mortes) contre le régime. Cela a permis de paralyser le fonctionnement des institutions en enfonçant davantage le régime Mobutu dans le coma.

Face à la machine broyante du régime Compaoré, l’opposition politique s’est rendu compte que sans l’unité, la cohésion et la concertation, elle ne pouvait pas aboutir au renversement de Compaoré. Les leaders de l’opposition ont tu leurs divergences et querelles personnelles. Ils ont mis en avant l’intérêt suprême de la Nation autour d’un consensus commun : Assurer la survie de la démocratie en empêchant à tout prix une modification de la Constitution qui permettrait à Compaoré de briguer d’autres mandats.

Cette posture est à la fois un atout mais aussi une faiblesse du fait qu’après la chute de Compaoré, l’opposition n’a pas pu se mettre d’accord autour d’une personnalité – dénominateur Commun – contrairement au Sénégal, devant assurer le leadership post-Compaoré et autour duquel les masses populaires allaient se mobiliser pour l’imposer à la tête du pays. Malgré les apparences actuelles d’un président civil sans pouvoir régalien, l’erreur du leadership collégial de l’opposition a fait que l’armée a comblé le vide laissé par l’opposition. Il faut se dire que l’opposition a été elle-même surprise par l’ampleur du mouvement populaire car son unique objectif était d’éviter la modification de la constitution et non pas le renversement de Compaoré. Elle ne s’est donc pas suffisamment préparée à l’alternance en cas de chute de Compaoré. Il s’agit là de deux dimensions de l’analyse à tenir compte dans les états-majors des partis de l’opposition et du pouvoir.

a) Le pouvoir et l’opposition ont vraisemblablement sous-estimé la capacité de mobilisation de la population. Extrapolé à la situation de la RDC, ce facteur-surprise d’une population excédée et à bout de souffle, voulant se prendre en charge, reste latent et mais très perceptible si l’on s’en réfère à ce qui s’est passé à Kinshasa le 26 novembre 2011, deux jours avant les élections.

b) L’opposition burkinabé était persuadée que ce deuxième aspect devrait intervenir après la victoire contre la révision de la Constitution. Elle a été prise de court par l’armée, le pouvoir déteste le vide.

  1. Une armée apparemment loyale au chef mais divisée

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L’armée burkinabé, à l’instar de celle de la RD Congo comme le montre les récentes restructurations, était organisée à dessein par la stratégie de survie de Blaise Compaoré. La tête est sciemment coupée de la base pour éviter que des officiers quelconques se faisant des idées puissent trouver appui au sein des hommes de troupe. La corruption qui y régnait a fini par discréditer les chefs militaires auprès des hommes de troupe, laissés-pour-compte. Dans ce scénario et comme montré plus haut, le mouvement révolutionnaire avait depuis une décennie élu domicile dans les casernes militaires. Le Burkina Faso a été le pays de l’Afrique de l’Ouest qui a été confronté à plusieurs mutineries de ses forces armées. Généralement, les mutineries précèdent la fin des régimes. En RD Congo, une mutinerie des officiers de la GR a été étouffée par les généraux Olenga et Ilunga Kampete en début août[5] 2014. Mais c’est déjà là un signal à défaut d’être un signe de la fin.

Selon Dikolo, « avec un effectif d’environ 12.000 hommes (soit l’équivalent de la Garde républicaine rd congolaise), l’armée burkinabé se classe juste derrière les armées sud-africaine, angolaise et tanzanienne, mais juste avant celles du Rwanda et de l’Ouganda, si l’on prend en compte trois critères : discipline, moyens (près d’un milliard de dollar usa), cohésion et force sociale et politique. Au Burkina Faso, on ne devient pas chef de l’État sans la bénédiction de l’armée. Celle-ci a le dernier jugement sur la consécration de la légitimité d’un chef d’Etat même démocratiquement élu. Elle plane toujours sur la tête des politiques comme l’épée de Damoclès car on connaît ses capacités de coup d’Etat. Avec ses académies militaires, ses centres de formation et ses écoles de prestiges, l’armée Burkinabé est une des rares armées africaines à détenir en plus de l’expertise militaire, une formation politique avérée. C’est-à-dire qu’elle comprend les enjeux du moment et a compris et assimilé la devise du héros national, Thomas Sankara, selon laquelle « un militaire sans formation politique est un criminel en puissance ». Ainsi, ayant compris les enjeux du moment et les aspirations profondes du peuple Burkinabé (le retour à la croissance économique et au dialogue) elle a laissé faire… ».

En RDC par contre, le régime essaye de de décourager la promotion de la culture de la réflexion et du savoir chez les militaires dans le but d’éviter qu’ils soient à mesure de se poser des questions sur la gestion des affaires de l’État. Le stratagème mis en place consiste à former de jeunes hommes aux seules pratiques de maniement des armes sans leur inculquer leur principale raison d’être : la mission républicaine de la protection du peuple. Une armée qui est subordonnée à un individu plutôt qu’à un peuple n’en est pas une; c’est une milice.

Dans son ouvrage De la Guerre, destiné non aux philosophes mais bien aux stratèges de terrain et aux praticiens, Clausewitz voulait que son usage serve à la formation intellectuelle et morale du corps des armées, en la personne des officiers instruits par lui. Il devait également constituer un manuel de méditation continue sur le « bon militaire », son ethos (ses règles de vie, ses mœurs).

A peine l’ouvrage est ouvert la question du chef de l’armée est adroitement conduite à la frontière de la politique et de la pratique militaire ! Le « bon » général (ou officier) doit rester au fait de la politique conduite par le chef de l’Etat : « il n’est pas nécessaire que le commandant en chef soit un historien érudit ou un écrivain mais il doit être au courant des affaires supérieures de l’Etat ». Si la politique gouverne la guerre, le général, sans faire de la politique, doit s’accorder avec l’expression précise de la politique visée par la guerre. Il lui faut l’intelligence des plus hautes données de l’Etat.

Pour Clausewitz, le bon général (ou officier) n’est un général d’opérette. « Ce n’est pas la qualité d’énergie qui le caractérise en premier lieu mais sa capacité d’observer, tant les hommes sous ses ordres que les techniques à utiliser, ainsi que le terrain de manœuvre. Il doit être capable de déceler et recenser les points forts et les points faibles (des hommes, des techniques et des lieux) et d’affûter la stratégie à partir de recensement. En ce sens, le général doit être concentré sur les particularités et les talents de ses hommes. Le maître mot : les impressions relatives à l’empirie (l’expérience), éclairant au besoin des âmes fragiles (la psychologie) et des pays inconnus (la géographie), et la connaissance des découvertes dans les techniques et les sciences. »

Le général en chef doit disposer de « traces de lumière », d’une intelligence de l’œil, lui permettant de prendre la bonne résolution au bon moment. Chacune de ses décisions doit « toucher juste ». En un mot, le général moderne doit être accoutumé autant à la culture générale, y compris politique, qu’aux événements de la guerre. Il doit être « honnête homme » pour employer une formule bien française, ce qui n’interdit pas de briguer des honneurs, tout en faisant de la guerre son métier, du calcul des moyens sa ressource et de l’effusion particulière aux soldats une certaine passion pour les braves[6].

  1. La jeunesse

Boniface Dikolo estime que le degré élevé de la conscience politique profonde de la jeunesse Burkinabé et sa capacité à élever les difficultés sociales à des revendications politique est un trait caractéristique qui la différencie de la jeunesse d’autres pays d’Afrique subsaharienne. Ceci est symptomatique de la qualité de leur système éducatif, mais aussi de l’héritage culturel de ce pays. En effet, dans la plupart des traditions et familles Burkinabé, on accordait toujours dans la hiérarchie protocolaire un rôle important au plus jeune de la famille ou du clan. C’est lui qui se sert en premier lors d’un dîner en famille ; c’est lui qui parle en premier lorsqu’il faut donner un avis pour trancher un différend clanique. Cet héritage culturel, le jeune Burkinabé le traîne depuis des millénaires. Il se considère avec raison comme étant un véritable acteur socio-économique de son pays. Thomas Sankara n’a pas eu tort lorsqu’il prononça ces mots : « A vous, jeunes du Burkina maintenant. Vous êtes les premiers acteurs du développement de ce pays et modèle de toute l’Afrique. Ne vous laisser pas vaincre par la peur et travaillez chaque jour à créer une nouvelle espérance pour le Burkina Faso et pour tout le continent ».

  1. Union sacrée entre Opposition – Société civile – Jeunesse et Armée

Une cohésion nationale et un consensus tout aussi national des forces vives du Burkina Faso, en oeuvre contre la révision de la Constitution : la jeunesse, l’opposition et pratiquement l’ensemble de la société civile ont été la clé du succès du renversement de Compaoré par la population. Ce mouvement patriotique était renforcé par l’adhésion d’une grande partie de l’armée qui était déjà très divisée. Du front social on est passé au front politique qui a permis de renverser le rapport de forces en faveur du camp anti Compaoré. Ce front s’est même élargi aux anciens sociétaires de la majorité au pouvoir.

En effet, Mus par les valeurs républicaines et le souci de sauvegarder l’intérêt suprême de la nation et par patriotisme, 70 cadres du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), parti au pouvoir ont démissionné le 4 janvier 2014 du Bureau politique national et ont créé, à l’instar de l’UDPS au Zaïre en 1982, le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) le 25 janvier. Une défection et dissidence qui a considérablement bouleversé le paysage politique au Burkina Faso, isolant à la fois le président Compaoré et les tenants de la modification de la constitution. Cet événement a été d’autant plus retentissant que parmi les « démissionnaires » se trouvaient trois figures qui, pendant longtemps, ont été les éminences grises et les piliers du régime Compaoré, à savoir Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo et Simon Compaoré. Ils ont entraîné dans leur sillage de nombreux cadres et militants. Cette dissidence, qui a aussitôt rejoint l’opposition et la société civile, a insufflé une nouvelle dynamique au combat mené par cette dernière[7].

Il s’agit ici d’un aspect qui doit amener à la raison une large opinion publique congolaise qui ne voit les choses que de manière manichéenne exclusive. Il s’agit d’une manière biaisée sensori-émotive de voir les choses, héritée du formatage éducatif théologique colonial où celui qui n’est pas avec moi est un ennemi, donc le diable. Pourtant, le débauchage politique et l’incitation à la dissidence des partisans du régime est aussi une stratégie efficace d’affaiblir davantage le pouvoir. Au Burkina, avec cette dissidence, qui peut avoir été perçue comme le signe d’une implosion ou tout au moins d’un sérieux ébranlement du pouvoir, l’opposition ainsi qu’une partie de la société burkinabè se sont mises à croire à la possibilité de mettre fin au régime Compaoré.

Selon Boniface Dikolo, d’après les informations d’une source proche et crédible de l’état-major général de l’armée Burkinabé, « un Collectif des Officiers Unis pour la République (COUR) s’était formé depuis un mois suite à ces appels du RNDP à l’insurrection générale ». Ce parti avait compris que pour fragiliser le régime, il n’était pas question de tendre la main à Compaoré en lui proposant une quelconque immunité car il en était autiste du fait que seul le pouvoir l’intéressait. Le RNDP s’est dit plutôt qu’il fallait se rapprocher de l’armée et de la police, socle sur lequel était assis le régime Compaoré, pour les amener à la raison car en tant que citoyens Burkinabés, elles étaient également les premières victimes de la mauvaise gouvernance du régime. Ainsi, peu à peu l’esprit contestataire envahit la Grande muette qui n’attendait plus que le moment venu pour laisser-faire les manifestants ».

Bien plus encore, au Burkina, depuis la fin août 2014, le RNDP n’a cessé de diffuser des tracts appelant à l’insurrection populaire aussi bien des jeunes que des militaires en cas de tentative de modification de l’article 37 de la constitution. Ce parti, contrairement aux partis RD Congolais, est allé à la rencontre des militaires et des policiers, qu’il considérait d’abord comme des citoyens à part entière, victimes de la politique sociale prédatrice du régime, et non comme des ennemis du peuple. Ce que DESC recommande aux partis politiques congolais plutôt que de perdre leur temps à concevoir en faveur de Kabila une loi d’amnistie taillée sur mesure alors que dans son chef, c’est uniquement le maintien au pouvoir ou rien.

Aux Congolais et à plusieurs politiciens, militaires, policiers et officiers qui lisent DESC, qu’ils ne disent pas qu’ils n’ont pas été informés. A leur tour de comprendre les causes de la Révolution citoyenne burkinabé et de transmettre ce modus opérandi dans leurs réseaux sociaux et professionnels respectifs.

Jérôme Ziambi Kengawe & JJ Wondo / Exclusivité DESC

[1] http://www.burkinathinks.com/index.php/actualite/actualite-burkina-faso/139-burkina-faso-anatomie-dune-revolution-en-difficulte.

[2] Ibid.

[3] Le président est élu pour cinq ans. Il est rééligible une seule fois.

[4] La forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du Gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical, ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle.

[5] http://afridesk.org/alerte-desc-la-garde-republicaine-a-menace-de-renverser-joseph-kabila/.

[6] Ruby, Christian, Clausewitz. De la guerre. Livre I. Sur la nature de la guerre (chapitres 1 à 8), Ellipses, Paris, 2014, pp.29-30.

[7] http://afridesk.org/rdc-la-majorite-presidentielle-dire-non-a-un-troisieme-mandat-de-kabila-jj-wondo/.

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