RD Congo : Beni, ville martyre de l’affrontement
entre Kabila et Mbusa Nyamwisi
Analyse exclusive de DESC sous la coordination de Jean-Jacques Wondo Omanyundu
Cela fait plusieurs semaines que DESC tente de décrypter la situation complexe qui endeuille la ville de Beni. Le présent article, fruit d’une analyse rigoureuse, sans complaisance et exempte de toute émotivité, effectuée par les analystes de DESC, permet d’éclairer nos lecteurs sur les enjeux politiques et géopolitiques nationaux et régionaux sous-jacents de l’insécurité qui prévaut dans cette ville du Grand Nord au Nord-Kivu. La valeur ajoutée de cette analyse, dans le scenario d’un conflit qui perdure et aux contours flous, c’est d’être parvenu à identifier les acteurs majeurs de la crise.
1. Un climat politique local exécrable
Les tueries de Beni se produisent dans un environnement politique assez exécrable marqué par un vieux conflit de leadership dans le Grand Nord (le Pays des Nandes – territoires de Beni et de Lubero) opposant deux camps : les kabilistes d’un côté, les fidèles de Mbusa Nyamwisi de l’autre. La principale figure locale du kabilisme est le maire de Beni Nyonyi Bwanakawa, ancien ministre de l’Enseignement (2006-2007). Il est issu de l’une des plus influentes familles de Beni. Nyonyi fut, pendant la Deuxième Guerre du Congo, membre du RCD-KML de Mbusa avant de faire dissension. Il rejoignit le MLC de Jean-Pierre Bemba puis le PPRD. Le gouverneur Julien Paluku est l’autre figure locale du kabilisme. Une troisième figure du kabilisme, mais qui opère masqué pour des raisons évidentes, est l’abbé Apollinaire Malu Malu, le Président de la CENI. Son conflit avec Nyamwisi est de notoriété publique, un conflit dans lequel il bénéficie du soutien de Mgr Melchisédech Sikuli, l’évêque de Butembo-Beni.
Selon plusieurs sources locales fiables, contrairement à Mgr Monsengwo, Mgr Sikuli entretient de bons rapports avec le Raïs, certainement à cause de l’influence que l’abbé Malu Malu exerce sur l’évêché et la principale université du Grand Nord, l’Université catholique du Graben basée à Butembo. Dans cet environnement, Mbusa Nyamwisi est considéré dans une grande partie de l’élite locale, et même des élites Nande, comme un infréquentable, ce qui ne signifie pas que les kabilistes sont portés par les couches populaires, bien au contraire. Les kabilistes du Grand Nord sont essentiellement des opportunistes profiteurs du régime en place, et qu’ils s’accommoderaient de tout autre régime. Du coup Mbusa, même infréquentable, apparaît dans les couches populaires majoritairement hostiles à Kabila, comme le plus solide des recours des populations Nandes dans la perspective de prochaines échéances électorales, ce qui ne peut qu’alimenter la frustration et la hostilité des kabilistes à son encontre.
C’est à ce conflit qu’il faut attribuer l’acte de vandalisme de la nuit du 7 novembre 2014 au cours de laquelle la statue d’Enoch Nyamwisi Muvingi, le grand-frère de Mbusa Nyamwisi, a été amputée du bras gauche et de la tête, probablement au titre de représailles après la destruction, le 2 novembre dernier, de la statue de Joseph Kabila par une foule en colère. Cette foule n’était pas formée des partisans de Mbusa. C’était juste des gens en colère qui protestaient contre les massacres. Quel que fût le président qui aurait été au pouvoir à Kinshasa, sa statue (s’il en avait une) aurait été tout autant détruite à Beni après les tueries. La destruction de la statue d’Enoch Nyamwisi est donc un acte attribué aux kabilistes qu’un analyste de Beni trouve à la fois stupide et une provocation qui pourrait envenimer une situation déjà explosive.
A ce propos, nous relatons ici un extrait d’échange que nous avons eu avec un habitant de Beni :
08/11/2014 11:21 Contact à Beni :
« M. Wondo, après la destruction de la statue du Président Kabila, un couvre-feu est arrivé à sa troisième nuit. Curieusement, cette dernière nuit, c’est la statue du feu Nyamwisi Muvingi (grand frère de Mbusa Nyamwisi) qui a été profanée en lui arrachant la tête et les bras. Qui d’autre pouvait le faire au milieu de la nuit alors que toute circulation s’arrête à 18h30? Seul le pouvoir peut répondre à la question. Règlement de compte? Avant-hier, le Gouverneur a nommé d’autres chefs de quartiers en lieu et place de ceux appartenant aux partis de l’opposition. »
Les lecteurs se rendront vite compte que la situation politique à Beni est très délicate et pré-explosive. Mais la complexité ne s’arrête pas là.
2. Milices et criminalité
Mbusa Nyamwisi disposait d’une petite armée, l’APC, mais dont les hommes n’ont pas vraiment profité de l’environnement créé par la réunification du pays en 2002-2003. Il a toutefois réussi à les gérer tant qu’il était dans les bonnes grâces du régime de Kinshasa. Mais depuis sa rupture avec Kabila, et son alliance avec Vital Kamerhe, Mbusa assiste impuissant au calvaire de ses hommes, parfois victimes d’une chasse aux sorcières. Le groupe s’est dispersé et on peut retrouver ses membres dans toute sorte d’activité, y compris criminelles. Dans leur Rapport S-2012-843 de novembre 2012, les experts de l’ONU croient savoir que les hommes de Mbusa Nyamwisi opèrent derrière la FOLK[1] du chef maï-maï Bana Sultani Selly, alias « Kava wa Selly » dans la vallée de la Semliki[2]. Par ailleurs, dans un entretien de juin 2013, Mgr Melchisédech Sikuli a qualifié Mbusa, sans le nommer, de bandit[3]. Le prélat était toujours sous le coup de l’enlèvement des prêtres assomptionnistes Jean-Pierre Ndulani, Edmond Kisughu et Anselme Wasukundi. Les trois hommes de Dieu avaient été enlevés le 19 octobre 2012 à leur résidence de Mbau (20 km de Beni). Mgr Sikuli a toujours considéré que les hommes de Mbusa sont derrière ces enlèvements.
Cette accusation peut être rendue crédible par le fait que les bastions de l’ADF que sont les collectivités Watalinga et Ruwenzori (voir carte) sont aussi la terre natale des Nyamwisi. La famille Nyamwisi est originaire de la collectivité de Watalinga. Le gros effectif de l’armée de Mbusa était formé des Nandes, bien entendu, mais les plus motivés des recrues étaient originaires de Beni et des deux collectivités de l’Est de Beni. Que sont-ils devenus ?
Qui peut croire qu’avec l’expérience militaire qu’ils ont acquise[4] et l’abandon dont ils ont été l’objet depuis, ils ne fussent pas tentés, de retour dans leurs terroirs de Ruwenzori, de Beni et de Watalinga, d’offrir leurs services aux ADF ? L’un des soldats de Mbusa n’est autre que le lieutenant-colonel Birotsho actuellement inculpé pour de possibles liens avec l’ADF et l’assassinat du colonel Mamadou Ndala [5]. DESC a par le passé émis des doutes sur la crédibilité de ce procès bidon et mascarade.
Toutefois, DESC estime que si la culpabilité du bouc-émissaire Birotsho était confirmée par des recherches plus approfondies et crédibles à l’avenir, c’est qu’il devait être dans un état de désarroi financier que les instigateurs de la mort de Mamadou Ndala ont exploité pour l’entraîner dans le complot en sachant préalablement qu’ils l’y abandonneraient. Le cas Birotsho traduit la traversée du désert des hommes de Mbusa qui, après avoir fait la pluie et le beau temps dans le Grand Nord, sont à présent dans une telle galère qu’ils seraient prêts à offrir leurs services à qui que ce soit.
3. Le panier de crabes
Jusque-là tout semble assez clair, mais lorsque ce conflit local est analysé en lien avec les interactions régionales et les enjeux nationaux, les choses deviennent d’une complexité totale. En effet, l’arrivée des combattants rwandophones dans les parages de Beni pour y commettre les massacres que nous déplorons signifie que n’importe lequel des deux camps peut être pointé du doigt, voir tous les deux à la fois, pour avoir facilité les infiltrations.
Commençons par le camp Mbusa
Lorsque Mbusa Nyamwisi quitte son siège de parlementaire à Kinshasa et rejoint Kampala en 2012, il croit que l’aventure du M23 va relancer sa carrière. Avec Roger Lumbala, ils croient pouvoir arracher des concessions au régime de Kabila et se repositionner en profitant des succès militaires du M23. Des hommes comme le lieutenant-colonel Jacques Tahanga Nyoro, un fidèle des plus fidèles de Mbusa, et des types comme Bwambale Kakolele sont clairement alignés au M23. DESC émet des doutes que Mbusa, résidant actuellement en Afrique du Sud, ait réellement rompu avec ses fréquentations douteuses à Kigali et à Kampala. DESC doute également que ses lieutenants à Beni soient en situation de refuser de collaborer avec des infiltrés du M23 dont on sait qu’ils travaillent avec l’armée ougandaise juste de l’autre côté de la frontière ougandaise qui juxtapose les bastions à la fois de Mbusa et des ADF. Selon plusieurs sources de l’entourage politique et ethnorégional de Mbusa, Mbusa Nyamwisi est un homme d’une fiabilité incertaine dans la situation actuelle où les populations congolaises luttent pour préserver ce qui nous reste encore du Congo. Les hommes de Mbusa, qu’il contrôle encore ou qu’il ne contrôle plus, peuvent tout-à-fait avoir collaboré à l’infiltration des commandos rwandophones jusque dans les quartiers de Beni.
Quid du camp des kabilistes ?
Lorsque Mbusa Nyamwisi affirme sur RFI que le Général Akili Mohindo dit « Mundos » est à la fois commandant des FARDC et des ADF, DESC, sur base de plusieurs infirmations des sources locales civiles, politiques et militaires nationales, et internationales, il a raison à bien des égards. Mundos, actuellement général de brigade de la Garde Républicaine, est un ancien du RCD-Goma et compte parmi ses collaborateurs des officiers « rwandais » qui ont pu laisser se commettre les tueries, ou y ont participé. De toute façon, lorsque les assaillants sont rwandophones, les unités FARDC noyautées par des officiers rwandophones, laissent faire, voire opèrent en complices. Quel que soit leur attachement à la nation congolaise, il faut les éloigner des théâtres d’opération dans le Kivu. Ce que Mbuza Mabe, Mamadou Ndala, Bahuma et Olenga ont réussi à faire tout en veillant à ne pas les stigmatiser.
DESC arrive au constat que Kabila a condamné Beni à subir ces attaques des mains des tueurs rwandais lorsqu’il a envoyé Mundos dans le Grand Nord. Nous avons déjà épinglé, dans nos précédentes analyses, la confiance que Kabila fait à Mundos et la loyauté viscérale que ce dernier voue à Kabila [6].
4. Les enjeux nationaux et géopolitiques
Le conflit entre les kabilistes et les hommes de Mbusa à Beni est destiné à durer avec de possibles coups fourrés d’un camp pour incriminer l’autre, des complicités avec les ennemis et des règlements de compte fratricides, tant que Vital Kamerhe, l’homme sur qui Mbusa mise pour reprendre le leadership du Grand Nord, sera en situation éventuelle de succéder à Kabila à Kinshasa. Les kabilistes savent que si l’élection avait lieu demain, Vital Kamerhe est parti pour l’emporter avec des scores staliniens dans le Grand Nord.
Il reste un paramètre géostratégique qui met tout ce beau monde dans le même sac et sur lequel certaines analyses publiées par DESC ont été basées : la politique des Etats-Unis dans la région des Grands Lacs. Elle repose actuellement sur un dispositif associant Joseph Kabila à Museveni et Kagame. Si les kabilistes et les hommes de Mbusa laissent arriver des éléments rwandophones jusqu’à Beni, c’est que ces derniers, qu’ils soient au M23 ou dans les FARDC, sont, depuis la rébellion Tutsie du FPR, les agents par lesquels le Pentagone contrôle militairement les trois pays (Rwanda, Ouganda, RDC) [7] et maintenant la Centrafrique. Les Américains vont-ils tourner le dos à Kagame et Museveni, ce qui réduirait la capacité de nuisance des « Rwandais » au Congo ? Affaire à suivre et qui intéresse particulièrement DESC en cette fin de mandat chahutée de Barack Obama.
5. Dévoiement du procès Ndala vers l’ADF : Le colonel Birotsho, le bouc émissaire
Le procès sur l’assassinat du Mamadou Ndala illustre la complexité de la situation qui règne à Beni. La diversion que prend ce procès est à mettre en corrélation avec les éléments évoqués ci-haut. En effet, le décès « suspect » du sergent-major Arsène Ndabu Ndongala, chauffeur du colonel Mamadou Ndala au moment de son assassinat, laissait croire que ce procès dérivait de la recherche de la Vérité judiciaire et des mobiles réels de l’assassinat de Ndala pour être insidieusement orienté vers une autre piste.
Arsène Ndabu est retrouvé mort le 2 octobre 2014 au lendemain de l’audience ouverture du procès de l’assassinat du Colonel Ndala, au cours de laquelle il avait fait une déposition contredisant sa première déclaration lors de l’enquête judiciaire. Les déclarations du sergent-major Ndabu, principal témoin de l’assassinat du Colonel Ndala, laissait présager qu’il en savait trop et pouvait « en dire plus » sur les circonstances troubles de la mort de Mamadou Ndala. Sa mort est un indice judiciaire sérieux qui montre qu’il y avait, dès le départ, une volonté délibérée d’orienter la recherche des auteurs de l’assassinat de Ndala vers d’autres pistes, en l’occurrence, la piste ADF.
C’est effectivement ce que confirment les chefs d’accusation retenus contre le Colonel Birotsho, désigné comme étant le suspect principal de l’assassinat de Ndala en collusion avec l’ADF. L’officier supérieur est poursuivi pour trahison, participation au mouvement insurrectionnel dénommé «ADF-Nalu», en lui fournissant munitions, uniformes et insignes de grade, mais aussi pour avoir fourni une aide indispensable au commando qui a tué le colonel Mamadou Ndala [8]. Pourtant, la défense du Colonel Birotsho clame haut et fort son innocence. Maître Augustin Tshisambo, un de ses avocats, a indiqué que son client n’est pas un insurgé et n’a participé ni de loin, ni de près dans l’assassinat de feu le colonel Mamadou Ndala. Il a demandé au ministère public de présenter à la cour militaire les preuves matérielles de ses accusations, notamment des tenues et matériels militaires des FARDC que le prévenu Birotsho aurait fourni aux rebelles ougandais des ADF [9].
Plus incompréhensible encore, le ministère public a requis l’acquittement du colonel Tito Bizuru, ancien commandant militaire de la ville de Beni et trois de ses gardes du corps. Pourtant, dès les premières heures de l’enquête menée à la suite de la mort de Ndala, le Colonel tutsi Tito Bizuru, Commandant du 1er Bataillon du 808ème Régiment ex-CNDP tutsi, était cité par plusieurs témoins concordants comme étant le principal suspect dans l’assassinat du Colonel Ndala [10].
Cette conviction de diversion délibérée du procès Ndala vers la piste ADF semble également confirmée par plusieurs sources locales à Beni qui suivent ce procès de très près et qui ont alerté DESC pour manifester leurs inquiétudes. C’est le cas de ces extraits d’échanges :
04/10/2014 10:14 – Contact 1 à Beni :
« Salut Jacques. Je suis à Beni et ce qui se passe ici autour du procès de l’assassinat du Colonel Mamadou fait peur. Ceux qui ont le pouvoir d’ordonner la mort des congolais sont en action. Comme tu le sais, la première victime c’est le chauffeur du feu Col Mamadou. Dans cet environnement, tous les autres témoins ont peur. Qui sauvera ce pays? »
Lundi 3 novembre 2014 – Contact 1 à Beni :
« Bonsoir M. Wondo, je pense que vous suivez de près la situation de Beni et que vous avez eu un peu de temps pour lire mes premiers rapports sur le dossier ADF … Franchement, je regrette que le pauvre Colonel Birosto soit incriminé…et on l’accuse d’avoir facilité l’assassinat du Colonel Ndala… Il faut en parler tout haut… sinon le Gouvernement veut à tout prix confirmer la piste ADF. C’est un pur montage. Aujourd’hui des faux « tracts » émanant des services de renseignement proches du Général Mundos ont été découverts à Beni. Ces tracts exigent la libération du Colonel Birotso par les ADF, c’est fabriqué pour montrer le lien entre Bitsoro et l’ADF. Aujourd’hui un soi-disant ADF s’est présenté à la cour militaire et a confirmé que le Colonel Birostso avait reçu 27.000 $ pour planifier la mort de Ndala…. C’est du théâtre et de la pure fantaisie. C’est regrettable…Franchement, je regrette la mascarade qui se déroule à Beni dans le procès Ndala. »
Lundi 10 novembre 2014 – Contact 2 DESC à Beni : « Monsieur Wondo, le ministère public a requis une peine à perpétuité contre le colonel des FARDC, Birotso. Que faire pour le sortir de cette cabale judiciaire ? La Monusco suit de près le procès du Colonel Ndala, et est bien consciente que tout cela est un montage mais elle ne peut rien faire… comme d’habitude. Birosto a reçu une visite en prison d’une délégation venue de Kinshasa lui demandant d’accepter que c’est Mbusa Nyamwisi qui est derrière les ADF qui avaient tué Ndala… Il faut que les organisations internationales de droit de l’homme dénoncent cette parodie procès…»
Voilà des témoignages qui se passent de commentaire.
6. La MONUSCO aussi empêtrée dans le « far est » Beni ?
C’est ce que semblent confirmer également plusieurs informations et témoignages recoupés parvenus à DESC. D’ailleurs lors d’une conférence tenue au parlement Européen le 5 novembre 2014, Martin Kobler a publiquement reconnu l’impuissance de la MONUSCO dans ce qui se passe à beni. Une impuissance, non pas parce que la MONUSCO ne dispose pas de troupes aguerries pour contrer l’insécurité dans la zone. Mais bien vraisemblablement parce que l’activiste humaniste et écologiste Kobler, héritant d’une politique de laisser-aller de son prédécesseur, Roger Meece jugé proche de l’axe Kampala-Ouganda, s’est vite rendu compte du degré de la collusion implication de ses administrés, les casques bleus indiens, sénégalais, pakistanais, malaisiens, canadiens, guatémaltèques… , dans de divers trafics, magouilles, viols dans l’Est du Congo.
DESC note le rôle flou joué par la MONUSCO, dont les unités de la brigade d’intervention formées dans les techniques anti-guérillas ne parviennent pas à s’engager activement comme ils l’ont fait contre le M23. La posture adoptée par la MONUSCO dans cette guerre contre l’ADF est illisible et ressemble à s’y méprendre à sa position passive adoptée en 2012 avant la chute de Goma.
Témoignage recueilli auprès de Contact N°2 à Beni :
« Monsieur Wondo : j’essaie de comprendre la situation des ADF… j’ai beaucoup travaillé pendant longtemps dans cette contrée et comment ils se réorganisent assez vite. C’est assez complexe. Il y a beaucoup de complicités notamment des casques bleus dans un réseau de mafia où tout le monde se retrouve… Voilà pourquoi j’avais quitté mon poste à la MONUSCO… Les ADF sont signalés à 2 km de Tenambo (un village de la cite d’OICHA), je pense que les FARDC (la plupart) ne sont pas prêts ni décidés à combattre. Ils disent que soki o neutraliser ennemi, il faut ba boma yo…. (Si tu parviens à neutraliser l’ennemi, tu seras tué). Ndala était attaqué à moins de 5 km de la caserne de la Monusco [11]. » « Les casques bleus déployés dans la région n’ont aucune capacité, même dissuasive, de contenir la menace des présumés ADF car composés des contingents Népalais, pakistanais, malaisiens, etc. Ils viennent de pays pauvres, mal payés et donc en RDC c’est la chance et le tourisme de leur vie et les URR formées par la Belgique n’y sont plus. »
« La population d’Oicha vient de suspecter la Monusco ce soir de ravitailler les ADF en armes et munitions. Elle a décidé de barricader la route au niveau de la barrière DGRNK/OICHA, empêchant la Monusco d’y passer pour aller remercier l’action des Adf. »
« Bonsoir, le contingent tanzanien attaque entre Mbau et Oicha ce soir (21 octobre). Une voiture de la Monusco a été attaquée par la population de Beni, le conducteur a fui et a laissé la voiture avec des impacts des balles partout en ce moment en ville de Beni »
7. Les FARDC bâclent l’opération Sukola-2 pour maintenir l’insécurité à Beni
C’est le constat fait par les analystes militaires de DESC. Nous nous limiterons ici à quelques témoignages qui illustrent les allégations de DESC. Nous consacrerons une prochaine analyse aux aspects purement militaires de la contreperformance délibérée des FARDC à Beni.
31/10/2014 10:14 – Contact N° 1 à Beni :
« Merci Jacques pour vos analyses. La nouvelle mise en place au sein des FARDC vous donne raison quant aux doutes que vous avez émis sur l’efficacité de cette réorganisation des FARDC. C’est ce qui se passe ici à Beni. »
Lundi 3 novembre 2014 : Contact N°2 à Beni :
« Bonjour, l’analyse me pousse à la conclusion que les FARDC (Général Mundos) créent de faux ADF autour de OICHA pour essayer de soutenir sa thèse selon laquelle les ADF ont tué le colonel Mamadou Ndala… mais aussi pour obtenir les fonds pour les opérations contre inconnu… car c’est rentable »
« JJ, essaie d’analyser cette histoire, j’ai parlé avec les gens qui pourraient connaitre s’il y a réorganisation ou pas des ADF… Aucune confirmation… Mundos connait et maitrise bien la mort de Ndala….il n’y a pas d’ADF là-bas, ce sont de faux ADF créés comme d’habitude… ».
Lundi 10 novembre 2014 – Contact 2 DESC à Beni : « Vous savez M. Wondo, Je connais un ami qui a travaillé aux côtés de Bosco Ntaganda. Il me dit que Bosco a tout dévoilé sur ce qui se passait en Ituri et l’implication de Kabila dans les massacres attribués à Ntaganda… Mbusa Nyamwisi est l’un de témoins qui gêne Kabila. Ce sont des militaires à la solde de Kabila qui essaient d’organiser ces massacres de Beni pour accuser Nyamwisi, un redoutable adversaire politique de Kabila dans le Grand-Nord. Ce ne sont pas des ADF»
DESC soutient également cette thèse des faux ADF. En effet, dans un document complet nous parvenu, classé ‘Top Secret’, du Plan de manœuvre préparé par le colonel Ndala avant le lancement de l’opération Sukola-1, le principal mode opératoire de l’ADF y était décrit comme suit :
Ils opèrent en petits groupes, tendent des embuscades vers nos positions (Ndlr FARDC), dans le but d’infliger le maximum de pertes à nos éléments et se faire ravitailler en Armes et Munitions
Faire subir aux FARDC des pertes énormes
Ils procèdent à des kidnappings de toute catégorie, jeunes, vieux, hommes et femmes parmi la population civile[12]
En analysant en profondeur la période de l’opération Sukola-2, qui a débuté après le décès du général Bahuma, sous le commandement du général Mundos, on constate qu’aucun soldat FARDC n’est tombé dans les embuscades des présumés ADF. De plus, on n’a pratiquement pas enregistré des cas d’enlèvements des populations civiles durant cette même période. Alors que ce mode opératoire est connu par les analystes militaires comme étant l’empreinte militaire des actions de l’ADF dans la région. Par ailleurs, lorsqu’on analyse les marques d’attaques opérées lors de la troisième série de massacres perpétrés à Beni entre le 29 octobre et le 2 novembre 2014, avec usage des machettes par des assaillants trahis par leur accent rwandophone et la difficulté qu’ils avaient à s’exprimer en swahili, DESC conforte le doute émis par Boniface Musavuli sur l’identité « ADF » des assaillants. Pour cet analyste congolais réputé pour la pertinece de ses analyses : « Nous sommes en présence de sujets rwandais, ou, pour être plus précis, des combattants rwando-ougandais dans le prolongement des aventures du M23. La main du Rwanda et de l’Ouganda apparaît comme un nez dans la figure, une évidence…[13] » . L’ADF utilise rarement les armes blanches, mais bien souvent les armes à feu [14] qu’ils récupèrent ou achètent même des FARDC.
Conclusion
Le témoignage suivant résume à lui seul la présente analyse de DESC.
Lundi 10 novembre 2014 – Contact DESC à Beni :
« Je pense que Kabila est content de la situation, parce qu’il il veut nuire à Mbusa Nyamwisi qui a mis en cause la hiérarchie militaire des FARDC. Kabila et Mundos veulent arriver à la thèse que c’est Mbusa qui est derrière ces tueries…Col Birotso est un ex-APC de Nyamwisi. Cette thèse ressemble étrangement au mode opératoire de Mundos, en même temps ça profite à Kabila. »
« Kabila est conscient que cette situation peut de nouveau engendrer la réactivation des groupes Mayi-Mayi et du coup le pays est en guerre, en proie aux milices… pas d’élections… C’est pour jouer au pompier par la suite… L’Ouganda est derrière ça aussi et on a plusieurs éléments dans ce sens. Je sais que les jeunes de Beni-Butembo ne vont pas accepter ces tueries et risquent de créer encore de groupes mayi-mayi [15], c’est fort probable d’autant que le Général Lafontaine qui combattait le régime de Kinshasa, après avoir précédemment rejoint le M23, est toujours aimé dans la zone… De plus, cela devrait arranger l’Ouganda qui ne supporterait pas une fausse ‘rebellion’ et qui serait tenté d’occuper Beni-Butembo. Ce qui fera l’affaire du duo Kabila – Museveni… Nyamwisi est l’un de témoins gênant et Kabila essaie d’organiser ces massacres de Beni pour accuser Nyamwisi… »
Cependant, ce n’est pas parce que Mbusa Nyamwisi est présenté comme étant la cible du camp kabiliste qu’il faut ignorer sa capacité de réactivation des milices d’autodéfense congolaises ou rwandophones au détriment de la population meurtrie de Beni. D’autre part, aussi longtemps que la MONUSCO va continuer d’avouer son impuissance, des officiers comme Mundos vont se complaire à faire jouer aux FARDC des rôles ambigus et que l’acteur Museveni, en bon joueur d’échec, sera ignoré alors qu’il gère la « base-arrière » et la capacité de faire durer le conflit en jouant un camp contre l’autre et vice-versa.
Dossier Spécial réalisé sous la coordination de Jean-Jacques Wondo Omanyundu / Exclusivité DESC
Notes de bas de page
[1] Force œcuménique pour la libération du Congo : La Force œcuménique pour la libération du Congo (FOLC) est un groupe armé initialement dirigé par le chef maï-maï Bana Sultani Selly, alias « Kava wa Selly ». En juin 2012, la FOLC s’est alliée au M23 dans le territoire de Beni, avec le soutien du parlementaire Antipas Mbusa Nyamwisi. Selon des membres de groupes armés, des officiers des forces armées congolaises et des dirigeants locaux, le commandant Hilaire Kombi, qui a déserté des forces armées congolaises en juin 2012, a récupéré des dizaines d’armes chez M. Nyamwisi, dans la ville de Beni, avant de rejoindre Selly dans la vallée du Semiliki. Plusieurs semaines plus tard, le lieutenant-colonel Jacques Nyoro Tahanga a rejoint les rangs de la FOLC sur instructions de M. Nyamwisi, afin d’en assumer la direction politique. M. Nyamwisi a également recruté des politiciens d’ethnie Nande pour le compte à la fois de la FOLC et du M23. Le 3 août 2012, une petite unité de la FOLC a attaqué sans succès la ville frontière de Kasindi, espérant y récupérer des armes. // M. Nyamwisi s’est rendu à plusieurs reprises à Kigali pour y rencontrer des responsables rwandais et a désigné un agent de liaison à Gisenyi, Andy Patandjila. Selon plusieurs officiers des forces armées congolaises, ce dernier offre 1000 dollars à tout homme qui rejoindrait les rangs des rebelles. Des collaborateurs de la FOLC ont indiqué que tant Hilaire Kombi que Jacques Nyoro Tahanga communiquent régulièrement avec Sultani Makenga, l’un des dirigeants du M23. Ces personnes ainsi qu’un officier du M23 ont déclaré que Nyoro s’était rendu par deux fois à Rutshuru – la deuxième fois au cours de la dernière semaine de septembre 2012 – pour y coordonner les opérations avec le M23. // Outre sa propre contribution, M. Nyamwisi a reçu des fonds de plusieurs hommes d’affaires de Beni et de Butembo, parmi lesquels Mango Mat, ancien patron d’une compagnie aérienne congolaise (voir S/2008/43, par. 90). En retour, M. Nyamwisi a promis que les rebelles abaisseraient les droits perçus au poste frontière de Kasindi, à la frontière avec l’Ouganda. // Le général Kakolele Bwambale, appartenant à l’ex-CNDP et visé par les sanctions internationales, soutient lui aussi les opérations de la FOLC, lui fournissant des renseignements et lui donnant des conseils à partir de Beni. Selon des officiers du M23, des agents de renseignement et des dirigeants locaux, le général Salim Saleh, des forces armées ougandaises, s’est en vain employé à réconcilier Nyamwisi et Kakolele afin d’unifier le commandement du M23 sur le territoire de Beni. Par ailleurs, Hilaire Kombi et Jacques Nyoro Tahanga ont rencontré à plusieurs reprises des responsables militaires et civils ougandais, parmi lesquels le colonel Muhindo Mawa, commissaire résident du district de Kasese, en vue d’obtenir une assistance financière et militaire.
[2] On a découvert qu’il y avait des réserves naturelles d’or dans la vallée de la Semliki, ce qui pourrait donner aux activités maffieuses des hommes de Mbusa une dimension géopolitique.
[3] « Ceux qui font la brousse, pillent, enlèvent, violent et tuent ne sont pas nos enfants. Ce sont des bandits qu’il faut mettre hors d’état de nuire », interview accordée à Nicaise Kibel’Bel Oka par Mgr Melchisédech Sikuli, Evêché de Butembo-Beni, le 5 juin 2013.
[4] Ils ont acquis une certaine expérience au combat en participant à certaines des batailles les plus âpres durant la Deuxième Guerre du Congo, notamment les batailles de Kisangani entre Rwandais et Ougandais (1999-2000) et de Bunia entre les hommes de Mbusa et les Hema menés par Thomas Lubanga et John Tibasima pour le contrôle de l’Ituri en 2002.
[5] Selon Radio Okapi du 8/11/2014, Le ministère public a requis une peine à perpétuité contre le colonel des FARDC, Birocho Nzanzu dans le procès sur l’affaire Mamadou Ndala, assassiné au Nord de Goma (Nord-Kivu). L’officier militaire est notamment poursuivi pour trahison, participation au mouvement insurrectionnel dénommé «ADF-Nalu», en lui fournissant munitions, uniformes et insignes de grade. Le colonel Birocho Nzanzu est également accusé pour avoir fourni une aide indispensable au commando qui a tué le colonel Mamadou Ndala. Selon le ministère public, c’est grâce aux uniformes fournis aux rebelles de l’ADF, que ces derniers ont pu, avec autant de facilité, rapidité et sécurité, tendre l’embuscade au colonel Mamadou…
[6] http://afridesk.org/assassinat-de-ndala-a-qui-profite-le-crime-la-piste-monusco-fardc-jj-wondo/ : Le général Moundos, l’actuel commandant de l’opération Sukola 2 à Beni, est également le commandant du 32ème Bataillon commando de la GR. C’est un Hunde du Nord- Kivu. Ses collègues de la GR le présentent comme un homme brutal avec de faibles capacités militaires dans la conduite des opérations. Ce sont ses troupes de la GR, faisant preuve de peu de combativité, qui ont été mises en déroute et ont fui en novembre 2012 lors de la chute de la ville de Goma. Il a été le coordonnateur de la task force de la GR qui comprend un peu plus de 6.000 hommes lourdement armés. Le général Moundos est décrit par une autre source de la GR comme étant « un fanatique du boss » et « un des hommes de confiance du président Kabila qui fait partie des faucons du régime Kabila ». Plusieurs sources militaires lui attribuent la responsabilité de quelques exécutions sommaires et des massacres des militaires dans le secteur opérationnel du Haut-Uélé. C’est Moundos qui a piloté les opérations menées en mars 2007 par les éléments de la GR lors de l’attaque de la résidence du sénateur Jean-Pierre Bemba, auxquels le bataillon Simba de John Numbi est venu en renfort.
[7] Les journalistes d’investigation Patrick Mbeko et Charles Onana avec qui nous avons partagé de longs moments d’échanges lors de notre séjour en juin 2014 au Canada (à Montréal et à Gatineau), reviennent souvent là-dessus et explicitent ces aspects géostratégiques dans leurs ouvrages respectifs sur le dévolu que le Pentagone a jeté sur le duo Kagame-Museveni, de l’ethnie Hima-Tutsi, pour assurer le leadership de la région des Grands Lacs, jusqu’à preuve du contraire, au dépens des populations congolaises.
[8] Radio Okapi, « Affaire Mamadou Ndala: la défense clame l’innocence du colonel Birocho », 10/11/2014. Selon le ministère public, c’est grâce aux uniformes fournis aux rebelles de l’ADF, que ces derniers ont pu, avec autant de facilité, rapidité et sécurité, tendre l’embuscade au colonel Mamadou. L’officier des FARDC aurait également perçu une somme de 27 000 dollars américains, pour planifier le coup meurtrier contre le colonel Mamadou.
[9] Ibid.
[10] http://afridesk.org/assassinat-de-ndala-a-qui-profite-le-crime-la-piste-monusco-fardc-jj-wondo/ .
[11] DESC l’a mentionné dans l’analyse : http://afridesk.org/assassinat-de-ndala-a-qui-profite-le-crime-la-piste-monusco-fardc-jj-wondo/.
[12] DigitalCongo confirme aussi ce modus operandi : http://www.digitalcongo.net/article/96580, 05/12/2013.
[13] B. Musavuli, http://afridesk.org/rd-congo-les-massacres-les-mensonges-et-le-genocide-des-congolais-b-musavuli/.
[14] http://www.afriquinfos.com/articles/2014/2/17/journaliste-deux-autres-grievement-blesses-dans-embuscade-tendue-ladfnalu-245272.asp.
[15] Ce que confirme ce lien : http://groupearcenciel.over-blog.com/2014/11/sous-pretexte-de-venger-les-victimes-des-carnages-des-groumes-armes-se-reactivent-a-beni-lubero.html.
9 Comments on “Dossier Spécial DESC – RD Congo : Beni, ville martyre de l’affrontement Kabila – Mbusa Nyamwisi”
KASEREKA MUKAMA
says:Bonne lecture de la situation de leadership du Grand Nord-Kivu, je vois que vous avez fouillé les informations.
Quand deux lions se battent c’est l’herbe qui en pâtisse, où est la part de la population dans tout ça. Moi, personnellement, je pense que Mbusa n’est pas l’instigateur de ces tueries, car il a beaucoup perdu dans cette guerre (ses frères et sœurs ndande, donc son électorat, on ne scie jamais la branche sur laquelle on est assis).Plutôt les autorités politiques et militaires cherchent à se dédouaner de leurs responsabilités, comme ils veulent toujours justifier la misère du peuple congolais par la gestion de Mobutu. Et d’ailleurs l’autorité suprême a toujours répété à maintes reprises, quand il arrive ici au Grand Nord, que c’est nous qui nous entretuons « entre nous ». Les autorités s’acharnent contre les lieutenants Nyamwisi, s’ils y sont impliqués, je pense que ça serait leur responsabilité personnelle.
Mbusa n’a rien à gagner dans cette histoire, mais une part de doute quand-même sur lui.
Je pense que les autorités politiques avaient à justifier la mort du colonel Ndala devant population, malheureusement ce procès ne fait que les discréditer car la population du Nord-Kivu est entrain d’assister au protectionnisme des rwandophones.
EN FAISANT CES MASSACRES, LES AUTORITES MILITAIRES ET POLITIQUES ATTRIBUENT BEL ET BIEN LA VICTOIRE DU M23 AU COLONEL NDALA ET AU GENERAL BAHUMA, CE QUI EST VRAI, CAR A LEUR ABSENCE, LA SITUATION DEVIENT PIRE QU’AVANT LA GUERRE.
Moi, je pense que ce témoin serait recruté par le commandement de SOKOLA 2 , critiquons ce témoin :
Qui l’a capturé ?
Où ?
Quand, après l’assassinat ?
Sur base de quels indices a-t-il été interrogé sur l’assassinat de Ndala ?
Pourquoi lui et pas d’autres ADF ?
Pourquoi lui est pas protégé mais le chauffeur ne l’était pas ?
Vous ne serez pas étonné de voir ce témoin s’évader de la prison après le procès.
Dans son interrogatoire, le général (procureur militaire) a dit au général Mundos qu’ils se connaissent depuis longtemps.
Troll
says:DEPLACER LA « GUERRE » ?
En lisant l´analyse de mr Wondo, on retrouve pratiquement la triste histoire de la ville de Goma.. Ce que pendant des mois, le gouvernement Kabila a laissé la situation de Goma et ses environs dans un status quo..au profit du M23. Pour vaincre et dissoudre le M23, ce gouvernement a pris tout son temps avant une pression directe des USA via R Feingold. Nous assistons á un scenario macabre qui reprend la stratégie de Goma. Après les assassinats de Mohamed Ndala et Bahuma, les FARDC se retrouvent pratiquement dans la situation de Goma..avant la nomination du général Olenga* Comme par hasard, Olenga quitte la Force Terrestre et le même chao reprend plus loin au Nord Kivu. Hasard? Non, pas du tout. Ceux qui sont en guerre contre la RDC et les congolais possedent des complices ou de commenditaires á la tête de l´Etat congolais. Se qui se passe á Beni n´est qu´une repetition de ce qu´on avait vu á Goma*
NTUMBA NDELELA
says:CHER WONDO,
Je vis a Kampala,je suis fort surpris de onstater que tu nous livre sur la situation de Beni est vrai.Comment veux-tu comprendre que Moundos,de tribu Hunde,ne travaille pas pour le compte de l,Ouganda?On tue plus de 120 Congolais et ce general/-si on peut l,appeler ainsi selon la volonte deKabila et du RCD-puisse caputere et il recoit un opposant Mugunga au regime Museveni et il appelle la presse a Kasindi et confirmer le montage et avec la complicite des ougandais,il se bombe la poitrine en declarant qu,il travaillealors qu,il est vraiment incapable ou en cmomplicite totale et averee sur les massacres de ses freres et ne parvient pas a capturer un seul ADF puisq,il parle kinyarwanda?Pauvre general en carton et au service de l,ennemi du CONGO?
Nsumbu
says:Mbusa Nyamwisi est l’un des « hommes forts » du Grand Nord du Nord Kivu et en tant que tel logiquement l’un des protagonistes du pâte-à-caisse de Beni ! Je l’ai peut-être mal lue mais votre analyse, cher Wondo, nous laisse quelque part dans la même complexité tant si elle met au jour les différents protagonistes et les multiples contextes, elle ne fait pas ressortir le rôle final précis de Mbusa dans l’a genèse de cette crise actuelle… Son bras de fer évident contre « JK », la lutte locale pour imposer son leadership, son passé de leader toujours prêt à la sédition, tous pour obliger tout le monde de compter avec lui localement et nationalement le rendent fort suspect d’être à l’initiative des troubles mais dans un cadre où les « trahisons à la Nation » en complicités avec les ennemis ougando-rwandais sont avérées ou possibles de tous les côtés, il est alors difficile de décanter les rôles exacts des uns et des autres…
On se perd davantage lorsqu’on ne peut en exhumer la part de la Monusco……
Que dire, que penser des accusations d’un Paluku, gouverneur du Nord Kivu qui affirme sans sourciller que Mbusa est l’initiateur des tueries lavant du même coup le rôle ambigu des militaires et civils « loyaux » comme ce général « Mundos » ?
Que croire de Mbusa qui à son tour accuse ce dernier ?
D’où viennent ces contestations « populaires » de la Monusco; sont-elles « spontanées » et innocentes ou manipulées; par qui alors ?
Que conclure de la position de Yankees qui continuent tant bien que mal à prendre en compte Museveni, Kagame associés à « JK » pour assurer leur contrôle dans la Région ?
Que dit exactement le rapport des experts de l’Onu et quelle est la réalité actuelle sur les anciennes troupes de Mbusa abandonnées à elles mêmes ? Que dire de leur collusion tantôt avec le M23 tantôt avec l’ADF tantôt avec certains Mai Mai ?
Au final, c’est votre constat « Kabila a condamné Beni à subir ces attaques des mains des tueurs rwandais lorsqu’il a envoyé Mundos dans le Grand Nord » qui est le pus parlant ?
La situation de l’Est et particulièrement celle de Beni pâtit de cette impuissance complice et complexe de l’Etat Congolais piloté par « JK » qui permet à son tour tous ces opportunistes locaux et même l’indécise et souvent hypocrite Monusco de continuer leur déstabilisation… Tout ce monde s’en satisfait ou du moins personne ne veut s’appliquer pour en sortir !
Le procès perverti de Mamadou Ndala en est le reflet clair !
Mbusa compte parmi ces apprentis sorciers mais la vérité essentielle est qu’hélas, nous n’en sortirons pas aussi longtemps qu’une volonté politique bien claire et vivement souveraine au sommet de l’Etat ne viendra pas appliquer une stratégie avec des modalités bien définies conséquentes pour éradiquer cette insécurité récurrente !
Nsumbu
says:PS A la relecture je réalise que ma « réserve » en préambule de mon commentaire était davantage adressée au titre de l’article « Beni, ville martyre de l’affrontement entre Kabila et Mbusa Nyamwisi » alors que son contenu est plus élargi ! Il faut bien construire des titres plus éloquents, je n’ai donc rien contre; je veux simplement dire que « Beni, ville martyre de l’affrontement Kabila vs M Nyamwisi dans un contexte d’impuissance criminelle de notre Etat » traduirait mieux le contenu de l’analyse !
KABI CLAUDE
says:Chers lecteurs, bonjour,
Ne sachant plus quoi écrire à ce sujet, je me permets de toutes les façons de vous dire que parfois trop parler peut aussi tuer.
Ce monsieur qui fait croire au monde qu’il connait la situation politique de Beni au Nord-kivu ne pèse pas la gravité de ce qu’il écrit.
Je sais bien que Beni est devenu le bastion de toutes les rebellions congolaises.
Dire que le Géral Akili Mundos y serait pour quelque chose au profit de je ne sais qui c’est être malade. Le gén Mundos reste l’un des hommes les plis loyaux congolais que j’ eusse connus en RDC.
Si le président lui fait plus confiance, c’est pcq il la mérite. Chers compatriotes, méfiez-vous de l’inflience de l’ennemie car ces analystes cherchent à vous faire croire qu’ils étaient avec vous. Par contre, ils sont au service de X et vous devez vous méfier d’eux.
Courage nos hommes en uniforme; que ces blablas civiles ne vous dé
Maintenant que la situatipn semble être maitrisée par les autorités militaires de la place, vous vous plaignez encore que vous ne comprenez plus pq les hommes ne sont plus enlevés ou tués par les assaillants. Ce qui veut dire que c’est le gén Mundos qui le faisait pour nuir au gén Bauma et Mamadou.
Soyez raisonnables.
En plus vous devez comprendre combien votre analyste est malade mental. Dire que le gén Mundos fut membre du RCD Goma c’est un crime à son encontre.
NouveauxRegime
says:Bonne analyse. Que pensez vous d’une probable unité secrete infultré dans les FARD pour faire le salle job. Et comment trouvez vous l’attitude de Kinshasa vis a vis des victimes: pas de deil national, les victimes sont enterer dans des fousses communes, les survivants n’ont aucune assistance, les radios locales fermées,…
KABI CLAUDE
says:Chers compatriotes, le moment de se montrer congolais et avec les congolais est venu.
Maintenant que les hommes en uniforme se dirrigent vers le front, accompagnés de leurs frères d’arme de la Monusco dans le but de mettre fin au phénomène ADF NALU dans le Nord-kivu, plus précisément à Beni, soutenons-les, soyons prêts à fournir toutes les informations possibles en rapport avec la situation actuelle sur le terrain.Car, la sécurité dans ce coin de la province ne profiteraqu’aux filles et fils de cette entité. Que les personnes avec des intentions mesquines ne nous trompent pas. Soyons vvigilants et prêts à dénoncer le mal et celà permettra à nos frères militaires d’accomplir avec succès cette mission que la nation leur a confiée. Leur réussite c’est tours la vôtre.
Courage nos hommes en uniforme.
Claude Kabi MMB
says:Très chers compatriotes de la RDC, bonjour!
Je réapparaîs encore sur ce site d’échange solliciter votre point de vu sur l’organisation du dialogue congolais sous l’égide de Mr EDEM Kodjo.
Qu’en pensez-vous?
Que pensez-vous de la position de certains partis politiques qui se disent uniques opposants en RDC au détriment de ces autres connus? Que pensez-vous de ce dialogue entre MP largement représentée au comité préparatoire et l’UDPS de Mr ETIENNE TSHISEKEDI?
Quelle garantie avez-vous que le mariage MP -UDPS pourra durer longtemps et conduire le peuple congolais aux élections? Et si, après ouverture du dialogue, Mr Tshisekedi claquait la porte y étant le plus représentatée, quelle serait la suite?
Vos réactions m’importent tant.
Merci.