L’offensive diplomatique discrète gagnante de Kabila aux USA?
Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Selon RFI, « Ahmed Kalej Nkand, administrateur directeur général de la Gécamines a été révoqué de ses fonctions par le président Joseph Kabila pour faute grave. Interrogé sur la nature de cette faute, le Premier ministre Matata Ponyo s’est limité à parler de mauvaise gouvernance« . L’enquête menée par RFI révèle cependant des problèmes de malversations et de surfacturation au sein de la société d’Etat d’exploitation des mines en RDC.
En réalité, selon plusieurs informations parvenues à DESC, la pression américaine sur Kabila est tellement forte que « la récente révocation surprise de l’ADG de la Gécamines, Ahmed Kalej Kant, un Katangais de l’ethnie Karund, proche de l’ambassadeur itinérant de Kabila, Séraphin Ngwej et un ancien protégé du ‘tout-puissant’ Augustin Katumba Mwanke, serait selon des sources convergentes de la capitale cuprifère, partiellement liée au trafic d’uranium opéré à partir du Zimbabwe vers la république islamique d’Iran. Il semble que l’ADG Kalej aurait fourni des documents sensibles, estampillés top secret, à un diplomate occidental. Or le Zimbabwe ne possède pas d’importantes réserves d’uranium dans son sous sol. » Les experts estiment que l’uranium zimbabwéen sera très difficile et coûteux à extraire et peut ne pas être prêt pour l’exportation pour un certain temps, selon le quotidien londonien Times. Pour cette source, la révocation de Kalej ferait partie d’une série de signaux positifs de gage de bonne gouvernance que Kabila lance à Obama en vue de l’amener à revoir sa position.
Ce trafic d’uranium a été révélé par un quotidien juif « The Jerusalem Post » qui a fait état d’un accord secret de vente d’uranium à l’Iran par le Zimbabwe. (http://www.jpost.com/Iranian-Threat/News/Report-Zimbabwe-signs-secret-agreement-to-sell-uranium-to-Iran-322613). Or le régime zimbabwéen, dont certains militaires assurent la garde rapprochée de Kabila, entretient des rapports très étroits avec Kabila, notamment dans le cadre du trafic d’armes comme investigué par DESC : http://afridesk.org/la-rdc-est-elle-devenue-la-plaque-tournante-du-trafic-darmes-vers-le-zimbabwe-desc/. Par le passé, DESC a également investigué sur le trafic d’uranium vers les pays arabes : http://afridesk.org/dossier-special-sur-les-traces-du-djihad-islamique-en-rdc/. La vérité de DESC étant têtue, les faits tendent aujourd’hui à corroborer nos investigations antérieures.
A propos de ce trafic d’uranium avec Téhéran, une autre source présidentielle du monde des affaires nous dit que « c’est un secret que le président ne doit même pas dire ni cacher a ses collaborateurs. Ça a toujours été un secret de Polichinelle, connue de nous tous dans son entourage des affaires. Rien que pour cela, il ne survivra pas s’il y a une pression américaine forte, même s’il prétend avoir les reins solides en comptant sur ses amis pour adoucir Obama et lui donner un gage de bonne gouvernance avec cette révocation. »
Kabila se lance dans une croisade diplomatique parallèle à Washington
Prenant au sérieux l’intransigeance américaine quant à prolongation de mandat au-delà de l’échéance constitutionnelle, Joseph n’a pas lésiné sur des moyens pour tenter un forcing à Washington.
C’est ainsi qu’après le ballet diplomatique américain à Kinshasa, venu lui transmettre le message de Barack Obama de s’arrêter en décembre 2016. Les Etats-Unis ne sont pas favorables à une modification de la constitution qui toucherait au nombre de mandats présidentiels et souhaitent que les élections prochaines se passent en toute transparence. Ce qui n’est pas du gout du Kabila, appuyé par les faucons katangais et tutsi de son entourage, qui tiennent à tout prix à ce que leur protégé modifie la constitution en vue de se maintenir au pouvoir.
Ainsi, après avoir encaissé le choc psychologique du ‘niet’ américain, Kabila semble se ressaisir et passe peu à peu à l’offensive tous azimuts avec pour seul objectif : rester au pouvoir en 2016, même s’il ne parvient déjà pas à gouverner depuis qu’il a été frauduleusement réélu en 2011. Là, tous les moyens et stratégies, même les plus contradictoires sont bons tant qu’ils mènent à le maintenir au pouvoir en 2016. « Je n’ai plus rien à perdre maintenant », va-t-il lâcher à un de ses conseillers, nous dit une source.
Les russes rassurent Kabila que Obama est un président indécis
Le premier acte de manœuvre était de se tourner vers la Russie ce pays émergent qui devient la puissance militaire régionale de la zone Eurasie. Là, c’est son bras droit militaire et affairiste, le général d’armée Olenga, chef de l’armée de terre, fort de son solide réseau établi dans cette partie de l’Europe depuis bientôt 50 ans, qui a été envoyé au théâtre des opérations pour séduire le tsar Poutine. Olenga a passé la plus grande partie de son exil, entre 1964 et 1996 à Berlin, du temps de la défunte Allemagne de l’est, après une brève formation militaire dans l’ex-Tchécoslovaquie. Son réseau qui part de la Russie, passe par l’Ukraine, la Serbie, la Biélorusse, la Tchéquie, Bulgarie et plusieurs micro-états qui ont poussé à la suite de l’implosion des Balkans. C’est particulièrement avec ces Etats qu’il a renforcé la coopération militaire.
L’indice que le général Olenga est en Russie, information publiée dans la dernière analyse de DESC, se confirme avec cet extrait de communiqué du Conseil supérieur de la défense (CSD) tenu mercredi 30 Juillet à Kinshasa : « Ont pris part à cette réunion, le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, le vice-Premier ministre, ministre de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, le chef d’Etat-Major général des FARDC, le général d’armée Didier Etumba Longila, le commissaire général de la PNC, le commissaire divisionnaire Charles Bisengimana, le chef d’Etat-Major des Forces aériennes, le lieutenant-général Rigobert Massamba Mussungu, le chef d’Etat-major de la Force navale, le vice-amiral Emmanuel Kyubu Kaniki, et le chef de l’Etat-Major particulier du Président de la République, le général-major Célestin Mbala. MM. Pierre Lumbi, conseiller spécial du Président de la République en matière de sécurité, Kalev Mutond, administrateur général de l’Agence nationale de renseignements, et André Kimbuta Yango, gouverneur de la ville de Kinshasa ont assisté à cette réunion en qualité d’invités. »
Le seul absent flagrant à ce CSD, cest bel et bien le général Olenga en mission à Moscou en vue des préparatifs de la rencontre Kabila et Poutine.
Selon une autre source sécuritaire, ce sont les russes du FSB, le service secret russe, qui viennent souvent à Kinshasa qui ont défendu et appuyé cette initiative. Selon leur analyse et leurs arguments, nous informe notre source : « Kabila ne doit pas trop redouter ni craindre l’ingérence américaine. Un Obama en fin mandat a d’autres priorités que la RDC. De plus, selon eux, Obama est un président indécis, sans une vision claire en matière de politique internationale car il change constamment sa position. Voyez comment il tâtonne en Ukraine ou la manière dont il gère approximativement la Syrie avec la ligne rouge, le nucléaire iranien ou encore les bordels libyen et irakien, sans compter le casse-tête Afghan »
Les russes du FSB, selon notre source, estiment que « Obama a toujours était hésitant et facile à convaincre et à changer vite d’avis si on lui avance de bons arguments. Ils lui citent le cas syrien (avec le deal surprise Kerry-Lavrov sur les armes chimiques en échange du maintien de Bachar-Al-Assad au pouvoir, malgré les atrocités qui y sont commises. C’est la raison pour laquelle ils ont suggéré au boss de lancer une offensive diplomatique musclé auprès de l’administration Obama, mais pour son maintien au pouvoir, que va-t-il mettre sur la table en contrepartie ? » Telle est l’idée insufflé par les russes à Kabila.
Une kyrielle de conseillers dépêchés à Washington pour plaider la cause ‘raïs’
Le second acte était d’envoyer en juin et juillet 2014, un groupe de ses conseillers politiques et diplomatiques personnels, pour essayer de palper l’humeur de la Maison Blanche et sonder si Obama peut revenir à sa décision. La mission était peu fructueuse car l’accueil fut glacial, notamment au département d’Etat. Pour des raisons de sécurité, nous taisons les noms de ces conseillers pour éviter de remonter à nos sources.
Des poids lourds du monde financier et de la scène internationale mis à contribution
Exécutant à la lettre les conseils de ses amis russes, c’est sur les appuis étrangers que Kabila tente d’amener Obama à fléchir sa position. Sa stratégie, nous disent nos sources : donner des gages a l’administration d’Obama qui, contrairement aux républicains peu regardant sur sa gouvernance, a toujours critiqué le boss pour sa mauvaise gouvernance.
La tactique arrêtée est de mettre à profit le rapport positif établi récemment par le Vice-président de la Banque mondiale, Makhtar Diop, qui déclarait qu’il quittait Kinshasa, au terme d’une visite de travail de trois jours extrêmement impressionné par les avancées que le pays a enregistrées au cours de dernières années. La RDC se trouve dans la voix du progrès et que tous les signaux vont en s’améliorant sur le plan économique, sous l’impulsion de Kabila. Un signal positif renforcé par En rapport avec cette visite, il faut retenir que grâce à ce que la Banque mondiale a vu, la RDC a obtenu un financement additionnel de 230 millions de dollars pour renforcer la capacité énergétique de Inga I et II.
Un autre volet de sa tactique est d’activer plusieurs leviers internationaux à sa disposition. Le premier d’entre eux serait son « FIDÈLE AMI », comme il aime à le mentionner, le sulfureux homme d’affaires multimillionnaire et incontournable, le juif Dan Gertler. On lui aurait assigné la mission d’impliquer dans la manœuvre le puissant lobby juif américain, AIPAC où il est très bien introduit. Très influent au Congrès américain, le vice-président Joseph (Joe) Biden est un grand ami de l’AIPAC. A cette fin, Dan Gertler aurait effectué plusieurs voyages ces derniers temps aux Etats-Unis pour y plaider la cause du boss. Il semblerait que Joe Biden a une oreille attentive aux doléances de Gertler. C’est ce qui expliquerait la visite inattendue de son épouse, Jill en RDC. Jill Biden n’aurait pas rencontré seulement Jaynet, mais elle a été reçue en toute discrétion au DPN, l’ancien domaine présidentiel de Mobutu à Nsele, renové et squatté depuis par Kabila.
Brève analyse de DESC à propos de la perte d’influence de l’AIPAC sur Obama
Et pourtant, le puissant lobby pro-israélien AIPAC ne cesse de perdre de son influence face à M. Obama depuis sa réélection en 2012. En septembre 2013, l’abandon du président Obama d’une intervention militaire en Syrie, vigoureusement défendue par l’AIPAC, avait constitué un premier revers pour le groupe. L’AIPAC avait envoyé des centaines de lobbyistes à Capitol Hill pour gagner un soutien à des bombardements en Syrie et n’a pas changé un seul vote. Seuls quelques dizaines de parlementaires américains ont soutenu l’idée et il a été retiré et remplacé par de la diplomatie. Plus amer encore fut le choc encaissé en février 2014, lorsque l’énergique campagne menée par le « lobby juif » en faveur du vote de nouvelles sanctions sévères contre l’Iran s’était heurtée aux fortes pressions de la Maison Blanche visant à préserver les négociations avec Téhéran sur le nucléaire. Alors que Benjamin Netanyahou et l’AIPAC avertissaient que le nouveau président iranien, Hassan Rouhani, était un loup déguisé en mouton, le président Barack Obama les a surpris en ayant pour la première fois une conversation téléphonique avec un dirigeant iranien. Quand Benjamin Netanyahou hurlait en signe de protestation à l’ONU, il a été rejeté comme un loup déguisé en loup. Les lobbyistes, qui étaient parvenus à convaincre pas moins de 59 sénateurs (dont 16 démocrates) de voter les sanctions contre l’Iran, ont dû battre en retraite publiquement et ont cessé, jusqu’à présent, leurs pressions sur les sénateurs démocrates. Le New York Times titra alors sur « l’élan brisé » de l’AIPAC. (Le Monde, 6/3/2014).
Depuis, l’AIPAC a perdu son emprise son emprise sur la politique américaine menée par Obama qui tient à s’émanciper intelligemment de la tutelle de cette organisation qui faisait croire qu’elle était l’unique porte-voix légitime autorisé des juifs américains et qui prétendait que ces derniers allaient massivement voter en faveur du candidat le plus virulent défenseur des intérêts juifs aux Etats-Unis, c’est-à-dire Mitt Romney. Ce qui a été contredit dans les urnes car 70 % des juifs américains ont voté Obama et n’ont donc pas suivi la consigne de vote de l’AIPAC, de plus en plus isolée. Cela devrait donner matière à réflexion aux stratèges de Kabila.
Hormis, Dan Gertler, le dispositif tactique offensive du boss comprend également trois mais proches de calibre international et d’importance géostratégique non négligeable dans leurs zones respectives.
1°) Le président tanzanien Jakaya Kikwete
Comme tout le monde le sait, Kabila a passé une grande partie de sa jeunesse en Tanzanie où il a des liens solides. Plusieurs sources locales ou en visite dans ce pays en pleine modernisation indiquent de nombreux investissements de Kabila et sa famille dans l’immobilier, l’hôtellerie et la grande distribution. Ce qui booste l’économie locale par la création de l’emploi et l’augmentation du pouvoir d’achat local pendant que la majorité des congolais végètent là où le même Kabila se cramponne à se perpétuer en 2016. Quoi de plus normal pour Kikwete de défendre sa cause. Les Etats n’ont pas d’amis que des intérêts, dit-on !
2°) Sa majesté Mohammed VI du Maroc
Son pays forme une partie des officiers de la Garde républicaine et a, depuis Mobutu, entretenu d’excellents rapports avec la RDC. Pour la petite histoire, c’est Joseph Nzanga Mobutu qui aurait facilité le rapprochement de Kabila avec Mohammed VI lorsqu’il accepta de collaborer avec Kabila contre son beau-frère Jean-Pierre Bemba, en créant une clique des « enfants des chefs d’Etats décédés ».
Note DESC : Le Maroc, depuis l’irruption du Printemps arabe, est devenu un « allié stratégique » des Etats-Unis et joue « rôle clé » aux côtés de l’Administration américaine pour contenir l’élan d’instabilité qui prévaut sur toute la région d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient (MENA) et du Sahel, selon le magazine « Le Courrier stratégique ». Ce, au moment où ces trois régions sont confrontées aux « agitations et des troubles socio-politiques» et religieux parfois armés qui mettent en péril leur sécurité et leur stabilité ». Dans les circonstances qui prévalent dans ces régions, l’administration Obama, qui place la sécurité et la lutte contre le terrorisme à la tête des priorités de sa politique étrangère, ne pouvait mieux faire que de porter son dévolu sur le Maroc pour l’aider à stabiliser toute la région. Cela a valu au roi du Maroc, Mohammed VI, une visite officielle à Washington le 22 novembre 2013 sur invitation personnelle du président Barack Obama. Un choix qui s’explique aussi par le fait que le Maroc a été épargné par les soubresauts du Printemps arabe, contrairement aux pays du voisinage qui, trois ans après, « se trouvent encore confrontés à une instabilité politique et sociale aux conséquences incalculables ». Il faut aussi noter que le Maroc dispose d’un puissant lobbying à Washington constitué d’une dizaine d’anciens ambassadeurs des Etats-Unis à Rabat et des Congressmen membres du « Morocco Caucus », qui insistent sur le rôle stratégique du Maroc dans la région MENA et en Afrique subsaharienne. C’est fort de cette importance stratégique du Maroc aux Etats-Unis que Kabila compte mener son lobbying à Washington
3°) Last but not least, aussi original que cela puisse paraitre, le roi Abdallah II de Jordanie
Cet autre fils dynastique à papa « est un grand ami du boss » nous affirme une source sécuritaire. Kabila « se rend souvent discrètement en Jordanie en visite privée, où il passe souvent ses vacances et ils s’apprécient mutuellement. Le roi Abdallah l’aime à tel point qu’il lui a même offert plusieurs cadeaux (chevaux, jeeps blindés de luxe, etc.). C’est une amitié discrète mais loyale et sincère. La Jordanie nous (RDC) fournit discrètement des armes mais en petites quantités. C’est uniquement la GR qui en profite pour son régiment sécurité et escorte (RSH) présidentiel. Il s’agit notamment des pistolets (automatiques) mitrailleurs (PM) lourds – communément appelé mitraillette – allemands Heckler & Koch de type OTAN HK-63 à viseur infrarouge [Ndlr DESC: avec une puissance de feu équivalente à celle des fusils d’assaut] et d’un hélicoptère BELL UH 1 VIP de fabrication américaine (cadeaux du roi Abdallah) pour ses déplacements entre le domaine de la Nsele et son bureau situé au Palais de la Nation, le long du fleuve dans un cortège avec deux autres hélicoptères MI-8/17. »


Note DESC : La Jordanie, pays pauvre économiquement (sans ressources pétrolières), allié stratégique incontournable des Etats-Unis au Moyen-Orient depuis le basculement de la Syrie dans la guerre civile, joue un rôle géopolitique de premier plan. L’alliance avec les Etats-Unis constitue le fil rouge de la diplomatie jordanienne, ce qui a été encore rappelé par de la visite du roi Abdallah II aux Etats-Unis du 10 au 16 février 2014. Les Etats-Unis fournissent à la Jordanie une aide militaire et économique importante en étant le 3ème fournisseur et le 1er client de la Jordanie. Sa situation géographique, entre le littoral méditerranéen et le Moyen-Orient, en fait la clé d’une ouverture à l’Est pour Israël. Second pays arabe, après l’Egypte, à avoir signé un accord de paix avec Israël (1994), la Jordanie est fortement mobilisée en faveur du processus de paix dans la région.
Sauf changement de dernière minute, c’est sur base de cet impressionnant dispositif de charme diplomatique que Kabila se rendra, rassuré et confiant, aux Etats-Unis après avoir assisté à la cérémonie de la commémoration du centenaire de la grande guerre en Belgique, ce 4 aôut.
Rassuré par l’appui diplomatique de choc, Kabila s’attaque à la révision constitutionnelle
Si cela surprend plus d’un aujourd’hui, nous, au contraire, l’avions déjà prédit lors de l’écriture en 2012 de notre ouvrage paru en 2013 en ces termes : « Il n’y a pas l’ombre d’un doute que Joseph KABILA, ce ’léopard en miniature’ à l’apparence d’un chat timide qui se veut démocrate alors que tout son passé et ses hauts faits d’armes, inspirés par le modèle autocratique machiavélique de KAGAME, sont garnis de trahisons, de meurtres, de crimes d’Etat, de collusions d’intérêts en faveur de l’agresseur rwandais, n’aura pas d’autre choix que celui de s’éterniser au pouvoir pour se donner une immunité judiciaire ad vitam aeternam que lui conférera, à l’instar de ses parrains politiques Robert MUGABE, MUSEVENI et Paul KAGAME, son statut de président (à vie) afin d’éviter une possible comparution devant la justice. Il n’est dès lors pas exclu que M. Joseph KABILA aille de nouveau user et abuser de tous les subterfuges politiciens, (il)légaux, (anti)constitutionnels et armés pour se donner une nouvelle fausse légitimité (électorale ou non) que certaines personnalités du monde politico-financier occidental trouveront plus que probablement encore des arguments fallacieux à légitimer, au-delà de son mandat actuel (usurpé) qui, en principe, DOIT être, juridiquement et constitutionnellement, son dernier mandat consécutif. » (Les Armées au Congo-Kinshasa, 2013).
Ainsi, nous confie une autre source, « le boss se dit rassuré de ces soutiens puissants qui vont plaider sa cause à Washington, c’est pour cela que ses principaux lieutenants de la majorité présidentielle [Ndlr DESC : She Okitundu (sénateur MP) dans une interview télévisée : https://www.youtube.com/watch?v=Y36D81t7N3Q, Aubin Minaku (président de l’Assemblée nationale et coordonnateur de la MP) au Canada et face à la presse, Richard Muyej (ministre de l’Intérieur), Sébastien Luzanga Shamandevu (porte-parole de la MP) et plus récemment Evariste Boshab (SG du parti présidentiel, le PPRD) ainsi que d’autres laudateurs] ont reçu son feu vert pour commencer à se prononcer officiellement en faveur d’une révision constitutionnelle devant permettre à Kabila de briguer un troisième mandat consécutif.
Pour rappel, Evariste Boshab a déclaré le 29 juillet 2014 ce qui suit : « En ce qui concerne la révision constitutionnelle,…, le PPRD réaffirme sa position constante selon laquelle lorsque le peuple vous confie un mandant pendant une période déterminée, c’est pour que vous puissiez procéder également aux réformes institutionnelles nécessaires (…) La Constitution de la RDC elle-même a prévu la manière dont elle peut être modifiée. S’incruster dans cet interstice, c’est aussi respecter la Constitution. (…) Dans ce cadre, le PPRD tirera toutes les conséquences (…) Le PPRD… affiche clairement sa volonté d’encourager les institutions de la République à parachever les réformes pour que l’élan de la reconstruction ne puisse souffrir une quelconque interruption. L’homme qui fait détient également le pouvoir de défaire. Telle est la thèse que défendra le PPRD partout, afin que les aspirations du peuple soient respectées. Ce peuple que d’aucuns se réclament être les porte-paroles n’a donné mandat qu’à ses élus et garde aussi la possibilité de s’exprimer directement par la voie du référendum…»
Nous nous limitons ici et reviendrons sur ces propos lors de notre analyse de l’actualité hebdomadaire pour démonter le sophisme juridico-politique utilisé par cet « intello de service » et du « ventre creux »qui ne semble pas avoir tiré les leçons du mobutisme.
2 Comments on “DESC Investigation : L’offensive diplomatique discrète gagnante de Kabila aux USA ?”
Jean-Claude Gérard
says:Article très instructif. Merci Monsieur.