Pourquoi Kabila décide d’attaquer les FDLR sans l’appui de la Monusco ?
Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu
Alors qu’il est connu de tous que les FDLR, les rebelles hutus rwandais installés en RDC après l’assassinat d’Habyarimana en 1994 par les éléments du FPR constituaient un fonds de commerce rentable pour les autorités rwandaises et congolaises. L’instrumentalisation des rapports déséquilibrés au sein des cadres régionaux entre d’une part, l’Etat fort qu’est le Rwanda et d’autre part, l’État ruiné qu’est la RDC, fait partie d’une stratégie rwandaise pour consolider ses intérêts stratégiques en RDC à court et à moyen terme. Car l’exploitation des richesses minières à l’Est de la RDC est cruciale pour l’équilibre budgétaire de l’État rwandais, ainsi que pour l’enrichissement personnel de son élite politico-militaire[1]. Lors de toutes les guerres directes ou par procuration menées par le Rwanda en RDC à partir de 1996-1997, plusieurs auteurs ont démontré, au-delà des motivations sécuritaires, que leur mobile primordial était économique. Pays pauvre, le Rwanda a trouvé dans une RDC fragile un terreau de rentes minières stratégique pour son économie. Il a mis en place en RDC une juteuse « économie de guerre » par l’instauration d’un dispositif de déprédations systématiques des ressources naturelles et minières de la RDC.
Les FDLR, attaquées à plusieurs fois depuis 1996 jusqu’à ce jour sans être éradiquées faisaient partie des dispositifs mis en place par Kigali et Kinshasa pour entretenir cette économie de guerre qui est la seule raison du maintien et de l’entretien de l’insécurité de l’Est de la RDC. Les autorités rwandaises et congolaises tirent profit des avantages économiques et des dividendes miniers que leur procuraient la situation sécuritaire instable de la RDC et l’économie de guerre installée grâce aux trafics illicites des ressources congolaises auxquels participent les FDLR.
Selon un analyste congolais à Kinshasa, M Kagame sait que les FDLR resteront bien l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête aussi bien en RDC ou/et au Burundi avec le soutien de la Tanzanie et l’Afrique du Sud. Avec le changement progressif de l’équilibre géopolitique dans la région des Grands Lacs, il sait que ses jours commencent à être comptés[2] à la tête du Rwanda. Conscient que le départ de Kagame précipiterait celui de son protégé, Kabila, les deux compères, par mutualisation des stratégies et des intelligences décident de se débarrasser des FDLR qui pourraient être le fer de lance de leur chute.
Mais Kabila joue aussi son propre jeu et veut tourner casaque à Kagame et Museveni?
Face à cette débandade, c’est le sauve qui peut. Kabila qui ne jure que par sa survie à la tête de la RDC au-delà de 2016, de peur d’être traduit à la justice pour ses forfaitures macabres en RDC, met également son propre stratagème.
C’est ce qui ressort d’une série de plusieurs entretiens avec un militaire introduit dans le pré-carré présidentiel. Ce dernier trouve un peu simpliste de penser que Kabila est seulement au pouvoir pour servir les intérêts et les agendas du Rwanda et de l’Ouganda. « Le boss roule d’abord pour lui-même. De la même façon qu’il oppose les Balubakat (Haut-Lomami contre Tanganyika), c’est de la même façon qu’il oppose les Tutsis entre eux. En effet c’est Kabila qui était à la base de la division du M23 entre l’aile de Sultani Makenga et celle de Bosco Ntanganda, allié avec le pasteur Runiga. Cela a eu pour conséquence l’affaiblissement du M23 qui est tombé comme un fruit mûr. »
Pour notre interlocuteur, Kabila entretient et soutient également dans le secret le plus absolu le mouvement d’opposition rwandais basé en Afrique du Sud, le Rwanda National Congres (RNC) du général Kayumba Nyamwasa qui a mis à la disposition de Kabila son réseau de renseignements dans l’armée et la sécurité rwandaise. Paul Kagame se fait naïvement manipuler par le raïs congolais alors que James Kabarebe et lui croient manipuler le félin.
Les déclarations selon lesquelles Joseph Kabila jouerait son propre jeu dans sa relation fusionnelle et complaisante avec Kagame m’ont également été confirmés par une source de la Démiap (renseignement militaire) et une autre source des ex-Kadogo Banyamulenge de son ancienne garde rapprochée, qui a connu Kabila de 1996 à 2001 avant de s’exiler.
Selon ces sources, aujourd’hui, il y a une grande division et inimitié entre les Tutsi du Nord-Kivu (Masisi & Rutshuru) et ceux Sud-Kivu (Banyamulenge des collines de Mulenge, Fizi et Uvira) sciemment instrumentalisés par Kabila au point que ces deux entités ethno-communautaires, bien que toutes Tutsi, se détestent à mort. Ils vont même s’accuser et se détruire mutuellement auprès du boss. Il en est de même pour les Tutsi du Nord-Kivu entre eux. Kabila est parvenu à opposer et à semer une zizanie terrible entre les Tutsi du territoire de Rutshuru regroupés derrière Sultani Makenga et les soldats Tutsi du territoire de Masisi regroupés derrière le Terminator Bosco Ntanganda. Kabila a promis 14.000.000 USD au M23 pour les calmer, en leur promettant l’amnistie et des postes stratégiques dans l’armée et au sein de la police.
« Le sang a abondamment coulé entre ces deux groupes et dans leurs affrontements en mars 2013, le boss a même envoyé des renforts militaires au profit du groupe de Makenga. En conséquence, lors de la contre-offensive des FARDC en octobre 2013, les soldats Tutsi de Masisi ont simplement déserté car leur maître Bosco était écarté du M23. Ils ont tout simplement refusé de se battre. D’ailleurs un précédent groupe de 700 hommes avait déjà fui avec Runiga en mai 2013 au Rwanda. Donc, croire que les Tutsi sont un ensemble solide et homogène est une grosse erreur stratégique, les rwandais sont manipulés comme les Katangais par le raïs, et en plus ils se rendent même pas compte. Je sais de quoi je parle »
« Kabila entretient et soutient militairement, via les réseaux des services secrets tanzaniens et sud-africains, le RNC du général Kayumba qui a perdu son bras droit (Karegeya) qui servait d’officier de liaison entre le boss bus et Kayumba. Mais lorsque Kagame a découvert la supercherie et a compris qu’il se faisait rouler, il a mis ses services de renseignement de la DMI (Directorate of Militay Intelligence) et son chef James Nziza, en action pour l’exécuter en lui tendant un piège dans un hôtel de Johannesburg par une fille dont Karegeya ne pouvait se douter que l’invitation à la partie fine avec cette fille était un appât tendu par Kagame. Je vous dirai prochainement comment Kabila combat secrètement Yoweri Museveni dans une subtilité aussi déconcertante. Je suis convaincu que le boss roule d’abord pour son propre compte avant de penser à ces maîtres de Kigali et Kampala dont il sert bien sûr les intérêts en RDC. »
Réaction de JJ Wondo : Cher ami, je suis bien au courant des divisions internes entre Tutsi du Nord et du Sud Kivu. Ceux du Sud-Kivu, les Banyamulenge, à l’instar du Général Pacifique Masunzu, ont pris des distances par rapport au Rwanda après avoir été des dindons de la farce. Kagame ne fait uniquement confiance qu’au groupe des Tutsi qui s’est exilé avec lui en Ouganda. Il considère des Tutsi restés au Rwanda comme étant des « collabos » et ceux du Congo comme des « jouisseurs zaïrianisés sans culture politique consolidée (BMW : Business, Woman, Music). C’est vrai que Kabila a soutenu l’aile Makenga contre Runiga car l’aile Runiga -Terminator visait son renversement.
C’est vrai que d’autres de mes sources (des ex-Kadogos qui ont connu Kabila entre 1996 et 2001) m’ont également dit que Kabila roule pour lui-même. Mais il faut rester attentif car cela peut faire partie des stratégies communes mises en place avec Kagame pour vous endormir et distraire les frères Katangais qui l’entourent. Mais de l’autre côté, il les neutralise à chaque fois que ces derniers nourrissent l’ambition de lui succéder. Une chose à clarifier est de savoir pourquoi Joseph Kabila entretient-il ce rapport particulier avec les Tutsi ? Pourquoi leur donne-t-il plus d’espace dans le secteur de la sécurité, domaine de la souveraineté de l’Etat? Pourquoi Kabila a-t-il accepté l’opération Umoja Wetu en 2009 qui vu verser des militaires rwandais au sein des FARDC ? Comment Kabila qui vous dit qu’il joue son propre jeu peut-il laisser un bataillon d’élite rwandaise en RDC opérer avec les tenues FARDC en 2011-2012? …
DESC : Qu’a-t-il à gagner à se faire détester par les Congolais pour ses actes de sympathie envers les régimes rwandais et ougandais au détriment des populations congolaises ? A propos de Kayumba et Karegeya, nous sommes au courant qu’ils entretenaient des contacts avec des rebelles burundais à partir du Kivu et y sont même allés sur place… Mais sur le terrain, DESC constate que le rapport de forces est favorable à Paul Kagame et Kaguta Yoweri Museveni. J’ai l’impression que Kabila vous manipule en vous distillant ces genres de propos pour éviter que vous lui tourniez la face. Il a besoin des Katangais pour lui servir d’ancrage ethnorégional en RDC. Mais en réalité, il vous exploite et se fout de vous. Regardes combien de poids lourds qui sont neutralisés par votre chef (Katumba Mwanke, Samba Kaputo, John Numbi, bientôt Katumbi) ? De plus, pourquoi Kabila s’était fâché contre Olenga lorsque ce dernier avait décidé de bombarder la localité de Rubavu à Gisenyi en 2013 et qu’il est resté indifférent lorsque les M23/RDF bombardent Goma ou massacrent les populations du Nord-Kivu ou lorsque sa garde républicaine massacre les manifestants congolais en janvier 2015?
Contact : « Ses liens avec les Tutsi sont affectifs, c’est ce que disent les katangais de sa cour militaire et politique, le président a un faible pour les Tutsi de la même manière que Mobutu en avait avec les métisses. Sa deuxième épouse, Nenette Rugwiza, la fille de Deogratias Rugwiza, l’ADG de l’OFIDA est une Tutsi ? »
« Le boss n’était pas aussi très fâché contre le Gen Oscar (Olenga). Sinon, il pouvait le sanctionner comme en 2002 lorsque le Gen Oscar, durant son premier mandat à la force terrestre, a fait chicoter des officiers américains de la MONUC à la sortie de la boîte de nuit « Chez Ntemba ». Le boss a suspendu Oscar pendant 3 mois et l’avait placé en résidence surveillée. Mais pour le bombardement de Rubavu, pas de sanction à part quelques sauts d’humeur et des échanges téléphoniques orageux. Il voulait simplement faire plaisir à ses maîtres de Kigali et Kampala en montrant qu’il était fâché contre Oscar (il s’agissait juste d’une duperie comme tu aimes à l’écrire). En réalité en sous mains, le boss a donné son quitus pour le bombardement de Rubavu. Pour preuve, en analysant la façon dont fonctionne la Garde républicaine qui a bombardé Rubavu, les échelons tactiques c.à.d. tous les commandants de brigade, régiment, et bataillon ont les numéros directs du chef : portables, satellitaires, et Motorola Thales. En aucun cas le colonel Bikombe du bataillon artillerie qui a tiré les obus vers le Rwanda ne peut exécuter un ordre de cette nature même du général Olenga sans s’assurer et avoir la confirmation directement du boss ». D’ailleurs le colonel Bikombe n’a jamais été ni sanctionné ni blâmé par le chef et il est toujours à Goma au même poste ».
Contact : « Autre chose, ce sont les katangais et les zimbabwéens qui assurent la sécurité rapprochée comme éloignée du raïs, pas les Tutsi. C’est-à-dire, à eux (Ndlr : Tutsi) aussi, il n’a pas confiance totalement. Mais il y a même Bizima Kahara, qui bosse actuellement comme étant un expert à la présidence, il est très écouté par le chef, c’est la belle famille. Pour le raïs, du moment qu’ils (Tutsis) ne sont pas dangereux pour son régime il les utilise pour son propre compte mais dès qu’ils veulent comploter contre lui, ils auront la tête coupée comme le colonel Richard Bisamaza et le major Seko qui avec une cinquantaine de soldats tutsi issus du CNDP, ont été froidement exécutés par les services de sécurité de la Garde républicaine à Dungu dans zone opérationnelle de Rudia qui était commandée par le général Akili Moundos, l’homme de la sale besogne du chef. Ils ont tenté de commencer un mouvement insurrectionnel en Province Orientale simultanément avec le M23. D’ailleurs, James Kabarebe l’avait déploré à une interview accordée à Collete Braeckman en 2012. Le président avait donné son quitus à ces exécutions extra-judiciaires, le chef de cet escadron de la mort de la garde républicaine, le major Shetani (satan) s’en est occupé et il est toujours commandants de l’unité de couverture (appuie-feu) du RSH (Régiment sécurité & honneur) de la GR et toujours avec le véhicule pick-up blindé de type Tigre armé de canons ZSU-2. Il est Mulubakat de Nyunzu et un extrémiste que le boss aime particulièrement pour lui rendre ces genres de service. »
Contact : « Le boss n’a pas de sentiments ni d’état d’âme lorsqu’il s’agit de toucher à son pouvoir et il travaille sérieusement pour se maintenir en 2016 par tous les moyens Pour lui que tu sois bantou ou nilotique, dès que tu es nuisible pour son régime, tu as deux choix ou tu composes avec lui activement ou passivement ou son chariot de guerre te broie et te neutralise« .
DESC : Donc pour vous, Kabila peut se retourner un jour contre ses maitres rwandais ?
Contact: « Le boss entretient des relations intimes avec les rwandais Hutu comme Tutsi. Ils ont surement des agendas communs, mais dire c’est simple exécutant de tout ce qui se décide à Ginjingioro village(ferme de Kagame) et qu’il est leur marionnette, c’est mal connaitre le félin, l’adepte de Sun Tzu. Il est en apparence avec eux mais il a également son propre agenda. D’ailleurs vous pouvez le constater ces derniers temps dans ses rapprochements avec le président tanzanien Jakaya Kikwete, ennemi juré de Kagame et Pierre Nkurunziza du Burundi à qui il a laissé ses troupes venir contrôler la ville d’Uvira. Nkurunziza est entouré d’extrémistes Hutus constitués de cellules dormantes qui se réactiveront trop ou tard« .
DESC : Il se peut que Kabila soit effectivement utilisé par Kagame et Museveni pour infiltrer Kikwete. Mais comment Kabila pourrait-il se retourner contre Museveni dont la troisième femme serait la demi-sœur Tutsi de Kabila ?
Contact : « Pour comprendre ce subtil stratagème du raïs, il faut vous rapporter sur la proximité entre les juifs et les régimes rwandais et ougandais. Pour votre information, les israéliens ne sont pas du tout contents de la grande amitié entre Kabila et l’un de leur ennemi juré en Afrique, le dirigeant soudanais Omar Hassan el-Bechir. Sachez que le Soudan livre a la RDC, via l’aéroport de Kisangani (Bangoka), d’importantes quantités d’armes et de munitions depuis l’époque de Mzee Laurent-Désiré Kabila. Aujourd’hui c’est beaucoup plus discret, mais ça continue. Il y a même des rapports de l’ONU qui ont parlé de ça. Et si DESC a des sources sures, par exemple à la RVA Kisangani, elles vont vous le confirmer. Bechir c’est l’homme des iraniens en Afrique. C’est un détail que les israéliens ne peuvent jamais ignorer. Toutefois, Dan Gertler, le grand ami du boss est toujours là pour intervenir afin d’apaiser ses compatriotes. Les académies militaires soudanais forment beaucoup d’officiers congolais dans plusieurs domaines: infanterie, artillerie sol-sol et sol-air, blindés, cours de commandement et des techniciens d’état-major et cela depuis des années, comme vous l’avez mentionné dans votre nouveau livre. D’ailleurs, le colonel Mpanga, qui est le commandant du bataillon missiles de la GR, a été formé au Soudan et en Iran pendant 5 ans (2006-2011)« .
Contact : « C’est à ce niveau que se trouve la duperie du raïs, un grand ami et fidèle allié de Omar el-Bechir qui est l’ennemi juré de Yoweri Kaguta Museveni qui est le grand amie d’Israël dans la région des Grands lacs. C’est une des raisons pour laquelle Kabila, lors du sommet de la COMESA à Kinshasa en mars 2014, pendant la conférence de presse commune avec el-Béchir à la cité de l’OUA, a affirmé avec force que malgré le mandat d’arrêt international délivré par la CPI, la RDC ne va jamais exécuter un tel mandat et que el-Béchir doit se considérer en RDC comme chez lui, la procureure de la CPI et son foutu mandat ni changeront rien. C’est pour cela que pour défier à la CPI, el-Béchir va même séjourner 72 heures supplémentaires après la fin du sommet à Kinshasa. Et c’est Kabila, lui-même, qui personnellement raccompagné à l’aéroport de Ndjili, au grand dam de la communauté internationale: Union Européenne, Etats-Unis, la CPI et la Monusco ».
Contact : « Cependant, Kabila a des amis solides qui rassurent Israël : Dan Gertler et le roi Abdallah 2 de Jordanie, le roi Mohamed VI du Maroc qui tranquillisent les autorités israéliennes sur les bonnes intentions du chef. C’est pour cela que la RDC vote toujours en faveur d’Israël à l’ONU ou s’abstient mais ne vote jamais contre l’Israël. C’est totalement vérifiable à l’ONU« .
Kabila traque les FDLR pour tenter de séduire Obama et les Kivutiens
Contact : « Il y a d’importants renforts en hommes : 6 régiments d’infanterie en provenance de Kamina, Kitona et Kinshasa. A cela, il faut ajouter les régiments commandos de la Garde républicaine au Nord et Sud Kivu pour renforcer l’opération Sokola 2. Il y a aussi un déploiement dans le Maniema, les zones frontalières de la Province Orientale avec le Nord-Kivu, et le Nord-Katanga pour participer avec la collaborations des unités militaires locales a l’interception éventuelle des FDLR en débandade qui veulent fuir les deux Kivu et s’enfoncer à l’intérieur de la RDC« .
Contact : « Les FARDC ont également déployé une cinquantaine de véhicules blindés Bmp-1, Bmp-2, Btr-50, Btr-70, EE-9 Cascavel, ainsi que une dizaine de chars de combats T-55 M et T-59 avec des canons automoteurs anti aériens Praga, et de nombreuse pièces d’artillerie dont les lance-roquettes multiples Mm21 Grad, type-81 chinois Yanan, Bm-24,des canons tractes de 122mm,152mm,130mm,85 mm, des mortiers de 120mm, mortier 107mm, 81mm, 82mm, les canons automoteur de campagne 2s1 russes. C’est une centaine de pièces d’artillerie divers qui sont acheminées à l’est de la RDC. Six avions de combats Sukhoi-25 k et 4 hélicoptères de combat Mi-24/35 hind se trouvent à Goma mardi afin de renforcer le dispositif aérien déjà présent sur place (4 hélicoptères Mi-24/35 + 3 Mi 8/17). Le boss est décidé cette fois à en finir avec le problème des FDLR et d’autres groupes armeés congolais afin de laver définitivement son image ».
Contact : « En se débarrassant seul des FDLR et des autres groupes armés, sans le soutien de la MONUSCO, Kabila veut montrer la face du monde l’inutilité et l’inefficacité de la MONUSCO, de sa fameuse brigade d’intervention et surtout de son arrogant chef Martin Kobler. Ce dernier aura du mal à convaincre le Conseil de sécurité du bien-fondé de la poursuite de la mission de la MONUSCO en RDC. La Russie et la Chine vont s’opposer à une prolongation d’un an du mandat de l’ONU en RDC et vont exiger seulement six mois et aussi une réduction drastique des effectifs (3/4) en ne gardant que la FIB« [3].
JJW : Voyons voir à quelles décisions vont aboutir les débats au Conseil se sécurité de ce jeudi 19 mars 2015. Je pense que Kabila rêve un peu trop et les laudateurs qui l’entourent sont autistes aux signes des temps!
Contact : « Etant donné que l’administration Obama ne jure que par l’anéantissement des FDLR, il ne surtout pas perdue de vue que l’entrée des troupes rwandaises le 20 janvier 2009, le jour de l’investiture du président Obama, lors de l’opération Umoja Wetu, s’est réalisée avec le feu vert de l’administration démocrate américaine. En effet, le Pentagone a fourni l’appui logistique aux RDF, l’armée rwandaise : Photos satellites, interceptions & brouillage des communications, carburant, rations de combats etc. Kabila veut séduire Washington et leur faire plaisir aussi en tentant à nouveau de regagner un tant soit peu un certaine crédibilité« .
Contact : « Pour les généraux FARDC qui sont liés avec les FDLR dans les divers trafics, il ne faut pas vous étonner M. Wondo. Ce sont les mêmes généraux qui vendaient des armes à Morgan contre de l’ivoire et l’or (Fall Sikabwe, Jean-Claude Kifwa) que Kabila a utilisés pour le liquider comme un chien. Idem avec Cobra Matata qui croupit actuellement à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa où il est très malade après avoir longtemps traité avec les généraux. Il n’y a pas d’état d’âme mon vieux!«
Contact : « Kabila sait qu’il est partant en 2016, il n’a plus rien à perdre et il tente maintenant le tout pour le tout pour essayer d’infléchir la décision américaine. Après avoir utilisé en vain le lobbying de Dan Gertler à deux reprises en 2014 pour convaincre la Maison blanche qui reste, jusque-là (et jusqu’à quand ?) ferme et décidée à obtenir son départ en 2016, en exploitant le réseau du lobby juif de l’AIPAC pour calmer les ardeurs de Washington peu avant le sommet Etats-Unis – Afrique d’août dernier, il se tourne sur l’option militaire pour séduire à nouveau les Etats-Unis« [4].
Contact : « C’est ainsi que notre source militaire nous affirme que Joseph Kabila ne veut plus entendre parler des FDLR, ses-alliés. Il poursuit deux objectifs principaux. D’abord, dans son bras de fer avec Kobler, il veut prouver que la MONUSCO est inutile en RDC et que seul, il est capable de rétablir l’ordre, chasser et désarmer les forces négatives à l’est de la RDC. Le raïs veut jouer un grand coup politique avant sa retraite. Pour lui, les FDLR font partie du passé et il faut les chasser du Congo ou les transplanter ailleurs, loin des frontières du Rwanda. Ensuite, il joue un jeu diplomatique qui à faire plaisir d’abord aux Etats-Unis qui font de la neutralisation des FDLR une priorité dans les Grands Lacs. Référez-vous M. Wondo aux incessants discours de Russ Feinglod et au soutien américain à la nomination du nouvel Envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour les Grands Lacs, l’algérien Saïd Jinnit, dont vous avez réalisé un bon portrait[5] ».
Comme on peut le constater au travers de ces informations, Kabila, en lançant les opération contre les FADL, applique le principe classique de Clausewitz qui énonce que « la guerre est une continuation de la politique par d’autres moyens ». En effet, toute action militaire étant la continuation de la politique par d’autres moyens, le succès d’une opération militaire se mesure à l’aune des effets (ou dividendes) politiques et diplomatiques qu’elle est en mesure de produire. C’est exactement ce que recherche Kabila en traquant subitement les FDLR, en espérant séduire les Etats-Unis qui pourraient fermer les yeux lorsqu’il sera question pour Kabila de se maintenir illégalement au pouvoir après décembre 2016.
Situation sur le front
Contact : « Selon les sources opérationnelles Sokola 2 du Nord-Kivu (09 mars 2015), les FARDC ont repris les sous-secteurs des FDLR suivants : Canaan près de Tongo (territoire de Rutshuru ) qui était commandé par le colonel FDLR Kubwayo Gustave alias Sirkoff. Il est actuellement en fuite avec certains de ses hommes vers la base FDL de Nganga en territoire de Walikale. Ces FDLT étaient pourchassées les soldats du 322ème bataillon de réaction rapide. Ils ont aussi repris e sous-secteur FDLR dit Sinaï en plein parc de Virunga qui était aussi le centre de formation des FDLR. Le chef FDLR du sous-secteur, le colonel Lucien Nzabamwita alias André Kalume a été tué lors de violents combats qui s’y sont déroulé et beaucoup de ses hommes ont été tués en essayant de s’échapper vers Masisi. M. Wondo, vous pouvez vérifier ces infos auprès de vos sources du Nord-Kivu! »
« Les FDLR survivent grâce à l’exploitation minières et les taxes qu’ils font payer à la population, comment vont-ils survivre dans la jungle épaisses sans soutien logistique? Plus ils s’enfoncent plus ils seront piégés. Les rwandais ne sont pas des grands forestiers, ils ne vont pas supporter la jungle congolaise. ils vont s’épuiser avec la fais, les maladies et leur moral est très bas du fait qu’ils sont séparés de leurs dépendants (femmes et enfants)« .
« L’objectif final de cet offensives, c’est la destruction du secteur FDLR du Nord-Kivu (Apollo) et le secteur FDLR du Sud—Kivu (Jakarta). Ces deux secteurs constituent le hutuland en RDC« .
« Les FDLR sont dirigées par le général de brigade ex-FAR[6] Léopold Mujyambere alias Achille. Le chef d’état-major des FDLR est le général-major Sylvestre Mudacumura qui est le commandant en chef des FDLR et président intérimaire des FDLR. Tous les deux se trouveraient à Mubie (territoire de Walikale) selon les services de transmission Sokola 2 qui auraient interceptés et suivi les communications des FDLR qui n’ont pas de système radio sécurisé ou crypté« .
Conclusion
Pourquoi ce regain soudain de combattre les FDLR ? Comme nous le disons souvent, le problème de l’armée et de la lutte contre la sécurité en RDC est moins un problème de moyens car la sécurité n’a pas de prix. C’est bien l’absence de volonté politique. Maintenant que Kabila, en fin de mandat a une raison politique de mener la guerre contre les FDLR, il trouve les moyens, même sans l’appui de la MONUSCO.
Jean-Jacques Wondo Omanyundu / Exclusivité DESC
Sur le même thème :
L’offensive contre les FDLR en question et le renoncement insensé de la MONUSCO :
http://afridesk.org/loffensive-contre-les-fdlr-en-question-et-le-renoncement-insense-de-la-monusco-jj-wondo-o/.
L’offensive contre les FDLR en question et le renoncement insensé de la MONUSCO
http://afridesk.org/loperation-sokola-2-contre-les-fdlr-quand-le-bluff-tactique-tourne-au-ridicule-jj-wondo/.
[1] Kris Berwouts, (ancien Directeur de l’EurAc : The European Network for Central Africa ) « Un semblant d’Etat en état de ruine », Rapport de mission en RDC – EurAc. www.eurac-network.org/web/uploads/documents/20100209. .
[2] http://afridesk.org/exclusif-le-debut-de-la-fin-du-regne-de-kagame-le-golden-boy-des-americains-en-dix-points/.
[3] Brigade d’intervention.
[4]http://afridesk.org/desc-investigation-loffensive-diplomatique-discrete-gagnante-de-kabila-aux-usa/. Lire aussi http://afridesk.org/kabila-en-visite-privee-a-washington-avec-dan-gertler-et-gouvernement-pas-avant-octobre-2014-jj-wondo/.
[5] http://afridesk.org/vers-un-nouveau-dialogue-en-rdc-apres-le-fiasco-des-concertations-lenvoye-special-said-djinnit-le-demineur-des-grands-lacs-jj-wondo/.
[6] Forces armées Rwandaises, l’armée loyaliste sous Habyarima.


4 Comments on “DESC Confidentiel : Pourquoi Kabila décide d’attaquer les FDLR sans la Monusco ?”
MUTSY
says:Cher ami.
IL me semble que vous limitez le désastre congolais au fait que J. KABILA doit se débarrasser des rebelles rwandais.
IL me semble aussi que vous êtes à côté de la plaque. Le Congo n’existe pas comme ETAT.
C’est pourquoi personne ne veut de ce sinistre personnage.
MERCI
Troll
says:¤ ASYMETRIE FACE AUX FDLR
Une fois de plus, les FARDC se privent de la rapidité et de la superiorité informationelle sans oublier la superiorité logistique que peut apporter la MONUSCO*
Mais, 50 % du travail est entrain d´être executé. Comme le * »CONTACT » l´affirme si bien, les FDLR une fois chassés des centres qu´ils contrôlent depuis des années, perdent une grande partie de leur capacité logistique. Quand les FARDC sont entrain de les éloigner des zones habitées par les populations congolaises, les FDLR perdent la logistique et pire ne possedant pas des moyens de transport, ils ne peuvent pas emporter une quantité des munitions lourdes. Dommage, car avec une surveillance permanente par les drones Falco de l ONU, les FARDC peuvent avoir la possibilité de suivre ces deplacements en temps réel et planifier des embuscades..et mieux encore utiliser plus efficacement l´artillerie á longue portée*
¤ASYMETRIE *PSYCHOLOGIQUE*
Selon Steven Metz (1), l´asymétrie peut être matérielle ou * psychologique. Selon lui, ces deux concepts sont liés: un avantage asymétrique matériel produit d´ordinaire un avantage psychologique. Certains Etats, ou appareils militaires, ont eu recours á l´asymétrie *psychologique, le plus souvent en propageant une image * de férocité. Les Mongols, les Assyriens, les Aztèques et les Zoulous ( plus proche de nous Tsahal en Israel*) ont ainsi combiné asymétrie matérielle et asymétrie psychologique de facon singulièrement efficace.. Et bien qu´ils se soient efforcés de préserver leur supériorité en termes d´entraînement, de commandement et de doctrine, leur réputation de cruauté l´a décuplée.
¤ Nous citons Steven Metz afin de souligner l´importance de faire parvenir aux medias les images des membres des FDLR qui sont tués pendant les combats. Ces images peuvent aider les FARDC á racourcir le temps des operations par le canal de l´impact psychologique.
¤ La 3ème dimension ?
Une fois de plus, dommage que le gouvernement « renonce » aux drones de l´ONU qui sont un « multiplicateur des forces ». Ce que la maîtrise de la 3ème dimension dans la guerre contre les FDLR est très importante. Observez comment Boko Haram est entrain de perdre le contrôle des zones que cette organisation occupe depuis des mois,. Et même pire, toutes les attaques de Boko Haram finissent par une defaite á cause de l´usage de l´aviation au Cameroun, au Tchad, au Niger et au Nigeria. Si les informations du « CONTACT » sont crédibles, l´usage des hélicoptères de combat et surtout des Su 25 apportent un avantage psychologique de plus en faveur des FARDC* Ce que les FDLR qui reculent dans la fôret diminue aussi les risques des dommages collatéraux en cas d´usage de ces équipements.
Une fois de plus, les Su 25 peuvent être plus efficacement utilisés depuis que l´aéport de Goma a été refectioné par la RFA. Si le gouvernement pouvait accepter l usage des drones Falco qui peuvent « désigner » efficacement les cibles pour les Su 25, cette guerre sera très courte.
¤ DE L`INUTILITÉ DE LA GUERRE CONVENTIONNELLE)
*Martin van Creveld affirme que les « guerres conventionnelles » sont inutiles. Seule la « guérilla » a fait preuve de son utilité et de son efficacité depuis la fin de seconde guerre mondiale. Nous esperons que les « penseurs » militaires congolais tirent des enseignements de ces guerres au Kivu et vont influence la formation des officiers et des troupes au Congo dans un futur proche. Ce qu´au Congo, nous continuons de preparer les officiers et les troupes pour une guerre symétrique qui n´aura jamais lieu au Congo. Les « BM » et « TM » ne possedent pas des solides notions de guerre non conventionelle*
(1) Steven Metz: La guerre asymétrique et l´avenir de l´Occident. in POLITIQUE ETRANGERE 1/2003
Troll
says:¤ Á PROPOS DU « 3ème DIMENSION », NUL NOVI SUB SOLE ?
Voici une réference qui peut mieux aider á comprendre l´importance de la maîtrise et l´exploitation de la 3ème dimension dans les operations contre les FDLR:
¤¤Breaking the Rules: The CIA and Counterinsurgency in the Congo 1964-1965. Jeffrey H. Michaels. *International Journal of Intelligence and CounterIntelligence. To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/08850607.2012.623018*
Troll
says:¤ REMISE Á PLAT DES RELATIONS ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LA MONUSCO, UNE CHANCE DE PLUS POUR LES FARDC ?
*Selon VOA, Kobbler annonce une rencontre ce lundi 23 mars 2015 á Kin où le gouvernement et la mission militaire de l´ONU vont ¤remettre á plat les relations¤ en abordant tous les sujets qui fache*
Depuis que le gouvernement a renoncé á la participation du « FIB » aux operations contre les FDLR, les experts militaires congolais ont sans doute tirés des enseignements pratiques de l´impact de cette decision..qui allonge le temps des operations.
¤ DEVENIR « MAITRE DU TEMPS ET DU TERRAIN AFIN DE RACOURCIR LES OPERATIONS
L´état-major général des FARDC, surtout le chef d´état-major de la force terrestre ex boss de la GR sait mieux que ces operations ont un coût financier enorme. Reduire le temps des operations est non seulement un objectif militaire, mais aussi diplomatique.
En plus, cette « remise á plat » offre la possibilité de faire une évaluation objective des operations avec des experts internationaux de l´ONU.
*Afin de devenir « maître du temps et du terrain », les FARDC doivent necessairement beneficier de l´apport « technologique » de l´ONU avec les images satelites et le renseignement aérien des drones.
Pendant cette rencontre á Kin, mieux vaut miser avant tout sur cet apport qui offre aux FARDC la possibilité de « contrôler le temps et le terrain » quand la reconnaissance aérienne via les drones, apporte une precision fiable et apporte á la planification la possibilité de choisir le moment des assauts, l´endroit specifique où on peut placer les embuscades.
¤ LES DEFAITES DE BOKO HARAM
Le Nigeria est entrain de démontrer des performances surprenantes face au Boko Haram. L´une des raisons de ce changement est la présence des « techniciens » militaires Sud-Africains. Ce que ces « techniciens » apportent est avant tout la planification *logistique. La grande faiblesse des armées en Afrique est la logistique. Mr R Tshibanda le reconnait dans la revue Jeune Afrique. Souvent nos officiers « BEM » ou « TEM » possedent des notions très limitées en matière de gestion logistique. Cette insufisance a toujours un impact très negatif sur la planification des operations où les troupes se retrouvent avec moins des munitions, pas assez de rations alimentaires et surtout pas un système d´évacuation médicale.
Les FARDC ont besoin de la « precision » afin de *fixer les FDLR avec l´artillerie ou les attaques d´hélicoptère de combat. Ce que l´armée congolaise avec le back up de l´ONU peut faire « courir » les FDLR, reduisant ainsi leur capacité logistique avant les asphyxier par la verticalisation des assauts où des « team » héliportés peuvent les harceler et les reduire plus efficacement.
Notre gouvernement devrait admettre que sacrifier les deux généraux des FARDC qui sont accusés par l´ONU est une option qui augmente les capacités offensives des troupes et offre la possibilité de reduire le temps des operations et le coût financier.
¤ UN ENSEIGNEMENT DE PLUS POUR LA FORMATION FUTURE DES OFFICIERS ?
Ces operations devraient-être une solide réference dans la formation des officiers congolais á Kananga. Ils doivent étudier les enseignements de cette opération contre les FDLR.
Ce que dans un futur proche, ils vont faire face á l´asymétrie et non á une « guerre conventionelle »*